J’aime alors que je ne devrais pas

  • J’aime alors que je ne devrais pas

    Publié par peps891 le 17 octobre 2024 à 18 h 33 min

    Bonjour,

    Je me présente brièvement, je suis un étudiant français de 19 ans, de Montpellier.

    Aujourd’hui je ne trouve pas de raison pragmatique de me maintenir en vie.

    Avant toute chose je veux préciser que je suis athée, que je ne fais aucune dissociation entre l’esprit et le corps.

    L’esprit est, pour moi, un nom trompeur que l’on donne à une conscience qui est simplement un instinct de survie qui se différencie par son caractère indirect et complexe, à une illusion qui fait tout ce que nous sommes et qui a permis à l’Homme d’être plus beau et plus fort par sa capacité à se voir dans l’autre et s’imaginer que ce qui le compose ne se limite pas à son enveloppe charnelle.

    Évidemment je n’y crois pas et j’aurais préféré y croire. Voir en moi une véritable Personne, un véritable Individu et pas seulement un animal, un agglomérat de cellules n’ayant pour seul raison d’exister la reproduction.

    Je sais que je ne vivrai jamais comme mon corps me le demande, que je n’intégrerai jamais cette illusion, l’illusion qui donne de l’importance à cette vie, à notre corps, à cette boîte à enfanter qui nous dote de tous ces gadgets sophistiqués pour nous faire croire que l’on est plus qu’un sexe.

    Camus me dirait de créer ma propre illusion, mais quel intérêt d’essayer tant bien que mal de stimuler des neurotransmetteurs dans le but de rester ici, de faire en sorte que cette machine marche encore.

    Je n’ai aucun attachement pour cette planète, pour ce gros caillou infesté de moisissures.

    Aucun attachement pour cet Univers dont on ne comprendra jamais le fonctionnement.

    Aucun attachement pour tout ce que je pourrais faire ici, qui sera oublié dans quelques décennies si j’ai de la chance.

    Aucun attachement pour les gens, qui n’ont pas plus d’intérêt que moi.

    J’ai appris tout ce que je voulais savoir, et ce que je n’ai pas appris, je ne veux pas le savoir.

    Comprendre l’absurdité de ce monde m’a suffi, je n’en veux pas plus, je me suis fait mon opinion.

    Honnêtement je ne pense pas que ma vision du monde soit compatible avec la Vie, avec moi en vie.

    Mais là est tout le paradoxe. Je vis, je ne me suis pas tiré une balle. J’écris ici au lieu de le faire immédiatement.

    Par manque de courage ? Non.

    Je n’en ai pas envie, enfin j’en ai envie mais je ne le fais pas. Peut-être que je n’en ai pas envie en fin de compte.

    Ces pensées me hantent, me disent de partir, mais je reste sans savoir pourquoi.

    Donc je vis : je me lève, je vais en cours, je mange, je vais en cours, je rentre et je me couche.

    Une abominable routine qui me détruit de l’intérieur, que ce soit physiquement et mentalement. Je sens mes capacités intellectuelles s’amoindrir au fil des jours, l’odeur de mon cerveau en putréfaction. Par manque de stimulation, de passion, de relation.

    Pourtant, j’aime. J’arrive à aimer. Les gens par exemple, qui eux ne semblent pas m’aimer pour autant. Les choses simples de la vie, une étoile, la ville, les lumières, l’organisation innocente de cette société. Tous ces passants qui marchent d’un pas décidé, pensant que ce qu’ils feront de leur journée a une quelconque importance. C’est mignon, je les aime quand je les vois.

    Alors que je ne devrais pas.

    Sabella55 a répondu il y a 3 semaines, 5 jours 6 Membres · 8 Réponses
  • 8 Réponses
  • aryastarc

    Membre
    17 octobre 2024 à 20 h 11 min

    Salut,

    Si J ai bien compris, y a tout qui t emmerde y compris et surtout la routine ?

    Est ce que tu ne trouve aucune vraiment plus aucune grâce dans le simple fait d avoir de pouvoir couvrir tes besoins fondamentaux et apprendre, expérimenter de nouvelles choses ?

    Il n’ y a aucun moment où tu te sens un peu plus motivé dans la journée, aucune perspective qui te donnerait in peu plus de beaume au coeur ?

    Même pas un détail, une personne, une passion, un intérêt, un art, une envie, une occupation, une émotion qui puisse te sortir de cette torpeur ?

    Fais du sport, ça te permettra vraiment de sortir de ce sentiment de végéter et qui sait, ce que l’ avenir réserve !?

    Faut rester en vie pour ça… 😉

  • peps891

    Membre
    17 octobre 2024 à 21 h 36 min

    Toutes mes passions se sont évaporées, je sens qu’elles pourraient revenir mais la dépression me retire toute volonté, toute énergie.

    Je n’ai jamais été amoureux, je n’ai pas d’ami, juste des collègues de fac. Je sens un décalage entre ma génération et moi. J’ai tendance, à tort ou à raison, souvent à raison, de trouver les autres bien trop insignifiants pour moi. Les discussions ne volent pas haut.

    J’ai tendance à voir des animaux prédictibles et perdus où je devrais voir des êtres humains.

    J’ai l’impression que je dois réinitialiser mon cerveau, que j’ai un virus bien trop encré qui me pousse à me détacher de ce monde.

  • inve888

    Membre
    17 octobre 2024 à 22 h 59 min

    L’absurdité est une réflexion mentale, pas forcément une réalité.

    Ça serait intéressant que vous puissiez vous relire d’ici 19 ans. Tous les 19 ans nous démarrons un nouveau cycle qui nous confronte a des expériences (internes et/ou externes) complexes à dépasser souvent en lien avec l’identité.

    Je me permets de rajouter à une reponse déjà donnée.
    Le mouvement corporel régulier(sport/danse) et la pratique de la musique ( instrument/ chant) peuvent énormément faire face aux pensées qui vous conduisent à la mort comme sortie.

    Votre régime alimentaire est aussi important.
    Je vous conseille Guillaume Fond. Psychonutrition.

    Tout mon courage à vous et à ces parts internes en conflit : “je ne dois pas, j’aime”.

    Probablement beaucoup de colère non exprimée/retenue qu une part de vous tourne contre vous-même. L’extérioriser ( arts, sport, écrire…) peut vous apporter de nouvelles perspectives.

    Soyez patiente avec vous même.🙂
    L’être humain et sa difficulté à aimer fait partie de notre expérience.✨


    P.S: le français n’est pas ma langue maternelle, j’espère qu’il n’y a pas trop de fautes.

  • sarah-mars

    Membre
    18 octobre 2024 à 9 h 56 min

    @peps891

    Salut

    Comme je te comprend…

    A tel point, que j’ai peu de réponses à t’apporter…

    Chaque matin, j’ai le choix de sortir du jeu…

    Pourtant, je suis toujours là.

    Alors soyons clair, à mon âge (40) je ne joue même plus.

    Je regarde, j’observe, de loin…

    J’expérimente de temps en temps,

    Quand l’occasion se présente.

    A savoir que je suis une opportuniste,

    Et qu’il y a peu d’opportunités, donc la plupart du temps je m’ennuie.

    Beaucoup.

    J’ai tenté la reproduction il y a trois ans.

    Ouai, ok, c’est fait…

    Mais en vrai, ça ne change rien du tout.

    Je ne me sens pas plus vivante, utile ou que sais-je…

    L’agglomérat de cellule, ouai…

    100% d’accord.

    J’en suis venue à les respecter, à les disséquer jusqu’au quark.

    J’ai voulu tout comprendre sur le biologie, sur la chimie, sur la physique.

    Tout a alimenté ce moulin…

    Je ne suis qu’un putain d’agglomérat de cellule.

    Un putain de composteur…

    Avant d’être moi même composté.

    Ouai, c’est vrai. C’est factuel. C’est la réalité.

    En vrai, c’est déjà être quelque chose.

    Imagine si tu avais bâti toi même cette machine…

    Elle aurait au moins cette valeur.

    De faire partie du cycle.

    Je ne te dirais pas de changer de mindset.

    Je ne te dirais pas de voir les choses autrement.

    Je te dis que tu as raison.

    Composteur ou composté ?

    C’est le choix que l’on peut faire.

    Être actif ou passif…

    C’est un choix. Le tien.

    Me concernant,

    Chaque matin j’active ma passivité.

    J’active aussi l’opportunité.

    Si je me choisissais compostée

    Je n’aurais plus de choix…

    Et ce temps viendra probablement sans que je ne l’ai choisi.

    De bien belles réflexions t’attendent…

    Loin de la norme, de la justice et de la pensée positive…

    Voir avec tes yeux te rendra exceptionnel.

    Singulier…

    Une fois digéré il ne restera rien de toi…

    Sauf si tu en fais une mémoire.

    C’est ton choix.

  • peps891

    Membre
    19 octobre 2024 à 12 h 49 min

    Merci beaucoup pour ta réponse, ça me fait du bien d’être compris

  • lincredule

    Membre
    19 octobre 2024 à 18 h 03 min

    Bonjour,

    Dans tout ce flot de négativité je retiens surtout que tu aimes les gens, bien que tu penses que tu ne devrais pas,

    pourquoi ça ? aimes-tu dans le seul espoir d’être aimé en retour ?

    Si c’est le cas, ce n’est pas l’amour, mais une forme de perfidie dont tu dois te préserver , tu es surement trop jeune pour connaitre les joies de l’amour véritable mais cela viendra.

  • peps891

    Membre
    19 octobre 2024 à 21 h 31 min

    Je ne devrais pas parce que toutes mes constatations me disent que d’être attaché à ce monde est absurde.

    Je n’aime pas dans le seul but d’être aimé, j’aime c’est tout. Bien que je voudrais être aimé, j’ai été et je suis très peu aimé dans ma vie. Mais ce n’est pas pour cette raison que j’aime. D’ailleurs la plupart des gens que j’aime, je les aimerais sûrement moins s’ils m’aimaient en retour, car je les aime pour une innocence qu’ils perdraient en m’aimant.

  • Sabella55

    Membre
    25 novembre 2024 à 21 h 26 min

    Je suis touchée par ta phrase qui dit que tu as été très peu aimé. C est dur de le lire et à la fois, cela t appartient.

    Mais a bien y réfléchir, l amour qu on porte aux autres est parfois bien plus fort car il permet de ressentir librement. D’agir à notre façon et pour peu qu ils aiment être aimés, cela nous permet d être nous-mêmes.

    Au fond, tu as raison. Je préfère aimer qu être aimée.

    Je trouve mes petits bonheurs. Comme je peux. Et c est souvent à court terme..

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