Philosophie et spiritualité
Un groupe pour parler philosophie et spiritualité, entre adultes Haut Potentiel Émotionnel (HPE) ou... Voir la suite
Alchimie profanée
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Alchimie profanée
Selon le consensus, le divin est dualité,
Tantôt il se fait tendre, tantôt cruauté,
Sévère et bienveillant, il sème dans l’espace
L’élan qui fait germer, détruit, unit, remplace.
Il est souffle premier, moteur universel,
Germe dans l’infini, lumière originelle.
Il fait tourner les mondes, éclaire les destins,
Féconde la matière, relie tous les chemins.
Présence immanente en l’humain, la nature,
Il pulse dans l’étoile, il vibre en la structure.
Mais quelle force, ici, répond à ces critères,
À nos sens perceptible, en tout, sur cette terre ?
C’est l’électricité, miracle des contraires,
Où les pôles opposés s’attirent et se libèrent.
Dans chaque être vivant, dans l’atome ou l’astre,
La tension créatrice fait vibrer le désastre.
Le négatif, le plus, s’épousent, se repoussent,
Et de leur alchimie, la lumière éclabousse.
Partout l’interaction, partout le mouvement,
La danse des contraires, l’élan du firmament.
Autrefois, l’homme simple, ignorant la science,
Voyait dans la foudre un signe d’alliance.
Il craignait l’étincelle, il remerciait le feu,
Donné par le ciel, prodige merveilleux.
Quand l’éclair embrasait la forêt endormie,
Le feu, don du ciel, portait la vie bénie.
Ce brasier, magique, porteur de délivrance,
Était vu comme sacré, mystère et révérence.
L’humanité vivait dans l’accord, la cadence,
La symphonie du monde, la juste révérence.
Mais la peur de l’ombre poussa l’homme à trancher,
À disséquer le sens, à vouloir dominer.
Le feu, comme la foudre, fut jugé, découpé,
Privé de son mystère, vidé, morcelé.
Savoir allumer l’âtre n’est pas saisir l’âme,
Et le feu, dépouillé, perd sa divine flamme.
Aujourd’hui, l’homme croit maîtriser les éléments,
Mais il n’en perçoit plus ni l’âme ni l’aimant.
Il exploite sans voir, perdant toute innocence,
Et tout va s’empirant, preuve de son ignorance.
Il use et il abuse de ce pouvoir secret,
Mais cherche pourtant la cause de ses nouveaux regrets.
La preuve de son incompréhension profonde ?
Tout empire depuis qu’il exploite le monde.
Le divin, asservi, sert l’homme sans retour,
Qui dit l’aimer, mais l’ignore chaque jour.
Qu’il s’agisse des éléments, de la flore, de la faune,
Ou même de ses pairs qu’en silence il emprisonne,
Le divin captif ploie sous l’orgueil insensé
De l’homme aveuglé, qui ne sait plus aimer.
Pourtant, dans ses prières, il cherche à s’innocenter,
Hypocrisie suprême qu’il ne veut affronter.
Il réduit le mystère, l’asservit sans remords,
Et s’absout chaque nuit, croyant laver ses torts.
Comble d’ironie, il prie pour se défendre,
Se dédouane en discours, tout en voulant entendre
Qu’un divin asservi vienne absoudre ses jours,
Lui qui forge ses chaînes en invoquant l’amour.
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