Alchimie profanée

  • Alchimie profanée

    Publié par aelyos le 25 juin 2025 à 17 h 52 min

    Selon le consensus, le divin est dualité,

    Tantôt il se fait tendre, tantôt cruauté,

    Sévère et bienveillant, il sème dans l’espace

    L’élan qui fait germer, détruit, unit, remplace.

    Il est souffle premier, moteur universel,

    Germe dans l’infini, lumière originelle.

    Il fait tourner les mondes, éclaire les destins,

    Féconde la matière, relie tous les chemins.

    Présence immanente en l’humain, la nature,

    Il pulse dans l’étoile, il vibre en la structure.

    Mais quelle force, ici, répond à ces critères,

    À nos sens perceptible, en tout, sur cette terre ?

    C’est l’électricité, miracle des contraires,

    Où les pôles opposés s’attirent et se libèrent.

    Dans chaque être vivant, dans l’atome ou l’astre,

    La tension créatrice fait vibrer le désastre.

    Le négatif, le plus, s’épousent, se repoussent,

    Et de leur alchimie, la lumière éclabousse.

    Partout l’interaction, partout le mouvement,

    La danse des contraires, l’élan du firmament.

    Autrefois, l’homme simple, ignorant la science,

    Voyait dans la foudre un signe d’alliance.

    Il craignait l’étincelle, il remerciait le feu,

    Donné par le ciel, prodige merveilleux.

    Quand l’éclair embrasait la forêt endormie,

    Le feu, don du ciel, portait la vie bénie.

    Ce brasier, magique, porteur de délivrance,

    Était vu comme sacré, mystère et révérence.

    L’humanité vivait dans l’accord, la cadence,

    La symphonie du monde, la juste révérence.

    Mais la peur de l’ombre poussa l’homme à trancher,

    À disséquer le sens, à vouloir dominer.

    Le feu, comme la foudre, fut jugé, découpé,

    Privé de son mystère, vidé, morcelé.

    Savoir allumer l’âtre n’est pas saisir l’âme,

    Et le feu, dépouillé, perd sa divine flamme.

    Aujourd’hui, l’homme croit maîtriser les éléments,

    Mais il n’en perçoit plus ni l’âme ni l’aimant.

    Il exploite sans voir, perdant toute innocence,

    Et tout va s’empirant, preuve de son ignorance.

    Il use et il abuse de ce pouvoir secret,

    Mais cherche pourtant la cause de ses nouveaux regrets.

    La preuve de son incompréhension profonde ?

    Tout empire depuis qu’il exploite le monde.

    Le divin, asservi, sert l’homme sans retour,

    Qui dit l’aimer, mais l’ignore chaque jour.

    Qu’il s’agisse des éléments, de la flore, de la faune,

    Ou même de ses pairs qu’en silence il emprisonne,

    Le divin captif ploie sous l’orgueil insensé

    De l’homme aveuglé, qui ne sait plus aimer.

    Pourtant, dans ses prières, il cherche à s’innocenter,

    Hypocrisie suprême qu’il ne veut affronter.

    Il réduit le mystère, l’asservit sans remords,

    Et s’absout chaque nuit, croyant laver ses torts.

    Comble d’ironie, il prie pour se défendre,

    Se dédouane en discours, tout en voulant entendre

    Qu’un divin asservi vienne absoudre ses jours,

    Lui qui forge ses chaînes en invoquant l’amour.

    matty a répondu il y a 4 mois, 2 semaines 3 Membres · 3 Réponses
  • 3 Réponses

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  • matty

    Membre
    26 juin 2025 à 10 h 42 min

    @Aelyos

    @Aelyos

    Selon un autre consensus le dieu du livre est infirme par nature, conçu aveugle à la Lumière. Il constitue une aberration cosmique, conçu dans secret et dans l’ignorance par l’éon Sophia. Cette création la fit chuter et demeurer captive au cœur de Gaïa.

    Je vais très flemmardement repris (mea-culpa) la trame de ton très beau texte pour y relater cette autre version.

    Ainsi le divin de ce monde se fait selon ses besoins tendre ou cruel, réellement sévère ou faussement bienveillant.

    Il crée et moissone selon ses règles.

    Né aveugle à la lumière originelle il fait tourner son business model programmant à dessein le destin des hommes

    Il anime la matière, sécurise tous les chemins.

    Sa présence est omnipotente, son contrôle absolu.

    Il densifie l’énergie jusqu’à la souffrance, puise en l’homme sa pitance.

    La force qui répond à ses critères est une force où les pôles génèrent une tension, la force est magnétique, polarisée, émotive.

    La polarité créatrice fait vibrer le désastre.

    Les poles s’épousent, se repoussent, dans une tension informe.

    Une danse des contraires, l’élan d’un ciel fini.

    La voie de l’Homme est électrique et lumineuse. Elle est Luminus epinoia.

    Et par alchimie en l’Homme, la lumière éclaboussante est la voie, la vérité, la vie.

    Autrefois, l’homme simple, ignorant la science voyait dans la foudre un signe de courroux car l’éclair embrasait la forêt.

    Le feu, prérogative du ciel, manifestait sa violence.

    L’humanité vivait dans la crainte de son createur.

    Le fracas du monde était sa juste pénitence.

    La puissance de l’ombre poussait l’homme à se soumettre.

    Puis vient le libérateur.

    Par lui la contrainte fut bannie.

    Alors c’est par la ruse que la creature fut dominé.

    Croyant pouvoir juger, découper mais toujours privé de son mystère, l’Homme est demeuré vidé, morcelé, trompé.

    Savoir allumer l’âtre ou faire des fusées n’est pas savoir saisir ni l’âme ni l’Esprit

    Et du feu, celui qui consume sans brûler, il restait dépouillé, perdu sans cette Divine Flamme.

    Aujourd’hui, l’homme croit maîtriser les éléments, il croit pouvoir maîtriser sa destinée.

    Mais il ne perçoit toujours pas ni son noyau d’âme ni son esprit.

    Il exploite sans voir, exploité sans le savoir, brûlant toute son innocence.

    Et tout va s’empirant, preuve de son ignorance.

    Il use et il abuse de son impuissance,

    À la preuve de l’incompréhension profonde de sa nature, il s’agite dans le noir cherchant à tâton à se brancher quelque part.

    Et le divin asservi l’homme sans retour. Qui dit l’aimer, mais l’accable sans détour.

    Aussi l’Homme à son image, en silence ou à grands cries, il soumet et emprisonne ses pairs

    Le divin lui, captif de son orgueil insensé, mène son troupeau, moissonne son cheptel.

    L’Homme aveuglé, ne peut plus aimer.

    Et dans ses prières, il ne cherche plus qu’à plaire pour un semblant de liberté, une illusion d’éternité.

    Il s’emmêle dans le mystère et asservit son frère.

    Comble d’ironie, il prie et demande à son geôlier divin d’absoudre son désespoirs.

    Lui qui chaque jour forge ses chaînes en invoquant la rédemption et l’amour.

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 juin 2025 à 20 h 49 min

    @matty C’est de toi ? 😮 je suis pas branché poésie , mais c’est drôlement bien amené !

  • matty

    Membre
    29 juin 2025 à 16 h 23 min

    @adagio

    Comme je l’ai mentionné en préambule, j’ai repris la trame du texte posté par @Aelyos qui est effectivement un très beau texte. Mon mérite sur ce coup n’est que celui d’un plagier.

    Ce qui devrait ravir un certain exité du bocal qui vient de sortir encore plus enervé du coma que quant il y est entré, ce qui n’est pas peu dire. Mais c’est une autre histoire…

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