Poésie

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 janvier 2021 à 17 h 47 min

    – LE LAC / Alphonse de Lamartine –

    Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,

    Dans la nuit éternelle emportés sans retour,

    Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges

    Jeter l’ancre un seul jour ?

    Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,

    Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,

    Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre

    Où tu la vis s’asseoir !

    Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,

    Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,

    Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes

    Sur ses pieds adorés.

    Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;

    On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,

    Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence

    Tes flots harmonieux.

    Tout à coup des accents inconnus à la terre

    Du rivage charmé frappèrent les échos ;

    Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère

    Laissa tomber ces mots :

    « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !

    Suspendez votre cours :

    Laissez-nous savourer les rapides délices

    Des plus beaux de nos jours ! »

    « Assez de malheureux ici-bas vous implorent,

    Coulez, coulez pour eux ;

    Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;

    Oubliez les heureux. »

    « Mais je demande en vain quelques moments encore,

    Le temps m’échappe et fuit ;

    Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore

    Va dissiper la nuit. »

    « Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,

    Hâtons-nous, jouissons !

    L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;

    Il coule, et nous passons ! »

    Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,

    Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,

    S’envolent loin de nous de la même vitesse

    Que les jours de malheur ?

    Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?

    Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !

    Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,

    Ne nous les rendra plus !

    Éternité, néant, passé, sombres abîmes,

    Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?

    Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes

    Que vous nous ravissez ?

    Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !

    Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,

    Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,

    Au moins le souvenir !

    Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,

    Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,

    Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages

    Qui pendent sur tes eaux.

    Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,

    Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,

    Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface

    De ses molles clartés.

    Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,

    Que les parfums légers de ton air embaumé,

    Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,

    Tout dise : Ils ont aimé !

    Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques

  • sybrock

    Membre
    9 janvier 2021 à 17 h 59 min

    oui, c’est mieux, je n’ai plus à deviner si c’est un A ou un O, un N ou M, un T ou un I…bref t’as compris …(N’empêche 1/10ieme quand même)…

  • sybrock

    Membre
    10 janvier 2021 à 22 h 47 min

    Aujourd’hui il a neigé sur Aix, c’est assez rare, ça se profite 🙂, texte du jour…

    La neige

    Ce matin il neige…

    Des millions de points vides perforent le paysage, les toits s’effacent, s’estompent en silence, la ville s’oublie peu à peu, impressionnisme de l’absence. Lentement, touche après touche… l’ordinaire s’aboli … s’alenti… Coups de gomme qui dérobent le présent… dévoile le grain du papier… les béances dans le décor illuminent, pas à pas vers l’autre monde…on s’enfonce, poudreux.

    La neige est une lumière

    Elle tombe… grâce…les bruits se refusent…irréel… tourbillon si lent…si doux, l’onirique dans le creux de ma main, une valse animée, sereine… qui se dépose…masse atténuée, sourde et mat.

    La neige est une ivresse

    La putain d’angoisse qui tire, celle qui m’appesante au jour le jour, je la recherche comme un égaré…Mais pas aujourd’hui, juste l’envie de tourner comme un derviche… m’élever léger … juste fou …en cet instant…

    La neige est une danse

    Et dans ce flot au ralenti, sous cette paix retrouvée, bercé par le sacré d’une myriade virevoltante, et cette joie…si forte… derrière cette valse des nuées, je t’entrevois… mon enfant … mon ombre blanche, celle qui jamais ne s’expose, celle qui sait rire, pure éclat.

    Il faut bien que la dureté se craquelle, que les arrêtes s’abrasent et le piquant s’émousse pour que nous puissions à nouveau être l’un à l’autre…
    Viens…ose… ici, sous ce blanc, nul ne te fera de mal. Là où la joie rejoint les larmes. où tout affleure,quand la barrière devient si poreuse que je peux entendre ton souffle.

    Ensemble, juste quelques pas délestés dans la neige… par la main…par mon souffle chaud, je maintiendrais cette bulle d’éphémère…tu me prêteras tes yeux, ton cœur, et je vivrais… réconcilié… vibrant de mille prémisses sous la flopée fabuleuse.

    En ce jour de silence, à tes côtés où tout est enchantement, mon âme se dépose comme un flocon, avec l’apesanteur de nos peurs, au ralenti de ta tendresse.

    L’allégresse…

    A chaque fois je te redécouvre et à chaque fois je
    t’oublie…pardonne moi…

    La neige est une enfance

  • max

    Modérateur
    23 janvier 2021 à 19 h 05 min

    Malade, moi ? Assurément ! Retourné comme une crêpe ! Létalement atteint par le venin du serpent… Essaie de comprendre toi, comment on se dépêtre de tout ça. N’importe quel subterfuge peut cacher un danger ou une récompense… Es-tu l’un ou l’autre ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    2 février 2021 à 21 h 48 min
  • eno

    Membre
    4 février 2021 à 23 h 30 min

    J’aime beaucoup, c’est frais et beau.

  • eno

    Membre
    5 février 2021 à 0 h 08 min

    De la Haine à la Mort


    La haine amène la mort aux tords

    Deux ombres arrivaient du ciel grisé

    Tel le tonnerre qui montait et grondait

    S’approchant à une vitesse folle

    L’air s’embrumait au-dessus du sol

    A l’approche de la cime des pins

    Ces deux êtres se toisaient sans fin

    Virevoltants entre les arbres de glace

    D’un pas givré ils prirent place

    Sur la tête du géant de pierre

    Voilà comment commença la guerre.


    La haine engraine la mort du décor

    Dans un souffle de vengeance amère

    L’un sortit l’épée de ses terres

    On le nommait le guerrier Atlas

    Celui qui protège le monde avec audace

    Son ennemi au regard de venin

    Se faisait appeler Le Feu Du Gardien

    Portant l’épée diabolique de Gornol

    Forgée dans les flammes à bonne école

    Se rua dans un élan effréné

    Sur le gardien du monde apprêté

    La haine enchaîne la mort au corps

    Les Eléments observèrent la bataille

    Sans trouver la moindre faille

    Les enchaînements de ces combattants

    Se poursuivirent jusqu’au firmament

    Aucun ne s’avouera jamais vaincu

    Ce combat ne peut avoir d’issue

    On sentait les vibrations du métal

    Comme si l’on entendait la mort et son râle

    Le choque de leurs armes natales

    Fit s’embraser le ciel d’Opale

    La haine aime la mort d’abord

    Cette enfant au nom marginal

    Gayana, tuée par le Gardien d’Adèssale

    Fut la vengeance de la Rein Du Mal

    Puisque sa sœur l’eu bannis dans l’Abyssale

    Maintenant que leurs armes sont perdues

    Leurs amants se battent à mains nues

    Pour leurs amours dans ce feu ardant

    Ils perdront jusqu’à leurs derniers sangs

    Et se trouvent être deux hommes de taille

    Pendant que leurs âmes fuirent de leurs entailles


    La haine sème la mort … encore<div>


    Eno


    </div>

  • eno

    Membre
    5 février 2021 à 0 h 19 min

    °°°°°°° La Vie °°°°°°°


    Sur cette plage nous nous
    éveillons tous deux
    Le lever de soleil se reflète dans tes yeux
    La mer scintille comme la sueur sur ton corps
    Et le sable s’embrase dans une nuée d’or

    Ton souffle fait vibrer en moi cette âme charnelle
    Tes mains me frôlent me faisant pousser des ailes
    Je m’envole avec toi touchant les courbes de ton soleil
    Et sa course arquée se termine en vermeille

    Lentement tamisée la falaise sur l’île pénètre
    L’ombre de mon cœur jouis d’ardeur en ton être
    Ce grain de sable doucement dans ton ventre s’alourdis
    De mon humide eau salée dont je l’ai enrichis

    A la nuit, les étoiles chantent la venue de la lune
    Cet astre se dévoile de derrière la dune
    Son halo de lumière inonde nos corps mêlés
    Bénissant cet enfant de notre amour maculé

    Eno


    Résultat de recherche d'images pour "soleil plage sensuel dessin couple"

  • Membre Inconnu

    Membre
    7 février 2021 à 18 h 12 min

    @Eno Superbe plume. J’adore ton univers. Il est nocturne, alchimique. Bravo. ✨

    Pour ma part ça fait longtemps que je ne suis pas venue sur le site. C’est ton intervention qui m’a donné envie de réécrire un petit quelque chose. J’ai écrit ce texte il y a quelque temps, je trouve qu’il se prête bien à la situation. 😉

    – INCROYABLE #NATURE / Muse Badine 🌿

    Et la muse Badine,

    Incroyable nature,

    M’attire hors de ces mûrs,

    Où l’on voudrait nous voir cloîtrer,

    Pour goûter l’élixir,

    Au somptueux goût de liberté.

    Elle dessine les contours

    De ce qui semble être

    La vie rêvée.

    La réalité est dehors,

    Il suffit de pousser la porte

    Pour rejoindre le monde.

    Vivant, vivifiant.

    Suivre la muse Badine

    Et goûter l’élixir

    Au goût de liberté

    De la vie rêvée.

    Texte /modèle : INCROYABLE NATURE, Muse Badine, L’éclat des choses, Justine L’habitant

    Photographie : Eve à l’arbre, Sergueï Bécoulet

    Peut être une image de une personne ou plus, vêtements d’extérieur et mur de briques

  • eno

    Membre
    7 février 2021 à 21 h 26 min

    @justinejude

    Ho, merci, je suis ravie d’avoir suscité en toi, l’envie de revenir partager avec nous de belles proses!

    En lisant celui-ci, c’est toi qui me donne envie de me reconnecter avec la nature! 😊

Page 5 sur 6

Connectez-vous pour répondre.