Amitié conflictuelle

  • Publié par arthur2157 le 24 juin 2019 à 18 h 33 min

    Bonjour, je m’appelle Arthur et j’ai aujourd’hui 19 ans. Je ne suis pas tout à fait nouveau ici, je me suis inscrit il y a assez longtemps mais je n’ai encore rien posté (je me suis contenté de lire plusieurs posts et j’en ai commenté certains).

    La question n’est pas là. J’ai vécu (je préfère en parler au passé), une relation amicale avec une fille, bien que l’objet du salon ne s’y prête pas tout à fait, je n’ai jamais rien envisagé avec elle. Ce n’est pas du tout mon genre. Le problème a été le suivant : il arrivait souvent que l’on en vienne tous les deux à se disputer sur plusieurs sujets et le plus souvent sur de gros malentendus (la plupart de nos conversations s’effectuant par messages, cela n’aidait pas vraiment). Toujours est-il que ce qui m’affectait le plus était lorsqu’elle jugeait que je me cachais derrière une excuse, celle d’être un surdoué (même si je n’aime pas beaucoup ce mot), pour justifier mon comportement par exemple. Pour ressituer le contexte, je lui avait parlé de ma difficulté à me faire des amis à cause de ce que j’étais, et elle m’avait sobrement rétorqué que ce n’était qu’une espèce d’excuse, que tout le monde était différent.

    En fin de compte, plus le temps est passé et plus je me suis rendu compte qu’elle ne me comprenait pas ou reffusait d’essayer de me comprendre. Tout ceci me faisant regretter de lui avoir parlé de ça…

    Après avoir cessé de se parler pendant un an à cause de toutes ces disputes, on a décidé de se reparler il y a peu, et je ne vous spoile pas en vous disant que tout cela a conduit à nouveau à un réel désastre. On a recommencé à se disputer, à faire comme si de rien était, mais cela restait encore acceptable (dans le sens où ce n’étaient pas de grosses disputes). Cependant, de mon côté, ça n’allait pas, pas du tout même. Le moindre changement de style d’écriture dans ses messages m’inquiétait jusqu’au point où je me demandais si je l’avais vexé (ce genre de choses qui arrivent lorsque la personne a un changement d’humeur presque imprescriptible et qui nous fait nous casser la tête). En fin de compte, je me suis rendu compte que cette amitié me faisait souffrir plus qu’autre chose, et alors qu’elle envoya un message qui me fit souffrir (encore), je finis par exploser il y a deux jours.

    J’ai repris mes explications, que je ne pouvais pas imaginer d’être ami avec quelqu’un qui ne cherchait même à me comprendre, et de manière générale, que pour moi l’amitié ce devait être tout ou rien, etc, je vous passe les détails.

    Revenant cycliquement à la charge, tout cela ce n’était pour elle que des excuses, trop facile disait-elle de se cacher derrière ça, j’étais ridicule, etc. Aussi ridicule que de dire qu’elle aurait le sang chaud parce qu’elle est espagnole.

    Aujourd’hui on ne se parle plus à nouveau et je me demande ce que je dois faire. Je me remet en question parce que je ne sais faire que ça, mais j’essaie de me rassurer en me disant que de toute façon ça ne servait à rien d’avoir cette amitié, elle n’a jamais cherché à me comprendre.

    Je me demande alors si je dois souffrir ou me réjouir, même si j’ai plus de mal à me réjouir…

    Est-ce qu’il vous est déjà arrivé vous aussi d’entretenir ce type de relation ? Quelqu’un qui refusait de vous comprendre ou autre ?

    J’attends vos avis avec impatience, et suis déjà bien heureux de pouvoir ouvrir la discussion avec des personnes “comme moi” si je puis me permettre de dire ça.

    Merci à vous, et bonne soirée.

     

    arthur2157 a répondu il y a 4 années, 10 mois 6 Membres · 11 Réponses
  • 11 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    28 juin 2019 à 20 h 58 min

    Quand je suis face à une telle situation, je me pose toujours cette question: Moi, est-ce que ça m’arrive de faire ce qu’il/elle fait?

    Par conséquent ici, est-ce que je rejette mes amis parce que je ne les comprends pas. Je creuse et creuse et cherche jusqu’au OUI+Exemples concrets.

    Puis quand une situation est conflictuelle, c’est toujours difficile pour moi de rester. Je sais que le problème c’est ni lui, ni elle, mais des règlements de comptes conscients avec mes parents. Puis quand l’autre ne me montre pas un réel désir de trouver des solutions… je manque de motivation.

    Mais bon.. j’ai 44 ans. A 19, j’en avais rien à foutre des disputes prises de tête.

  • frogzila

    Membre
    28 juin 2019 à 22 h 19 min

    @idapresti

    c’est un boulot compliqué, arriver à savoir QUI on est :o)

     

  • misstic

    Membre
    29 juin 2019 à 14 h 33 min

    Bonjour Arthur,

    Tout d’abord, merci pour la fraîcheur de ton témoignage. Ca fait du bien quand on a 50 ans ! Je réponds le plus simplement possible à ton interrogation, car les zèbres sont champions pour se faire des noeuds dans la tête, aussi bien côté questions que réponses. Une réponse simple de temps en temps, ça repose le mental !

    Il y a déjà un paradoxe dans ton titre : amitié conflictuelle. Les deux mots me semblent incompatibles. L’amitié est “philia”. L’amitié, c’est la relation la plus dénuée de conflit, de tension, de question. C’est un havre de paix, une maison cachée dans les bois, un phare dans la nuit, une grand-mère qui sent bon le gâteau. L’amitié, c’est une porte toujours ouverte, un bon sourire indulgent, chaleureux, qui ne juge jamais. Les amis peuvent nous confronter, mais on reste dans la bienveillance du coeur, la sérénité de l’esprit. La question que tu dois peut-être d’abord te poser, s’il t’est vraiment nécessaire de t’en poser une : “cette personne est-elle une amie pour moi ?” Tu peux aussi te demander si tu es un ami pour elle. Réciprocité oblige.

    Maintenant, laisse-moi te dire quelque chose que tu vérifieras sur ton chemin de vie : qu’il s’agisse de relations amoureuses, familiales, amicales, professionnelles, tu te confronteras à 3 questions face à l’Autre :

    – cet Autre éprouve-t-il des sentiments affectueux sincères pour moi ?

    – cet Autre a-t-il les capacités cognitives suffisantes pour comprendre comment je fonctionne ?

    – cet Autre a-t-il envie de découvrir ce qu’est un Zèbre ? Et donc : a-t-il de la considération, de l’intérêt pour moi ?

    Si tu réponds NON à l’une de ces questions, il te sera difficile de nourrir une relation sereine et épanouissante avec l’Autre, qui que soit cet Autre.

    La bonne nouvelle : il y a des tas et des tas de Zèbres comme toi, partout, de tous âges ! Mais la plupart restent discrets car, comme toi, ils craignent d’être incompris, rejetés, jugés. Je te conseille de ne pas hésiter à te présenter dans ta singularité (je suis un Zèbre !) avec le sourire ! Et qui t’aimera te suivra… Ne perds pas de temps de ta vie (elle passe vite, crois-moi) à tenter de créer ou de maintenir coûte que coûte, des relations qui seront stériles, ou  bien énergivores pour toi, ou bien encore hiérarchiques (où l’un tente d’avoir le contrôle de l’autre, en cherchant d’abord à avoir raison). Branche ta parabole et ouvre-toi à l’intérieur, à accueillir les Zèbres et tous les Autres qui auront EN-VIE de partager un morceau de la Vie avec Toi, sincèrement.

    Enfin, je te conseille 3 auteurs qui se complètent justement au sujet des zèbres : Jeanne Siaud-Facchin, Christelle Petitcollin, Saverio Tomasella. Lis-les, et tu sauras tout sur Toi.

    Laëtitia

  • cassiopee

    Membre
    29 juin 2019 à 18 h 24 min

    Bonjour Arthur,

    J’ai comme l’impression et l’intuition que cette damoiselle est une fille d’aujourd’hui, c- à d. avec une forte dose de masculinité, et qu’elle se fight ou se confronte par plaisir de la ramener et d’avoir raison et le dernier mot….

    Ce n’est pas toi le problème, c’est l’ego de cette fille qui est mademoiselle “je sais tout”!

    Quand on est plus agés, on se confronte une minute, on voit que le terrain est glissant , et par amitié, on change de sujet, par égard pour l’autre, qui n’est pas au même niveau de réalisation des choses de la vie que soi-même, donc, on sait mutuellement que nous ne voulons ni nous disputer, ni faire plier l’autre à nos vues….La vie s’en chargera….Donc, dans l’amitié, il y a des frictions, mais qu’on doit contourner, pour aimer l’autre sur tout un tas de plans différents….Mais, il faut avoir plkus de 50 ans, je crois!  LOL  bien à toi, Cassiopée

  • Membre Inconnu

    Membre
    29 juin 2019 à 18 h 28 min

    @frogzila

    Je suis d’accord avec toi. Mais les personnes que l’on rencontre sont une parfaite réflexion/représentation de ce que nous sommes et/ou pensons être. Especially when it’s not obvious. Je veux dire, à chaque fois qu’une personne me fait de l’effet, positivement et négativement, je sais que c’est parce qu’elle révèle une part de moi-même.

  • Membre Inconnu

    Membre
    29 juin 2019 à 19 h 17 min

    Bonjour Arthur,

    Tu sais, des personnes qui ne se comprennent pas, on en rencontre autant à 19 ans que plus tard, ou encore bien plus tard.

    Pourquoi insistez-vous tous les deux si il n’y a définitivement pas grand chose qui vous rassemble ? Ca peut être OK, et ce n’est pas grave. Vous semblez tomber dans le rapport de force systématique. Reconnais que c’est épuisant, énergivore, et que ça ne nourrit personne. On ne peut pas s’entendre (ou comprendre) avec tout le monde, et puis, heureusement que les différences existent au final. Qu’est ce qu’on s’ennuierait sinon…

    Qu’il s’agisse d’une amitié toxique, d’un degré de maturité différent, de simples divergences de fonctionnement, des caractères opposés, toutes les hypothèses sont possibles. Mais là si ça insiste, c’est une belle occasion de chercher à comprendre ce qui se joue au delà de la relation. Il faut être deux pour danser un tango, et s’il n’y a que toi qui souffre ici, alors l’issue devrait être évidente. Si vous vous complaisez à rejouer la scène, alors c’est que la leçon n’est pas entendue.

    Tu attends quoi d’elle, et elle attends quoi de toi ? Tu pourrais être surpris. Tu as dit il me semble “ce n’est pas mon genre de…”. Le genre de quoi ? On bombarde et sommes bombardés en permanence de messages subliminaux. Faut faire le tri. Elle comme toi.

    Je rejoins Idapresti dans le sens où l’autre est un miroir de soi ; l’objectif réel d’une relation c’est avant tout se connaître, voir ce que l’on ne peut pas voir,  pour raison évidente d’angle mort. J’ajoute juste que le miroir est parfois inversé. Il y a toujours un enseignement à tirer, encore plus quand ça pique. Ca peut par exemple mettre en exergue le fait que tu attires ce genre de situation, (est-ce la première fois ?) pour dire d’infirmer ou confirmer que tu es et seras forcément incompris quoique tu dises, ou au contraire que toi-même tu ne cherches pas à comprendre l’autre et qu’elle est juste là pour te montrer la direction contraire…

    Il n’y a que toi qui sait :-). C’est très personnel ça. Réduire l’écart c’est d’abord avec soi qu’il faut le faire.

    Mais quoi que tu fasses, je peux te garantir une chose : c’est que si tu n’as pas saisi ce qu’il y a avait à comprendre dans cette histoire, la vie te représentera rapidement une nouvelle occasion de passer dans la classe au-dessus. Et tu sais, ça peut durer longtemps, elle a tout son temps.

    Et règle d’or avant tout : sortir de la victimologie. Crois-en une experte.

  • arthur2157

    Membre
    29 juin 2019 à 19 h 20 min

    Bonjour Laëtitia,<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Je tiens d’abord à te remercier de ta réponse à mon message qui m’a touché<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Il est vrai qu’au travers de cette magnifique définition de l’amitié (qui m’a appris des choses), amitié et conflit apparaissent antinomiques, même si il arrive que deux bons amis se disputent, qu’un frère et une soeur le fassent ou deux amoureux.<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Je me pose en effet la question de savoir s’il s’agit véritablement d’une amie, là où notre relation ne représente pour moi qu’un théâtre de souffrance (mes mots sont peut être un peu exagérés).<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Pour répondre à ces trois questions cruciales, j’ignore si elle éprouve des sentiments affectueux sincères pour moi en jouant au jeu de l’indifférence (en discutant avec une amie, celle-ci m’a orienté sur quelque chose d’intéressant : peut être qu’elle se contente juste de cacher adroitement ses émotions derrière ce mur qui n’est en fait qu’une sorte de façade).<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Lorsqu’il s’agit de savoir si elle a les capacités cognitives suffisantes pour me comprendre, et pour la lier avec la dernière question, je pense qu’elle n’a pas envie de s’y intéresser, et si la pensée est empirique, alors peut être qu’elle n’a pas ces capacités (dans le sens où lire des choses, à la hauteur de son intérêt, lui permettrait d’en apprendre d’avantage sur moi, et décrocher ces capacités cognitives, cette connaissance de l’autre).<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Le fait que je réponde non à une de ces questions m’éclaire, je comprends d’avantage ce que je vis, pourquoi je souffre, et ça m’aide beaucoup.<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    J’ai hâte de pouvoir rencontrer d’autres zèbres comme moi, et c’est vrai que le conclusion de ton message est plus qu’encourageante :)<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Je pense que je ne m’évertuerais plus à revenir vers elle, là où elle ne saura ou ne voudra pas m’accueillir (comme je suis). Bien sûr, je reste ouvert, je ne saurais vouloir la rejeter, le problème étant que je m’attache très vite, et je suis attaché à elle.<span class=”Apple-converted-space”> </span>

    Je me pencherai sur ces livres, merci du tuyau 🙂

    Non mécontent d’apporter un vent de fraîcheur, je t’adresse mes salutations 🙂

    Encore merci pour ta réponse, j’espère t’avoir répondu le plus simplement possible, il est vrai que je suis un champion pour me faire des nœuds dans la tête 😉 ,

    Arthur<span class=”Apple-converted-space”> </span>

  • arthur2157

    Membre
    29 juin 2019 à 19 h 36 min

    Bonjour @idapresti

    Je te remercie pour ta réponse

    Je me pose également le même genre de questions, et je crois que je suis beaucoup trop exigent à vouloir que les gens réagissent comme je voudrais qu’ils réagissent.

    Arthur

  • arthur2157

    Membre
    29 juin 2019 à 20 h 09 min

    Bonjour @aan

    Je te remercie également pour ton message.

    Il est vrai que nous semblons avoir tous les deux (elle et moi), des grandes divergences d’opinion, qui conduit à ce que l’on ait du mal à s’entendre.

    Je suis tout à fait d’accord avec toi, après avoir mûrement réflechi, la meilleure chose à faire dans cette situation est d’y mettre fin le plus vite possible. Cependant il y a un problème, je tiens à elle et je me suis beaucoup trop attaché.

    Je pense que je réussirai à l’oublier si je dois vraiment m’y contraindre, et je suis conscient que je rencontrerais ce problème plusieurs fois dans ma vie :).

    Je ne sais pas véritablement ce que j’attends d’elle ou ce qu’elle attend de moi, et c’est sur cela notamment que se base toute mon incompréhension (ce n’est je crois, pas un point intéressant).

    Je suis certain que chaque expérience porte une leçon, et que cette histoire me rendra sûrement plus fort.

    Comme tu le décris, il semble en effet que je sois dans ce genre de situation de “victimologie”, je ne sais pas si c’est symptomatique des zèbres, mais je vais suivre attentivement ton conseil, je dois cesser de me rabaisser et ne pas tout accepter.

    Merci encore pour ta réponse, je te souhaite à toi et tous les autres une excellente soirée,

    Arthur

  • arthur2157

    Membre
    29 juin 2019 à 20 h 15 min

    Bonjour Cassiopée,

    Pour reprendre un message que j’ai écrit plus haut, l’essentiel de notre relation s’éxécutant par messages interposés, je crois que je me suis souvent imaginé des choses qui n’étaient pas vraiement fondées. Ce qui est sûr, par dessus tout cela, c’est que ce sentiement d’indifférence, et ce refus constant de chercher à me comprendre me plongeait bien souvent au sommet d’une déferlante négative (je me permet de réemployer cette expression que j’ai lu quelque part, et que je trouve tout à fait intéressante).

    Je ne sais pas si elle prend corps dans cette définition de “fille d’aujourd’hui’. Peut être qu’elle se construit une façade, je l’ignore.

    Peut être qu’au fond tous les jeunes de notre temps (moi y compris), sommes des petits poucets, ceux que décrit Michel Serres. Nous sommes happés par les nouvelles technologie qui nous entourrent c’est sûr.

    Peut être qu’elle cherche à avoir raison et à détenir le dernier mot, c’est l’impression que je peux avoir par moment.

    Je suis certain que la sagesse de l’âge m’aidera à comprendre tout cela 🙂

    Merci encore pour ton message, je te souhaite également une bonne soirée,

    Arthur

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