Empathie

  • Empathie

    Publié par olbius le 22 mars 2018 à 22 h 24 min

    Le mot “empathie” est, il me semble, aussi à la mode que “zèbre” ou “haut potentiel” (et beaucoup plus que “surdoué” héhé…). Mais donner une définition de l’empathie n’est pas si simple. Et si on parlait “empathie” ? Plus particulièrement, si on discutait de l’empathie du surdoué ?

    Je viens de tomber sur l’article suivant qui me semble intéressant :
    Les gènes jouent un rôle dans l’empathie

    Extraits :

    L’empathie est à la fois la faculté de reconnaître les pensées et les sentiments d’autrui, et celle d’y apporter une réponse émotionnelle adaptée. Dans le premier cas, on parle d’« empathie cognitive », et dans le second, d’« empathie affective ».

    Nous franchissons une étape majeure dans la compréhension du rôle joué par la génétique dans l’empathie. Si les gènes n’expliquent qu’un dixième de la variation du degré d’empathie entre les individus, les facteurs non génétiques sont aussi essentiels […] Découvrir que ne serait-ce qu’une fraction de nos différences en termes d’empathie relève de facteurs génétiques, nous aide à comprendre les individus comme les autistes, qui ont du mal à imaginer les sentiments et les émotions des autres.

    Un dixième de l’empathie, c’est beaucoup et c’est bien peu, comme on dit… C’est quand même pas mal à vrai dire, non ? 🙂

    Membre Inconnu a répondu il y a 6 années 6 Membres · 22 Réponses
  • 22 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    22 mars 2018 à 23 h 42 min

    Grande question que voilà…. a laquelle j’ai bien du mal à répondre. Mais je suis curieux de lire l’avis des autres.

    @tyrell, on a besoin de toi ! 🙂

  • olbius

    Organisateur
    28 mars 2018 à 23 h 51 min
  • Membre Inconnu

    Membre
    28 juillet 2018 à 22 h 52 min

    Du point de vue de la CNV (Communication Non Violente) l’empathie est la capacité à mesurer combien ce que vit l’autre est difficile ou pas. Donner de l’empathie à quelqu’un c’est l’écouter vraiment et lui faire un retour qui montre qu’on comprend ce qu’il vit parce qu’on est humain et qu’on imagine ce qu’on ressentirait si on était à sa place. Recevoir de l’empathie est souvent le besoin fondamental premier qui se manifeste dans une situation difficile.

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 juillet 2018 à 22 h 56 min

    Je crois qu’il y a souvent une confusion avec la compassion qui signifie littéralement “souffrir avec”. L’empathie c’est comme une main tendue à quelqu’un qui est au fond du trou pour l’aider à remonter. Mais je reste au bord… Je ne saute pas dans le trou ce qui serait plutôt l’image de la compassion.

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 septembre 2018 à 21 h 43 min

    Ressentir avec le coeur de l’autre, regarder avec le regard de l’autre, entendre les silences de l’autre et toucher les émotions de l’autre ; ainsi pourrait peut-être s’exprimer l’Empathie extrême lorsqu’elle nous connecte aux autres, Naturellement.

    Je ne saurai définir le domaine EMPATHIE…ses formes d’expression me semblent denses et ses champs de culture très diversifiés, de par leur type, niveau ou degré de développement.

  • olbius

    Organisateur
    8 octobre 2018 à 8 h 47 min

    Pour le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron, l’empathie est de plus en plus menacée par des manipulateurs de tous bords. Politiques, publicitaires, managers, extrémistes religieux…, tous seraient tentés de détourner la compassion pour autrui à leur propres fins.

    Les pièges de l’empathie – Entretien avec Serge Tisseron

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 octobre 2018 à 11 h 02 min

    L’empathie exploitée, détournée-utilisée et transformée en “arme redoutable” pour mieux MANIPULER les masses ?

    Malheureusement oui, c’est un fait incontestable et c’est bien triste…dans une Société où l’empathie et la compassion pourraient être le meilleur des piliers pour faire évoluer la solidarité et l’amélioration.

    Après la manipulation des peurs, la manipulation de l’empathie, de la compassion et de la Bienveillance Naturelle ?

    Et si nous nous penchions sur les domaines dans lesquels, la manipulation de l’empathie est devenue une arme à manipulation massive, dont les cibles font l’objet :

    – Politiciens, publicitaires-marketing, managers, extrémistes religieux, une grande majorité de médias, sectes…Quels pourraient être les points commun entre eux ?

    Le mensonge, le faux, l’artifice, l’illusion crée par la projection – identification suggérée, Vendre, tromper…la manipulation de l’Être dans l’intérêt de l’avoir en faisant croire ?

    Extrait qui me paraît essentiel, dans la compréhension de l’exploitation d’une empathie fragilisée : “je te fais croire que je suis comme toi, je te fais croire que je te comprends…pour mieux te manipuler” ?

    Serge Tisseron : Nous sommes d’autant plus manipulables que notre empathie est fragilisée. À l’origine de cette fragilité : le sentiment d’être incompris.
    Cela est vrai pour l’enfant, mais aussi à tout âge.
    Ceux qui ont le sentiment d’être laissés pour compte, incompris, souffrent d’une empathie fragilisée, c’est-à-dire qu’ils sont facilement victimes de quelqu’un qui se présente « comme eux » et se flatte de les avoir compris.
    Les personnes soumises aux conditions sociales les plus difficiles sont les cibles les plus faciles.

    J’ouvre le débat, en vous posant ci-dessous, le regard quelque peu “assassin” qui met à terre l’empathie ; sauf qu’à mon Sens, ce n’est pas parce qu’il nous parle d’empathie, avec sang-froid, qu’il en parle avec justesse.

    Informer, mettre en garde pour préserver OUI, mais de là, à nous faire un plaidoyer contre l’empathie, NON NON et NON. Je ne peux comprendre que l’on puisse faire ce procès de “j’accuse l’empathie” avec des effets de manches culpabilisantes-accablantes “psy”.

    L’Empathie ne peut être condamnée et déclarée coupable de crimes qu’elle n’a jamais commis et qu’elle ne pourra jamais commettre de par sa Nature Bienveillante à sa source ; ce n’est pas l’Empathie qu’il faut juger et condamner sans possibilité d’appel…c’est tout le système “manipulateur” qui l’exploite et détourne notre Humanité à des fins marchandes…au nom de l’Avoir-Pouvoir.

    «L’empathie? Je suis contre», clame Paul Bloom, psychologue canadien installé à l’université de Yale et auteur d’un livre au titre ahurissant: Against Empathy, justement, «Contre l’empathie».

    Définie comme la tendance à se mettre spontanément dans la peau d’autrui, l’empathie est célébrée quasi universellement comme étant l’un des traits les plus aimables de notre esprit.

    Selon le chercheur, elle fait en réalité plus de mal que de bien, car elle nous focalise sur les souffrances d’une personne particulière en nous laissant indifférents (ou même en nous rendant hostiles) à toutes les autres. L’empathie serait partiale, bornée, capricieuse, aveugle aux conséquences de nos actes, facile à manipuler pour attiser la haine…

    Le Temps: Pourquoi avez-vous appelé votre livre «contre l’empathie» plutôt qu’«au-delà de l’empathie»?

    Paul Bloom: Parce qu’on se porterait mieux si on pouvait s’en débarrasser.

    L’empathie conduit à des jugements biaisés, elle pousse à prendre des mauvaises décisions, elle peut même nous entraîner dans des formes de cruauté. I

    l y a de nombreux exemples d’atrocités qui ont été fomentées en faisant levier sur l’empathie. Dans l’Allemagne des années 1930, les attaques antisémites étaient encouragées par des récits selon lesquels des Juifs avaient agressé sexuellement des enfants aryens. Dans les Etats-Unis d’aujourd’hui, Donald Trump et d’autres attisent l’hostilité contre les réfugiés en disant: je vais vous raconter une histoire…

    Et ils vous présentent un récit dans lequel une victime innocente a été tuée par un réfugié. Vraies ou fausses, ces histoires sont faites pour susciter votre empathie à l’égard de la victime et pour catalyser votre colère contre le groupe dénoncé comme l’auteur de ces actes.

    J’aimerais un monde où on dirait: arrêtez avec ces histoires, elles ne constituent pas une bonne façon de fonder une politique; fournissez-nous des données, des statistiques, des évaluations factuelles… Trump a annoncé, lui, qu’il publierait des listes de crimes commis par des immigrés. On voit bien comment l’empathie peut être convertie en arme.

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 octobre 2018 à 12 h 20 min

    Bonjour tout le monde !

    Je souhaiterais faire une distinction entre “empathie et compassion”.
    Si l’ empathie nous permet de rentrer en résonance avec les émotions de l’ autre, elle ne semble être que la condition nous amenant vers la compassion.
    Et ma définition ne rejoint pas celle d’@origami (“souffrir avec”)
    Il est vrai que la compassion à avoir avec la souffrance de l’ autre. C’ est une réponse apportée à la souffrance de l’ autre, de l’ amour apporté en réponse. Il y a donc une intension derrière la compassion, l’ intention d’ apporter une solution, contrairement à la seule empathie.
    Si je veux donc être là pour l’ autre, je dois être un phare inébranlable, solide.
    Moi je ne suis que la petite lumière au bout du chemin … la lumière de la maison où l’ on peut se reposer …
    Si je laisse mes émotions me submerger, alors je ne serai d’ aucune utilité.

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 octobre 2018 à 14 h 47 min

    Salutations,

    Il semblerait qu’il y ait effectivement une certaine confusion dans les termes… Cela est causé par un manque de compréhension qui a dévié leur sens originel, confusion qui s’est peu à peu imposée dans le sens commun… C’est pour cette raison que certains concepts n’ont pas le même sens dans le langage courant que dans un texte philosophique…

    Pour ne prendre qu’un exemple, le mot “passion” (du latin “patio”, du grec “pathos”) signifie “souffrir/être affecté par”. Si vous lisez Platon ou un théologien de la scolastique médiévale, les passions renvoient à nos sensations, à nos émotions, à nos sentiments. Ce sont des produits de notre sensibilité.

    Bon, je m’aperçois que le mot “sensibilité”, qui est notre capacité à ressentir/percevoir, a lui aussi un double sens dans le langage courant, puisqu’il est devenu synonyme “d’émotivité” ou encore de “susceptibilité”. De même, “passion” est devenu synonyme de “idylle” ou de “hobby”, et là encore, ça n’a rien à voir avec son sens originel.

    C’est important de prendre conscience de cela, car c’est exactement ce problème que nous rencontrons dans les ouvrages de vulgarisation. Ils emploient souvent des termes destinés à être compris par le sens commun, et ils ne font pas toujours (voire jamais) d’analyses conceptuelles. Là où c’est le plus problématique, c’est lorsque je vois des études menées par des neuroscientifiques, des biologistes ou des psychologues, et qui interprètent ensuite les résultats en employant des termes inadéquats ou non définis…

    En l’occurrence, il semble qu’il y ait une confusion entre “empathie” et “sympathie”, aussi parce que le mot “sympathie”, qui signifie “souffrir/être affecté ensemble”, est devenu synonyme “d’amicalité”. J’ai déjà lu des personnes qui critiquaient les dérives de la novlangue et des effets de com’ en politique, tout en s’inquiétant d’une lente dérive vers un état orwellien, où les mots n’auraient plus aucun sens, mais en fait, nous y sommes en plein dedans depuis pas mal de temps ^_^’

    L’empathie est notre capacité à ressentir et/ou à reconnaître les émotions de l’autre. La sympathie est notre capacité à ressentir ce que l’autre ressent.

    D’un point de vue étymologique, “compassion” est synonyme de “sympathie” (le préfixe “com” est latin et le préfixe “sym” est grec, mais ils ont exactement le même sens “avec/ensemble”). Ceci étant dit, le terme “compassion” est plutôt employé lorsqu’il s’agit de “passions tristes”, c’est-à-dire ce qui se rapporte à la douleur, à la tristesse, à la souffrance.

    Une des raisons à cela, est que ce mot a été employé pour traduire le terme sanskrit “karuna”, qui a un sens très particulier dans le bouddhisme. Et idem, ce qui est entendu par “karuna” ou “compassion” dans le bouddhisme, est très éloigné des considérations judéo-chrétiennes. Je vais expliquer brièvement.

    Si l’autre souffre et que par la compassion (karuna) nous ressentons cette souffrance, à moins d’être masochiste, nous n’aimerons pas ce que nous ressentirons. Chez les catholiques, il y a une sacralisation de la souffrance, puisque c’est elle qui purifie notre âme. Il faut chérir le fait de souffrir, car c’est cela qui nous conduira au Salut éternel. Dans le bouddhisme, c’est exactement l’inverse qui est enseigné. C’est notre aversion pour la souffrance qui nous fait agir.

    Si l’autre souffre, nous souhaitons l’aider, non pas par amour, mais parce que nous avons de l’aversion vis-à-vis de la souffrance. Et en mettant fin à la souffrance de l’autre, nous mettons fin à notre propre souffrance, puisque nous sommes tous interconnectés. C’est d’ailleurs pour cette raison que Bouddha s’est incarné sur Terre : pour mettre fin à toute “souffrance” (dukkha en sanskrit). Et c’est pourquoi “karuna” est associé à la joie et à la bienveillance…

    Je prends un peu de temps pour expliquer la chose, car j’ai régulièrement lu des interprétations judéo-chrétiennes concernant certaines notions bouddhistes, et qui réussissaient à dire l’exact inverse de ce qui était enseigné ^_^’

    Sur ce,
    bon après-midi à tous ! 🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 octobre 2018 à 19 h 43 min

    @darren Merci pour tes explications. Cependant, tu dis : ” Si l’autre souffre, nous souhaitons l’aider, non pas par amour, mais parce que nous avons de l’aversion vis-à-vis de la souffrance. Et en mettant fin à la souffrance de l’autre, nous mettons fin à notre propre souffrance, puisque nous sommes tous interconnectés ”
    De mon point de vue, c’ est bien par amour pour l’ autre qu’ on cherche à le soulager. Et donc, je n’ adhère pas vraiment à ta définition.
    A moins que tes intentions ne se situent que dans “le petit véhicule” (notion bouddhiste), je ne comprends pas …

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