Aphantasie et lecture

  • cinematographe

    Membre
    8 janvier 2021 à 21 h 59 min

    “<b itemprop=”name headline”>Un exemple peu courant de la description d’une ville dans le Romantisme français : le Paris de Stello [article]”

    https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1990_num_42_1_1725

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 janvier 2021 à 22 h 02 min

    @babayaga

    On vient d’étudier “Un Secret” de Philippe Grimbert mais je me suis rendue compte qu’une de mes élèves était aphataisiste parce que pour arriver à faire saisir les valeurs de l’imparfait et du passé simple, j’ai essayé de passer par des images mentales (premier plan, deuxième plan, action principale/action secondaire). Cette gamine ne savait pas qu’elle fonctionnait différemment, je l’ai un peu perturbée, la pauvre.

  • bagayaga

    Membre
    8 janvier 2021 à 22 h 11 min

    Je ne l’ai pas lu, alors je ne pourrai pas dire pour l’écriture du Monsieur.

    Ce que tu fais est vraiment chouette, tes élèves ont la chance de t’avoir^^

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 janvier 2021 à 22 h 23 min

    @babayaga

    C’est gentil, je fais au mieux.

    Pourrais-tu me dire comment ton esprit fonctionne par rapport à de la poésie? Par exemple ces vers de Baudelaire: “Moi, je buvais, crispé comme un extravagant/ Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan/ La douceur qui fascine et le plaisir qui tue”. Est-ce que tu y es sensible? De quelle manière?

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 janvier 2021 à 22 h 34 min

    @yugen Merci pour ce témoignage, je savais qu’il y avait tout un panel entre ceux qui peuvent voir de manière photographique (je me situe plutôt de ce côté-là) et ceux qui sont complètement aphantaisistes.

    As-tu essayé de travailler cette capacité à créer des images ou cela ne te manque-t-il pas du tout et tu fais autrement, avec des autres sens?

    A titre de comparaison, je suis prosopagnosiste, pas au point de ne pas me reconnaître dans un miroir mais au point de commencer une conversation avec quelqu’un et de la reprendre avec quelqu’un d’autre 5 minutes plus tard, par exemple. J’ai essayé de trouver des trucs (la forme de oreilles, des sourcils) pour compenser, les essayer de faire des figures géométriques entre les différents éléments du visage (comme les outils de reconnaissance faciale)… CA NE MARCHE PAS. Aucun progrès possible.

  • bagayaga

    Membre
    8 janvier 2021 à 22 h 51 min

    Alors à la première lecture, je n’ai rien vu, j’ai été aspirée par la rythmique. J’entends ma voix du coup dans ma tronche quand je lis. Et là ça me bottait le rythme.

    À la seconde lecture c’est le vocabulaire, la précision des mots. Tu sais il y a un mot précis pour chaques choses, même si beaucoup de gens semblent l’avoir oubliés. Et qu’ils ne lisent pas. Ne pas lire et ne pas avoir un environnement Lettré, forcément le vocabulaire est pauvre.

    Mais je suis toujours excitée face à un mot que je ne connais pas. C’est un trésor, je l’ouvre et dedans il y a un peu plus de sens et de compréhension du monde que je peux ajouter à ma réserve de data sur le monde.

    Troisième Lecture. Les analogies ont commencées.

    Le thème de l’ivresse et mes souvenirs.

    Et là dernière Lecture l’analyse.

    Crispé comme un extravagant? J’avais le sentiment que l’extravagance ne référait pas avec la crispation.

    Son œil ciel livide. Pépite! Il décrit la sclérotique. Et la tempête pour la cornée. C’est forcément pour moi extraordinaire. Car il transforme une bête description d’œil en un théâtre aux décors animistes inversés. On prête de l’œil à un ciel de tempête^^

    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

    La encore il joue à entrelacer le sens et les mots. Il tricote les mots entre eux et le sens. Baudelaire est un maître pour ça.

    Le plaisir de la poésie passe aussi par avoir le mot, le mot somptueux et idoinement utilisé en bouche. Les mots ont une saveur de l’ordre mécanique dans la bouche. Le visage, les lèvres, la langue, le son dans la gorge, fait partie intégrante du plaisir des mots.

    En ça je suis très friande du théâtre. Et de l’art de la lecture en public, les émissions radio. J’aime écouter des maîtres de la rhétorique, des chanteurs à texte….

    J’aime lire, mais j’aime que les mots soient prononcés. J’ai envie de le lire à voix haute et de mettre dans mon intonation,ma diction tout le respect et l’admiration que j’ai pour ce vers.

    https://youtu.be/qclTGuX31eY

    https://youtu.be/Wdp1kI5sA6Y

  • bagayaga

    Membre
    8 janvier 2021 à 23 h 58 min

    Seayou c’est quoi ce discours sérieusement ? Est-ce que tu ne arguais pas, trois messages en arrière à je ne sais plus qui, qu’il ne fallait pas prendre soi même pour exemple de ce qui ce pratique dans ce monde? Be cool pépère, t’es revenu pour égratigner à la cantonade ? Tu as des choses plus intéressantes à dire en plus que de commenter des commentaires.

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 janvier 2021 à 10 h 04 min

    @Sawael

    “On en voit de plus en plus qui se dyscalculophobe (me souviens plus du
    terme exact), mais c’est pas une façon de se victimiser alors qu’on est
    pti peu une grosse feignasse ?”

    Je crois que c’est de dyscalculie que tu veux parler.

    Je suis moi même dysorthographique. Le discourt que tu tien ici, c’est celui que j’ai entendu toute ma scolarité. Résultat, j’ai crue toute mon enfance que j’étais simplement une merde, car incapable d’apprendre a écrire…

    C’est très réducteur ce genre de résonnement il faut faire atention.

    Ou alors tu parle d’autre chose ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 janvier 2021 à 11 h 08 min

    @Sawael

    Et bien mon chère Monsieur. Cette pensée, que vous venez d’exprimer part une aimable dialectique, me semble être une courtoise manière, d’exprimer en profondeur vos songes.

    Ainsi, permettez moi de souligner: Malgré le fait, que je sois en harmonie avec votre pensée, il aurait peut être été plus judicieux de votre part, de partager votre vision des choses de cette manière dés le départ. Afin que la compréhension soit total, et que l’interprétation que l’on fait de vos récits ne soit pas sujette à l’ambiguïté.

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 janvier 2021 à 11 h 56 min

    @babayaga

    Magnifique chanson d’Arthur H que tu m’as fait découvrir,j’en ai eu des frissons. Et en même temps, ça m’a foutu une claque à mon ego car j’ai écrit un poème sur un mode similaire mais cette chanson est mille fois mieux! Je vais sans doute devoir me consoler avec une plaque de chocolat. Sérieusement, merci, vraiment, pour cette découverte. Je crois que je vais explorer un peu l’univers de ce chanteur que je connais très peu.

    En fait, on a des modes de lecture assez similaires. En réfléchissant mieux, ce n’est pas pendant la lecture que la différence se fait, mais plutôt après. Les yeux fermés, quand je repense à mes lectures, c’est là que les images se forment, pas pendant la lecture, les images, ce sont les mots sur le papier.

    Ce qui m’amène à d’autres questions, qui s’adressent aussi à @yugen :

    Qu’est-ce qui se passe dans votre tête le soir avant de vous endormir?

    Est-ce que vous faites des rêves, et si oui, à quoi ça ressemble?

    Avez-vous le sens de l’orientation? Si oui comment ça marche (moi par exemple, je peux me faire une représentation spatiale d’une ville où j’ai marché ou je peux me déplacer les yeux fermés dans un endroit familier, a priori vous ne pouvez pas). Comment ça se passe par exemple quand vous devez guider quelqu’un pour aller d’un endroit à un autre? Quels sont vos repères?

    Et de manière plus professionnelle: J’ai l’habitude de dire à mes élèves quand je leur demande d’ajouter des expansions aux groupes nominaux, de visualiser ce qu’ils doivent décrire pour être le plus précis possible. Je m’explique:

    Si je demande à mes 3eme de rajouter deux expansions aux deux noms de la phrase suivante:

    “Cette femme était assise dans un fauteuil”,

    dans mes rêves, ça donne un truc du style : “Cette femme d’une trentaine d’année, vêtue d’une ample robe bleu, était assise dans un fauteuil à bascule en bois foncé dont les accoudoirs se terminaient par une tête de lion”

    mais en vrai, j’obtiens “Cette grande femme moche était assise dans un grand fauteuil avec quatre pieds”

    Pour mon élève aphantaisiste, ça n’a aucun sens de lui demander de visualiser pour décrire. Comment puis-je l’aider?

    C’est tout pour le moment.

    @Sawael

    Yugen ne se plaint de rien, il m’expliquait comment il fonctionnait, à aucun moment il n’a dit qu’il se sentait handicapé. Je trouve ce qu’il dit très intéressant.

    Ta remarque sur les gens qui se victimisent invisibilisant les vrais handicapés est intéressante et pourrait être un sujet de discussion à part entière, mais est un peu hors propos ici: je m’intéresse aux différents fonctionnements du cerveau parce que j’aime comprendre ce qui est en jeu dans la perception du monde, à titre personnel et professionnel, Yugen m’explique comment il fonctionne et je l’en remercie.

    @yugen encore: concernant la prosopagnosie, ça ne marche pas pour moi parce que ça revient à mettre des formes géométriques plates sur de la 3D, et en plus de la 3D mobile. En plus, ces formes géométriques sont très proches d’un visage à l’autre, trop proches pour que j’en saisisse les nuances. Je crois que pour retenir un visage, il faut que je l’ai vu plusieurs fois toutes les expressions dont il est capable. Phénomène intéressant: le port du masque ne change pas grand chose pour moi alors qu’a priori, il handicape les gens plus physionomistes que moi. Et en plus, ça me donne une excuse pour ne pas reconnaître les gens!

Page 2 sur 3

Connectez-vous pour répondre.