Surdoué et maladie mentale

  • Surdoué et maladie mentale

    Publié par olbius le 29 décembre 2018 à 14 h 01 min

    Le surdoué et la maladie mentale, on en parle ?

    Certains, sans doute trompés par le terme “surdoué” lui-même, s’imaginent que le surdoué est par définition privilégié, car “au-dessus”. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles des termes différents, du type “haut potentiel” ou plus récemment “zèbre” se sont popularisés.

    Douance et maladie mentale

    En matière de santé, et plus précisément de maladie mentale, il semble que le surdoué est plus exposé.

    En effet, le surdoué a :

    • 20% plus de chance d’être diagnostiqué d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA)
    • 80% d’un Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité (TDAH)
    • 83% d’une anxiété
    • 182% de développer au moins un de ces troubles mentaux

    Mais il ne s’agit pas uniquement de maladie mentale puisque le surdoué a également :

    • 213% de chances de développer une allergie environnementale
    • 108% de l’asthme
    • et 84% une maladie auto-immune

    La “maladie mentale” (angoisse, anxiété de performance, autisme…), et plus généralement la “maladie” en général, semble bien faire partie des “symptômes” de la douance.

    hyperactivité et hypersensibilité

    maladie mentale surdoué

    Détails et explications : Why highly intelligent people suffer from more mental and physical disorders

    matty a répondu il y a 3 années 5 Membres · 5 Réponses
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  • Membre Inconnu

    Membre
    29 décembre 2018 à 21 h 45 min

    Ce qui est certain c’est que les surdoués ont beaucoup plus de chance d’être victime d’erreurs de diagnostique, de se retrouver étiqueté par le regard de la normo-pensance qui ne dispose pas des outils cognitifs pour contextualiser qui nous sommes.
    Parce que OUI nous avons des dispositions certaines à adopter, dans certaines situations de vie, des comportements limites qui peuvent être confondus avec des personnalités pathologiques.
    C’est tellement vite fait de confondre comportements avec personnalité.
    Imaginons par exemple que je sois triste ou déprimé après un deuil en soi je ne suis pas malade, en soi c’est une phase normal dans la situation que je vie, c’est normal, mais si le psy ignore ce fait il vous diagnostiquera dépressif ou mélancolique et si vous-même ne faite pas le lien vous vous laisserez enfermé dans cette petite boite sans broncher et de traitement en traitement vous pourrez passer des années en errance thérapeutique. Je pense que ça parle à certains.

    Mais la psychiatrie est une science molle, plutôt aléatoire, projective et ambivalente (tout le monde est un peu fou et un peu génial) pas une science en somme mais une tentative de définir des signes et de comportements rapporté à une norme et au modèle de d’ordre établi.

    En fait pour nous surdoués un diagnostique psychiatrique tient plus de la loterie et du “bornage psychique” du psy qui pose le diagnostique.

    Je ne trouve pas très sein ce présupposé de départ qui voudrait que nous ne soyons au font pas si à part que ça, y compris dans le champ de la psychiatrie.
    “sans doute trompés par le terme “surdoué” lui-même, s’imaginent que le surdoué est par définition privilégié, car “au-dessus”. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles des termes différents, du type “haut potentiel” ou plus récemment “zèbre” se sont popularisés.”

    Ça pourrait donner l’impression que tu ne verrais pas d’inconvénient à nous pathologiser et que ça rendrait votre vie moins insupportable si nous (les surdoués) pouvions quand même au fond être comme tout le monde parce que bon qd même ce serait pas juste. Une forme de jalousie qui ne pourrait se compenser qu’en diminuant l’autre à défaut de n’avoir aucun moyen de lui ressembler.
    Perso j’invite fortement (vraiment fortement) les surdoués à garder leurs distances par rapports aux interprétations des non-surdoués.

    Si vous avez été victime de ce type de diagnostique qui a pu vous conduire soit en psychiatrie, soit à vous retrouver sous psychotrope avec une réponse atypique au traitement, soit à vous égarer qlqs années de plus sur votre véritable nature de surdoué, je vous invite à témoigner afin d’éviter des drames dans notre communauté.

  • bugmannxxl

    Membre
    26 février 2019 à 14 h 20 min

    Je partage en partie l’appréciation du fait qu’il n’y a pas lieu de nous affubler d’éventuelles pathologiqes avant même qu’elles n’aient été correctement diagnostiquées.

    Reste que dans mon cas d’espèce, j’ai fait de l’anxiété mon animal de compagnie (même si je lui tors le cou de temps à autres), je réponds positivement à bon nombre de test allergiques (acariens, poils, plumes, graminées, …) je suis traité pour l’hyperactivité et je souffre d’anosmie, ce qui pourrait être un symptome précurseur d’Alzheimer ou de Parkinson. Et, malheureusement, aucune de ces atteintes ne peut être rattachée au fruit d’un cerveau torturé exerçant maladroitement la médecine.

    Bref, tous les HP ne répondent pas aux atteintes décrites mais oui, il semble que proportionnellement nous y soyons d’avantages sujets, notamment pour l’hyperactivité (avec d’ailleurs des similarités criantes des deux fonctionnements cérébraux). La théorie du compot comporte ses propores limites ; )

  • olbius

    Organisateur
    15 février 2021 à 17 h 54 min

    Nombre de « surdoués » et souvent plus encore leur entourage se plaignent d’une certaine inadéquation sociale, d’une difficulté d’entrée en relation, comme si leurs talents les coupaient de la vie banale de leurs pairs. On en vient à suspecter une difficulté fondamentale dans les aptitudes sociales, un décalage pathologique des capacités d’adaptation au monde qui les entoure, voire des traits autistiques.
    […]
    Si certains surdoués sont hypersensibles, tous ne le sont pas. L’inquiétude existentielle et la souffrance psychique ne sont malheureusement pas l’apanage de la seule élite intellectuelle. Elles renvoient tout un chacun à la difficulté de faire face à son destin d’être humain.

    Source : La coexistence du haut potentiel et des troubles psychiques n’est pas une fatalité

    par Hervé GLASEL

  • green

    Membre
    19 février 2021 à 11 h 25 min

    Je me permets, ici, d’apporter mon propre témoignage, dans le but d’étayer les propos précédents, apportés par chacun :

    Il faut savoir que je suis infirmière, et que je travaille en psychiatrie depuis un an et demi. J’ai travaillé dans de nombreux services, et avec de nombreux médecins/collègues/psychologues, etc. Au total, j’ai vu de l’hospitalisation courte durée (3 jours en moyenne avant réorientation, ce qu’on pourrait presque appeler “urgences psychiatriques”), unités de chroniques, secteurs ouverts, fermés, admissions, hospitalisations hebdomadaires (cures), etc. Tout ça pour dire que oui, j’ai fréquenté une quantité massive de collègues et praticiens différents, et tout autant de patients, dont des hauts potentiels. A noter que j’ai travaillé en Bretagne pendant un an, et que cela fait six mois que je suis sur la côte d’azur, donc on parle de deux établissements différents (l’un, hôpital psychiatrique “pur”, l’autre, hôpital classique avec des services de psy dedans).

    Ce qui ressort de cette expérience : la plupart des psychiatres semblent avoir des réelles bonnes connaissances concernant les patients haut potentiel (connaissances relativement actuelles), savent communiquer avec eux de manière adaptée, tout en sachant faire la part des choses entre ce qui est du ressort du fonctionnement “Zèbre”, et ce qui touche plus particulièrement à ce dont ils souffrent (notamment trouble anxieux, dépression, TDAH). Mais là où ça “pêche”, c’est plutôt du côté des soignants. Étant moi-même haut potentiel, j’ai pu remarquer ô combien ils ne connaissent pas vraiment tout ce qui est inhérent à notre condition…Eux : “Océane, je trouve que le monsieur il a des impatiences, va p’tretre falloir revoir le traitement”…Moi : “heu non alors déjà il bougeait déjà beaucoup ses jambes dès le départ, et puis c’est simplement parce qu’il a besoin de s’occuper physiquement aussi, il peut pas faire comme toi et rester sur sa chaise pendant des heures sans bouger, c’est pas possible ! mais c’est pas lié aux traitements, hein !”, ou plus simplement, la question du jugement : “contact autistique”, “il est bizarre, différent”…le genre de paroles qui me brisent le coeur à chaque fois que je les entends x)

    Après il y a aussi des soignants qui connaissent, qui ont travaillé et approfondi le sujet, et qui ne font plus ses erreurs. Qui savent également comment se comporter et comment faire pour ne pas détériorer la relation de confiance qu’on essaie d’avoir avec nos patients.

    Le problème principal vient surtout des cours que nous avons à l’école. Pour ma part, nous avons abordé le sujet très très rapidement, et seulement lors d’un cours sur les enfants et les motifs de consultation psy. Donc on est extrêmement loin de la réalité et de connaissances solides qui auraient pu aider si on avait choisi de travailler en psy, ou plus généralement pour la vie quotidienne. Le fait que les zèbres fassent partie d’une petite tranche de la population n’aidant pas.

  • matty

    Membre
    9 mars 2021 à 8 h 30 min

    A croire que le surdoué n’est pas plus que d’autres sujet à erreurs d’appréciations du fait qu’il soit zèbre justement. De là à imaginer que toutes ces jolies petites cases sont crées par des cerveaux standards pour des cerveaux standards… il n’y a qu’un pas que je franchi sans trop de scrupule.

    Pour ce qui est des allergies et autres maladies auto-immune je répondrais bien d’aller explorer la piste vaccinale et ses effets inflammatoires et immuns.

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