Je ne sais pas si la comparaison est pertinente car je nâai aucune pratique musicale ou artistique en gĂ©nĂ©ralâŠĂ se demander ce que je fous lĂ dâailleurs đ€Łđ€Ł
Mais pourrait on comparer qqn qui sait jouer dâun instrument sans avoir appris le solfĂšge avec qqn qui aurait appris Ă lire seul sans pour autant connaĂźtre les rĂšgles de grammaire et de conjugaison qui ne sont pas indispensables pour lâapprentissage de la lecture ?
Sa mĂ©thode pour faire de la musique peut ĂȘtre particuliĂšre comme effectivement utiliser la gĂ©omĂ©trie. Ătre musicien et gĂ©omĂštre ne sâexcluent pas mais du coup ce sont des compĂ©tences qui sâallient et se complĂštent pour ĂȘtre un « musicien gĂ©omĂštre ».
Le musicien autodidacte aurait une capacitĂ© particuliĂšre et personnelle qui pourrait sâapparenter Ă une intuition. Une facilitĂ© alors Ă reconnaĂźtre spontanĂ©ment la note Ă jouer, en rĂ©ussissant Ă en accorder plusieurs, soit pour rejouer un morceau soit pour en crĂ©er un ?
Ce qui serait appelĂ© « hasard » ou « heureux hasard » dans le cadre dâune constitution musicale nâen serait alors pas un mais plutĂŽt peut-ĂȘtre un talent ou une douance , du coup inconsciente, qui fait prendre Ă lâartiste la meilleure dĂ©cision ( note, couleur, gesteâŠ) pour crĂ©er une Ćuvre selon sa mĂ©thode et donc son harmonie Ă lui . Câest en cela que lâon reconnaĂźt dâailleurs lâidentitĂ© dâun artiste, dans sa singularitĂ© et son indĂ©pendance Ă crĂ©er.
Lâartisan est conscient de son ouvrage dans le sens oĂč il le destine Ă une utilitĂ©; lâĂ©bĂ©niste va fabriquer ou restaurer en vue que sa « crĂ©ation » serve Ă qqch en suivant des « rĂšgles » de fabrication auxquelles sâajoute la dextĂ©ritĂ© de travailler des matĂ©riaux nobles. Il est moins artiste quâartisan je pense.
Lâartiste, nâa pas forcĂ©ment conscience de la finalitĂ© de son Ćuvre. Il peut la travailler parfois avec plaisir et rapiditĂ© , parfois dans la souffrance ( il se bat parfois avec elle car il nâarrive pas Ă traduire de maniĂšre satisfaisante Ă ses yeux ce quâil cherche Ă exprimer, la dĂ©truisant parfois et recommençant sans cesse comme une quĂȘte difficile Ă achever).
Il se laisse guider par son imagination, et la nÎtre prend le relais pour une interprétation plus personnelle (et libre justement de toute interprétation).
Certains artistes nâarrivent jamais Ă achever leur Ćuvre tant la finalitĂ© est lointaine voire inaccessible.
Tant quâau but Ă atteindre, ce nâest pas lâutilitĂ© de lâĆuvre qui prĂ©occupe lâartiste en premier mais plutĂŽt lâexpression de ses Ă©motions dans une harmonie qui le satisfait.
OĂč commence lâart et oĂč sâarrĂȘte tâil?
Pourquoi certains artistes sont reconnus et pas dâautres ? Ou reconnus bien aprĂšs leur mort. Question de goĂ»t ? DâĂ©poque ? De reconnaissance ? De mode? Certains noms Ă©mergent plus que dâautres non pas parce quâils sont plus talentueux mais parce quâils sont bien parrainĂ©s aussiâŠ
Perso, je me moque dâavoir bon ou mauvais goĂ»t. Car il est question de cela aussi chez les puristes.Je ne cherche pas Ă savoir pourquoi telle ou telle Ćuvre me plaĂźt. Je retiens juste lâĂ©motion.
On pourrait ĂȘtre un artiste du coup sans avoir « appris » ou « ĂȘtre dans »les rĂšgles de lâartđ€.