hyperempathie .. jusqu'où doit-on être empathique ?

  • hyperempathie .. jusqu'où doit-on être empathique ?

    Publié par Membre Inconnu le 5 mars 2020 à 12 h 49 min

    Il y a peut-être déjà eu un ou plusieurs sujets sur le domaine. Désolée si c’est le cas mais je pense que de toute façon, le sujet est suffisamment vaste pour en reparler 🙂

    J’ai moi-même eu des conséquences à mon hyperempathie. En effet, être une éponge des émotions des autres m’a amenée à m’oublier complètement, à nier parfois mes propres souffrances. J’en suis arrivée à 35 ans à faire un burn out (j’étais hyperempathique /éponge dans ma vie de tous les jours et de + je travaillais dans le social et je pense que les 2 m’ont littéralement vidée énergétiquement et psychologiquement ).

    Du coup, j’ai dû apprendre en thérapie à “limiter” mon hyperempathie . C’est un travail très difficile dans le sens où j’ai eu l’impression de “laisser tomber” certaines personnes autour de moi et / ou d’entendre les autres me dirent que je devenais “égoÏste” (ma psy me disant qu’un “bon égoÏsme existe et qu’il est parfois nécessaire”)

    Pensez-vous qu’il faut “limiter” son hyperempathie ? Avez-vous, vous aussi souffert de cela ?

    Avez-vous trouvez des outils/moyens pour ne pas en souffrir ?

    Merci d’avance pour vos réponses et / ou témoignages 🙂

    Membre Inconnu a répondu il y a 4 années 3 Membres · 4 Réponses
  • 4 Réponses
  • lolo

    Membre
    5 mars 2020 à 14 h 47 min

    @isabelle1970… oui, j’en ai souffert mais je n’en ai pris conscience que plusieurs années après… L’éponge, oui, la bonne amie, la confidente qui remonte le moral des troupes (et donne de bons conseils) sans se rendre compte qu’elle s’épuise petit à petit.

    C’est moche car il suffirait en fait d’inverser la vapeur et se confier soi-même pour rétablir l’équilibre. Mais je l’ignorais alors.

    Trop bon = trop con pour résumer vulgairement.

    Mon seul outil : couper les ponts. Ce fût radical – mais je ne savais pas quoi faire d’autre – et salvateur certainement même s’il y avait mieux à faire.

    Avec le recul et l’apparition des zébrures… tout prend une autre dimension. Mais il faut de nouveau aller se frotter aux autres et ça, c’est une autre histoire.

  • cinematographe

    Membre
    5 mars 2020 à 16 h 19 min

    Le livre « Les philo cognitifs » , que j’ai lu dernièrement , aborde le sujet également, en faisant bien la distinction entre « empathie » et « sympathie » , une nuance respectable qui ne recouvre pas les mêmes choses, surtout quand il s’agit d’extrêmes …

    Les « philo complexes » seraient parfois pathologiquement excessifs au niveau de l’empathie, alors que pour les « philo laminaires » c’est le contraire, ils seraient parfois excessifs au niveau de la sympathie.

    Si je tente une analyse rétrospective sommaire , des failles narcissiques ou de construction identitaires , pour partie à l’origine du profond mal être existentiel qui me pesait lourdement pendant mes années de dépression, elle me révèle un déficit en souffrance , non pas seulement de mes humeurs affectives, mais bien au delà de l’absence de lien fort constitutif et structurant, avec la grande majorité de mes relations en société, ou plus précisément une forclusion extrême de pseudo relations …

    Dans ce cas il ne peut être question d’empathie pathologique, mais plutôt de sympathie sans objet , et sans résolution possible pour ce qui me concerne ?

    Je pense que j’ai tout simplement appris à me connaître, et à communiquer plus en profondeur avec moi même, pour me sentir plus en phase avec les autres ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mars 2020 à 16 h 27 min

    @LoLo merci beaucoup pour ta réponse . Moi aussi le compréhension de mes zébrures m’a apportée un + pour comprendre comment ça se passait ainsi que comment le “tempérer” 🙂

    J’ai longtemps été confrontée, pendant cette période de tempérance , à un conflit intérieur : le fait que les gens venaient se confier à moi et le fait de “prendre de la distance” par rapport à tout ça . ça n’est pas facile, ça demande du temps et aussi, une écoute de soi-même, apprendre ses propres limites (qui sont propres à chacun je pense) 🙂

    Il y a aussi, tu as raison, la question de soi aussi se confier aux autres, pouvoir parfois se “décharger” de tout son propre poids et de tout celui accumulé par ce phénomène d’ éponge 🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mars 2020 à 16 h 35 min

    @cineaste décidemment, voilà plusieurs fois que je vois ce livre cité ici et je me dis qu’il faudrait que je le lise (ne serait-ce que pour pouvoir en parler, que je l’apprécie ou pas 🙂 )

    merci pour ton témoignage et je sais que j’ai eu de grosses failles de construction identitaires, du coup en ce qui me concerne j’ai l’impression d’avoir été pendant bcp trop longtemps une genre de “sauveuse” , l’envie que les autres aillent bien était + importante que mon bien-être. il me permettait aussi de “miniminser” voire de “nier” ma propre souffrance : en effet, le travail dans le social m’a amenée à croiser des personnes qui avaient “bien plus à se plaindre” que moi . Evidemment, j’ai compris par après que c’était un moyen de défense, une façon de ne pas me confronter à la réalité de ce que j’ai pu vivre et donc m’en “détacher”.

    Le burn out, je le remercie, parce qu’il a été salvateur de ce système toxique pour moi , il m’a permis de vivre , de naître avec un autre mode de fonctionnement beaucoup plus nuancé et tempérer, et ce, également dans mes relations sociales 🙂

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