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L'endo…..quoi ?!
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L'endo…..quoi ?!
L’endo…quoi ?!
L’endométriose est une maladie chronique généralement récidivante. L’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus. Sous l’effet des hormones, au cours du cycle, l’endomètre s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse, et s’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et saigne : ce sont les règles. Chez la femme qui a de l’endométriose, des cellules vont remonter et migrer vers les trompes. Le tissu semblable au tissu endométrial qui se développe hors de l’utérus provoque alors des lésions, des adhérences, des kystes ovariens, dans les organes colonisés. Cette colonisation, si elle a principalement lieu sur les organes génitaux et le péritoine peut fréquemment s’étendre aux appareils urinaire, digestif, et plus rarement pulmonaire.
L’endométriose est une maladie complexe et incurable. On a même coutume de dire qu’il n’y a pas UNE mais DES endométrioses car cette maladie ne se développe pas de la même façon d’une femme à l’autre.
La maladie touche 1 à 2 femmes sur 10 en âge de procréer. L’étendue des lésions chez chaque patiente permet de définir un score de gravité de la maladie, ces stades vont de I à IV.
Je suis cette femme sur 10, stade IV.
Hier.
« Vous avez un magnifique tablier de sapeur ».
C’était il y a six ans, je descendais au bloc pour me faire opérer d’une atteinte digestive d’endométriose.
Pas loin de sept heures d’intervention. J’avais confiance.
Le réveil.
Des examens de contrôle balayés, un chirurgien à l’amour propre et au bistouri bien trop aiguisés.
Et le cauchemar éveillée.
La colostomie.
Une symptomatologie à son paroxysme, et une inconsidération du corps médical.
Ce moment où tel un animal chassé, je me retrouve encerclée par la meute de chiens silencieux.
Je suis aux abois.
On finit par m’entendre.
…des examens, toujours plus douloureux les uns que les autres, des lavages intestinaux, des coloscopies, des explorations endoscopiques, des lavages coliques, des bilans sanguins, des analyses d’urine, des IRM, des scanners…
Un nouveau passage au bloc et la pose d’une prothèse.
Le réveil.
Complications postopératoires : rejet de la prothèse.
Nouveau protocole.
22 interventions, 22 anesthésies.
Le réveil, encore.
La situation dégénère, une perforation des intestins.
Soins intensifs.
Je ne passe pas loin de la correctionnelle.
Je ne m’alimente plus. La balance affiche 37kg.
Pose d’une voie parentérale.
Des tuyaux me poussent partout sur les bras.
Je suis branchée puis débranchée pendant trois semaines.
La nutrition parentérale supplée artificiellement à mon alimentation par voie intraveineuse en évitant ainsi son circuit habituel et sa digestion.
Changement d’équipe chirurgicale.
Le bilan.
Surinfection du mésentère, – petit repli du péritoine reliant les anses de l’intestin grêle à la paroi postérieure de l’abdomen – et de l’intestin grêle consécutive à une perforation.
Ma connaissance du jargon médical s’épaissit.
23ème intervention.
Novembre 2015, je ne me réveille pas seule.
L’iléostomie.
On n’est pas copines, elle et moi. De moins en moins après 11 mois de cohabitation forcée.
Avant un 37ème, puis un 38ème passage au bloc.
Aujourd’hui, j’attends demain.
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