Il y a des gens qui sont morts pour ça !

  • Il y a des gens qui sont morts pour ça !

    Publié par max le 26 avril 2020 à 2 h 45 min

    Il y a des sujets, sensibles ou pas d’ailleurs, au sujet desquels il y a toujours un gars pour dire : “mais tu te rends compte ? il y a des gens qui sont morts pour ça, alors un peu de respect !”

    Ce à quoi j’ai systématiquement envie de répondre que les frères Kouachi et Adolf Hitler sont morts aussi pour une cause qu’ils croyaient belle.

    Si vous avez aussi des exemples d’arguments d’autorité qui ne souffrent aucune contestation alors qu’ils sont tout à fait contestables, lâchez-vous ! (ça rejoint un peu les proverbes à la con…)

    valentin14 a répondu il y a 3 années, 11 mois 6 Membres · 7 Réponses
  • 7 Réponses
  • bagayaga

    Membre
    26 avril 2020 à 3 h 05 min

    Je ne sais pas si ça cadre.

    Mais durant la période où j’ai vécu avec mes parents.

    Par le truchement de la guerre 39/40 et des Somaliens j’ai dû manger de grosses quantités de bouffe.

    Ça ne fait pas longtemps que j’ai réussi à me débarrasser de cette surbouffe.

    Donc merde. Faut écouter l’appétit de ses enfants et non pas ses propres névroses.

  • pulsar

    Membre
    26 avril 2020 à 3 h 25 min

    Ça me rappelle le bon vieux temps du collège où, à la cantine, on avait le droit à un magnifique « Pense un peu aux petits africains qui meurent de faim » quand on en laissait trop dans nos assiettes ou qu’on avait pris trop de pain…

    Ou sa variante « pense un peu aux petits africains qui meurent de soif » quand on ne finissait pas nos verres !

    Et combien de fois on a eu envie (sans oser le faire) de leur rétorquer un truc tout aussi con : « Tiens ! T’as qu’à leur apporter ! » en leur tendant « l’objet du délit » ! Rolling Eyes

  • Membre Inconnu

    Membre
    26 avril 2020 à 3 h 30 min

    Je dirais le droit de vote pour ma part. .. « Si tu votes pas, t’es un paria ! »

  • gueko

    Membre
    26 avril 2020 à 7 h 37 min

    Perso, l’argument que j’entends souvent, c’est “on en reparlera quand tu auras mon âge”…

    Ce qui avantage d’enrichir le débat…..

  • max

    Modérateur
    26 avril 2020 à 9 h 46 min

    @pulsar @bagayaga c’est exactement le sujet ! Et le pire, c’est que ça fonctionne même sur les adultes : on préfère se forcer à finir sa pizza quitte à avoir mal au ventre plutôt qu’en jeter la part de trop ! Dans le même genre, j’aimerais bien comprendre comment le fait de taxer l’eau en Auvergne peut faire en sorte d’avoir plus d’eau dans le Sahara !

    @Baf il t’a plein d’arguments pour le droit de vote, mais c’est vrai que c’est le genre de sujet où bien souvent on ne cherche pas à débattre, on pose sa vérité là, et débrouille toi avec ça !

  • max

    Modérateur
    26 avril 2020 à 9 h 48 min

    @gueko Aïe, je suis parfois obligé de la sortir à mes mioches celle ci ! 😅

  • valentin14

    Membre
    26 avril 2020 à 10 h 33 min

    Tu te rends compte, des gens sont morts pour ça ?

    Et si finalement les personnes qui utilisent ce genre de formule avait tout simplement une peur terrible ?

    Cette phrase semble dire, quelque soit tes arguments, ils sont irrecevables à cause des morts mais, je crois, elle dit en vérité je n’ai pas le recul et le détachement suffisant pour en parler sans crainte, sans affects.

    C’est aussi, peut-être, un moyen puissant de conservation et de justification des systèmes dans lesquels l’individu s’inscrit. Au nom des morts, il faut préserver ce pour quoi il se sont battu. En effet, tu parlais de l’Allemagne nazie par exemple. Si, pour notre malheur (en tout cas le mien, j’ai un handicap, aller simple pour la Pologne), celle-ci avait vaincu, sans doute aurait-on pu justifier les exterminations au nom des « Héros SS » morts au front contre les alliés.

    J’en veux pour preuve la société américaine. On ne pleure pas les victimes amérindiennes, on célèbre plutôt les fiers conquérants de l’Ouest qui ont combattu les sauvages, certains même ont été tués par eux. Alors il faut être fier de l’Amérique, la célébrer et la préserver aux noms de ces héros conquérants.

    Pour être plus léger, il n’est pas toujours aisé d’interroger par exemple la notion d’élection et de votes dans notre système politique par exemple. J’ai déjà par exemple expliqué que je n’irai pas élire quelqu’un au poste de président de la République parce que etc présentation d’arguments (inutiles dans cette discussion). La personne m’a simplement argumenté que, quand même , comme tu le dis Max, des gens sont morts pour qu’on est ce droit !!!

    Ainsi, il serait interdit d’être critique d’un système et donc, au nom de cette critique, agir en conséquences, en cohérence.

    Au nom des morts, on justifie la pérennité d’un système. Ou plutôt on justifie la pérennité d’un système grâce aux morts dont il semble engendré. Il me semble intéressant de noter que, dans certains cas, le système a produit des victimes qu’il transforme en héros pour justifier ces actes. On doit, à tort ou à raison qu’importe, célébrer un patriotisme triomphal, presque ostentatoire, au nom des héros poilus morts en 14. Seulement ces personnes, à qui bien-sûr il faut rendre hommages, doivent en toute logique être célébrées moins comme héros que comme victimes, victimes des dirigeants, quelque soit leur nation, qui donne l’ordre d’envoyer des malheureux tuer d’autres malheureux. Après l’utilisation de leur corps pour défendre les dirigeants, ceux-ci utilisent la mémoire des morts pour justifier leur domination.

    Le but n’est-il pas de conserver un état (psychique, sociologique, politique) pour conserver un contrôle sur la situation ?

    J’ai envie de rapprocher le sujet de la notion de sacré. Finalement, ici au nom des morts mais cela aurait pu être au nom de Dieu, des Dieux en d’autres temps, on utilise une transcendance pour justifier une situation.

    Je dirais enfin que cela évite d’avoir à trop raisonner et que l’on dit cette phrase moins par respect pour les morts que par égard pour soi-même.

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