Les livres de votre vie

  • Les livres de votre vie

    Publié par Unknown Member le 9 janvier 2024 at 20 h 13 min

    ChĂšres toutes, chers tous,

    Je suis nouveau sur ce site internet et m’exprime pour la premiĂšre fois sur ce groupe. Je tente ainsi de lancer la discussion la plus ouverte possible en littĂ©rature. Quels sont les livres qui vous ont tout particuliĂšrement marquĂ©s ? Pour ma part, j’ai Ă©tĂ© vivement touchĂ© par Voyage au bout de la nuit de L.-F. CĂ©line, Que ma joie demeure de J. Giono, Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, Du cĂŽtĂ© de chez Swann de M. Proust ou AurĂ©lien d’Aragon. Et vous, quels sont vos livres favoris et pourquoi ?

    Au plaisir d’Ă©changer avec vous sur ces livres (ou d’autres !) ainsi que sur vos coups de coeur,

    Bien Ă  vous,

    Unknown Member a rĂ©pondu 1 year ago 4 Membres · 5 RĂ©ponses
  • 5 RĂ©ponses
  • Unknown Member

    Member
    12 janvier 2024 at 4 h 43 min

    Hello @JLG

    Super topic, merci ! 😊

    Le guerrier pacifique, j’ai adorĂ©, la parfum d’Adam aussi, sinon la pratique de la mĂ©ditation de Taisen Deshimaru, mais bon, je pense pas que la rĂ©daction du livre en lui-mĂȘme soit de lui ; ça ne parle pas que de mĂ©ditation, il y a aussi de petites histoires zen vraiment top…

    Au plaisir de te lire !

  • phifou

    Member
    12 janvier 2024 at 8 h 12 min

    Bonjour @JLG

    CĂ©line, Proust, Giono
 effectivement ! des 5 livres que tu cites j’en mettrais bien 4 dans mon panthĂ©on, et je suis heureux Ă  l’idĂ©e de lire dĂšs que possible AurĂ©lien (je ne connais que les poĂšmes d’Aragon). J’ajouterais Ă  ta liste Belle du Seigneur d’Albert Cohen, et mes prĂ©fĂ©rĂ©s de Zola : L’Ɠuvre, La dĂ©bĂąclĂ©, Au bonheur des dames, Son excellence EugĂšne Rougon. Et puis La peste de Camus, Le petit ami de Leautaud, une piĂšce de Pagnol (ses Notes sur le rire aussi), un roman de Bazin, Oh
 de Philippe Djian pour notre siĂšcle. VoilĂ , difficile de choisir !!!

    A +

    Philippe

  • Unknown Member

    Member
    12 janvier 2024 at 19 h 22 min

    Cher Membre Inconnu,

    Je ne connais pas du tout les livres de Dan Millman et de Taisen Deshimaru mais je garde prĂ©cieusement les titres en mĂ©moire. Concernant Jean-Christophe Rufin, je dispose du flambeur de la Caspienne que je n’ai pas encore lu. Mais j’ai profitĂ© d’un trĂšs bon retour de la part de l’un de mes meilleurs amis !

    Bien Ă  toi,

  • Unknown Member

    Member
    12 janvier 2024 at 20 h 22 min

    Cher @phifou ,

    Je te remercie de ton retour. CĂ©line, Proust, Giono sont effectivement d’immenses romanciers.

    CĂ©line, c’est l’Ă©motion violente, la sensation pure qui est jetĂ©e Ă  la face du lecteur. Que ce soit Voyage au bout de la nuit ou Mort Ă  crĂ©dit, quels ouvrages ! Je me rappelle de cette scĂšne du dĂ©part de Bardamu qui salue une derniĂšre fois Molly. Ces mots… “La Maison est fermĂ©e Ă  prĂ©sent. C’est tout ce que j’ai pu savoir. Bonne, admirable Molly, je veux si elle peut encore me lire, d’un endroit que je ne connais pas, qu’elle sache bien que je n’ai pas changĂ© pour elle, que je l’aime encore et toujours, Ă  ma maniĂšre, qu’elle peut venir ici quand elle voudra partager mon pain et ma furtive destinĂ©e. Si elle n’est plus belle, eh bien tant pis ! Nous nous nous arrangerons ! J’ai gardĂ© tant de beautĂ© d’elle en moi, si vivace, si chaude que j’en ai bien pour tous les deux et pour au moins vingt ans encore, le temps d’en finir.” Qu’est-ce que sont ces phrases Ă  part une dĂ©claration d’amour si littĂ©raire Ă  son Elizabeth Craig ? Ce dĂ©part est pour moi le plus grand abandon de la joie et de la pulsion de vie dans le Voyage de Bardamu. Ce bonheur manquĂ© nous mĂšne forcĂ©ment Ă  Alain-Fournier et Ă  son Grand Meaulnes qui est souvent identifiĂ© comme un simple Ă©loge de l’enfance. Ce roman est plus que cela, c’est la prise de conscience que l’Ăąge adulte n’atteindra jamais la beautĂ©, la puretĂ© et l’innocence de l’enfance. Le bonheur adulte existe mais il faut lui laisser de la place pour qu’il prenne toute son intensitĂ©. Je pense encore Ă  ces pages de la deuxiĂšme partie, dans une lettre adressĂ©e par Augustin Ă  François : “Seurel, je te demandais l’autre jour de penser Ă  moi. Maintenant, au contraire, il vaut mieux m’oublier. Il vaudrait mieux tout oublier.” Je pense que Meaulnes a tort en demandant Ă  François d’oublier. On ne doit rien oublier, on ne doit pas s’oublier. Mais le protagoniste du roman est un grand dĂ©sillusionnĂ© comme l’indique Alain-Fournier : “Meaulnes, le grand Meaulnes, le hĂ©ros de mon livre, est un homme dont l’enfance fut trop belle. Pendant toute son adolescence, il la traĂźne aprĂšs lui. Par instant, il semble que tout ce paradis imaginaire, qui fut le monde de son enfance, va surgir au bout de ses aventures ou se lever sur un de ses gestes. Mais il sait dĂ©jĂ  que ce paradis ne peut plus ĂȘtre. Il a renoncĂ© au bonheur. Il est dans le monde comme quelqu’un qui va s’en aller. C’est lĂ  le secret de sa cruautĂ©. Il dĂ©couvre et rĂ©vĂšle la supercherie de tous les petits paradis qui s’offraient Ă  lui. Et le jour oĂč le bonheur indĂ©niable, inĂ©luctable, se dresse devant lui et appuie contre le sien son grand visage humain, le grand Meaulnes s’enfuit, non point par hĂ©roĂŻsme, mais par erreur, parce qu’il sait que la vĂ©ritable joie n’est pas de ce monde.” Mais la dĂ©sillusion c’est aussi celle de la fin de Que ma joie demeure avec la dĂ©faite apparente de Bobi. Mais pour moi, Bobi n’a jamais perdu sa bataille. Pour moi, la finalitĂ© du roman se limite Ă  cet Ă©change entre ce dernier et Jourdan :

    Jourdan, tu te souviens d’Orion fleur de carotte ?

    – Je me souviens

    – Le champ que tu labourais, le tabac que tu m’as donnĂ© ?

    – Je me souviens

    – Tu m’as demandĂ© : “N’as-tu jamais soignĂ© les lĂ©preux ?”

    – Je me souviens comme d’hier. Tu m’as rĂ©pondu : “Non; je n’ai jamais soignĂ© les lĂ©preux.”

    – Tu traünais une grande peine.

    – Oui

    – Plus de goĂ»t

    – Non.

    – Plus d’amour.

    – Non.

    – Rien.

    – La vieillesse, dit Jourdan.

    – Tu te souviens, dit Bobi, de la grande nuit ? Elle fermait la terre sur tous les bords.

    – Je me souviens.

    – Alors je t’ai dit: regarde lĂ -haut, Orion-fleur-de-carotte, un petit paquet d’étoiles. Jourdan ne rĂ©pondit pas. Il regarda Jacquou, et Randoulet, et Carle. Ils Ă©coutaient.

    – Et si je t’avais dit Orion tout seul, dit Bobi, tu aurais vu les Ă©toiles, pas plus, et, des Ă©toiles ça n’était pas la premiĂšre fois que tu en voyais, et ça n’avait pas guĂ©ri les lĂ©preux cependant. Et si je t’avais dit : fleur de carotte tout seul, tu aurais vu seulement la fleur de carotte comme tu l’avais dĂ©jĂ  vu mille fois sans rĂ©sultat. Mais je t’ai dit : Orion-fleur-de-carotte, et d’abord tu m’as demandĂ© : pardon ? pour que je rĂ©pĂšte, et je l’ai rĂ©pĂ©tĂ©. Alors, tu as vu cette fleur de carotte dans le ciel et le ciel a Ă©tĂ© fleuri.

    – Je me souviens, dit Jourdan, à voix basse.

    – Et tu Ă©tais dĂ©jĂ  un peu guĂ©ri, dis la vĂ©ritĂ©.

    – Oui”

    Bobi laissa le silence s’allonger. Il voulait voir. Tout le monde Ă©coutait. Personne n’avait envie de parler.

    De cet Orion-fleur de carotte, dit Bobi, je suis le propriĂ©taire. Si je ne le dis pas, personne ne voit ; si je le dis tout le monde voit. Si je ne le dis pas je le garde. Si je le dis je le donne. Qu’est-ce qui vaut mieux ? Jourdan regarda droit devant lui sans rĂ©pondre.

    Le monde se trompe, dit Bobi. Vous croyez que c’est ce que vous gardez qui vous fait riche. On vous l’a dit. Moi je vous dis que c’est ce que vous donnez qui vous fait riche. Qu’est-ce que j’ai moi, regardez-moi. Il se dressa. Il se fit voir. Il n’avait rien. Rien que son maillot et, dessous, sa peau. Il releva ses grands bras, agita ses longues mains vides. Rien. Rien que ses bras et ses mains.

    Vous n’avez pas d’autre grange que cette grange-lĂ , dit-il en frappant la poitrine. Tout ce que vous entassez hors de votre cƓur est perdu.”

    Il me semble en fait que la plupart des personnages ont compris ce qu’Ă©taient les vraies richesses. Quant Ă  Proust, c’est un auteur que j’affectionne tout particuliĂšrement mais j’ai stoppĂ© ma lecture de La Recherche car c’est un romancier qu’il est parfois difficile de supporter Ă©motionnellement. Du cĂŽtĂ© de chez Swann comme Les Jeunes filles en fleurs sont de vĂ©ritables chefs d’oeuvres. Concernant AurĂ©lien d’Aragon, lance-toi dedans. Je suis sĂ»r que tu ne le regretteras pas. C’est une des plus belles histoires d’amour de la littĂ©rature francophone. J’ai prĂ©vu de lire Belle du seigneur du fabuleux Albert Cohen mais je n’ai pas encore trouvĂ© le temps. Le roman est long ! Peut-ĂȘtre cet Ă©tĂ© Ă  la plage non ? Pour s’occuper l’esprit ! La Peste de Camus et la gĂ©nĂ©alogie littĂ©raire de Zola, Ă©videmment de grands classiques. Je prĂ©fĂšre peut-ĂȘtre L’Etranger ou Le Mythe de Sisyphe. Zola m’a beaucoup touchĂ© dans Germinal ou La Terre. Je ne connais les autres que de nom mais serais ravi d’en savoir plus. Je prends en note les noms !

    Au plaisir de te lire,

  • Unknown Member

    Member
    12 janvier 2024 at 21 h 21 min

    Bonjour, nouvelle sur le groupe et amante de litterature…

    Il y a beaucoup de livres qui ont petri mon esprit, qui m ont emerveillĂ©e, que je garde sur ma table de chevet en guise de talisman….

    Zola et Theophile Gautier, du capitaine Fracasse Ă  ses nouvelles fantastiques…

    Les fleurs du mal sont dediees Ă  ce dernier d ailleurs et comme Capitale de la douleur, ce sont des receuils que je cheris.

    La Perle de Steinbeck a un enorme impact sur mon psyche. Je l ai lu pas moins de 10 fois et les emotikbs dont toujours intenses…

    Cent ans de solitude pour l epopee lyrique, tout l ancien testament que j ai etudiĂ© en hebreu et qui est d une richesse sans nom, avec une preference pour les histoires de Samuel et du roi David, Esther, et l histoire merveilleuse de Tamar….

    Pour seul cortege de Laurent GaudĂ© est un livre que j aurai revĂ© avoir ecrit… et la technique litteraire n est pas sans rappeler Paix a Ithaque de MaraĂ­.

    Tout MaraĂ­ et tout Kundera sans exception. La hongrie et la republique tcheque au service de la romance balzacienne…. comment ne pas succomber?

    Apres des perles comme le domaine des murmures, les pilliers de la terre ou le passeur de lumiere pour evoquer ce moyen age tellement intense et coloré

    Sans oublier les livres de cuisine! Ottolenghi, mais zusdi jamie…. et ses currys ou le livre de Mme Zizeck..

    J ai un faible pour le prophete lu regulierement, l enfant, la taupe, le renard et le cheval, ce livre qui me rappelle le petit prince mais en mieux..

    Hate de lire les decouvertes….

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