[minos]

Je suis très sensible à l’art, oui, et je regrette de n’avoir pas de musée accessible pour y admirer des œuvres qui en valent le détour.

Enfant, j’avais des prédispositions pour le dessin et ma mère m’avait raconté qu’une de mes maîtresses de l’époque (j’avais 4 ou 5 ans) qu’elle avait recroisée en ville des années plus tard lui avait confiée qu’elle avait conservé tous les miens. J’ai même suivi quelques cours à un moment (ce qui est exceptionnel pour moi !), mais je ne m’y suis plié qu’à 3 ou 4 reprises parce que je répugnais de côtoyé les autres et d’être contraint de ne représenter que ce que l’enseignant nous indiquait.

Je suis attaché à l’esthétique en général et plutôt dans l’épuré. Les lignes de certaines voitures anciennes m’inspirent ou des architectures modernes me plaisent beaucoup.

J’aime autant les couleurs que le monochrome suivant le traitement qui en est fait… Et il y a des réalisations intéressantes (voir captivantes) dans le figuratif comme dans le surréalisme, chez les impressionnistes autant que chez les classiques…

J’apprécie particulièrement l’art plastique et pictural en la matière, certaines sculptures et des peintures. Nombres de grands noms ont bien sûr produit des œuvres admirables et j’ai notamment particulièrement aimé découvrir le travail d’Egon Schiele (dont une proche m’avait soufflé le nom).

Je peux me sentir être affecté, être “touché” même, par ce que me communique un tableau ou ce que me suggère les courbes et l’aspect d’une statue… Par contre, me sentant “concerné”, je peux me montrer assez intransigeant pour tous ces “amateurs” aussi pétris de bonne volonté qu’ils sont dépourvus du moindre talent ! Je déteste me prêter (mais je ne le fais pas) à la complaisance vis-à-vis des réalisations de certains présumés “artistes” qui me paraissent creuses de sens et qui prétendent vendre leurs croûtes à encore plus ineptes qu’eux !…

À l’inverse, si cela apporte à untel de s’exprimer par ce biais en son cercle privé, je le comprends et je ne jugerai pas sa production (même si elle me semblerait critiquable ou très limitée)… Il y a à distinguer l’apport individuel et désintéressé que certains trouvent en se consacrant à cela et de concevoir le bien-être potentiel qu’ils trouvent pour eux-mêmes en en passant ainsi par la création… C’est très différent de quelqu’un qui se croit un autre et qui tend à nous déverser un vocabulaire pompeux ou d’éberlué pour mieux fourguer sa cam’ de merde à des snobs inconsistants… Ou aussi, lorsqu’une “bonne femme” s’extasie elle-même devant l’expression colorées et vaguement stylisées qu’elle est parvenue à réaliser, elle qui renvoie plus sûrement au néant qu’elle renferme intérieurement…^^

Bon, alors oui, il faut admettre “les goûts et les couleurs” de tous et je n’affirme pas détenir une sûreté absolument en l’espèce, mais il y en a qui gagnerait beaucoup à se montrer plus modeste et conscient de leurs lacunes artistiques… Au demeurant, on peut très bien avoir une excellente maîtrise technique et ne rien savoir “sortir” ou transmettre de soi… En ce cas, mieux vaudrait utiliser ses compétences et prédispositions spécifiques là où elles le peuvent sans s’aventurer dans des domaines qui ne sont pas accessibles à tous.

[minos]

@AltiBanjo . au cas où… Mon commentaire à propos des “amateurs” (qui se croient) “éclairés” concernait essentiellement les compositions des gens qui se trouvent tellement apte à communiquer leurs inspirations “artistiques” qu’ils en viennent à se croire talentueux, voir, a ce qu’ils estiment que leurs réalisations mériteraient de se vendre… Il ne s’agit là que du partage de mon sentiment personnel et ce n’est (absolument pas) un jugement de valeur que je portai sur ton abat-jour ou une évaluation que la vue de celui-ci m’aurait suggérée.

Il y a aussi que je vis loin de tout et qu’ici, le peu qui est médiatisé sur ce qui est considéré comme de l’art ou ce qui est visible dans des expo’ de “ma zone” (c’est le cas de le dire) en terme de production locale (considéré comme “achetable” ou non) auquel on prête (donc) une certaine valeur intrinsèque, me paraît très souvent assez indigent sur un plan “qualitatif” et plus fondamentalement, en terme d’étoffe et de consistance.

Puis, bien entendu, ce n’est que le reflet d’une approche toute personnelle, la mienne…

[minos]

Après, dans le champ artistique, on s’érige en “juge” par le simple fait que l’on exprime son sentiment personnel en décrétant “ça, c’est beau !” ou “ça, c’est pas beau !” (sous-entendu, ça ME plait (ou non))…

Et cela vaut pour soi, au travers de notre sincérité, mais cela n’entraîne jamais que l’on aurait raison en ce que notre perception serait si largement partagée.

C’est d’ailleurs un domaine qui est assez indéfinissable “dans l’absolu” et en fait… Que l’on ne peut encadrer par des critères clairs, sauf à ce qu’ils soient si généralistes et en faisant en sorte d’adjoindre à toute tentative en ce sens des notions si diverses et vagues que cela ôterait toute substance à une telle démarche.

Tout au plus, on s’accorde relativement en ce que des “spécialistes” ou une certaine reconnaissance d’un public plus large est en mesure d’attribuer à certains créateurs ce fameux “talent” si convoité.

L’art se décline en tant de version aussi… On passe du minimalisme à des déclinaisons à la richesse exubérante, de l’hyperréalisme au conceptuel, de l’expérimental au plus didactique… Il y en a pour tous les goûts, tous les esprits et tous les cœurs, sachant que l’on peut privilégier une vision plutôt rationnelle ou plutôt émotionnelle pour estimer une œuvre.

[minos]

@SANS-NOM , je ne sais pas, je ne crois pas, en fait… Il me semble que l’on a tous des critères de préférence et des affinités, comme des références personnelles issues d’une certaine éducation et d’un environnement socio-culturel donné qui orienteront également nos choix. En cela aussi, chacun aura une vision différente d’une même œuvre, mais, fondamentalement, je pense que c’est notre sensibilité individuelle qui prend le pas dans l’estimation (positive ou non) que l’on portera dessus.

Pour moi, indépendamment de sa subjectivité réelle et bien que c’est une évaluation hasardeuse, je crois que le “goût” n’est (comme beaucoup d’autres choses) pas équitablement réparti suivant les individus et ce qui y a trait pourra aussi être jugé négligeable par d’aucun qui ne ressentirait pas tant ce qui s’y rapporte. On n’aime pas les mêmes choses parce qu’on est différent et il est encore heureux que l’on ait des avis divergent, que l’on ne soit tous d’accord sur une œuvre… Que l’on trouve appréciable un tableau qui ne plairait pas à d’autres, c’est une des déclinaisons de la diversité des approches possibles que celle que les innombrables variations de l’esprit humain permet.

“L’authenticité” n’existe qu’entre l’artiste et son “travail” (lorsqu’elle existe vraiment) en l’occurrence… Ce que l’on discerne comme telle n’appartient qu’à nous et cela n’engage que notre opinion en tant qu’observateur… Même lorsqu’un peintre nous confie qu’il s’est livré beaucoup pour réaliser sa toile, on ne peut en être sûr et lorsque c’est véritablement le cas, sa peinture peut très bien ne pas nous toucher, on peut tout à fait et en toute sincérité n’y voir aucun intérêt… Ce n’est même pas un gage de qualité ou de valeur, à vrai dire. Cela ne signifie pas que ce peintre est un homme sans grandeur, il peut l’être et ne simplement pas avoir le talent suffisant pour l’exprimer et la partager avec d’autres…

[cinematographe]

https://s3.ezgif.com/save/ezgif-3-c524358c7e.gif

[minos]

J’ai bien apprécié ta création @cinematographe … Mais évidemment, plus parce que je voyais ta bouille dedans que du fait de la qualité artistique de l’œuvre en question ^^… Au demeurant, je ne doute pas que tu ne prétendais à aucune reconnaissance de ce point de vue, sur ce coup… Ni que tu es capable de beaucoup mieux.

En tout cas, je te remercie du petit investissement perso’ que tu y as consacré…^^

[cinematographe]

C’est normal @minos c’est parce que tu ne connais pas le cinéma expérimental !

😉🙃

https://vimeo.com/115968338

[minos]

Oui, ma réflexion est “tendancieuse” (s’agissant du goût qui serait “inéquitablement réparti” suivant les individus) énoncée comme ça… En y repensant, même s’il semble bien apparaître que certains y seraient naturellement plus sensibles que d’autres, qu’ils se montreraient plus ouvert à ce qui se rapporte à l’artistique en général (à travers la musique, les arts plastiques ou littéraires) ou à une de ses variations plus particulièrement (comme je pense, ce doit être le cas assez souvent), cela ne signifie pas qu’il s’agisse d’une incapacité insurmontable et ce manque d’intérêt ou de goût pour “les belles choses” s’explique souvent en le contexte que l’on côtoie qui n’y serait pas propice et en un environnement socio-éducatif défavorable de ce point de vue. Ces notions que l’on appréhende avec plus ou moins d’intérêt sont intimement liées à notre sensibilité, à notre type de fonctionnement intrinsèque et singulier (si tant est que l’on évoque un être humain “normalement constitué”) et si on peut faire le postulat que des disparités existent bel et bien dans les caractères innées qui participent à favoriser cette perception chez un individu par rapport à un autre, beaucoup peut-être fait pour permettre à ces consciences de s’ouvrir humainement à des créations de cet ordre qu’elles ignoraient et dont l’importance leur échappait. On a tous dessiné et peint ou chanter et danser à la maternelle lorsque nous étions petits et je ne doute pas que certains aimaient l’une ou l’autre de ces activités plus que d’autres, mais dans tous les cas, cela participe à un développement sensoriel profitable et cet apprentissage peut se perpétuer ou reprendre bien plus tard par la suite… Il n’y a pas de délais de prescription qui vaille en ce domaine.

Pour ce qui est de l’observateur qui apprécie une œuvre, bien sûr, il pourra en aimer les couleurs et les traits sur un plan purement prosaïque et “primaire” (ce qui n’est pas une critique, c’est une démarche humaine) et il pourra aussi ressentir une émotion à travers cette création, elle lui inspirera une sensation, un sentiment ou une réflexion et un questionnement. En ce qui me concerne, je crois que je préfère ce qui me suggère émotionnellement parce que c’est ce qui raisonne le mieux en moi, j’ai l’impression… Mais je suis tout aussi bien attaché à l’aspect strictement esthétique, à cette harmonie un peu “basique” que nous évoque certaines associations de couleurs ou une forme que je juge simplement belle.

Je ne trouve pas de contradiction dans le fait que, si tant est que l’authenticité ne serait véritablement constituée que dans la conscience de l’auteur (en ce qu’elle se serait établie entre lui et son travail créatif), des visiteurs venant regarder cette œuvre pourrait la percevoir en elle… Mais entre cette estimation (même largement partagée) et ce qui est en réalité, on peut se tromper ou mal comprendre tant de chose !… Pour moi, il n’y a pas matière à débattre sur ce sujet : Un artiste talentueux ne peut mieux “parler” qu’à travers ce que ses mains façonnent, et s’il possède le pouvoir d’exprimer avec sincérité ce qu’il a en lui qui vaut la peine d’être partagé, je suis convaincu que “son message” sera entendu (sans considération de gloire et de succès).

[minos]

@cinematographe … Je reprends mon com’ ; je voulais bien dire que je n’avais aucun doute sur le fait que tu pourrais faire mieux (ça ne me semblait pas si clair de la façon dont je l’avais écrit sur mon post plus haut)… Chose que tu me montres ici… Et, bien que, c’est vrai) ; je n’ai pas beaucoup de recul en matière d’art expérimental…^^

Y a-t-il une signification cachée dans ta “déperdition lointaine” ?… Ou c’est juste de l’expérimental pour l’expérimental (ce serait entendable aussi) ?

[cinematographe]

@minos le contenu caché est celui que tu voudras bien te représenter toi-même, celui que tu projetteras en résonnance de ton propre imaginaire ?

🤣