tiens, j’ai été recherché un texte que j’ai écrit à cette époque où j’écoutais mes sens .. je pense que ce texte a un peu plus de 10ans 🙂
C’est seule sur la terrasse que l’envie d’écrire me prit. Seule avec le soleil, un petit verre de vin blanc, de la musique douce dans une oreille pendant que l’autre écoutait les oiseaux qui s’étaient enfin remis à chanter.
Pas si seule que ça en fin de compte…
Ces moments de solitude, de plénitude, de calme, de profit des petites choses de la vie qui nous entourent, des petits plaisirs pas si anodins que ça, a toujours été vital pour moi. Ces moments où je me retrouvais avec moi… pas comme devant un miroir normal qui ne me renverrait qu’une image… non plutôt face à un miroir de l’âme, un miroir des cinq sens qui me renvoyait ce que je suis, ce que je sens, ce que je touche, ce que je goûte, ce que j’entends… un réel plaisir de pouvoir n’ouvrir qu’un seul de ses sens à la fois, juste pour apprécier ce qu’il m’apportait. Tout voir, entendre, toucher, goûter, sentir sans se poser de question.
Le soleil, le jardin et au fond de celui-ci des arbres, des collines d’arbres.
Ils partageaient avec moi tous les tons de vert que seule la nature peut offrir.
Dans le jardin du voisin, un arbre qui commençait à fleurir, dans le fond des boutons d’or qui perçaient le sol, à travers le grillage un rosier qui s’invitait chez moi.
Le ciel bleu, sans aucun nuage, juste les oiseaux qui y volaient librement, le linge qui en séchant dansait sous le souffle du vent.
Dans une oreille j’écoutais de la musique douce, de l’autre, le chant des oiseaux.
Les habitants d’à côté se parlaient en chantant l’italien.
De temps en temps, le vent composait une symphonie avec les feuilles des arbres.
Les animaux de la ferme qui jouxtait mon jardin me faisaient penser à un orchestre dirigé par Lafontaine.
Je tenais cette plume dans ma main, je sentais le contact du papier sur lequel j’écrivais.
La chaleur du soleil transperçait ma peau telle une flèche de feu.
J’enlevai mes chaussures afin de percevoir la caresse de l’herbe sur ma plante de pied.
Le vent déposait de temps en temps une légère brise sur ma nuque.
L’odeur de l’herbe fraîchement coupée emplissait mes poumons.
J’avais l’impression de pouvoir sentir le vent, les arbres, le soleil….
Le vin blanc laissa sur ma langue un goût légèrement sucré. Il emplissait ma gorge en la réchauffant par son passage.
Je goûtai l’air, ouvrant grand la bouche, inspirant, expirant du plus fort que je le pouvais.
Tous mes sens furent en éveil. Je me sentis VIVRE. Je me sentis ETRE.
Un homme passant dans la rue et me voyant ainsi aurait certainement pensé que je devais m’ennuyer et que je paraissais bien seule.
Si seulement il savait….