Hello
Le sujet me fait rĂ©agir car je suis en plein remaniement de mes envies en matiĂšre de couple. Ăa se prĂ©cise… Ma rĂ©flexion tourne exactement autour des thĂšmes de la relation “conventionnelle” et de la dĂ©pendance dont elle semble insĂ©parable. Ce dont je doute en fait. Enfin ça dĂ©pend des jours. Parfois j’en doute et parfois je me dis “ben non la relation conventionnelle est intrinsĂšquement liĂ©e Ă la dĂ©pendance, c’est comme ça. Et lĂ je me dis ok ben c’est pas pour moi đ Ma pĂ©riode de cĂ©libat n’est donc pas terminĂ©e, voilĂ .
Le terme de “dĂ©pendance” me gĂȘne Ă©normĂ©ment mĂȘme du point de vue affectif que tu dĂ©cris @cocotte. C’est presque pire de mon point de vue d’avoir quelqu’un qui dĂ©pendrait de moi “affectivement” et qui en attendrait de moi la mĂȘme chose. C’est insupportable. Je ne veux pas ĂȘtre responsable du bonheur de quelqu’un. Je veux bien y contribuer mais en ĂȘtre la condition indispensable ce n’est pas possible.
Pire encore, dĂ©finir quelqu’un qui me serait indispensable m’est totalement inenvisageable Ă prĂ©sent que j’ai compris que je ne peux ĂȘtre heureux que par moi-mĂȘme. L’autre n’a aucune emprise lĂ -dessus. On en a parfois l’illusion mais ce n’est pas vrai.
C’est un concept difficile Ă expliquer surtout que la plupart des gens sont dans l’attente d’une dĂ©pendance plus ou moins marquĂ©e et confondent ça avec de l’amour. Quand je dis “je ne veux pas dĂ©pendre de toi” il est facile d’interprĂ©ter mes propos en “mais alors je ne suis rien pour toi”. Ăa n’a rien Ă voir. Quand on aime quelqu’un on ne l’attache pas Ă soi. On le laisse libre avec soi. On n’est pas heureux parce que l’autre est lĂ , on est heureux avec l’autre. Il est la cerise sur notre gĂąteau et c’est pas rien.
La relation amoureuse n’est pas un besoin c’est l’amour qui est un besoin. Il n’y a pas que le couple qui puisse nourrir notre besoin d’amour. Il y a plein de stratĂ©gies pour ça. Mon amoureux peut ĂȘtre ma stratĂ©gie prĂ©fĂ©rĂ©e mais ce n’est pas la seule et quand je ne suis pas en couple (quelque soit le sens qu’on mette derriĂšre ce mot) je ne suis pas la moitiĂ© de moi-mĂȘme, au bord du gouffre, voire au fond du trou dans l’attente insupportable de rencontrer quelqu’un d’autre au plus vite. (Oserais-je dire “n’importe qui”…)
D’autre part je ne vois pas le chacun chez soi comme une stratĂ©gie de fuite. C’est pour moi une prĂ©servation des besoins de chacun qui n’empĂȘche en rien la relation d’exister et d’ĂȘtre sincĂšre et fidĂšle. Pourquoi s’obliger Ă des contraintes pour afficher un couple socialement admis mais qui nous fait vivre des situations dĂ©sagrĂ©ables au quotidien ? A quoi bon se faire souffrir pour ça ?
Alors bon j’ai 44 ans, un certain nombre des Ă©tapes de ma vie sont passĂ©es et c’est vrai que je n’ai plus besoin de cette reprĂ©sentation familiale pour la suite de ma vie. Peut-ĂȘtre aussi que je changerai d’avis et rencontrerai quelqu’un avec qui j’aurais envie de vivre. AprĂšs 18 ans de vie commune passĂ©es j’avoue en douter trĂšs fortement…
En tout cas pour pouvoir vivre une relation telle que je tente de la dĂ©crire je crois qu’il faut vraiment avoir intĂ©grĂ© ce concept et le vivre en paix Ă l’intĂ©rieur de soi. Ma derniĂšre relation m’a dit “oui pas de pb moi aussi je suis indĂ©pendant” et finalement il pĂ©tait un plomb parce que je ne lui disais pas “tu me manques” quand il n’Ă©tait pas lĂ … mdr… Moi quand il n’Ă©tait pas lĂ je vivait tranquille ma chouette petite vie et j’Ă©tais trĂšs contente de le retrouver quand il Ă©tait lĂ . VoilĂ c’est pas compliquĂ©. Mais bon c’est fini alors qu’en fait s’il n’avait pas eu ce besoin de “dĂ©pendance” on aurait pu continuer Ă passer de bons moments ensemble tranquillement.
Pour rĂ©sumer je dirais que je vais finir par avoir de nouveau envie d’ĂȘtre en relation amoureuse “en couple” mais je n’en ai et n’en aurai certainement pas du tout besoin. Je prendrais grand soin Ă ce moment-lĂ de trouver un partenaire qui a les mĂȘmes idĂ©es assumĂ©es que moi et je prendrais aussi le temps de vĂ©rifier qu’elles soient sincĂšres.
Pour finir j’ajouterais que je trouve ça d’une tristesse et d’une trivialitĂ© sans fond de penser que l’autre est avec moi par besoin ! Il n’a donc pas le choix ? Il est obligĂ© d’ĂȘtre avec moi ? Je serais vraiment nulle pour mĂ©riter ça au lieu de quelqu’un qui simplement a envie de passer du temps avec moi et qui a envie de lier sa vie Ă la mienne parce qu’il trouve juste que ça serait sympa.