Politique
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17 avril 1975, les Khmers rouges ont vidé Phnom Penh
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17 avril 1975, les Khmers rouges ont vidé Phnom Penh
17 avril 1975, les Khmers rouges ont vidé Phnom Penh
diffusé le dim. 04.02.18 à 22h40
de : Philippe Tourancheau
histoire | 55min | tous publicsA partir de la 36ème minute :
C’était tout un processus que j’ai appelé la désidentification. On vivait tous sous un pseudo, on avait un autre nom, tous uniformément vêtus, les cheveux à l’identique pour tout le monde, le travail le même. Plus d’identité personnelle. Plus de statut professionnel, plus de statut social, plus de statut familial.
C’était, voilà, ramené complètement à zéro.
Et c’était transcris dans cette langue, que j’appelais moi “novlangue” à l’image de “1984”.
Il n’y a plus de “bonjour”, plus de “au revoir”, plus de “merci”, plus de “comment vas-tu?”.
Et ce qu’il faut savoir c’est que c’était un régime de vie collectiviste c’est à dire qu’on était TOUJOURS ensemble. C’est à dire que si on avait dit un mot, si on avait eu une mauvaise humeur ou si on avait fait un acte manqué, ça avait été noté par quelqu’un dans le groupe et le soir c’était resservi.
Et régulièrement, toutes les semaines, il y avait les séances de critiques et auto-critiques. On devait passer au banc de son examen de conscience devant tout le monde”
[…]
Il ne fallait plus avoir d’émotions. Il fallait être un rouage, n’éprouver que de la haine pour l’ennemi et un amour inconditionnel pour le parti. Tant et si bien que les gens formés comme ça pouvaient tuer comme on écrase un mégot. Cela n’avait aucune espèce d’importance, au contraire ils avaient même l’impression de bien avoir fait leur travail. Il n’y avait plus aucune humanité.
Laurence Picq, ex-épouse d’un haut cadre des Khmers, Suong Sikoen
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