L’ironie, la rhétorique et la décadence…

  • marco

    Membre
    13 juin 2020 à 15 h 34 min

    J’accuse ! Euh non je Reconnais !

    Oui j’utilise à outrance l’ironie. Je “tape à côté”, je détourne le sens très, trop souvent. J’ai cette fâcheuse habitude, dira la plupart, cette élégance pour le peu qui reste.

    L’ironie est certes une voie pour botter en touche mais il faut y distinguer le but que l’on souhaite y associé du mécanisme générale dont elle découle. Pour la même idée, c’est à dire de rire d’une discussion que l’on nous présente sérieusement, il y a la décrédibilisation ou la dédramatisation.

    Dans mon cas je le fais pour enlever la chape de plomb qui pèse sur mes interlocuteurs. Car plus un sujet est difficile à aborder, plus il y a de retenue. Et pour ma part, je ne souhaite pas échanger avec un mouton qui beugle le même discours que son voisin de classe. Je préfère chercher le bon mot pour décomplexer les différents partis et montrer que je peux tout entendre, sous couvert que l’on s’attache à des faits concrets que l’on exposent de par nos propres esprits. (Ceux avec qui j’échange régulièrement comprennent déjà je crois où je veux en venir ^^)

    L’exemple le plus parlant qui me viennent ce résumera en une phrase : “Et pourtant elle tourne ! “.

  • sarah77

    Membre
    14 juin 2020 à 12 h 47 min

    @Max

    Pour ma part, je trouve que l’ironie manque complètement d’élégance et c’est un vrai contraste avec un discours travaillé. J’aime les lettres, et je trouve le lyrisme de la langue française merveilleuse. Que n’aurais-je pas donné pour avoir des cours d’histoire, sous formes d’épopées. Cela parle à ma partie enfant, rêveuse.

    Il est trop facile de tout tourner en dérision, c’est une façon trop simple de ne pas faire face à certains propos, prendre la fuite par le biais de l’ironie. Y a des propos sérieux et il n’est pas toujours opportun de faire ce genre d’humour.

    Bien que j’aie un certain humour, que tout le monde ne comprend pas toujours et il m’arrive bien souvent de rire toute seule, je pense qu’il n’est pas respectueux de briser le travail d’autrui.

    Le cas exposé dans cette vidéo concerne la politique, et je n’aime pas notre politique contemporaine, mais pour généraliser, l’ironie, oui, mais dans certains contextes, à petite dose, et de façon très encadrée car c’est effectivement pour moi, un abaissement de la culture, et un “poison”, comme il dit, qui peut paralyser et briser celui qui veut essayer et qui n’est pas suffisamment solide pour accuser le choc de la basse critique. C’est une question d’empathie, ce dont l’ironie est démunie. L’ironie est blessante à bien des égards.

  • max

    Modérateur
    14 juin 2020 à 15 h 57 min

    C’est exactement pour ça que j’ai voulu partager cette vidéo : j’ai toujours été bon client de ce genre d’humour, je le pratique moi-même à l’occasion, mais en visionnant ça, j’ai compris pourquoi c’est si énervant quand quelqu’un se moque de la forme sans écouter le fond.

  • Membre Inconnu

    Membre
    14 juin 2020 à 17 h 12 min

    Hey,

    @NEBA
    Je me permets d’exprimer mon désaccord partiel avec ton propos.^^
    Il faudrait quand même situer le cadre dans lequel on évolue. Ironie, du style Macron qui décrédibilise les agriculteurs se plaignant du manque de soutien gouvernemental concernant l’élevage en France?(Je ne parle pas de la pertinence ou non de cette décision mais de la teneur de sa “réponse”) là il se pourrait bien que ce soit un manque de responsabilité(étonnant ^^), et une fourberie qui esquive au lieu de répondre . C’est pas le meilleur exemple puisque politique et pas individuel j’en conviens, mais ça reste à mes yeux une “interaction humaine”(on va tout de même pas sortir les tapis libanais parce qu’on parle de petit Manu !^^)

    Peut-être parles-tu, quand tu dis”moyen de ne pas se confronter à nous-mêmes”, d’un usage à outrance et peu pertinent par rapport à la discussion/ou échanges banaux, qui font sonner un fond creux, ou se foutre du fond en s’attachant à la forme (fait partie des brutales poussées de cheveux blancs^^), je dirais plus dans ce cas que la critique n’est pas propre à l’ironie mais à tout procédé “excessif” qui masquerait un potentiel déséquilibre à un autre niveau…

    Je me risquerai à dire que la communication n’est pas une affaire de mots, ou du moins qu’une affaire de mots. Prenons ce cher Manu le soir de son élection (qui a dit que j’étais obsédée par lui ? :p) quand il a clamé “Nous ne céderons rien au mensonge, ni rien à l’ironie.” Comment appeler ça si ce n’est pas une énorme ironie? Ou bien on le prend au pied de la lettre-et peu d’autres possibilités que de dire qu’il prend son peuple pour hypotrophié du cortex

    Je trouve au contraire que le sarcasme mordant a un coté très vrai, tout sauf fake. Petite anecdote perso(tout le monde s’en fout mais pour illustrer ^^), une amie très proche est récemment sortie de chez le coiffeur avec une nouvelle coupe que je trouvais absolument immonde. Quand elle m’a dit “T’en penses quoi”? J’ai répondu tout naturellement qu’elle me faisait penser au placard vivant dans La Belle et La Bête(c’est troublant pour ceux qui ont l’image en-tête ^^). Avant de crier à la monstruosité, je précise que c’est une amie avec laquelle le mode de communication est en mode vanne/pique 98% du temps, et qu’au sein de cette dérision mutuelle qui nous empêche pas de nous apprécier, y a du sérieux même à travers les Vannes.
    Et que dans un tel cas, ce qui aurait été blessant aurait pu être, même pas un “C’est joli/ça te va bien” avec l’expression faciale qui suit pas du tout le mouv, mais même un “C’est un massacre.” Aurait été moche et méchant, tant le mode de communication établi et naturel diffère.
    Je pense que c’est à toi/nous et à l’interlocuteur de percevoir sur quelle longueur d’ondes on se situe, même avec certains amis proches on peut ne pas agir de la sorte si on sait que la personne risque de mal le prendre, le but n’est évidemment pas de blesser!

    Une phrase aigre amer passif/agressif est bien plus porteuse de violence à mon sens que quelque chose de frontal et droit dans les yeux, où l’on sait la bienveillance de la personne. Ce n’est que mon avis pour ce qu’il vaut, et je conçois tout à fait que beaucoup ne le partagent pas-mais je considère les personnes qui savent (et sont placées pour), nous mettre un coup de pied au boule pour avancer sont bien plus intéressantes-à cet égard du moins- que celles qui chantent un “v’là comme tu fais bien/je suis dacc avec toi. Ok cool et après on avance comment ?Bien sûr avec le discours de la raison qui suit derrière.^^ il est possible que d’avoir grandi dans un milieu essentiellement masculin me pousse aussi à ce genre de faibles ^^

    Ce n’est pas pour rien que le paradoxe s’oppose par définition a la doxa ambiante, l’ironie permet souvent de démasquer le fléau du politiquement correct que je compare souvent à la morphine lors d’une anesthésie.^^

    Pour finir sur une p’tite touche sympa et qui m’a fait rire, qu’est-ce que vous dites de ça?
    Audace ou inconscience?^^

  • fredoz

    Membre
    14 juin 2020 à 18 h 14 min

    L’ironie est une moquerie, et beaucoup de pseudo-chroniquo-business-journalistes l’utilisent. C’est effectivement plus facile de se moquer de la forme (en plus sortie de son contexte et partiellement et partialement citée) que d’expliquer le fond, et la technique du “oui, c’est drôle ton truc mais en fait tu en penses quoi au fond ?” est efficace.

    Le public de la télé est souvent, pour pas dire presque tout le temps, issu de la classe moyenne culturellement parlant (mais qui, franchement, a le temps de perdre des heures carrées à participer à ce genre d’émission ?), sans autre culture que celle des magazines people, du cinéma commercial et de la télé publicitaire.

    Et il faut qu’il applaudisse ou qu’il rigole, alors y a un mec avec une pancarte qui dit “APPLAUDIR” ou “RIRE” et la lève aux moments choisis. C’est dire du niveau.

    C’est comme ces séries américaines ou on passe des bandes sonores enregistrées de rires. Toujours les mêmes d’ailleurs.

    Alors l’ironie, parfois, mais pas sur des sujets sérieux. De l’humour, oui, décalé même, aussi souvent que c’est intelligent de le faire. Mais comme disait notre Pierre D, on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.

  • olbius

    Organisateur
    14 juin 2020 à 19 h 06 min

    “Alors l’ironie, parfois, mais pas sur des sujets sérieux” qui décide si un sujet est sérieux ou pas ?

  • olbius

    Organisateur
    14 juin 2020 à 19 h 37 min

    “C’est une chose à déterminer dès le départ ou en cours de route si ce n’est pas clair pour tous.” Déterminé par qui ?

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