Les zèbres et leurs enfants.

  • Les zèbres et leurs enfants.

    Publié par Membre Inconnu le 27 janvier 2018 à 22 h 45 min

    Je ne sais pas si l’on peut dire que c’est une constatation, ou simplement s’il est déjà si difficile de se comprendre soi-même pour ne jamais les évoquer.
    Mais il n’est pas rare que lorsque je suis en compagnie d’autres zèbres, je n’entende presque jamais parler d’eux. Et dans le cadre d’une rencontre, encore plus.
    A l’annonce que j’ai des enfants j’ai souvent la réaction “ah bon ? ah mince”.

    Alors j’y ai pensé, j’ai un peu cherché. Autant vous dire que c’est très difficile.
    Puis, je me suis dis que nous commençons à savoir qu’il y a un bout d’hérédité dans tout ça, dans ce que nous sommes.
    Et être confronté à une personne qui est, soit difficile à comprendre quand celui d’en face n’est pas HP, soit justement il l’est -du coup il sait ce que cela implique- et se dire qu’il y en a d’autres comme ça en plus…. ouch !

    Ici aussi d’ailleurs. Lors des peu de contacts que j’ai eu ici j’ai eu cette réaction.
    “Ah bon, mais pourquoi ce n’est pas la première chose que tu dis de toi ?”.
    Et pourquoi avoir des enfants définirait ce que je suis ? Oui je suis une maman, ET une femme.

    Pourquoi est-ce si compliqué d’exister pour/par soi même et d’être “obligée” de me définir par ma condition de maman ?
    Et vous, avec vos enfants, avec les autres …. bref, comment ça se passe pour vous ?

    Membre Inconnu a répondu il y a 6 années, 3 mois 5 Membres · 8 Réponses
  • 8 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    28 janvier 2018 à 0 h 50 min

    Je ne pourrais y répondre mais c’est une intéressante question que tu poses là.

    Je n’ai pas d’enfants, je n’en ai jamais voulu. J’ai 38 ans mais n’exclus pas la possibilité d’un jour changer d’avis.

    J’ai vécu quelques années avec une femme qui avait deux enfants, deux adorables garçons de 8 et 10 ans, et je dois bien avouer que ce fut assez difficile. Le bruit, l’agitation, les sollicitations permanentes, c’est très dur pour moi et cela peut me rendre irritable. Je n’en suis pas fier du tout, j’aimerais vraiment que ce ne soit pas le cas. Et donc en plus de la difficulté à supporter cet environnement, il y a la culpabilité de ressentir cela qui vient s’y ajouter. Ca paraîtra peut-être égoïste mais je le répète, je n’en suis pas fier.

    A cela s’ajoute aussi ce dont tu parles plus haut et d’autres questions existentielles diverses et variées. Bref, les enfants, c’est flippant.

    Voilà, ce n’est que mon humble vécu et ce n’est pas vraiment le genre de chose dont j’aime parler en effet… d’où peut-être ce silence dont tu parles. 🙂

  • paquerettedesbois

    Membre
    28 janvier 2018 à 2 h 29 min

    Oui je suis d’accord avec toi @charlie… quand je parle de mon fils, on me pose la question de la zébritude pour lui (et cela dit je me la pose aussi mais c’est une autre question) et oui ça n’est pas ce qui me définit. j’aime mon fils plus que tout mais il ne m’empêche pas de continuer à être moi en parallèle… je suis maman en plus… mais je reste la même… Par contre le fait de me savoir zèbre me fait me poser des questions pour lui, ou “et si lui ne l’est pas, est-ce que je serai en capacité de le comprendre et de l’aider dans ce monde qui me pose tant de soucis?” et je comprends que ça puisse effrayer…

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 janvier 2018 à 3 h 33 min

    Qu’il soit ou pas, qu’il soit droitier ou gaucher, homo ou hétéro, marquer par le genre masculin ou féminin, hp ,super hp, non hp, autre – non autre?

    Au final, les mots ne sont que des artifices pour camoufler ce que l’on pense, je crois que le plus important n’est pas de savoir si tu pourras comprendre ses choix, le tout est de l’aimer et le soutenir importe les choix qu’il puisse faire, lui éviter de se faire mal lors de ses échecs, l’encourager pour aller vers des réussites, c’est le plus important, et quoi qu’il arrive toujours être là quand il en a besoin.

    Ma mere ne m’a jamais compris, et j’ai toujours dû essayer moi de comprendre ce qui n’aller pas, j’ai dû jouer au jeux de celui qui fait partie du décor, imiter sans comprendre pour ne pas être rabaisser ou menacer, et au final, je suis ici à me demander ce que je fais la, pas seulement ici ICI, mais la LA, avec toutes ses ensembles des ensembles des ensembles qui composent le TOUT UNITAIRE.

    Les êtres humains choisissent eux même de parler et mettre en avant ce qu’ils vont les définir, tu n’as pas à te conformer à une quelconques convention social tacite ou un us et coutumes, c’est à toi a choisir ce que tu décides de mettre en avant ou pas, ta féminité, le fait que tu sois une mère, une épouse, une athlète, que sais je?

    Perso je n’ai pas d’enfant, et je n’en aurai jamais. Pour les mêmes raisons que Jean déjà puis je suis incapable de gérer de grande responsabilité, je déteste ca, être responsable de quelqu’un me rend malade et exécrablement de mauvaise humeur, avoir des enfants c’est l’enfer intégrale.

    Après je peux garder un chien ou un lecteur DVD, ca ne me pose absolument pas de probleme ca par contre. Car la responsabilité ainsi que le besoin d’attention est très limité ainsi que la durée de la garde.

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 janvier 2018 à 11 h 06 min

    Globalement, c’est un concept de communication interpersonnelle.

    Ce que nous sommes devrait être défini par nous même mais surtout accepté par nous même.

    Je comprends que cela puisse être déstabilisant et délicat car on reste finalement interdépendant les uns des autres.
    La société globale et surtout de consommation nous pousse à se conformer et à entrer dans une case. Le fait d’être zèbre demeure une case.
    La typologie de Maslow prend alors tout son sens. Besoin d’appartenance, de reconnaissance, d’estime de soi, d’accomplissement etc …

    Durkheim parlait des rôles sociaux. On est zèbre parmi les autres zèbres, zèbre parmi les non zèbres, parent quand on a notre enfant (je n’en ai pas et je ne suis pas sûr d’en vouloir), amant durant les moments à deux, conjoint de …, célibataire en recherche de ou pas, salarié d’une entreprise, patron bref vous avez compris le sens.

    En fonction de la situation, nous serons différents mais avec une base stable. Les différences comportementales seront dépendantes de l’environnement, de qui nous entoure, de nos valeurs et croyances.

    Finalement à nous de choisir comment “jouer” chacun de nos rôles sociaux

    Qu’en pensez-vous ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 janvier 2018 à 11 h 37 min

    Merci pour vos messages !
    Et je les comprends bien chacun d’entre-eux.

    @augure j’ai également dû entrer dans le conformisme et dans l’imitation petite, mais ça ne fonctionnait pas. Tout le monde à la maison, moi y compris, a toujours su que j’avais quelque chose de différent. Mes parents ont toujours cru que j’étais née pour emmerd.. le monde et ne se sont pas gênés pour me le rabâcher.
    Et j’ai construis ma vie d’adulte comme ça, en me faisant le plus transparente et la plus silencieuse possible.
    Jusqu’à ce que des rencontres pros changent le regard des “autres” et me mènent au fameux test. Maintenant je sais, ça explique certaines choses, mais on est bien d’accord, ça ne me défini pas.

    @antistar @jean je vous comprends que trop bien, et je ne suis pas certaine aujourd’hui, que j’aurais construis ma vie de cette manière si ma vie avait été différente. Il fallait (pour je ne sais quelle raison sinon sociale) que je rentre dans le moule de -papa, maman, enfants, maison. Mais mon défi dès le départ c’était de réussir ma construction et d’être une maman différente de la mienne avec mes propres enfants.
    Je ne sais pas si c’est parce que mes enfants me connaissent bien, mais pour ce qui est du bruit, de l’agitation, de tout ce que tu nommes jean, ils savent que parfois j’ai du mal avec tout ça et me laissent tranquille. Enfin ils sont grands maintenant ça facilite les choses.

    @paquerettedesbois c’est exactement ça, je suis moi et maman en plus. Ces deux aspects de ma vie sont parallèles. Mais pour les miens je le savais avant de m’inclure dans le “groupe”.
    J’ai rencontré des gens qui sont devenus ma famille. Je ne vois plus la mienne. Ces gens sont une concentration de HP au mètre carré, des grands parents aux petits enfants. Et du moment où je es ai rencontré, sans savoir ce que tout ça impliquait -je n’avais même pas encore envisagé le test- eux et moi savions ce que nous étions les uns pour les autres. Avec eux la question de la famille a un sens large et sincère que je ne connaissais pas. C’est compliqué d’ailleurs pour mes enfants qui mettent derrière le mot famille le mot maman.
    Mais dans le cadre d’une rencontre amoureuse…pfiou. Soit les zèbres (@antistar j’ai toujours eu du mal avec le mot zèbre car effectivement ça nous met également dans une case définie) n’ont que rarement des enfants pour les raisons que vous avez évoqué, soit les non-zèbres en ont mais ont des difficultés à s’imaginer pouvoir avoir une place dans ce qu’ils considèrent nos vies bien remplies.

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 janvier 2018 à 11 h 42 min

    @charlie

    Finalement, ce que je dis toujours et que ça m’a probablement joué des tours mais je ne renierai pas ce principe.

    “Écoute ton cœur et ton intuition” et “choisir, c’est renoncer”

    Merci pour ces témoignages qui me font grandir et me rapprochent de mon enfant intérieur.

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 janvier 2018 à 15 h 57 min

    Tous vos messages sont vraiment très intéressants, c’est un bonheur de vous lire. Trop de choses sur lesquelles rebondir, donc je me tais.

    Juste un truc, @augure, j’avoue….J’osais pas le dire aussi clairement mais moi aussi je trouve que c’est une trop grande responsabilité. Sans doute la peur du merdier que l’on peut ressentir en tant que parent pour tout ce qui pourrait lui arriver, en permanence donc…. Et puis à la base, la trop grande conscience des responsabilités que cela implique, tout simplement.

  • Membre Inconnu

    Membre
    28 janvier 2018 à 16 h 37 min

    Voilà, une trop grande conscience. Cela ne rend pas les choses plus compliquées mais avec des sens différents. Et cette lucidité permanente exacerbe tellement tout.

    Avec mes enfants il y a un côté très “carré” qui parfois est envahissant.
    Tout ce que je dois faire dans mon rôle de maman est carré, droit, juste, abouti. Je ne laisse rien au hasard. Et cela rajouté à celle que je suis… parfois j’ai l’impression d’avoir le double de mon âge et d’être déjà fatiguée.

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