Une bouteille à la mer

  • Une bouteille à la mer

    Publié par tofden le 6 octobre 2024 à 12 h 58 min

    Bonjour tout le monde

    C’est la première fois que je publie quelque chose sur le forum.

    Je vais en premier lieu me présenter succinctement.

    J’ai 48 ans, et je suis en dépression sévère depuis plusieurs années.

    Ma vie a été compliqué, peu de famille, père inconnu, j’ai vécu avec ma mère, qui n’était pas souvent là. Elle s’est suicidé quand j’avais 17 ans, me retrouvant majeur émancipé. Ma grand-mère m’a aidée comme elle pouvait durant 5 années plus que difficiles, puis elle s’est éteinte.

    La mort de ma mère a été littéralement un traumatisme, me retrouvant seul, dans une société dont je ne connaissais pas les codes (sans savoir pourquoi, je me savais juste différent).

    J’ai donc fait de mon mieux. Autodidacte, car il m’a fallu travailler pour survivre, impossible pour moi de faire des études. J’avais besoin d’argent, mais j’étais aussi complètement déstructuré dans ma tête, l’envie de me détruire de l’intérieur étant ma seule raison d’être. J’ai gouté à de nombreuses drogues, ces dernières me permettant d’échapper à ce monde qui me faisait si mal.

    J’ai réussi à me reprendre en main vers l’âge de 25 ans, prenant la décision d’arrêter tout cela.

    J’ai exercé de nombreux métiers de manutentionnaire, déménagements, primérisation de pare-brise, ouvrier, et tant d’autres.

    Ma capacité d’adaptation m’a permis de grimper les échelons, passant dans un de mes travails, à personne qui jette les poubelles, à cadre, en charge des plannings de 6 lignes de production et des approvisionnements dans une entreprise d’agroalimentaire.

    J’ai poursuivi en rejoignant une société dont je suis devenu responsable commercial, en charge de la communication.

    Je me suis marié et j’ai eu 2 magnifiques garcons, qui sont toute ma vie. Je serai prêt à donner ma vie pour eux.

    Mais le spectre de la dépression (qui m’a toujours accompagné), a repris de la force. La culpabilité du décès de ma mère a toujours été présente. Les gens vous disent des banalités du genre “ce n’est pas de ta faute, tu ne dois pas t’en vouloir”. Quelle connerie, comme s’il y avait un bouton sur lequel appuyer pour aller mieux. Ha oui merci tu as raison je vais faire cela.

    le dernier travail dont je vous ai parlé m’a fait également énormément de mal. Ayant grandi sans famille, et ayant du mal à me sociabiliser, j’ai toujours eu tendance à trop donner au dela du raisonnable, me donnant sans compter pour mon travail.

    Puis vous vous rendez compte que vous vous êtes fait avoir. Les personnes qui avaient besoin de vous au début, maintenant que tous les process sont mis en place, ont moins besoin de vous, et vous subissez cela comme une injustice totale, et votre hypersensibilité vous le faisant payer au centuple.

    Je me suis retrouvé en détresse psychologique, resassant les erreurs du passé, et subissant de plein fouet mon travail.

    J’ai été suivi depuis mes 40 ans, par 2 psychologues et 1 psychiatre. 2 d’entres elles m’ont pré diagnostiqués HP.

    Cela ne signifiait rien pour moi, j’ai découvert ce concept lors de la première fois ou l’on m’en a parlé.

    Je suis en arret de travail depuis maintenant 2 années, je me suis retrouvé du jour au lendemain incapable de faire quoi que ce soit, moi qui ai toujours été hyper actif.

    Depuis lors, je n’arrive plus à gérer la pression et le stress, incapable de sociabiliser, je suis seul dans ma tête.

    Ma femme et mes enfants me soutiennent, mais ils ne comprennent pas. La dépression est une maladie, mais elle est invisible. Pas comme un bras cassé ou un cancer, ou les gens voient les signes extérieurs.

    Et personne ne peut comprendre votre problématique, car elle est trop complexe, et je n’arrive pas à la verbaliser correctement.

    J’ai toujours eu du mal à comprendre et me faire comprendre des autres. Je me suis toujours représenté comme un carré qu’on voudrait insérer dans un rond. Ma vie a fait que j’ai toujours du jouer au caméléon pour m’insérer dans la vie. Mes capacités m’aidant à montrer la version de moi que les autres attendaient.

    Si je vous écris aujourd’hui, c’est pour en premier lieu exprimer mon mal-être car cela me fait du bien.

    Mais je suis de plus en plus mal. j’ai cru aller mieux en début d’année, mais là je replonge de plus bel.

    Des envies suicidaires me traversent l’esprit, je me retrouve à hypothétiser les différents scénarios.

    Mais mes enfants me raccrochent à la vie, je ne veux pas qu’ils subissent ce que moi j’ai affronté.

    Mais vais-je tenir ?

    Je ne sais pas si l’écriture de ce texte était une bonne idée, mais je n’arrive pas à parler à personne de cela.

    Peut-être que l’écrire m’aidera à aller mieux.

    Si mon texte dérange, dites moi, je le supprimerai.

    Bien à vous.

    gwokarante4 a répondu il y a 2 jours, 12 heures 12 Membres · 22 Réponses
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  • matty

    Membre
    6 octobre 2024 à 13 h 37 min

    Si ça peut être aidant, je dirais (rappellerait) bien que la dépression chez le surdoué n’est pas une “maladie” mais une “modalité d’expression” parmi une foultitude d’autres. Que c’est la pression de l’environnement et notre ignorance de ce fait qui favorise ou impose tel ou tel modalité à se manifester.

  • phifou

    Membre
    6 octobre 2024 à 14 h 51 min

    Je pense que tu as bien fait de « nous » écrire, que c’est dans la fonction de ce site. J’espère que plusieurs réponses t’aideront, perso je milite pour traiter la dépression comme une carence en sérotonine, le HP comme un une atrophie de la zone cérébrale sociale au profit de l’aire des maths, et les idées suicidaires comme des moments de fatigue à éviter 😁 Bon courage !

  • caralol

    Membre
    6 octobre 2024 à 15 h 31 min

    Bonjour Tofden,

    Tout d’abord, je tiens à t’exprimer, comme tous sans doute sur ce forum, tout mon soutien, et te dire que je te comprends parfaitement bien, mêmesi ces paroles ne t’apporteront rien de concret, j’en ai peur.

    Je n’ai répondu qu’à une seul personne, une fois, et quand je le fais c’est parce que “l’histoire” réveille en moi un sentiment de déjà-vu. Un miroir, en quelque sorte.

    Ton texte est poignant, et je pense que nous pouvons ici tous nous y identifier, même si personnellement je n’ai pas eu à grandir sans parents, ce qui, courage à toi, fut ton cas.

    Mais par contre, que ce soit la sociabilisation, le côté autodidacte et le fait de gravir des échelons, le sentiment de ne pas “être comme les autres” et donc d’en souffrir, de ne pas être compris, de se faire foutre de sa gueule (pardon pour la vulgarité mais je ne vois que cette manière d’exprimer ma colère envers les employeurs) dans le monde du travail, qu’on se serve de toi, eh bien je connais bien. La dépression qui en découle aussi.

    C’est mon cas. Mon employeur actuel, qui fut mon dernier employeur (j’y ai travaillé en tant que responsable ordonnancement et logistique) avant ma reconversion (en tant qu’infirmière) est revenu me chercher sur mon dernier lieu de travail, afin de me proposer le défi de devenir responsable RH et sécurité des salariés, car il avait besoin de quelqu’un de “performant”, qui “percute vite”, qui sait “abattre des montagnes”, et idéalement sans formation aucune, juste sa motivation et son abnégation pour faire avancer les choses.

    Maintenant que c’est fait, et alors même qu’il m’a paradoxalement reproché de “travailler trop vite”, rattrapée par ma maladie de Crohn et son origine souvent (là, le burn-out), il me propose de changer de poste à cause de mon arrêt, car il a besoin de moi en tant que “chargée de missions” (pas de fiche de poste, pas de “missions” définies, et travail en collaboration avec 2 personnes qui me mettront des bâtons dans les roues car n’ont pas accepté mon arrêt, ça il me l’assure d’ailleurs….), en diminuant mon salaire (ben voyons !) et en me mettant dans un bureau placard….. Y a qu’à, comme dirait l’autre.

    Il dit ne pas vouloir être responsable de la dégradation de mon état de santé, tout en proposant un truc terrible…. Selon ma psy, il s’agit d’une personne état limite, qui ne fait que profiter mais est incapable de se remettre en question.

    Je précise que cet employeur était au courant de ma pathologie, et du HPI, mais n’a finalement souhaité “que” se servir de ce dernier point, tout en essayant de me descendre systématiquement (peur pour son propre poste ? Peur de devoir “trop” rapidement me proposer autre chose ? Je ne sais pas).

    Toujours est-il qu’à ce jour, je suis en arrêt depuis 6 mois, incapable de me projeter dans un nouveau poste dans cette entreprise qui veut me faire tomber après m’avoir bien rincée (“tu es une vraie valeur ajoutée pour nous, pour nous faire gagner de l’argent sur différents postes de charge”, mais “je ne peux pas te promettre que ça va bien se passer avec T. et J., tu les connais, ils n’apprécient pas les personnes qui ont été en arrêt, mais en même temps il faudra composer avec et travailler avec eux”), je cherche ailleurs car il m’est, à moi aussi, difficile de me sentir “inutile” aux yeux de la société, “anormale” (mais quel est donc la définition de la normalité, s’il en est ?), mais avec un CV d’autodidacte qui a gravi des échelons et a changé de secteur d’activité à plusieurs reprises, en France tu fais peur. Soit tu es “surqualifié” pour le poste auquel tu postules (et personne ne t’appelle, seulement, pour savoir pour quelle raison tu postules, car il y en a une !) soit tu n’as pas les diplômes qui correspondent (comme si seulement les diplômés des écoles spécifiques pouvaient mener à bien un projet…ça se saurait, si c’était vrai. Et c’est tout le contraire). Alors je désespère moi aussi, de trouver quelque chose qui puisse me correspondre, dans lequel je pourrai m’épanouir et me nourrir intellectuellement, sans jugement et sans personne état limite qui tient des discours passif-agressif. Mais j’ai l’impression qu’on les attire. Ce qui nous conduit, au fil du temps, à être en dépression sévère et à avoir des idées noires scénarisées.

    Comme toi, ce sont mes enfants, mon mari, qui me maintiennent, même si ici aussi, malgré la détection HPI et ce que j’ai pu leur en expliquer, ils me sortent des “y a qu’à”, “faut que”, ou alors ne sachant pas comme aider, ils prennent la fuite (en allant à droite à gauche, faire des courses, faire des travaux, etc….).

    Enfin, bref, nous ne sommes pas ici entrain de regarder mon nombril, mais je tenais à faire part de mon soutien, te faire savoir que tu n’es pas seul, que nous sommes là pour discuter avec toi, tenter de t’aider à y voir plus clair, même si justement notre côté trop clairvoyant en “agace” plus d’un (tiens ! ça aussi, mon employeur me l’a dit, que je l’agaçais), l’état dépressif met énormement de temps, le burn-out, tout du moins, car c’est de cela qu’il s’agit, prend une énergie folle pour se reconstruire, après que nous aysons souvent développé un faux-self.

    Personnellement, je souffre de me dire qu’on s’est encore servi de moi, en effet, mais j’avance en me disant que “une fois, 2 fois, mais pas 3” dans cette entreprise. J’envisage plutôt la ruprure conventionnelle après avoir bien pété un câble en disant ce que je pense (mais pour l’instant je suis trop en colère), et en attendant je tâche de trouver un sens à mon quotidien (ce qui, je te l’accorde, n’est pas simple) car notre famille c’est tout pour nous. Et qu’un employeur ou une personne lambda qui croit être “normale” ne l’est pas plus que nous. Elle est simplement différente et n’a pas le même logiciel que nous pour nous décoder. Elle ne vaut, en tous cas, en aucun cas, la peine qu’on s’y attarde ou qu’on se fasse du mal. Les enfants, c’est cela notre force.

    Bon courage

  • Jon-26-07

    Membre
    6 octobre 2024 à 15 h 48 min

    Et bien…

    Fabuleux ton texte, très bien écrit et très cohérent.

    Moi ma vie est un hors piste géant depuis l’âge de 8 ans et j’en ai 38.

    Je me retrouve dans tes émotions et tes sensations.

    Je n’ai pas la chance d’avoir une compagne et des enfants comme toi.

    J’ai été diagnostiqué TDAH lourd et persistant à l’âge adulte. HIP/HPE, j’ai refusé les tests autistiques.

    Je suis un enfant de l’assistance publique, parceque même si mes parents sont encore vivants ils me tapaient vraiment trop fort sur et dans la tête.

    5ans de psychothérapie, je pense bien m’en sortir. On peut discuter quand tu veux. Je suis parfaitement ouvert à ce type d’échange et si je peux t’apporter un peu d’aide, c’est tout bénef 😉

  • tofden

    Membre
    6 octobre 2024 à 16 h 47 min

    Merci pour tous ces messages.

    Vous ne pouvez pas imaginer comment ils me font du bien 🙏.

    Avant de découvrir que j’étais (potentiellement car je n’ai pas eu la force de faire le test) HP, j’ai passé ma vie à me demander pourquoi les gens ne me comprenaient pas. Pourquoi exprimer ses émotions de manière cohérente et structurée, sans partir dans tous les sens était si difficile.

    Mais aujourd’hui je suis actuellement dans une impasse. Je ne suis plus capable de rien faire. Comme un jouet cassé. Plus d’appétence pour rien, tout est fade, sans saveur. La vie entière est comme cela.

    J’ai toujours été un boulimique de nouveaux savoirs et connaissances, j’ai tout appris tout seul. J’ai construit toute ma vie tout seul, personne ne m’a jamais tendu la main, j’ai du me battre pour obtenir tout ce que j’ai réussi à avoir.

    Mals la, plus rien. Je suis comme bloqué dans ma prison mentale, resassant sans cesse les mêmes choses.

    Je voulais également vous parler d’une chose dont je n’ai pas fais état dans mon premier message. Comme je vous l’ai dis ma mère s’est suicidée. Elle a ingurgité des médicaments pour mettre fin à ses jours. Mais je dois vous en expliquer le contexte.

    Elle était en couple avec une personne très violente qui la tapait. Je ne le savais pas à l’époque, elle était bien trop intelligente pour me montrer tout cela. Je vivais donc ma vie d’enfant, inconscient de cela.

    3 jours avant sa mort, cette personne est venue dans ma chambre très en colère, cherchant ma mère. Comme je ne savais pas ou elle était, il a sorti un pistolet, l’a chargé et mis entre mes 2 yeux et m’a dit : “Et si je tirais maintenant?…”. Puis il est parti.

    Je n’ai pas pris conscience de la gravité de cette situation c’est ma psy qui m’en a fait prendre conscience, je crois que mon cerveau avait enfoui la situation.

    Une fois sorti de la maison, ma mère est arrivée, me demandant de la suivre, en état total de stress.

    Je l’ai suivie, et nous sommes allé nous cacher dans les bois, près d’un champ à chevaux, ou ma mère affectionnait tellement d’aller. Le lendemain, elle m’a déposé chez un homme, qui a été le compagnon de ma mère entre mes 2 et 7 ans. C’est la plus proche image du père que j’ai pu avoir.
    Il m’apparaissait dans mes rèves, fort et fier, toute l’image d’un père sans en être vraiment un.

    J’y suis resté 2 jours, puis ma mère est revenue, et m’a emmené chez mon meilleur ami pour y dormir. Le lendemain, les gendarmes sont venus pour me dire qu’ils étaient à la recherche de ma mère, me demandant si je pouvais savoir ou elle était.

    J’ai naturellement pensé à l’endroit ou nous étions caché. Et elle était là, adossé à son arbre favori, un livre entre les mains 😭.

    Mais le pire, c’est qu’au moment de partir, j’ai croisé cet homme violent avec ma mère, accompagné de gendarmes, qui les avait emmené au même endroit. Comment pouvait-il être au courant de cet endroit, qui pour moi aurait dû être sur, vu que nous nous y étions caché avec ma mère. Pourquoi n’ai je pas trouvé la force de le tuer ce jour là. Je me revois encore, baissant mon regard sur le pistolet du gendarme… Mais je n’ai rien fait.

    Ces imbéciles de gendarmes, l’ont déposé dans un foyer au lieu de le mettre en garde à vue, devant aller le chercher le lendemain pour la déposition. Mais forcément il s’était barré…

    La suite vous la connaissez, majeur émancipé, etc…

    Ce que maintenant je peux vous expliquer, c’est que cet homme qui pour moi était l’image du père, et chez qui ma mère m’avait déposé, à repris contact avec moi vers l’age de 38 ans, il m’avait retrouvé sur les réseaux sociaux.

    6 mois après mon arret, nous avons discuté ensemble, notamment du décès de ma mère et de ce que lui en avait percu.

    Il m’a dit : “Tu sais, je pense que ta mère s’est suicidée pour te sauver la vie. Elle était tellement forte (tellement vrai), que la seule emprise que cet homme pouvait avoir sur elle, c’était toi. Il a du menacer de te faire du mal, et elle a mis fin à ses jours pour te sauver.

    Le monde s’est éfondré autour de moi, une chape de culpabilié en plomb s’est abattue. J’étais déjà en psychanalyse, j’ai pu exprimer cela à ma psy, mais je vous jure que je me vois encore, comme tomber dans un puit sans fond quand il m’a dit cela.
    Il n’a pas fait exprès, il a du penser que cela me ferait du bien au contraire, mais le résultat fû l’inverse.

    J’ai une mésestime de moi tellement forte. Je me déteste fondamentalement. J’ai l’impression depuis la mort de ma mère de devoir porter ma croix, tel Jésus montant le mont Golgotha, me flagelant (mentalement), comme si j’avais quelque chose à expier. Je suis athé, mais cette méthaphore me correspond.

    Comment faire pour sortir de cet état. Les psys me disent que seul le temps guérit les blessures, mais j’ai des fois peur d’en manquer.

    Mon état est comme une courbe sinusoïdale, mais je préfère la comparer à un élastique, qui oscile de haut en bas. Dans les périodes de creux, qui surviennent souvent sans raison aucune, je me laisse à penser que la vie ne vaut plus d’être vécue, …

    Toutes les bétises que vous pouvez imaginer. En plus mon esprit est suffisament tordu pour que je me mettre à structure cette envie, d’en imaginer toutes les possibilités pour mettre cela en place, les méthodes, ainsi que les résultats. Maudit cerveau …

    Du coup je flippe ces derniers temps, comme j’ai perdu tous mes amis, et qu’il est impossible pour moi d’en parler à ma famille, je me suis tourné vers vous.

    J’espère que nos échanges me permettront d’aller mieux, et peut-être un jour de redémarrer la machine.

  • la-cle

    Membre
    6 octobre 2024 à 17 h 31 min

    Bonjour,

    Effectivement ici tu trouveras du soutien par des échanges et cela apaise autant que faire se peut.

    Je note également ton courage, car il en faut beaucoup pour aller vers les autres et demander de l’aide.

    Et je vois aussi que l’amour des tiens te maintient…

    Tu vas devoir t’occuper de toi à présent pour devenir entier dans ton individualité, puis en posant de bonnes limites dans tes relations, te préserver.

    C’est mon chemin depuis 6 ans, j’en ai 52, symptômes dépressifs depuis l’âge de 11ans, traitement depuis 20 ans, recherche depuis 20 ans, 4 psychiatres, et finalement une introspection, et coupure lien parental pdt le confinement, qui m’a permis d’avoir un début de ressenti sur l’origine de ma problématique.

    Mon frère est Hpi testé, moi hypersensible et atypique non testée.

    Mon système familial est dysfonctionnel émotionnellement. Donc rien ne se voit en dehors.

    Je me suis suradaptée. J’ai créé un faux self énorme. En survie, J’ai idéalisé ma mère pour survivre. Tout s’est écroulé en 2021 car je l’ai voulu , je l’ai souhaitéet je me suis autorisée, et depuis avec ma psychologue, je me reconstruis doucement. Je me défais de mes schémas adaptatifs.

    Grande curieuse, j’ai eu besoin de comprendre. Alors j’étudie. Et les réponses donnent du sens à ma souffrance.

    La dépression est le signe d’une souffrance non conscientisée, pour te protéger d’une douleur intolérable pour l’enfant ou adolescents que tu étais. Tu vas devoir retraiter ton émotion intolérable donc la ressentir à nouveau ( je sais c’est pas cool ) pour l’accueillir avec ton psy ( ne surtout pas faire cette démarche seul qui peut être très perturbante).

    Aux vues de ton vécu, je pense que c’est ce chemin que je te conseille.

    Au cours de l’anamnese, laisser remonter les émotions retenues encore , et en les libérant doucement, tu te libéreras de ta culpabilité…il faut cracher le morceau en quelques sorte…

    Sais tu cette incroyable adaptation du tout petit dès ses premiers jours ? : si la figure d’attachement est défaillante dans son rôle para- excitations, le tout petit se sentant en danger ( de mort en l’occurrence) va essayer de réparer cette figure pour sa propre survie. C’est ainsi que les rôles s’inversent…son cerveau va se déployer de façon atypique pour s’adapter et aussi car pas assez contenu dans ses excitations.

    Et me voilà atypique et dans mon rôle de sauveuse dès mon plus jeune age.

    L’hypersensibilité m’a maintenue dans ce role , avec emprise d’une mère traumatisée d’un vécu d’enfance dont elle ne parle pas. Hop ! Sous le tapis.

    Du coup confiance en moi et estime de moi n’ont pas pu se construire , avec des limites inexistantes. Un self flou et en danger permanent. L’identité ne peut se construire. La peur et l’anxiété constante.

    Tous les non dits sont dévastateurs…

    Ta mère était sûrement dans le même schéma : sauver des gens en danger, et donc se mettre en danger.

    C’est ce travail qui est à faire en priorité : ne pas sauver les gens à tout prix, comprendre pourquoi et apprendre à poser des limites.

    Le cerveau est très malléable et l’on peut se réparer à tout âge.

    L’amour sincère et les relations authentiques seront tes alliés.

    Plein de courage vers toi…


  • sylvainw

    Membre
    6 octobre 2024 à 18 h 36 min

    Salut et fraternité. Pas du tout succinct ton message. Je ne maîtrise pas trop cette société dématérialisée, descendant des collines où j’ai passé 15 ans avec mes chèvres, mais pour avoir été voir ailleurs s’il y avait d’autres zèbres, j’ai envie de te dire tiens bon, accroche toi aux branches, les arbres, c’est bien. Pensées pour toi.

  • sylvainw

    Membre
    6 octobre 2024 à 18 h 45 min

    Bonsoir ! Je ne comprends rien à cette société dématérialisée. Vraiment déconnecté depuis… longtemps. Je ne sais même pas pourquoi j’ai reçu ce lien, même si je me suis inscrit bien sûr. Alors juste salut, et fraternité !

  • sarah-mars

    Membre
    6 octobre 2024 à 18 h 58 min

    @tofden

    Salut

    J’ai versé ma larme… Pour le garçon que tu étais et qui a vécu ce qu’il a vécu.

    Je voudrais néanmoins parler à l’adulte…

    J’ai connu la dépression sévère et ses envies suicidaires.

    J’ai regardé des heures durant les boites de médocs que me prescrivait mon inutile psychiatre…

    Je rejoins un commentaire précedent sur le fait que la “dépression” des HP, ne peut pas être considérée comme celle des neuro-typiques.

    C’est plutôt une décompression induite par une incompatibilité entre ton système de pensée (actif) et ton système de croyance (passif). Il faut donc éradiquer ces dernières une à une et ne plus faire aucune concessions.

    Le système de croyance est ce que ton cerveau développe durant toute ton enfance, alors il faut accepter de tout péter, l’éducation, les convenances, accepter de ne plus rien à voir avec les “gens normaux” et surtout d’en être fier.

    Il faut aussi détruire la version “enfant” de ton histoire et que tu l’analyses comme l’adulte que tu es. Tu dis que tu donnerai ta vie pour tes enfants… Pourquoi donc te sentir coupable du fait que ta mère ai eu le même instinct ?

    Dsl, je ne veux pas te blesser… mais ces croyances te rongent.

    Chaque “conviction” que tu as forgé veux ta mort !

    Alors,

    Tu as le droit de ne plus vouloir te lever le matin.

    Le combat que tu as à mener est colossal, tu ne peux pas avoir autre chose à faire.

    La société on s’en fout, c’est de ta vie qu’il s’agit.

    Et si pour le moment tu te sens écrasé par le poids du monde, tu seras prêt à (re)vivre quand ce sera toi qui l’écrasera !

    Dis merde à ceux qui le méritent, ne force aucun sourire…

    Laisses tomber la bienséance, plus tu continues à “être comme il faut” alors que tu n’en a aucune envie, plus tu creuses ton trou.

    C’est des conseils à la con, mais voilà 3 ans que je suis sortie du mien. Et avec le recul, c’est ce qui m’a “guéri”.

    Le trou est toujours là, on ne reviens pas vraiment de la dépression sévère, ni de la nécessité de mourir… (c’est une preuve d’intelligence ultime).

    Mais malgré tout, j’ai compris que j’ai le droit d’avoir une vie. Vie que j’apprécie depuis que je me suis entièrement désinfantilisée et que je ne tolère plus aucune action ou pensée qui m’enlève ma souveraineté…

    Je te souhaite de prendre ce chemin et de devenir celui que tu dois être (sinon en effet ça ne sers pas à grand chose de vivre…)

  • tofden

    Membre
    6 octobre 2024 à 19 h 03 min

    Quel merveilleux message tu viens de me transmettre. Tu as raison, j’ai passé trop de temps à devoir faire des concessions pour “apparaitre” comme les autres voudraient que je sois.

    Je vais relire ton texte, qui me servira j’en suis sur pour me reconstruire.

    Je tiens à te remercier, à VOUS remercier pour vos messages, rien que le fait que vous preniez le temps de me répondre est hyper important à mes yeux.

    Je vais tacher de prendre du recul par rapport à ma situation.

    Je reste avec vous, je vous ferai part de mes évolutions, en bien ou en mal, et je vais continuer d’avancer.

    Merci 🙏

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