Évocation de la douance à l'entourage

  • Évocation de la douance à l'entourage

    Publié par amonk le 16 novembre 2018 à 11 h 44 min

    Bonjour,

    Je souhaite partager une expérience personnelle, pour qu’elle puisse servir à d’autres, et éventuellement être enrichie par vos témoignages.

    J’ai personnellement eu du mal à parler de douance à mon entourage. Après mon analyse sur ce point, j’ai sûrement (depuis toujours) toujours refusé ce sujet (qui pourtant m’était très visible). Le mot “surdoué” m’était (et est encore) un tabou.

    Rien que le terme “douance” me sonne mieux. Après qu’on m’ait parlé d’un livre sur ce sujet, j’ai commencé à accepter l’idée. J’ai mis plusieurs mois avant de faire passer le titre du livre à mes parents (là encore, c’est un sujet sur “les relations parents-enfants” qui revient beaucoup pour tout zèbre).

    Après un an et demi, j’osais enfin en parler plus librement. Bizarrement, j’ai lu un ou deux sujets (alors que je m’attendais à plus) qui évoquait ce qui rejoint mon idée : c’est une démarche presqu’identique à un coming out.

    Pour le moment, cette situation est, pour mon cas, telle que je ne peux la définir que comme négative.

    Et pour vous? Quelle est votre expérience sur ce partage de la découverte de ce que vous êtes? Êtes-vous d’accord sur la description que j’ai utilisée?

    (pour moi, ici, le “ce que vous êtes” n’est qu’une petite partie de “qui vous êtes”)

    shing a répondu il y a 5 années, 3 mois 7 Membres · 10 Réponses
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  • Membre Inconnu

    Membre
    18 novembre 2018 à 11 h 37 min

    Bonjour amonk,

    Merci pour ce début de sujet auquel je m’empresse de répondre.
    Je partage ton point de vue dans le sens que parler de douance s’apparente à un coming out. J’ai assez rarement réussi à en parler autour de moi, me prenant des réflexions comme “c’est tellement présomptueux!” “Tu es comme ça parce qu’on t’a éduqué comme ça, c’est tout”. C’était d’autant plus difficile à vivre que je n’ai jamais eu aucun sentiment de supériorité envers autrui et que l’image renvoyée sur moi était complètement erronée (pourtant ces personnes me connaissaient depuis des années). Les clichés ont la vie dure et les mots utilisés pour parler de douance ne sont a mon avis pas toujours appropriés.
    Le terme surdoué lui-même n’a pour moi aucun sens et renvoie une image péjorative. Je ne suis pas plus douée qu’autrui. Je suis douée différemment, c’est tout. Je vois, pense et ressent le monde a ma manière. Aussi je lui préfère largement le terme d’hyper-efficient, qui me sied mieux à mes yeux.

    Et pourtant, malgré deux trois échecs précédent, j’ai tout même récemment ressenti le besoin d’en parler à un ami. Je ne savais pas comment aborder la chose mais j’avais le sentiment que Lui pouvait comprendre. Et cela s’est très bien passé, et m’a fait un bien fou. Pourtant il m’acceptait déjà depuis longtemps, cela ne changeait rien en soi. Mais j’avais enfin quelqu’un externe à ma famille et de qui j’étais proche qui me comprenait.

    On peut tout à fait parler de douance autour de soi, mais pas à tout le monde. Je me rend compte que notre entourage n’a pas besoin de savoir “ce que nous sommes” pour nous accepter. Cela peut seulement les aider à comprendre, encore faut-il qu’ils soient prêts à l’accepter. Mais le plus important, à mon avis, est de parler de sa propre douance, de l’expliquer avec ses propres mots, et en aparté lorsque le moment s’y prête.

    Je ne sais pas si ce témoignage peut t’aider dans ta réflexion. J’espère qu’il te sera utile.

    Salsifi

  • amonk

    Membre
    18 novembre 2018 à 11 h 57 min

    Bonjour Salsifi,

    Je reprends votre message, avec les points très importants que vous soulevez:

    J’ai assez rarement réussi à en parler autour de moi, me prenant des réflexions comme “c’est tellement présomptueux!”

    Ah oui…. la fameuse étiquette qu’on nous affuble de “hautain”, “orgueilleux” et compagnie! Alors qu’on n’a rien demandé, on voit juste un peu plus large que les autres, qu’on le veuille ou non….

    Les clichés ont la vie dure et les mots utilisés pour parler de douance ne sont a mon avis pas toujours appropriés

    Totalement d’accord. Le terme “surdoué” m’a, à mon avis, fait perdre plusieurs années…. car tellement déformé…

    Cela peut seulement les aider à comprendre, encore faut-il qu’ils soient prêts à l’accepter

    Tout à fait. Quand l’entourage passe des dizaines d’années à chercher à comprendre… que vous venez expliquer… et que ça explose…. c’est compliqué à vivre…

    Je ne sais pas si ce témoignage peut t’aider dans ta réflexion. J’espère qu’il te sera utile

    Merci pour cela. Actuellement, je suis assez fataliste, et ma situation est assez bloquée… Quand l’entourage n’est pas là, heureusement qu’il y a les amis.
    Et comme est sur un site qui nous permet (merci olbius) enfin de discuter de nos problèmes avec des gens qui sont en capacité de les comprendre, il fallait déjà initier ce sujet qui me semble important, pour qu’il existe, et surtout qu’il puisse aider un maximum de personnes, pour que chacun puisse franchir ses propres épreuves de manière plus “équipée”, être mieux préparé.

  • Membre Inconnu

    Membre
    3 décembre 2018 à 18 h 54 min

    Bonjour,

    C’est un sujet auquel j’ai été confronté il y a peu de temps, ça me parle. Du coup je viens jeter mon pavé dans le sujet.

    En ce qui me concerne, j’ai ressenti le besoin d’en parler à ma famille et quelques amis peu après avoir compris que j’avais un mode d’emploi différent de la plupart des autres personnes. Ça m’a permis d’extérioriser, de me rassurer et de m’affirmer.

    C’était pas évident comme démarche, j’ai beaucoup “ruminé” avant de me lancer. J’avais très peur que mon intention soit perçue comme arrogante, prétentieuse. Et puis, il n’y a jamais de moment opportun (malgré les multiples scénarios envisagés). Pas facile de se lancer. Puis cela devient frustrant de ne pas être capable de trouver le bon moment, de ne pas oser.

    Je vous rejoins d’ailleurs sur le fait que cela s’apparente à un coming-out. Expliquer sa “différence”, sachant que le retour que l’on obtiendra dépend uniquement de la perception qu’à notre interlocuteur du concept d'”individu surdoué”, (tout cela en fonction de leur vécu et éventuelles projections).

    Dans mon cas, j’ai fini par me dire que leur réaction m’était assez égale au fond, quitte à ce que ça implique un moment potentiellement désagréable à vivre. Je l’ai plus perçu comme une démarche égoïste, un moyen d’évacuer toutes ces pensées qui tournaient en rond de manière incessante, m’empêchant de me concentrer sur des choses plus enrichissantes.

    J’avais aussi besoin d’expliquer ce qu’implique certaines caractéristiques qui vont avec le fait d’être surdoué (hypersensibilité et hyperémotivité en pole position), parce que cela mettait du sens sur tout un tas d’incompréhensions (passées et futures).

    Après vis-à-vis de mes parents, je l’ai fait dans le souci de me positionner en tant qu’adulte face à eux. Ils ont fait avec leur “moyens” mais bon ce ne sont pas des exemples très positifs en terme d’épanouissement personnel… Je savais que je récolterais plus ou moins une non réaction face à cette annonce. Rien de bien violent en soi, pas très stimulant néanmoins.

    En vous lisant je me dis que j’ai été relativement chanceux par rapport aux réactions que j’ai récoltées, mais je m’y retrouve assez dans le fait de ne pas se sentir soutenu par son entourage. Ce n’est pas évident de composer avec ça, mais bon pas le choix de toute manière.

    Voilà j’ai bien raconté ma vie (ça m’aura permis de tromper l’ennui un moment ce qui est plutôt agréable), j’espère que cela pourra être utile d’une manière ou d’une autre.

    Bon courage !

  • amonk

    Membre
    3 décembre 2018 à 19 h 44 min

    Bonjour Cyamites,

    Merci pour ce témoignage, je retrouve plein d’éléments similaires.

    Avec plus de réflexion et en lisant ce texte, je peux dire, pour ma part, que de “se lancer”, c’était nécessaire pour… me construire. Je pense que c’est une manière de s’affirmer sur son “soi”, et donc de commencer <<l’aventure douance>> avec tout ce que cela entraîne…

  • lucius

    Membre
    3 décembre 2018 à 19 h 44 min

    il me semble qu’ils ont du mal à saisir, comprendre ce que ça signifie et comme ça se manifeste

  • amonk

    Membre
    3 décembre 2018 à 19 h 53 min

    Que les parents ont du mal à saisir, ça dépend du type de parents.

    Je classerai en deux catégories:
    – les parents étant en douance
    – les parents NP

    Les parents en douance se découvrent souvent au travers de leur enfant. Du coup, ils peuvent mieux comprendre leur enfant.

    Les parents NP ont du mal à saisir, oui. Ils ne l’ont pas vécu. Et souvent, ils se remettent en cause eux-mêmes: “qu’est-ce que j’ai donc mal fait pour avoir un enfant HP?”. C’est un peu un discours de culpabilité… (même réaction que pour un coming-out… c’est dire le renforcement de cette analogie…)

    Pour le “comprendre ce que cela signifie”, on a, à l’heure actuelle, pléthore de livres, d’articles sur Internet et quelques professionnels, pour véhiculer l’explication de ce qu’est la douance.

    Ce qui me chagrine, c’est le côté “comment ça se manifeste?”. Dans une famille déjà HP, ça peut être logique. Mais dans l’autre cas… c’est vrai que c’est une question à se poser. Si quelqu’un a une piste?

  • amonk

    Membre
    7 décembre 2018 à 22 h 06 min

    Avez vous dû faire face à des situations similaires? Et auquel cas, avez vous des conseils pour réagir à ça.

    Oui. Pour ce qui est du conseil, mon avis personnel est de bien préparer la discussion en amont avant de se lancer à discuter avec eux… (j’aurais dit préparer la discussion avec un professionnel compétent et avec qui on ressent d’être à l’aise).
    Sinon, ça risque de tourner au clash (j’ai expérimenté cela et pourtant, je ne regrette pas ma démarche, même si ce ne fut peut-être pas la meilleure option).

  • paulomalamok

    Membre
    8 décembre 2018 à 1 h 23 min

    Moi, j’aime bien en parler aux gens que je pense capables de comprendre ou concernés par le sujet. Par rapport à vos parents, Victoria, vous ne précisez pas si vous pensez qu’ils sont HP ou non. Il en existe qui sont selon moi tout à fait HP, surdoués, zèbres, comme on préfère, et qui refusent de croire que ça puisse exister, parce que ça ne cadre pas avec leur système de représentation du monde.

    S’ils sont inconsciemment angoissés, même des zèbres peuvent avoir adopté des croyances et des comportements de protection éloignés de leurs besoins profonds. Ils peuvent être agressifs, railleurs et plus ou moins pervers.

    D’autre part, il y a chez la plupart des gens, un certain comportement grégaire, et qui me semble beaucoup plus culturel qu’instinctif, qui consiste à essayer de ressembler le plus possible à la moyenne de ses congénères, dans le plus de domaines possible. C’est un comportement prudent et rassurant comme nous le montre l’étude du comportement des autres animaux (voir les livres de Frans De Waal), mais compte tenu des grandes capacités de l’esprit humain, limiter son ouverture d’esprit à cause d’une incapacité à gérer l’angoisse efficacement, c’est du gaspillage.

    Mon père était un zèbre mais il était jusqu’à sa mort incapable d’imaginer tout ça et plus encore d’envisager être concerné.Je pense qu’il ne faut pas essayer de convaincre ceux qui ont besoin de croire à un monde simple qui les rassure.

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 décembre 2018 à 10 h 46 min

    Bonjour.

    Ma mère en a bavé durant mon enfance, les crises de nerf devant les devoirs quand j’étais petit. Les crises de nerf, l’angoisse, l’abandon devant mon absence autant psychique que physique durant l’adolescence.
    Quelques heures après la confirmation du diagnostique, je lui ai envoyé un sms explicatif, le faite que ma cervelle ne fonctionne pas comme la majorité ne fait certainement pas tout, mais, c’est un point important. Je lui ai donc envoyé ce sms, sans jamais la remettre en cause, juste pour qu’elle comprenne, mes parents sont des personnes que je considère comme ouverte et intelligentes.
    (D’ailleurs, parents, frère, sœur sont tous les quatre ingénieurs et moi… nada, j’ai toujours détesté l’école, il y a de quoi se sentir décontenancé, enfin, je l’ai toujours bien vécu je crois. J’ai fais mes choix en quelque sorte. Merde je pars en hors sujet total… désolé.)
    Donc je disais, maman, sms. Maman quelques minutes plus tard m’a répondu en disant qu’elle ne pouvait pas m’appelé parce-qu’elle avait les larmes aux yeux et la gorge nouée. Je lui ai dit que je l’aimais et voila. Depuis je ne l’ai pas encore vue, mais je pense que cela ne changera pas grand chose, ils on depuis bien longtemps tous remarqué que je ne fonctionnais pas comme la plupart des gens, cela donne juste une base explicative.
    Donc, j’en ai parlé à ma mère par sms et à mon ex, la mère de ma fille, la personne qui m’est je pense la plus proche avec ma fille. Elle je lui en ai parler directement, elle savait que quelque chose se tramait mais ne savait pas quoi. Elle aussi nous connais plutot bien, moi et mon coté marginal, moi et mes grands discoures ou autres réponses à tout qui la laisse dubitative et qui l’emmerde souvent pas mal. Cela c’est bien passé, cela ne change rien à nos rapports je pense, simplement nous apporte quelques explications utiles.
    Maintenant, ma fille, je ne lui ai pas encore parler du sujet, mais je vais le faire, elle me ressemble beaucoup sur pas mal de points, quand j’entend ses questionnement j’ai l’impression de me voire petit.
    Pour les autres, ce sera au feeling et au compte goûte. Voire pas du tout.

  • shing

    Membre
    21 décembre 2018 à 21 h 08 min

    Bonjour à Tous,

    Annoncer son HP ou quoique ce soit, comme vous le dite, l’image du coming out me parle aussi. Et à en parler à l’entourage, ça dépend. Je vous déconseille absolument de le dire à vos supérieurs hiérarchiques… Je subis du harcélement au travail et exploité pour produire des données d’expérience qui n’étaient même pas en rapport avec mon sujet… actuellement, je pense arrêter car j’ai plus la force de continuer… Ce genre d’harcèlement, je pense que s’annoncer HP, ptetre une certaine “fierté” ou encore un description plutôt objective (comme on aime bien faire), c’est un peu se tirer une balle dans le pied. La cheffe de Labo m’avait bien dit qu’elle ne croyait pas du tout à ça… bon c’est une personne manipulatrice colérique, ptetre pervers narcissique (Les HP ont tendances à tomber dans les mains de manipulateur…)… Le problème, c’est que je sentais que c’était pas une bonne personne pour moi, la première impression… Mais dans ma tête altruisite “mais non, elle est ptetre gentil au fond d’elle”. Pis mon première impression était la bonne ^^’… Par trop de gentillesse, on peut finir pas se faire avoir. Et il faut aussi s’écouter avant d’accepter quoique ce soit, la première impression est 99% la bonne. Depuis, le fait de parler d’être HP, je ne le fais que devant des personnes HP car on arrive à se reconnaître. Et pis tout de façon, c’est mieux d’en parler à des gens qui nous ressemble pour ces questions de douances…
    En revenant sur la comparaison avec le coming out, j’imagine que les homosexuels ne le révèle pas à tout le monde n’importe qui. Ils ont le risque de se faire harcelé. Le zebra c’est la même chose au niveau du harcèlement, puisque nous somme minoritaire. Donc la leçon que j’ai retenu, c’est de ne pas parler de ça à n’importe qui. Cela reste tabou comme dit plus haut (prétention etc… qui ne sont pas au fond de nous).
    Dans ma jeunesse, je savais que j’étais différent, mais que je ne connaissais pas du tout HP ou surdouée etc…. Du coup pour survivre je me bridais en limitant mes capacité physiques à la gym par exemple. Et suivre bêtement le groupe pour jouer, mais que j’arrivais à unir les gens entre eux etc… Beaucoup de période je vivais un mal être profond, surtout pas l’Ennui, les questions existentiel, l’incapacité à changer les choses, artifices de la vies etc… En faisant le test j’étais pas étonné du résultat. Mais c’était aussi un moyen d’avoir une “preuve”. Le fait de savoir, c’état depuis tout pitit. Mais l’accepter, c’est plus difficile… Et c’est aussi rassurant de pouvoir mettre des mots de quoi nous sommes conçu. L’enthousiasme est de le dire presque à tout le monde xD, bon ceux qui sont le plus proche, mais pas amis d’enfance. Et la leçon de s’accepter tel qu’on est, et d’accepter l’autre tel qu’il est (les deux n’étaient et ne sont pas faciles)

    … hmmm encore un pavé?

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