Répondre à: Les wannabe ou les dangers de l’autodiagnostic

  • azerty_querty

    Membre
    2 novembre 2021 à 22 h 31 min

    Sur les tests de QI : J’entends les arguments pour et les contre, et honnêtement, je comprends les deux points de vue, les arguments sont solides des deux côtés. Mais pourquoi faut-il s’écharper là-dessus ? Aller passer le test est tellement une démarche personnelle, le résultat d’une histoire, d’un parcours, perso. je comprends ceux qui y vont et ceux qui n’y vont pas, les seuls que je ne comprends pas, ce sont ceux qui disent ce qu’il faut faire, ou ne pas faire…

    Ensuite, j’adhère beaucoup au point de vue développé par le trio cité plus haut et développé dans un pavé intitulé “les “surdoués” et les autres, penser l’écart”, que je n’ai évidemment pas la prétention de résumer ici, mais je vais reprendre ce que j’ai compris de leur pensée sur le fonctionnement HP :

    Ils émettent l’hypothèse que le fonctionnement en mode HP (cette autre façon d’être au monde) pourrait être un choix (plus ou moins conscient), plutôt que la résultante unique d’une connexion neuronale atypique. L’un n’excluant pas l’autre !

    Qu’un typique pourrait fonctionner en mode atypique et vice-versa, que le choix ne se fait pas une bonne fois pour toutes et on n’en parle plus, mais constamment, à chaque instant, pour chaque décision à prendre.

    Pourquoi ? Quand dans le développement ? On n’en sait rien encore.

    Des liens avec les connexions neuronales ? idem, on sait pas.

    Des liens avec la personnalité de la personne, ses dispositions personnelles devant l’aventure, ou le risque ? On sait pas davantage.

    Mais je trouve que cet angle de vue a le mérite d’être nouveau, très argumenté (dans le livre), et qu’on y adhère ou non, il permet au moins de nous ‘décaler’ de nous-mêmes pour regarder ce que ça fait.

    Perso., j’ajoute : et si les deux (connexions neuronales atypiques et choix de mode de fonctionnement), se construisaient ensembles, en va-et-vient constant, depuis (au moins) la naissance ?

    Et là je reviens au test et mon point de vue dessus : longtemps j’ai moi aussi trouvé ça idiot-bête. D’abord dans la démarche : en effet, si c’est pour un concours d’orgueil, non mais quel intérêt ???

    Ensuite, sur la crédibilité du machin : mesurer l’intelligence, rien que ça ??? Laquelle, pour commencer? Que met-on derrière ce mot ? Puis alors quoi, à 129 on ne le serait pas, à 130 on bascule, tout notre câblage neuronal serait différent ? les HP seraient cerveaux droits, et les autres cerveaux gauches (ou l’inverse ???), alors que l’on découvre que le cerveau entier est d’une plasticité incroyable ???

    Enfin, sur le contexte : et si on est stressés, fatigués ? Si on se hait ? Si on veut l’être, on bachote ? Et si on veut pas, on sabote ?

    Vraiment, rien ne tenait debout…

    Sauf que tout ça, c’était avant. Avant qu’on me mette sous le nez qu’il y avait, contre toutes mes attentes, non seulement peut-être une raison à tous mes échecs à être/devenir/me comporter comme une personne ‘normale’, mais qu’en plus, il se pouvait bien que je ne sois pas seule au monde, à me taper la tête contre les murs en me demandant “pourquoi moiiiii ???? et que moiii ???”

    Avant que je ne me renseigne vraiment, sérieusement, sur le machin.

    Après, j’ai découvert que l’on pouvait aller passer ce test pour d’autres raisons que le concours d’orgueil (encore faut-il arrêter de le voir comme une échelle de valeur ce qu’il n’est absolument pas). Par exemple, essayer de mieux se connaître et de mieux connaître les autres.

    Ensuite, sur le contexte, là j’ai pas de réponse, ça dépend trop des gens, perso. je me suis juste dit que se débarrasser des à-priori cités plus haut était un bon moyen de réduire les réactions parasites.

    Enfin, j’ai aussi découvert qu’on pouvait prendre ce test autrement qu’au pied de la lettre: et si, au lieu de chercher des “classes” de QI cloisonnées, on voyait ça comme un spectre, tout comme celui de l’autisme, un continuum, un dégradé, et ces nombres posés sur une courbe de math comme des repères pour les psy, des guides, plutôt que des frontières ?

    Là déjà, je trouvais que tout ça se tenait beaucoup plus.

    Déjà la valeur 100, au lieu d’être le score moyen de la majorité des gens, devient la moyenne de tous les scores, et c’est bien différent.

    Une intelligence moyenne, presque 70% des gens, ce n’est pas 100, ça varie de 85 à 115, donc, de 30, donc autant qu’entre 100 et 130. Ah Bien.

    Ensuite, j’ai lu plus haut que l’on parlait d’une zone floue entre 120 et 135, sauf erreur de ma part.

    Je vais l’appeler la zone grise.

    La zone où justement, on ne sait pas bien dire si la personne est HP ou non. Elle m’intéresse beaucoup cette zone, car elle pourrait signifier que les constructions neuronales et psychiques de la personne lui donnent accès aux deux modes de fonctionnement, et que selon les sphères d’action ou de réflexion, elle pourrait choisir (encore une fois, pas nécessairement consciemment), de fonctionner sur l’un ou l’autre mode.

    Le beurre et l’argent du beurre.

    Avant cette zone, surtout chez un adulte, peut-être que les connexions neuronales et la construction psychique sont trop éloignées du mode atypique pour pouvoir l’adopter.

    Après, au delà de 135, peut-être que c’est l’inverse, que les connexions neuronales et la construction psychique sont trop éloignées du mode typique pour pouvoir le comprendre.

    Tout ça pour dire qu’en effet, les tests sont discutables, mais ça tombe bien, ils sont discutés!

    Le mode de calcul des scores est tout sauf une bête moyenne, c’est vachte compliqué en réalité, et puis les tests évoluent tout le temps, et leur interprétation par un professionnel est évidemment indispensable, sans ça il n’y a aucune logique à aller le passer, autant effectivement faire ceux gratos du net voire même aucun, finalement.

    Mais quand, comme moi, on doute 😶, quand on se sait traversé de biais innombrables qu’on ne peut pas détecter sur soi-même, quand on essaie, dans la mesure du possible, d’objectiver un temps soit peu ce que l’on pressent, et sortir précisément du piège doré que nous tend notre propre cerveau, l’autoproclamation, si complaisante, si apaisante… ben ce foutu test, c’est tout ce qu’on a.

    A nous d’en faire autre chose qu’un étendard ou un cache-misère, non ?

    Paix et amitiés à tous, quel que soit votre parcours ! 😌