Conférences de Pierre Lagrange

  • ConfĂ©rences de Pierre Lagrange

    Publié par Unknown Member le 2 mars 2020 at 12 h 19 min

    Pierre Lagrange est un sociologue des sciences.

    Par son travail, il dĂ©construit de nombreux lieux communs au sujet des OVNI. Il dĂ©montre que le grand public n’est pas aussi irrationnel que ce que peut en dire la presse. Pour ce faire, il entreprend la gĂ©nĂ©alogie de nombreuses idĂ©es reçues, tout en prĂ©sentant des faits qui ont ou devraient avoir un intĂ©rĂȘt tout particulier pour la science…

    https://www.youtube.com/watch?v=ImV7PYFeBGg

    https://www.youtube.com/watch?v=BgIf6HrUq58

    Je me suis englouti ces deux confĂ©rences, la seconde a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  l’espace des Sciences en Bretagne. Je me suis dit que ça pourrait en intĂ©resser parmi vous ! 😉

    Unknown Member a rĂ©pondu 4 years, 10 months ago 6 Membres · 11 RĂ©ponses
  • 11 RĂ©ponses


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  • shan

    Member
    2 mars 2020 at 12 h 33 min

    Pierre Lagrange et son travail me sont inconnus, je m’y plonge quand j’ai 3-4h devant moi. ^^

  • Unknown Member

    Member
    2 mars 2020 at 12 h 46 min

    En tant que physicien, dans la mesure oĂč l’on ne peut thĂ©oriquement aller plus vite que la vitesse de la lumiĂšre, je me suis toujours demandĂ© comment l’on pouvait traverser de trĂšs grandes distances pour venir jusqu’Ă  nous. Par ailleurs, j’ai bossĂ© sur de nombreux modĂšles thĂ©oriques, et si des confrĂšres affirment que cela est impossible, c’est surtout parce qu’ils ont en tĂȘte un paradigme forgĂ© par des formalismes issus de la physique quantique. Autrement dit, ils pensent les distances un peu comme si nous devions faire Paris-Lyon en TGV, ce qui est un peu absurde si notre objectif est d’aller dans une autre galaxie.

    Les deux grandes thĂ©ories de la physique n’Ă©tant pas unifiĂ©es (physique quantique et relativitĂ©), nous ne pouvons pas leur en vouloir, ce qu’ils disent est dit de toute bonne foi. Mais il ne faudrait pas mettre sous le tapis la relativitĂ© gĂ©nĂ©rale. En physique quantique, le temps et l’espace sont deux variables qui peuvent ĂȘtre pensĂ©es sĂ©parĂ©ment. Cela n’est plus le cas en relativitĂ© oĂč le temps et l’espace sont liĂ©s. C’est pourquoi nous parlons d’espace-temps. Et dans ce cadre thĂ©orique, nous ne pouvons penser l’espace ou les distances, sans penser au *temps*. Et pour avoir travaillĂ© dessus, je me suis rendu compte que la clĂ© Ă©tait lĂ . Nul besoin d’un modĂšle cosmologique un peu exotique ou d’introduire des concepts tels que les “trous de ver”. Et ce qui paraĂźt impossible ou ridicule, ne s’avĂšre pas aussi idiot qu’il n’y paraĂźt.

    Des explications vulgarisĂ©es me demanderaient un peu de temps, je dois aussi bosser de mon cĂŽtĂ© sur d’autres choses. Mais si ça intĂ©resse des personnes, je le ferai avec grand plaisir. Et si par le plus grand des hasards il y aurait des confrĂšres physiciens qui passeraient par lĂ , qui auraient un peu de temps pour Ă©changer ou dĂ©battre pour peu que cela se fasse dans la bonne humeur, alors ce serait avec grand plaisir. Le dogmatisme et la science n’ont jamais fait bon mĂ©nage, donc autant garder l’esprit aussi bien critique, que ouvert (l’un ne va pas sans l’autre ^^) ! 😉

    PS : merci pour le retour @shan ! 😉

  • shan

    Member
    7 mars 2020 at 21 h 25 min

    Je suis arrivĂ©e au bout des 2 vidĂ©os 🙂 ce sera peut ĂȘtre un peu long pour ceux en attente de croustillance, l’ufologie est essentiellement vue sous une approche bibliographique et historique.

    Mon intervention ne sert pas forcĂ©ment Ă  grand chose, ne m’étant pas assez intĂ©ressĂ©e Ă  l’histoire des ovnis pour avoir un vrai questionnement ou raisonnement – mon expĂ©rience se limite Ă  « La Soucoupe et le Perroquet » « La Soupe aux choux » et 2-3 vidĂ©os perturbantes sur le net, donc c’est chaud !

    Sinon il est intĂ©ressant ce monsieur, bien que monotone dans son expression et son humeur, la forme manque de « vie » mais c’est peut ĂȘtre sa maniĂšre de rester relativement neutre et prudent sur ce type de sujet.

    En tous cas il donne pas mal d’infos et crĂ©dibilise ou dĂ©crĂ©dibilise des faits.

    J’ai prĂ©fĂ©rĂ© les passages ou il s’éloigne de son propos et lĂšve certaines interrogations autrement. Et pour les passionnĂ©s je suppose qu’il est utile de s’ouvrir Ă  plusieurs visions de son « art ».

  • Unknown Member

    Member
    23 mars 2020 at 11 h 49 min

    Merci cher Anonymous pour ce thread trĂšs intĂ©ressant 😀

    ExceptĂ©e @shan, il n’a pas attirĂ© foule hĂ©hĂ©…

    Alors, comment traverse-t-on la galaxie, une petite idée ? La physique quantique ne nous aidera pas, il faudra nous tourner vers la RG (relativité générale). Quand un corps est trÚs massif, il aura un champ gravitationnel important, ce qui impactera son temps propre (qui sera plus lent).

    Le concept de “temps propre” est dĂ©veloppĂ© dans la RR (relativitĂ© restreinte). Il faut raisonner de façon phĂ©nomĂ©nologique, en se plaçant du point de vue du sujet. Car nous avons tous notre temps propre, et de notre point de vue, il s’Ă©coulera toujours de la mĂȘme façon.

    Si vous vivez sur un astre ultra-massif, une heure pour vous sera identique Ă  une heure pour qq’un qui est sur Terre. La seule diffĂ©rence est que vos secondes seront plus “longues”. Si vous revenez sur Terre au bout d’un mois selon VOTRE point de vue, il y a peut-ĂȘtre une annĂ©e ou plus qui s’y seront Ă©coulĂ©s.

    En RR, le “temps propre” est ralenti si vous vous dĂ©placez. Plus vous accĂ©lĂ©rez, plus il ralentira. En RG, la gravitĂ© peut Ă©galement agir sur votre temps propre. D’oĂč le principe d’Ă©quivalence. Le temps est donc liĂ© Ă  la gravitĂ©, qui elle-mĂȘme est liĂ©e Ă  la masse. Donc si vous augmentez artificiellement la masse, vous augmentez le champ gravitationnel, et ralentissez le temps propre…

    Imaginez que vous soyez dans votre vaisseau. Vous voyagez Ă  une vitesse de 36 720 km/h (c’est la vitesse de libĂ©ration min. pour Ă©chapper Ă  la grav terrestre et aller dans l’espace). Vous allez assez loin pour qu’il n’y ait pas d’astres dans les environs, puis ralentissez votre temps propre de telle sorte que pour 1 seconde pour vous, il s’Ă©coule 24h Ă  l’extĂ©rieur de votre champ grav. C’est juste un exemple, c’est pour illustrer l’idĂ©e. A quelle vitesse dĂ©placerez-vous pour un observateur extĂ©rieur ?

    24h = 86400 sec ; le rapport entre le temps propre de l’observateur et le vĂŽtre est de 1s / 86400s — donc si vous vous dĂ©placez Ă  36720 km/h => 36720 x 86400 = 3 172 608 000 km/h

    La vitesse de la lumiĂšre – C – est de 1 079 252 848,8 km/h

    Selon le point de vue de l’observateur, vous allez donc Ă  environ 1,47 C (plus vite que la lumiĂšre). LĂ  vous disparaissez littĂ©ralement sous ses yeux, il ne comprendra pas vraiment ce qu’il vient d’arriver ^^

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    Cet exemple se heurte Ă  trois objections, il faut donc s’y attarder un peu.

    1. La masse d’un objet M est une valeur absolue liĂ©e Ă  sa quantitĂ© d’Ă©nergie E. D’oĂč la relation E=MCÂČ. Si c’est absolu, sa valeur ne peut pas augmenter, et pourtant si… Car le rĂ©el n’est pas absolu, il est relatif… En l’occurrence, il s’agit ici de la masse relativiste… Ce concept a Ă©tĂ© abandonnĂ© dans les formalismes de la notation moderne en physique quantique, mais cela nous pĂ©nalisera pour bien comprendre les relations entre la masse et la gravitĂ©. Par exemple, ce que nous appelons “poids” est de la masse relativiste, qui augmente si la gravitĂ© augmente (p = mg). MĂȘme chose si l’objet accĂ©lĂšre (lĂ  faudra passer par les transformations de Lorentz).

    2. Si la masse relativiste augmente, il faudra fournir plus d’Ă©nergie ; et lĂ  les quantitĂ©s sont tout de mĂȘme considĂ©rables. C’est vrai, mais ! Si nous pouvons moduler le temps comme de la pĂąte Ă  modeler, alors nous pouvons en thĂ©orie moduler l’Ă©nergie. Car le temps, c’est de l’Ă©nergie. Cela peut sembler abstrait, mais ça l’est bcp moins Ă  l’Ă©chelle des particules. Le “temps” d’une onde, c’est sa freq. Et son Ă©nergie, c’est aussi sa freq. D’oĂč la relation de Planck-Einstein E = hv pour calculer l’Ă©nergie d’une onde Ă©lectromagnĂ©tique…

    3. Okay. Mais… La thĂ©orie nous dit que la vitesse C est la mĂȘme dans TOUS les rĂ©fĂ©rentiels ! Par csq, comment rĂ©sout-on ce paradoxe ? En effet, si modifions notre tps propre, de notre point de vue, rien ne change, rappelez-vous. Nous ne subissons pas les vitesses, ni les “accĂ©lĂ©rations”, car de notre point de vue, nous nous dĂ©plaçons toujours Ă  36 720 km/h ! Mais dans le rĂ©fĂ©rentiel de l’observateur, nous allons plus vite que la vitesse de la lumiĂšre. Pour des raisons liĂ©es Ă  la structure de l’espace-temps, nous ne pouvons dĂ©passer cette vitesse limite, Ă  moins que nous attĂ©rissions dans un autre espace de Minkowski qui aurait comme propriĂ©tĂ© d’avoir une vitesse limite supĂ©rieure Ă  C ! Ce serait un autre espace-temps, un autre espace de Minkowski, ce qui prĂ©serverait de fait le principe de causalitĂ© dans chacun de ces espaces. Introduire d’autres espaces a des implications cosmologiques et cela est trĂšs marginal Ă  l’heure actuelle dans les modĂšles 🙂

    4. Ok ! Continue ton dĂ©lire, comment tu nous fais ça techniquement ?! Il faudrait pouvoir agir sur les gravitons, particules hypothĂ©tiques que nous n’avons jamais dĂ©couvertes. C’est tout le pb thĂ©orique actuel, nos deux grandes thĂ©ories ne sont pas unifiĂ©es. Nous ne comprenons pas la gravitĂ© Ă  l’Ă©chelle quantique (mĂȘme s’il y a de beaux modĂšles maths). Et la quantique n’explique pas grand chose, elle modĂ©lise et reproduit, mais elle est assez pauvre d’un point de vue conceptuel. D’oĂč peut-ĂȘtre l’impasse dans laquelle nous sommes depuis plus de 50 ans… Ok mais si tu prĂ©tends pouvoir moduler l’Ă©nergie en modulant le temps, comment tu nous fais ça ? HĂ© bien c’est prĂ©cisĂ©ment ce sur quoi je bosse… Un peu chaud Ă  expliquer comme ça, il faut introduire d’autres concepts, Ă©laborer des modĂšles alternatifs, puis bien sĂ»r, seule la validation expĂ©rimentale importe au bout du compte.

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    Maintenant, pour tous ceux qui nous expliquent que les observations d’OVNIs sont farfelues parce qu’elles violeraient les lois de la physique, notamment Ă  cause des vols stationnaires dĂ©routants, les accĂ©lĂ©rations impossibles ou les angles droits dans les changements de directions, hĂ© bien… DĂ©solĂ© de vous apprendre que cela existe dĂ©jĂ  dans la Nature… A titre personnel, j’ai eu le dĂ©clic quand je me suis promenĂ© en forĂȘt aprĂšs avoir observĂ© des bourdons voler. Et pareil, avec les lois aĂ©rodynamiques, il n’est pas aisĂ© de comprendre comment ces insectes peuvent voler, car ils sont trop lĂ©gers pour avoir une poussĂ©e comme c’est le cas avec nos fusĂ©es…

    Petite vidĂ©o pour le fun 😉

    https://www.youtube.com/watch?v=FAj4uvuITe0

    VoilĂ  ! En attendant, j’espĂšre que cette petite synthĂšse vous aura fait un peu voyager l’esprit dans toutes ces questions qui me passionnent et qui occupent mon temps (quand je ne me retrouve pas au chĂŽmage technique Ă  cause d’un virus hĂ©hĂ©). Il me tarde que nous soyons un peu plus dans le “futur” 😉

  • jasper

    Member
    23 mars 2020 at 12 h 06 min

    dommage @seayou qu’on n’ait pas le temps diluĂ© pour voir les mouches a 7000 images par secondes, on verrait ce dont parle ce chercheur de Caltech qui regarde les mouches dans un tunnel de rĂ©alitĂ© virtuel

    https://www.youtube.com/watch?v=e_44G-kE8lE

  • Unknown Member

    Member
    23 mars 2020 at 12 h 17 min

    hihi ^^

    L’approche “mĂ©caniste” est utile pour reproduire ce qu’on voit, mais ça n’aide pas vraiment Ă  comprendre les principes. C’est le mĂȘme pb avec la pensĂ©e mathĂ©matique qui modĂ©lise un phĂ©nomĂšne, sans pour autant comprendre les relations de causalitĂ©…

    Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©e, un peintre peut reproduire un magnifique coucher de soleil grĂące Ă  son talent et Ă  son observation, cela n’implique qu’il comprenne les lois physiques qu’il y a derriĂšre. C’est la raison pour laquelle nos drones les plus perfectionnĂ©es n’Ă©galent en rien les mouvements d’un humming bird.

    Et c’est peut-ĂȘtre pas plus mal vue l’utilisation qu’on fait de ces technologies…

    Arf :p

  • jasper

    Member
    23 mars 2020 at 12 h 50 min

    @seayou ça dĂ©pend aussi de la nature des principes qu’on recherche. AprĂšs la mĂ©canique des ailes, et des muscles, il y a ‘le cerveau’ : pourquoi la mouche tourne, qu’est ce qu’elle a dans ‘la tĂȘte’ (la tĂȘte pensante de la mouche n’est pas dans sa tĂȘte).

    Mais lĂ  je ne connais pas d’illustration dans youtube, il faut aller voir l’Ă©tudiant qui avait fabriquĂ© le tunnel et qui a maintenant son labo : “laboratory of integrative brain function”

    “https://seek.rockefeller.edu/even-small-brains-make-big-decisions/”

    mais tu as raison, on n’est effectivement toujours pas au bout de la comprĂ©hension des choses :

    <div> <div data-sai-includehighlight=”true”>

    “Now this is not the end. It is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the end of the beginning.”

    Winston Churchill

    .. Et, comme il me semble que tu le sous entends, si j’ai bien compris, Ă  la fin, quand on pensera tout savoir, il restera Ă  faire un petit check sur la nature du principe de causalitĂ©… D’ailleurs, pour commencer, j’imagine que tu en sais beaucoup plus mais il y a une confĂ©rence que j’avais aimĂ©e et qui me semble une intĂ©ressante introduction sur le sujet de “l’irraisonnable efficacitĂ© des mathĂ©matiques”

    https://www.youtube.com/watch?v=YQMhrVSR6X0

    </div> </div>

  • Unknown Member

    Member
    23 mars 2020 at 21 h 54 min

    @jasper Pour ce qui est des principes dans la recherche scientifique, nous sommes dans le champ Ă©pistĂ©mologique. Et celui qui en parle le mieux est Einstein lui-mĂȘme, car c’est en s’intĂ©ressant aux principes qu’il a pu Ă©laborer ses thĂ©ories de la relativitĂ©. Je te partage un extrait de son discours de rĂ©ception Ă  l’AcadĂ©mie des Sciences de Prusse en 1914.

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    Extrait : (
) La mĂ©thode du thĂ©oricien a pour consĂ©quence le besoin de prendre comme base des hypothĂšses gĂ©nĂ©rales, ce qu’on appelle les principes, desquels il peut dĂ©duire des consĂ©quences. Son activitĂ© se divise donc en deux parties : il doit d’abord rechercher les principes, et ensuite dĂ©velopper les consĂ©quences qui en dĂ©coulent. Pour l’exĂ©cution de la seconde de ces missions, l’Ă©cole le munit de l’outillage voulu. Si, par consĂ©quent, la premiĂšre de ses tĂąches est dĂ©jĂ  rĂ©solue dans un certain domaine, ou pour un certain complexe de relations, il ne manquera pas de rĂ©ussir, en y consacrant la persĂ©vĂ©rance et l’intelligence suffisantes.

    Mais la premiĂšre partie, c’est-Ă -dire l’Ă©tablissement des principes qui doivent servir de base Ă  la dĂ©duction est d’un caractĂšre tout diffĂ©rent. Ici il n’y a plus de mĂ©thode, systĂ©matique applicable, qui puisse s’apprendre et qui soit susceptible de conduire au but. Le chercheur doit plutĂŽt, en Ă©coutant les secrets de la nature, dĂ©couvrir ces principes gĂ©nĂ©raux en tĂąchant de formuler nettement les traits gĂ©nĂ©raux qui relient les plus complexes des faits d’expĂ©rience.

    Ceci fait, il s’ensuit le dĂ©veloppement des consĂ©quences, qui livre souvent des relations insoupçonnĂ©es et celles-ci conduisent bien au-delĂ  du domaine des faits pour lequel on a Ă©tabli les principes. Mais tant que les principes qui peuvent servir de base Ă  la dĂ©duction ne sont pas trouvĂ©s, le thĂ©oricien n’a rien Ă  faire, de prime abord, des faits individuels de l’expĂ©rience : il n’est mĂȘme pas en Ă©tat d’entreprendre quelque chose avec des lois plus gĂ©nĂ©rales dĂ©terminĂ©es empiriquement ; son Ă©tat de dĂ©tresse Ă  l’Ă©gard des rĂ©sultats particuliers de la recherche empirique ne prendra fin que lorsque les principes qu’il peut utiliser comme base de ses dĂ©ductions se seront ouverts Ă  lui.

    (
)

    Nous avons établi que la physique inductive pose des questions à la physique déductive et réciproquement et que la réponse à ces questions exige la tentions de tous les efforts : puisse-t-on bientÎt réussir, grùce à la collaboration, à obtenir des progrÚs définitifs.

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    Pour les mathĂ©matiques, elles sont trĂšs efficaces en physique. LĂ  n’est pas le pb. Toute la difficultĂ© Ă©pistĂ©mologique est qu’un modĂšle est insuffisant pour expliquer pq il en est ainsi et pas autrement. Pour le dire plus basiquement : pq ça marche ? Et pour le moment, on se contente juste de le constater sans trouver d’explications. Cela posait un vĂ©ritable pb aux anciens physiciens, dont Feynman qui avait dĂ©clarĂ© que personne n’y comprenait rien. Einstein s’est cassĂ© la tĂȘte dessus jusqu’Ă  la fin de sa vie.

    Ajd, ces questions sont releguĂ©es au second plan, certains considĂ©rant que c’est un faux pb. Ils ont appris les outils, la technique, la mĂ©thodologie ; et ils s’en contentent en essayant de perfectionner tout ça. Mais comme le disait Einstein dans son discours, cela ne suffira jamais Ă  sortir de l’impasse. Autant dire que l’exigence Ă©pistĂ©mologique dans le cadre de la recherche thĂ©orique n’est plus vraiment ce qu’il a Ă©tĂ©…

    En Ă©tudiant divers systĂšmes mĂ©rĂ©ologiques, il y a toutefois matiĂšre Ă  avancer, mais c’est un domaine inconnu du grand public, assez complexe Ă  aborder simplement ici, pas sĂ»r non plus que ça soit super intĂ©ressant hĂ©hĂ© Pour en revenir aux vols des insectes et de certains oiseaux, le biologiste Ă©tudiera la chose selon son prisme (avec un background philosophique mĂ©caniste). Pour un mĂȘme phĂ©nomĂšne, des physiciens raisonneront diffĂ©remment, le truc c’est qu’ils sont pour la plupart dans leurs modĂšles maths, et que ça fait longtemps qu’ils n’observent plus la Nature. Si l’on dĂ©montre qu’un objet a des propriĂ©tĂ©s universelles, cela s’observe ensuite un peu partout. Mais comme tout le monde est bornĂ© Ă  sa propre discipline, ce n’est pas Ă©vident de faire les liens…

    Je n’entre pas plus en dĂ©tails car ça concerne quand mĂȘme des technologies derriĂšre. LĂ  nous sommes sur un forum publique ouvert Ă  n’importe quel visiteur, donc voilĂ  ^^ Et moi-mĂȘme j’ai encore du taff pour ĂȘtre vraiment certain de certaines de mes hypothĂšses, il faut donc avancer avec son regard critique, tout en restant aussi prudent. Mais pour donner juste un petit exemple, dans un systĂšme thermodynamique fermĂ©, s’il y a deux apports d’Ă©nergie extĂ©rieurs, on se retrouvera alors avec bcp d’Ă©nergie. Cela ne nous viendrait pas Ă  l’esprit de se dire qu’au contraire, le fait qu’il y ait deux sources, annulerait des Ă©nergies “positives”. Et pourtant, dans le rĂ©el, c’est tout Ă  fait possible.

    Le son est une onde qui vĂ©hicule une Ă©nergie. Cette Ă©nergie est l’intensitĂ© acoustique, qui se note en watts par mĂštre carrĂ©. Si tu as un son sinusoĂŻdal, il aura donc une certaine valeur X W/mÂČ. Si tu as en a deux qui ont la mĂȘme amplitude et la mĂȘme frĂ©quence, ta valeur X sera donc plus importante. Le son s’amplifiera, ce qui est parfaitement logique. Maintenant, si tu dĂ©cales un des deux signaux pour obtenir une opposition de phases, lĂ  tu obtiendras… Du silence ! 0 W/mÂČ ! Et pourtant, Ă  la sortie de tes deux sources, tu as bien une Ă©nergie en W/mÂČ qui est positive. C’est d’ailleurs sur ce principe que fonctionne les casques Ă  rĂ©duction de bruit active. Mais c’est trĂšs contre-intuitif de se dire qu’en additionnant des valeurs Ă©nergĂ©tiques strictement positives, en raison de leur interaction ou de la structure gĂ©nĂ©rale du systĂšme, celles-ci vont complĂštement s’annuler…

    Juste cet exemple suffit Ă  remettre en question notre conception de l’Ă©nergie, et revoir au passage les lois de la thermodynamique qui n’introduit pas de nouveaux concepts, comme celui d’Ă©nergie nĂ©gative (qui lĂ , pour le coup, fait sens, aussi bien de maniĂšre empirique que mathĂ©matique). Et il y a bcp de ponts qui peuvent ĂȘtre ensuite faits avec la chromodynamique quantique, en s’intĂ©ressant notamment aux interactions de Yukawa (les couples de quarks qui forment les mĂ©sons pions). C’est passionnant, mais je m’arrĂȘte lĂ  avant de perdre dĂ©finitivement tout le monde ^^

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    MĂȘme si nous utilisons les mĂȘmes outils, avons accĂšs aux mĂȘmes donnĂ©es empiriques, chaque scientifique a sa propre façon de faire de la science. Il faut juste avoir le courage d’avoir un peu de style, ce que ne manquait pas les anciens physiciens. Et nous ne leur devons pas moins que la naissance de la physique moderne. Ajd, on prĂ©fĂšre ce qui est conforme Ă  un certain formatage acadĂ©mique, bcp de carriĂ©ristes pantouflards se rassurent en se disant qu’ils avancent plus vite ensemble, mais dans les faits, seule une poignĂ©e de physicien ont rĂ©volutionnĂ© la science. Avant de se faire aider par Grosman pour la partie mathĂ©matique (les tenseurs & co’), Einstein a bossĂ© seul… Et comme il bossait dans les brevets, aujourd’hui il aurait Ă©tĂ© tout simplement ignorĂ© pour ses travaux sur la relativitĂ©…

    Bref, tout va bien… ^^

  • farguas

    Member
    29 mars 2020 at 13 h 22 min

    Salut !

    J’aimerais revenir sur ce qu’a exposĂ© Seayou, Ă  savoir :

    Imaginez que vous soyez dans votre vaisseau. Vous voyagez Ă  une vitesse de 36 720 km/h (c’est la vitesse de libĂ©ration min. pour Ă©chapper Ă  la grav terrestre et aller dans l’espace). Vous allez assez loin pour qu’il n’y ait pas d’astres dans les environs, puis ralentissez votre temps propre de telle sorte que pour 1 seconde pour vous, il s’écoule 24h Ă  l’extĂ©rieur de votre champ grav. C’est juste un exemple, c’est pour illustrer l’idĂ©e. A quelle vitesse vous dĂ©placerez-vous pour un observateur extĂ©rieur ?

    24h = 86400 sec ; le rapport entre le temps propre de l’observateur et le vĂŽtre est de 1s / 86400s — donc si vous vous dĂ©placez Ă  36720 km/h => 36720 x 86400 = 3 172 608 000 km/h

    La vitesse de la lumiùre – C – est de 1 079 252 848,8 km/h

    Selon le point de vue de l’observateur, vous allez donc Ă  environ 1,47 C (plus vite que la lumiĂšre). LĂ  vous disparaissez littĂ©ralement sous ses yeux, il ne comprendra pas vraiment ce qu’il vient d’arriver ^^ “.

    N’y aurait il pas une erreur ?

    Ou alors je n’aurais pas compris un principe ou bien le sens de la phrase…

    Pourquoi multiplier 36720 km/h par 86400 secondes ? et surtout comment trouver des km/h par la suite ? cela ne va pas pour moi…

    Au mieux, il faudrait faire 36720 x 24 pour garder la mĂȘme unitĂ©… mais on arrive Ă  une distance… mais j’oublie la relation entre la seconde vĂ©cue et les 24h de l’observateur.

    Du coup je reprends le raisonnement…

    En une seconde, je parcours 10.2 km…

    Mais Ă  l’extĂ©rieur, il s’est passĂ© 24h…

    Par consĂ©quent, pour l’observateur extĂ©rieur, on ferait du 0.425 km/h.

    Les donnés ne seraient pas inversés par hasard?

  • Unknown Member

    Member
    29 mars 2020 at 15 h 56 min

    @farguas Je suis peut-ĂȘtre allĂ© vite en besogne, c’est tout Ă  fait possible. Je voulais aborder la chose, tout en sachant que je n’aurais pas eu bcp de retours, je suis donc allĂ© vite…

    Mon petit exposĂ© est loin d’ĂȘtre parfait ! 😉

    Pour ce qui est des km/h, j’aurais pu en effet tout mettre en seconde, mais c’est juste un produit en croix derriĂšre, cela ne change donc pas grand chose.

    Si l’on divise les km par 3600 pour avoir des km/s, alors il faudra diviser l’autre valeur par 3600 pour garder le mĂȘme rapport. L’exemple que j’avais choisi Ă©tait d’ailleurs assez arbitraire, c’Ă©tait juste pour que ça ne soit pas trop abstrait.

    Quant Ă  ta derniĂšre question, bienvenue Ă  toi en relativitĂ© gĂ©nĂ©rale ! 😉

    Ouip, c’est contre-intuitif, un rĂ©fĂ©rentiel qui a un temps propre plus lent, va ‘plus loin dans le temps’ par rapport Ă  un autre rĂ©fĂ©rentiel (dont le temps propre serait plus rapide). Les secondes sont ‘plus longues’.

    Dans mon exemple oĂč une seconde dans le vaisseau Ă©quivaut Ă  24h Ă  l’extĂ©rieur de son champ gravitationnel, la seconde est trĂšs trĂšs lente (c’est le moins qu’on puisse dire lol). Mais comme le temps est liĂ© Ă  l’espace, tu vas paradoxalement aller plus loin dans l’espace.

    C’est chaud Ă  comprendre, mais si tu as dĂ©jĂ  Ă©tĂ© en teuf, ça va ĂȘtre tout de suite plus limpide hĂ©hĂ© !

    Imagine une onde sonore sinusoĂŻdale. Chaque oscillation correspond Ă  une unitĂ© de temps (c’est la frĂ©quence). Sa longueur d’onde est l’espace qui est gĂ©nĂ©rĂ© ou parcouru par l’onde.

    Entre la frĂ©quence et la longueur d’onde, il y a un rapport symĂ©trique. Pour un mĂȘme signal d’une certaine longueur d’onde et d’une certaine frĂ©quence, si tu rĂ©duits sa longueur d’onde, alors tu augmenteras sa frĂ©quence. C’est ce que nous observons avec l’effet doppler par exemple. Pour le formuler plus simplement, les ondes sont un peu ‘Ă©lastiques’.

    Et pour ce qui est du son, c’est la mĂȘme chose. Plus sa frĂ©quence va dans les basses et plus il se propage loin dans l’espace. D’oĂč mon clin d’Ɠil aux teufs, avec du bon gros son qui peut s’entendre Ă  des km Ă  la ronde hĂ©hĂ©

    Pour le vaisseau de mon exemple, c’est exactement le mĂȘme principe. Et c’est pour cela que les distances sont rĂ©duites. Lorsque j’Ă©cris qu’il va plus vite, c’est selon le point de vue d’un observateur extĂ©rieur. Or en rĂ©alitĂ© sa vitesse ne change pas, c’est juste qu’en baissant sa frĂ©quence (son temps propre), apparaĂźtra alors un fort champ gravitationnel qui contractera l’espace…

    C’est pour cela que j’avais prĂ©cisĂ© qu’il devait se tenir Ă©loignĂ© de tout astre, (il faudrait passer par les calculs pour ĂȘtre plus prĂ©cis), car son champ gravitationnel gĂ©nĂšre une force d’attraction sur tout ce qu’il entoure. Et si elle impacte un peu trop l’orbite d’une planĂšte (par exemple), celle-ci risquerait de dĂ©vier et de devenir une planĂšte vagabonde…

    Il existe plusieurs scĂ©narios pour expliquer l’existence de ces corps vagabonds qui vĂ©gĂštent dans le cosmos, j’ai ma petite idĂ©e Ă  ce sujet… 😉

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