Répondre à: Féminisme

  • romain_de_lyon

    Membre
    5 juillet 2021 à 12 h 57 min

    @jabberwocky

    « Ce néologisme assez odieux sous-entend que homicide désigne le meurtre d’homme en tant qu’individus sexué, tout en excluant les femmes » faux, la création du féminicide n’a pas cette prétention là, elle cherche à rendre visible la part de femmes tuées parce qu’elles sont femmes dans un contexte où elles sont moins considérées que les hommes (ce qui est l’objet du féminisme).

    « Ces mêmes hommes seraient susceptibles de s’en prendre à n’importe quel type ou genre d’individu pourvu qu’ils soient moins en mesure de riposter ou de leur nuire en retours. » Donc ta thèse = On ne doit pas parler de féminicide mais de rapport de domination, on ne tue pas parce qu’elles sont femmes mais parce qu’elles sont faibles.

    Si les femmes sont faibles physiquement et socialement comme tu le dis, alors qu’elles sont autant respectables que les hommes d’un point de vue moral, il me semble légitime de consacrer un terme qui rend compte de cette oppression (de façon simpliste cependant, car il est facile de quantifier des morts).

    Il n’est pas question de dire que les femmes sont intrinsèquement moins
    condamnables que les hommes, il y a juste des conséquences visibles de
    la
    domination des hommes sur elles dont le féminicide est l’indicateur le
    plus accessible.

    Je suis sceptique sur cette tendance à sexuer systématiquement la pensée mais en l’occurrence c’est un bon outil pour la cause féministe. Si tu veux faire un mauvais procès, tu peux dénoncer les féministes qui ne jurent que par le patriarcat et les féminicides, qui réduisent le courant féministe. Comme tous les mouvements, il a ses excès qui souvent le désservent aux yeux de l’opinion générale.

    Sur les femmes qui s’en prennent aux enfants ou aux infirmes, ça me semble logique considérant qu’elles s’occupent en large majorité dans le monde d’élever les enfants ou de prendre soin des vieux dans des vocations médicales.

    On peut aussi supposer que c’est parce que les hommes ont tendance à fuir le foyer ou leur rôle de père que les femmes ont tendance à se retrouver en situation de précarité avec leurs enfants, ce qui accroît leur détresse. Que c’est parfois par pression sociale sur les femmes spécifiquement que ces crimes sont commis : détresse ou déni des jeunes mères, enfants handicapés, filles indésirables dans certains pays, enfants hors mariage non avortés etc.

    De plus crois-tu que les infanticides soient comparables en nombre aux féminicides?

    Nous balancer des pourcentages sans en interroger les biais porte un coup à la raison et au bon sens que tu invoques.