Répondre à: Dieu n'existe pas

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    3 janvier 2019 à 17 h 54 min

    @lmdoz a écrit :

    Ce débat est certes très passionnant, mais comme cela a été dit, à moins que la science ne valide l’existence ou l’inexistence de Dieu, il n’y a, à priori, aucune réponse à cette question, malgré les vidéos et liens intéressants qui ont été fournis.(petit coup de coeur pour le mode d’emploi pour créer un univers ??

    Il y a un problème avec ce genre d’idées reçues…

    La science contemporaine n’a pas le monopôle de la raison et de la connaissance…
    Pour rappel, ses concepts découlent de la philosophie (de l’épistémologie)…

    Est-ce que la littérature fait partie de la connaissance ?
    Quid de la musique et des danses ? Des sciences politiques ou de l’éthique ?

    Au-delà de l’argument d’autorité, nous sentons très rapidement les limites du réductionnisme scientiste.

    les gens pourraient ils encore faire la différence entre le bien et le mal ?

    Quel rapport avec “dieu” ? Cette notion n’a pas à être prise en otage par des religieux monothéistes ou par la conception que s’en font les athées… Avec ce que j’ai écrit au sujet de l’ontologie, j’imaginais que nous puissions l’aborder sans que cela n’implique de donner du crédit à des textes soit-disant révélés (auxquels cas, il est vain de raisonner ou de remettre en question quoi que ce soit, on éteint son cerveau et on dit AMEN).

    Et si les scientifiques, les politiques, les gouvernements, ou un référendum mondial, bref la civilisation actuelle, proclamait unanimement que Dieu n’existe pas afin de résoudre tous les problèmes que cette question engendre ?

    En quoi le fait de nier un problème pourrait-il le résoudre ? Actuellement, le concept de masse pose problème, puisque les quarks qui composent la matière ne possèdent aucun poids propre, ce qui est tout de même assez contre-intuitif.
    Faut-il donc abandonner la question et occulter toute idée de poids ou de masse, ou bien continuer à chercher et développer d’autres modèles théoriques comme c’est le cas avec le champ de Higgs ? Cela ne se décrète pas comme cela nous arrange, avec des arguments d’autorité (des sophismes), il faut faire preuve de logique… Et malheureusement, la raison et la logique font cruellement défaut, peut-être que là est le problème in fine…

    @poprhyre9 a écrit :

    Dans toute l’histoire, les sociétés ont voulu imposé une vision de “Dieu” pour asseoir un pouvoir politique sur un territoire.

    J’ai un petit côté marxiste qui ne te contredira pas, mais pour tout un tas de raisons personnelles, je me dois de nuancer cela…

    Le premier souci est que nous jugeons avec nos yeux de 2019 des sociétés qui avaient une autre compréhension du monde… Je pense aux Egyptiens, aux Sumériens, etc. En sachant que cela recouvre des périodes qui s’étalent sur des millénaires, autant il nous apparaîtrait évident que nous ne pouvons comparer notre époque avec le début du Moyen Âge, autant nous ne faisons pas toujours dans la dentelle quand il s’agit de certaines civilisations…

    Et donc, il y a un piège à calquer sur celles-ci notre compréhension de ce qu’est une divinité, car cela est baigné dans un héritage monothéiste et “rationaliste”, c’est-à-dire que nous qualifions facilement d’obscurantisme ce qui relève de la métaphysique, alors que la logique elle-même est née de l’ontologie de Parménide qui est de la métaphysique… ^^

    Le deuxième souci est que les récupérations politiques n’impliquent pas que certains enseignements n’étaient pas importants ou dignes d’intérêt… La Bible a connu de nombreuses falsifications, de nombreuses versions, des textes ont été jugés apocryphes par un simple vote, parce qu’ils ne correspondaient pas à certains dogmes (la réincarnation a été jugée “illégale” par un Concile)… Peut-être que le problème n’est pas la “spiritualité”, mais le pouvoir qui veille à s’en emparer pour avoir un contrôle mental sur les populations…

    Le troisième souci est que cela est invalidé par les faits. Durant l’Antiquité, les peuples ne se foutaient pas sur la gueule pour des histoires de religion. Au contraire, ils s’échangeaient des dieux, ils essayaient de s’harmoniser… C’est ainsi que nous voyons une période bouddico-grecque, avec des correspondances comme Dyonisos => Shiva. Et au sein d’un même polythéisme, chaque région pouvait développer leur propre vision des dieux. Ainsi, le Zeus crêtois n’est pas le même Zeus qu’à Athènes. En Egypte, selon les régions, tel dieu était vénéré plutôt qu’un autre, car il n’avait pas la même signification symbolique.

    De conclure, j’ai parfois l’impression que nous faisons une cartographie de nos problèmes actuels, ce qui englobent nos questions existentielles, les problèmes politiques liés à la religion, et qu’à partir de là nous essentialisons, nous nous imaginons que ça a toujours été ainsi… Et nous jugeons souvent les anciennes civilisations à travers ce prisme, mais la démarche me semble tout de même très contestable…

    Bonne fin d’après-midi !