Répondre à: Le monde est-il comme on le voit ?

  • le_bacteriophage

    Membre
    14 janvier 2022 à 13 h 13 min

    Bonjour @joelliberte13

    Alors, inutile de dire que je suis treeeeees loin d’avoir une culture monumentale de l’état de la science mais comme ce type de questionnements m’a suivi une bonne partie de mon enfance, toute mon adolescence, une partie de mon adultité (c’est quoi le mot à utiliser sans introduire “âge” devant? C’est une vraie question hein) et que ça continue d’être le cas aujourd’hui, même si c’est dans une moindre mesure, je me permets d’y réagir.

    Principalement, j’ai grandi en me demandant si ce que percevait notre oeil représentait la réalité des choses… Je me suis d’abord questionné sur la réalité des couleurs que nous percevions, en faisant forcément le lien avec les daltoniens. Pour les daltoniens, je me disais que si eux percevaient ça, ce n’était peut-être pas dû qu’a une maladie. Que leur cerveau était dupé parce qu’il y avait des raisons qu’il le soit. Alors merci de noter que je tente de retranscrire ce que je me disais quand j’étais jeune hein et que je n’en suis plus forcément là aujourd’hui. Aujourd’hui, je considère que la réalité correspond à ce que l’écrasante majorité de mes semblables voient et je n’ai plus envie de continuer à creuser la question.

    Autre point toujours orienté sur l’oeil, la réalité des formes que nous percevons. En très gros : est-ce qu’un rond est un rond? Est-ce qu’un cube est un cube? Est-ce que je marche vraiment sur quelque chose de globalement plat là?

    D’où je partais pour me questionner là-dessus? Sur l’idée que peut-être que la forme de notre oeil donnait une perception du réel qui n’était pas forcément représentatif. Que du coup, cette forme biaisée donnait une information biaisée à notre cerveau qui renvoyait des informations biaisées au reste de notre corps, qui faisait que notre toucher en était affecté (notre oeil dit que c’est rond, le cerveau dit à notre main que ce qu’on touche est arrondi, ce qu’on touche est rond). Là encore, aujourd’hui je n’en suis plus là parce que la réalité c’est celle qui me permet d’échanger avec mes congénères et de faire ou de comprendre des choses qui permettent d’avancer sans trop se tromper (et d’arriver à se corriger via des raisonnements logiques si jamais on se trompe). Il y a aussi que je me dis que la nature est bien faite et que si on a tous globalement cette forme d’oeil, c’est clairement pas pour rien!

    Le truc c’est que je n’ai jamais pris le temps de lire sur ces sujets mais, en même temps (merci Macron pour cette image qui habite mon cerveau à chaque fois que ce terme intervient depuis 5 ans maintenant), je considère que je n’en ai finalement pas eu tant besoin que ça. En vérité, peut-être que si j’avais pu prendre le temps de lire là-dessus, j’aurais pu grandir en libérant mon cerveau de toute ces réflexions polluantes et que j’aurais pu suivre ce qu’on me disait à l’école mais je suis quand même content d’être parvenu à le faire tout seul (même si j’ai bien conscience que ce “tout seul” est en fait conditionné par plein d’autres gens). De toute façon, très clairement, j’ai du mal à me motiver à lire quelque chose écrit par une personne avec laquelle je ne pourrai probablement jamais discuter (comme si elle appartenait à une autre réalité. Un peu comme ces actrices que je trouve belle mais qui ne conditionnent pas réalité mes critères de beauté vu qu’elle n’existent pas réellement pour moi). Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas du tout mais que toute mon énergie est de base orientée vers l’analyse de ce que me disent des gens avec lesquels je vais avoir l’espoir de pouvoir échanger un jour. Bon, manque de bol, ça fait que je vais avoir besoin de beaucoup de temps avant de me libérer l’esprit mais il n’y a pas que de le malchance là-dedans. J’estime avoir la chance aussi de pouvoir ne pas m’arrêter sur des choses que je n’arrive pas à comprendre, même en y consacrant du temps, peu importe à quel point elles peuvent être bien incrustées dans les consciences. Dans ces cas là, je me retrouve souvent (tout le temps?) face à des sujets sur lesquels j’aimerais tellement être convaincu là tout de suite (étant donné que ça m’apporterait un soulagement intellectuel, qui sous entend l’apaisement d’une souffrance causée par la frustration de ne pas savoir) que je vais d’abord y croire très(trop) vite avant de me dire : Euuuuh… Je suis peut-être allé un peu vite… Et puis c’est reparti pour des semaines de questionnements qui vont faire que je vais souler a peu près tout le monde.

    Bref, sujet important pour moi et j’apprécie pas mal le développement que tu as fait ensuite même si je le trouve difficile à lire (le cooooooomble pour quelqu’un qui chie sur le monde quand il poste quelque chose).