Critique musicale / reportages, chroniques, interviews…

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    Publié par Membre Inconnu le 3 novembre 2020 à 10 h 58 min

    CHRONIQUE ALBUM / CHAPELIER FOU, Deltas par Justine L.

    Ici D’ailleurs…/2014

    Ambiance survitaminée au pays des merveilles ! Si l’on pouvait qualifier la musique de Louis Warinsky alias Chapelier Fou, ce serait sans le moindre doute de l’électro instrumentale : pas de voix, seulement un foisonnement de sonorités venues d’ailleurs. Plongez avec nous au fond du terrier du lapin blanc pour découvrir son troisième album : Deltas.

    Chapelier Fou orchestre à lui tout seul une électro instrumentale entre guitare, violon, synthétiseur et sampler. En petit chimiste, il distille les ondes et échantillonne les sons (bruits de cloches, de tasses qui s’entrechoquent, de laser dans i_o par exemple) en un savant mélange de peps et de groove. Le tout en tentant de recréer les ondes delta, celles qui interviennent lors du sommeil profond, nous font rêver et nous redonnent de l’énergie.

    Avec Deltas, Chapelier fou nous entraîne par sa musique dans le petit monde fantasmagorique d’Alice aux Pays des Merveilles. L’album s’ouvre sur Pluisme, et c’est comme si l’on passait de l’autre côté du miroir, pour découvrir avec fascination, un autre monde.

    Avec Grand Arctica, on rencontre tour à tour les femmes-fleurs du livre, la chenille que semble beaucoup fréquenter le chapelier et le souriceau accro à la confiture en pleine hyperventilation. Les sons sont pourtant empruntés à des univers très différents : synthé classique, sampler aux airs de jeux vidéo, flûte…
    Tout ce petit monde semble en pâmoison et arbore une parfaite harmonie. C’est sans compter la scène de la théière. Dans Tea Tea Tea le rythme change, le violon se fait inquisiteur, les samplers bourdonnent et le synthé à des airs de xylophone : c’est l’heure du thé. L’atmosphère est surchargée de sonorités tantôt brèves tantôt lentes, qui rendent compte à merveille du No Sens décrit par Lewis Carroll dans son ouvrage.

    Deltas est un album multicolore, plein d’humour et de bonne humeur. De quoi vous recharger en bonnes ondes. Seules Polish Lullaby et Carlotta Valdes se colorent de mélancolie, accordant un mélange de samples et de violons aussi inattendu que réussi.

    Source :

    https://www.sensationrock.net/2014/10/10/chapelier-fou-deltas/https://youtu.be/6W1Ipeeo7B8?list=RDEM_y3pn6o9XuB3yFRgIlobhA

     

    Membre Inconnu a répondu il y a 3 années, 11 mois 1 Membre · 2 Réponses
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    4 novembre 2020 à 12 h 46 min

  • Membre Inconnu

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    4 novembre 2020 à 13 h 09 min

    LIVE REPORT / KEVIN STUNNENBERG ( BIRTH OF JOY) / PAR JUSTINE LHABITANT · PUBLIÉ 3 JUIN, 2020

    Ambiance tamisée à L’Antonnoir. Le 4 avril dernier, en pleine épidémie de Covid-19, la scène alternative bisontine accueillait Kevin Stunnenberg pour un Live Stream sans précédent, retransmis en direct des Pays-Bas. L’ancien chanteur de Birth of Joy y dévoilait son premier solo acoustique, en soutien à la salle et au public durant le confinement. Un nouveau set aux sonorités blues, qu’il semble avoir emprunté à la lune.

    Retour sur ce concert intimiste et généreux.

    Lights argentées et décor onirique au rendez-vous : La scène néerlandaise a tout fait pour rendre ce Live Stream aussi agréable que possible au chanteur malgré les circonstances. Le public quand à lui est à la maison, et peut,grâce à la générosité de Kevin Stunnenberg, avec la complicité du gérant de l’Antonnoir, Antonin Borie, assister au concert de lancement du nouveau set acoustique de l’artiste gratuitement. Un geste bienvenu pour les amateurs de musique, confinés chez eux durant l’épidémie de Covid 19, qui ont pu, l’espace d’un instant, s’évader au grès du son.

    Silence ça tourne ! On est en Live.

    La vidéo est lancée depuis les Backstages en direct des Pays-Bas. Quelques notes de guitare aux sonorités blues, attirent notre attention du côté de la scène, et en deux temps trois mouvements on se croirait à L’Antonnoir.

    Le cameraman joue le jeu et nous y conduit. On découvre le jeune homme, blouson de cuir noir et chemise blanche, qui est là, qui joue de la guitare. Ses cheveux d’argents baignent dans un halo crépusculaire, déchirant la pénombre, tandis qu’il s’applique à dispenser des mélodies inédites, semblant venir d’un autre temps. Ce n’est autre que Kevin Stunnenberg, le Frontman de Birth Of Joy, venu soutenir le public Bisontin, armé d’un set acoustique de circonstance.

    Un chant, lui aussi d’inspiration blues, ne tarde pas à venir accompagner les accords aux accents folks chaleureux, avec lesquels l’artiste semble effleurer les cordes de sa guitare. Les mélodies sont léchées, savamment orchestrées et entrent en résonance avec un chant fluide et maîtrisé. C’est alors que la magie opère : en alchimiste, Kevin Stunnenberg transforme le silence qui aurait pu s’avérer pesant voir assourdissant, en allié, donnant du même coup une profondeur supplémentaire à tout son set. Aucun doute sur le fait que les muses rendent visite au chanteur à la nuit tombée, qui n’a rien à envier à se confrères poètes. Sa musique est mystérieuse, aux accents délicats, surnaturels. Tantôt mélancolique, tantôt nostalgique. Marquée principalement par une sorte de ferveur dans la voix, rare et précieuse.

    Harmonie parfaite.

    Fort de ses expériences musicales – quasi mystiques – avec son ancien groupe, Kevin Stunnenberg prouve une fois de plus qu’il est aussi à l’aise seul sur scènequ’accompagné (The Tommycats, Birth Of Joy, The Cinema Escape), à la sèche qu’à l’électrique, mais également en anglais qu’en néerlandais, sa langue d’origine. Son set est très différent des compostions rock engagées et vigoureuses de Birth Of Joy, dont l’efficacité n’est plus à prouver – Non sans rappeler le bues psychédélique des Doors. Voire la fouge revendicatrice de Black Sabbath, dans un style beaucoup plus alternatif et accessible.

    Mais la dimension acoustique de ce nouveau projet, beaucoup plus calme et intimiste, se prête parfaitement à la situation. En effet si le songwriting est toujours extrêmement personnel, il acquiert une dimension poétique ici, et oscille entre chansons d’amour et ode à l’amitié. Le chanteur se livre avec une grande sincérité sur des sujets à la fois graves, comme la guerre, et légers, comme le fait d’aimer. Il nous parle du besoin de trouver refuge en soi, pour y puiser l’inspiration. Faisant référence à se amours, à ses amis, à ce que l’on perd et qui ne reviendra jamais, invitant tantôt à la réflexion – à faire attention à ce qui est précieux – tantôt la rêverie. Quant aux mélodies, elles sont lunaires. Placides.

    À la fois lucides et fragiles comme le verre, sensibles et sereines. Berçant l’auditoire comme on chanterait un refrain à un ami malade pour l’apaiser durant sa convalescence. Ce refuge, dont nous parle Kevin Stunnenberg dans une de ses chansons, particulièrement émouvantes et empruntes d’émotions, il nous l’offre ce soir avec un set aussi lumineux et sincère que possible.

    Une lueur d’espoir la grisaille d’une période sombre, qui a grand besoin d’artistes capable d’un tel don de soi. Allant même plus loin dans son engagement musical et social, Le jeune néerlandais rentrera en effet ensuite dans son pays natal pour s’engager bénévolement en tant que coach vocal à l’armée du Salut D’Amsterdam.

    « Quand j’ai entendu parler du lieu de quarantaine pour les sans-abri, je me suis immédiatement engagé comme bénévole. Surtout en ce moment, les personnes vulnérables ont plus que jamais besoin de notre aide. Parce que, comment pouvez-vous rester à l’intérieur sans maison sûre… «

    Une belle leçon de générosité et d’humilité.

    Facebook Kevin Stunnenbergmusic

    :https://www.facebook.com/kevinstunnenbergmusic

    Facebook L’Antonnoir

    :https://www.facebook.com/lantonnoirbesak/

    https://youtu.be/I8ffSSmgQkw

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