Comment savoir si on est hypersensible ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 janvier 2019 à 2 h 14 min

    Je suis toujours embarrassé par rapport à tout ce qui touche à l’émotion ou à la sensibilité, parce que c’est très personnel – très relatif. Tu le sais @lmdoz.
    J’ai l’impression que ce qualificatif “d’hypersensible” sert à légitimer, voir à médicaliser, des comportements ou des opinions qui ne me semblent pas vraiment défendables.

    Et puis le mot en lui-même me fait un peu sourire.
    “Hypersensible”… Pourquoi pas méga-sensible, giga-sensible, fulguraupoing-sensible tant qu’on y est ?

    Tout cela me semble prêter le flanc à l’effet Barnum.
    Qui va dire, icite, qu’il est insensible et qu’il ne se reconnait pas là-dedans (à par moi) ?

    Allez, je vais me prêter au jeu :

    ► Vous avez l’impression d’absorber les émotions de votre entourage, comme une éponge.
    Aïe ! Heu… Pas de mon entourage, non. De tout le monde, en fait.

    ► Vous êtes fatigué la plupart du temps (et ça peut vous rendre irritable)
    Aïe, aïe, aïe! Heu… Mouais, c’est vrai. Surtout parce que j’intellectualise tout le temps.
    Par contre je ne suis pas quelqu’un de colérique.

    ► Votre boussole intuitive marche parfaitement bien
    Chais pas…

    ► Vous aimez vous retrouver seule avec vous-même
    Ouais… Histoire de rassembler mes pensées et mes sensations.

    ► Vous êtes très attentive aux détails
    Obsédé, à vrai dire…

    ► Vous êtes très sensibles aux bruits, à la lumière ou aux odeurs
    J’ai souvent envie de crever les yeux de ceux qui ne coupent pas leur (censuré) de sonneries de téléphone portable dans les transports en commun, les avertisseurs sonores, les motos qui font vroum-vroum, les cris des sales gosses qui se tapent une crise de nerf… et les lumières vives.

    ► Vous être très (trop) réactive
    Chais pas… Peut-être bien, en fait.

    ► Vous avez du mal à “faire des choix”
    Non.

    ► Vous êtes une personne très stressée
    Chais pas.

    ► Vous êtes plutôt susceptible
    Non, pas du tout… Encore que, comme tout le monde, il y a des choses qui peuvent me faire sortir de mes gonds.

    ► Vous pleurez. Beaucoup. Souvent
    Je peux être ému aux larmes devant un bon récit ou une situation émouvante… Ou en constatant qu’une bouse infamante comme “l’Alchimiste” de Paolo Coelho soit un succès de librairie.

    ► Vous préférez éviter les “mauvaises nouvelles”
    La question est tellement bête que je n’y répondrai pas.

    ► Ce que vous aimez par dessus tout, c’est que votre entourage “se sente bien”.
    Ibid… Bon, je vais faire comme si la remarque était correctement formulée. C’est en effet une de mes grandes préoccupations.

    Bilan. Suis-je ou ne suis-je pas hypersensible ?

    Et si j’étais juste sensible ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    9 janvier 2019 à 7 h 13 min

    Je suis d’accord que le terme ‘hypersensible’ a encore une fois pour but de faire sortir de la norme des gens qui sont juste sensiblement différents, peut être plus intenses dans leurs ressentis ou dans la manière de gérer leur émotions, ou de les contrôler (pour les plus volontaires).

    C’est tout à fait vrai et j’ajouterai que cela nivelle des spécificités individuelles au même niveau que des atypismes qui ne sont pas du tout de même nature.
    Tu vas dire que je suis parano, mais j’ai l’impression que l’on tient absolument à tout caractériser, comme si l’urgence était de procurer des cases, des appartenances ou des familles de substitution à chacun.

    Après tout tu as raison, on est tous sensible, sûrement à des niveaux différents, et l’hypersensibilité me fait penser à une hystérie de sensibilité.

    Je vais aller un peu plus loin cher @lmdoz . L’hypersensibilité, c’est parfois à mon avis le costume chic de la sensiblerie ou de la déraison. C’est un moyen de déplacer une tare, une indigence intellectuelle ou une névrose sur le terrain du neuro-atypisme.

    […]Etre hypersensible est ce de refuser à se dépasser? de continuer à accepter une domination des sens ?

    Voilà, c’est précisément là où je voulais en venir !

    PS : ce que tu dis sur l’alchimiste m’a bien fait rire, perso j’avais bien aimé quand j’étais plus jeune;)

    Arf… Une fille avec laquelle je sortais m’a forcé à le lire. Il faut dire qu’elle avait des arguments implacables et la poitrine insolente. Après coup (c’est le cas de le dire) je me suis dit que 5 heures de lectures sirupeuses, c’était cher payé !

  • julie974

    Membre
    17 janvier 2019 à 17 h 24 min

    Je pense être hypersensible de nature. Mais comme ça me blessait au quotidien, j’ai beaucoup travaillé sur moi-même ; j’ai cultivé le détachement. Aujourd’hui, d’une façon générale, on me dit même que je donne l’impression d’avoir un coeur de pierre ! Ceci étant, je sais que si j’écoute mes plus bas instincts, je suis capable de pleurer toutes les larmes de corps… pour un rien.

  • Membre Inconnu

    Membre
    17 janvier 2019 à 20 h 41 min

    C’est souvent relié à une grande capacité d’empathie aussi.

  • marinesa

    Membre
    18 janvier 2019 à 20 h 14 min

    Hypersensibilité et sensiblerie, pour moi, c’est la même chose. C’est un défaut. Il faut apprendre à s’en protéger pour ne pas en souffrir.
    L’hypersensibilité laisse la porte ouverte aux manipulateurs et pervers. Elle rend fragile, vous montre la vie au travers d’un prisme erroné.
    D’ailleurs les HP savent bien qu’il faut s’en méfier, la preuve : ils sont nombreux (certainement plus d’hommes que de femmes) à la cacher sous un masque.

  • marinesa

    Membre
    18 janvier 2019 à 20 h 17 min

    J’adore la réponse de Jabberwocky sur le sujet 😆

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 janvier 2019 à 20 h 21 min

    @justine : Oui, l’empathie semble être une caractéristique commune aux hypersensibles.

    @marinesa : “Hypersensibilité et sensiblerie, pour moi, c’est la même chose. C’est un défaut. Il faut apprendre à s’en protéger pour ne pas en souffrir.”

    Définition de la sensiblerie : Sensibilité outrée et fausse, compassion ridicule et déplacée.
    Sensibilité exagérée et déplacée, compassion un peu ridicule
    Sensibilité outrée ou affectée, allant jusqu’au ridicule (Larousse)

    Définition de l’hypersensibilité : Sensibilité extrême, exagérée

    L’hypersensibilité désigne une sensibilité plus haute que la moyenne, provisoirement ou durablement, pouvant être vécue avec difficulté par la personne elle-même, ou perçue comme « exagérée », voire « extrême, » par l’entourage.

    En psychologie, cette notion renvoie à un tempérament, à une caractéristique individuelle qui permet d’identifier un ensemble clinique défini en 1996 par Elaine Aron (dans The Highly Sensitive Person)2, et rattaché à une présentation empiriquement faite par Carl Gustav Jung3.

    Selon les recherches qui ont suivi, les « individus hautement sensibles » représenteraient environ 15 à 25 % de la population. Les caractéristiques de cet ensemble découlent d’une plus forte réactivité à une même stimulation, ce qui a des aspects positifs – Jung parle de « caractère enrichissant » – et des aspects négatifs, comme une sensibilité accrue à la peur.

    Selon Jung qui en a parlé le premier, c’est un caractère enrichissant, qu’on ne peut pas considérer en lui-même comme pathologique, ou alors il faudrait faire de même avec un quart de l’humanité (15 à 20% selon des études réalisées bien plus tard

    L’hypersensibilité désigne une sensibilité plus haute que la moyenne, provisoirement ou durablement, pouvant être vécue avec difficulté par la personne elle-même, ou perçue comme « exagérée », voire « extrême, » par l’entourage.

    En psychologie, cette notion renvoie à un tempérament, à une caractéristique individuelle qui permet d’identifier un ensemble clinique défini en 1996 par Elaine Aron (dans The Highly Sensitive Person)2, et rattaché à une présentation empiriquement faite par Carl Gustav Jung3.

    Selon les recherches qui ont suivi, les « individus hautement sensibles » représenteraient environ 15 à 25 % de la population. Les caractéristiques de cet ensemble découlent d’une plus forte réactivité à une même stimulation, ce qui a des aspects positifs – Jung parle de « caractère enrichissant » – et des aspects négatifs, comme une sensibilité accrue à la peur.

    Le terme « individu hautement sensible » est ici traduit par “hypersensible”, mais cette traduction peut porter à confusion. D’autres traductions existent comme “hautement sensible” ou “sensibilité élevée”. Marie-France de Palacio et Saverio Tomasella proposent d’utiliser les termes “ultrasensible” et “ultrasensibilité”, plus précis et plus valorisants4.

    Peut-on réellement prétendre qu’une Sensibilité très développée soit de la Sensiblerie développée ?

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 janvier 2019 à 20 h 51 min

    @jabberwocky : “J’ai l’impression que ce qualificatif “d’hypersensible” sert à légitimer, voir à médicaliser, des comportements ou des opinions qui ne me semblent pas vraiment défendables.”
    Et puis le mot en lui-même me fait un peu sourire.
    “Hypersensible”… Pourquoi pas méga-sensible, giga-sensible, fulguraupoing-sensible tant qu’on y est ?”

    Mon cher Goldorak, votre impression ne me semble pas totalement “juste”.
    Pourquoi mettre en doute une évaluation du domaine “Sensibilité” par l’intégration de degrés dans ces champs de développement et de leur expression ?

    “L’hypersensibilité se traduit de plusieurs manières. Qu’Else Marie Bruhner, qui a publié l’an passé un livre intitulé Hypersensible. Et alors? (disponible chez exlibris.ch)

    Un tempérament expliqué, englobe sous le terme des «quatre piliers»: une analyse approfondie des situations, une sensibilité aux subtilités, une grande réceptivité émotionnelle et le risque de se trouver sur-stimulé.

    «L’aspect fondamental de la haute sensibilité, c’est que, globalement, ainsi que le montrent les images cérébrales (IRM), le cerveau de la personne hypersensible s’active davantage que celui d’une personne qui ne l’est pas. Ainsi, la première réfléchit plus souvent, plus longtemps et plus à fond que la moyenne des gens, explique l’auteure.»

    Une caractéristique génétique

    Pour expliquer ces différences radicales entre personnes hautement sensibles et non hautement sensibles, des chercheurs ont découvert que l’hypersensibilité se situe dans les gènes. Et que les personnes qui le sont possèdent un taux de sérotonine plus bas que chez la majorité des gens.
    Cette différence permettrait d’expliquer les caractéristiques de ce trait de tempérament, comme la perception des subtilités, les réflexions approfondies, la réceptivité aux signaux sociaux et émotionnels, ainsi qu’une certaine vigilance et une volonté d’éviter les risques.

    Mais un mystère subsiste: un taux de sérotonine bas provoque souvent des états de dépression et une humeur morose.
    Or, les personnes hautement sensibles bénéficient généralement d’une meilleure santé mentale, favorisée par l’aptitude à savourer les situations positives, mais aussi d’une meilleure mémoire d’apprentissage et d’une meilleure faculté à prendre la bonne décision, car elles réfléchissent à fond avant d’agir ou de faire un choix difficile.” Véronique Kipfer

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 janvier 2019 à 23 h 32 min

    Comment savoir si l’on est hypersensible ?

    Dans mon esprit, les personnes dont la Sensibilité est très (ou trop) développée, ne se posent pas cette question ; peut-être vont-elle chercher à comprendre cette spécificité existante en elles-mêmes.

    Ce n’est pas un comportement ou bien une façon d’Être que l’on choisit d’adopter en fonction de tel ou tel contexte ; c’est un état Naturel d’Être dont les champs de définition et d’application ne me semblent pas “quantifiables”.

    “Nous ne voyons jamais les choses telles qu’elles sont, mais tels que nous sommes” a exprimé Anaïs Nin et je tisse le lien de ses mots avec le domaine de la Sensibilité très développée afin d’adoucir certaines regards, quelque peu “affirmatifs-incisifs” sur cette spécificité des Sens des champs de l’Être.

    Chercher à comprendre l’origine de cette spécificité de “structure émotionnelle” ne répond pas à un besoin de recherche d’une “case d’appartenance-reconnaissance” de tel ou tel type de “famille” à intégrer, mais bien davantage à un besoin de compréhension du pourquoi et du comment.

    Bien évidemment, lorsque cette spécificité est inexistante en un Être, ce dernier ne peut comprendre avec justesse, tous les effets, causes et conséquences de cet état d’Être.

  • Membre Inconnu

    Membre
    20 janvier 2019 à 0 h 00 min

    sensibilité absurde Flaubert

    Sensiblerie ? Costume chic de la sensiblerie ou de la déraison ?

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