Adulte zèbre
Haut Potentiel Émotionnel (HPE) et/ou Haut Potentiel Intellectuel (HPI) ?
Ami(e) adulte zèbre, ton... Voir la suite
Apprendre à se "poser", à faire une "pause" et se "re-poser" …
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Apprendre à se "poser", à faire une "pause" et se "re-poser" …
Parfois difficile à faire, surtout dans des périodes difficiles ..
chacun a ses outils, ses moyens, ses solutions, ou ses excuses, ses raisons pour ne pas pouvoir le faire
Pourtant ça fait tant de bien ! Et pour illustrer cela, je vous pose ( 😉 ) ici un extrait de livre qui décrit, à mes yeux, tellement bien ce que je ressens lorsque je me “pose” ( et je me dis que nous en avons tous besoin pour le moment particulièrement, mais en fait nous en avons besoin tout le temps )
Je vous souhaite une “pose/pause” dans vos vies
“Enfin !
Ah oui ! C’est juste cette seconde-là. On s’affale dans le fauteuil, et le soupir qui monte est fait de toutes les fatigues. Avant l’ébauche du plaisir, c’est l’aveu soulagé de toutes les tensions mêlées, de tous les pas perdus, de toutes les petites dissimulations du jeu social, de toutes les contrariétés.
Oui, tout cela s’en va dans une bulle de soupir.
On va enfin se sentir vrai, dans un assentiment du corps entier qui s’étire d’abord, puis très vite commence à se lover, à rechercher douceur et résistance, abandon et soutien.
La nuque oscille de gauche à droite avant de s’enfoncer dans la béatitude.
Le dos n’en finit pas de se raidir et de se relâcher, d’épouser au plus près cette structure étrange qui lui veut du bien.
Dans un lit, le corps s’oublie, s’efface, s’engloutit.
Dans le fauteuil, c’est bien plus ambigu : on veut tout relâcher sans se déprendre. On ne s’abolit pas. On éprouve sans cesse, on habite les formes. Le bien-être n’est pas fuite, il apprivoise le temps.
On est là, vraiment là, calé dans une parenthèse infime.
En amont, tout s’est envolé.
Quant à l’aval, on se sent bienveillant.
Bien sûr, on va prêter une oreille attentive aux propos qu’on commence à vous tenir. mais il faut bien aussi ce moment minuscule où l’on n’écoute pas encore.
On opine du chef, on bat de la paupière, comme pour différer l’instant où il faudra parler soi-même.
Car on est tout entier à ce dialogue silencieux entre corps et fauteuil.
Bientôt le plaisir de la sensation va se diluer dans une activité mental retrouvée.
Alors cueillir en douce ces secondes si pures où le temps disparaît.
Juste après le soupir, on se sent vraiment bien, tout le corps apaisé dans sa coque profonde. On existe dans l’absolu, sans idées, sans projet.
On va croiser les jambes, les étendre, bouger pour revenir au bonheur chaud de l’immobilité, dispos et protégé, présent, lointain, caréné au plus près dans cet espace-temps qui obéit.
Enfin !”
Extrait du livre “Le trottoir au soleil” de Philippe Delerm
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