Répondre à: Les wannabe ou les dangers de l’autodiagnostic

  • Membre Inconnu

    Membre
    25 novembre 2021 à 12 h 52 min

    Je diagnostique chez nous autres humains de cette époque un besoin irrationnel d’appartenir à une communauté fictive. En effet, on se méfie, on se moque des vrais communautés (village, famille etc.) et on s’invente des communautés avec des individus qu’on ne connaît pas.

    Oui, là-dessus, je suis totalement d’accord. Pour moi, par exemple, il n’y a pas de communauté LGBT et pas non plus de “culture” gay (pour employer sciemment un anglicisme qui dénote une incapacité à assumer et à intégrer réellement l’homosexualité). Avoir une préférence sexuelle X ou Y me semble effectivement anecdotique et d’une trivialité infinie. Faire communauté autour de cela me parait absurde, surtout dans le contexte des années 2020, en France. Quant à l’idée de culture, c’est peut-être pire encore. Je ne vois pas comment “une culture” peut se construire à partir de cela, sachant qu’une culture c’est un langage distinct, une proposition spirituelle, une littérature, une architecture, etc, bref, un ensemble de choses qui se complètent pour former “un corps”.

    Les mots ont un sens, certes, mais il y’a des mots qui enferment.

    Les mots n’enferment pas, non. Ce sont les gens par paresse intellectuelle, par convention ou par lâcheté qui se laissent enfermer ou s’enferment dedans. Les mots sont des creusets, rien de plus.

    Par contre, je ne me sens pas menacé par des gens qui voudraient se définir de telle ou telle manière même si je me considère plus légitime qu’eux.

    Supposons que tu sois pilote de ligne. Un type débarque à l’aéroport et déclare, sur la seule base de vidéos Youtube, de sa lecture assidue de “Trop intelligent pour rester sur le tarmac” ou de son ressentie qu’il peut assurer la liaison Paris / Oulan-Bator le tout avec la bénédiction de Bisounoursland.

    N’aurais-tu pas le sentiment que la valeur de ton cursus, ta distinction et, accessoirement, la sécurité des passagers commenceraient à être menacée ?

    Ne douterais-tu pas, en bout de course, de la réalité même du pilotage ?

    Tout cela pour dire que les protocoles, à l’instar des mots, ont bel et bien un sens. Ce qu’il se passe actuellement consiste à tout niveler ou à tout galvauder au profit du “quant à soi”. Ceci explique en partie le communautarisme et l’éclatement du réel en des multitudes de réalité.

    Moi je me sens menacé et insécurisé par un monde dépourvu de sens et de limites.

    Certains font le lien avec le racisme.

    Quel est le rapport avec le cassoulet ?

    Eh bien, j’espère avoir appris à mon fils métis que quand bien même il serait un jour victime de racisme, la négritude ne lui appartient pas.

    La négritude n’existe pas. C’est un concept casse-gueule ou tout au moins dépassé, inventé par Sedar Senghor à un moment précis de l’Histoire. Si négritude il y a, blanchitude ou jaunitude existent a fortiori.

    L’Afrique est composée d’une foultitude de cultures nègres ou d’ethnies qui n’ont rien à voir entre elles.

    Ton fils, comme n’importe quel individu, dans un monde qui érige à la pelle des communautés bidons sera de toute façon ostraciser d’une manière ou d’une autre à un moment ou un autre. Il sera trop noir, pas assez, trop juif, pas assez, trop français, pas assez, etc. Il ne voudra pas se taper Gertrude (qui pèse 80 kg pour 1m60), il sera grossophobe. Il aimera les écrits rageur de Céline, ce sera un fasciste. Il approuvera les anticipations de Norman Spinrad, ce sera un cocomuniste.

    C’est sans fin. Alors autant accepter sa solitude et en faire une force…

    Et pour finir (pour l’instant), @jabberwocky je n’ai personnellement pas l’habitude de considérér RTL ou l’express comme des sources fiables- surtout sur un tel sujet. Mais ça c’est peut être moins mon côté zèbre que mon côté critique des médias 😉

    Ca dénote d’un minimum de bon sens. C’est déjà ça @jez76