Répondre à: Les wannabe ou les dangers de l’autodiagnostic

  • Membre Inconnu

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    7 novembre 2021 à 16 h 08 min

    On peut ressentir de la fierté ou de la honte de ce que l’on fait, pas de ce que l’on est. Dans le deuxième cas, comme on n’y est pour rien, au mieux peut-on se sentir chanceux ou pas d’avoir cette caractéristique.

    C’est vrai dans l’absolu @azerty_querty , mais cela dépend aussi de l’histoire de chacun. Personnellement j’ai du batailler au sein de ma famille, à l’école ou dans mon travail pour faire entendre que mes idées pouvaient être valables malgré mon autodidactie ou que je n’étais ni “psychopathe”, ni bipolaire, ni dingue. Aujourd’hui ma sœur respecte ma différence, même si mon manque d’empathie apparente la déconcerte toujours ; elle admet, maintenant, du bout des lèvres que ma perception est peut-être étrangère à la sienne.

    Ce WAIS est venu consolider un peu plus mon assurance (qui s’est construite dans la douleur, à la base). Du coup, j’éprouve une certaine fierté – même si, dans mon cas, cette fierté est un peu vaine et un peu puérile.

    …Les traits autistiques de défense, je t’avoue que je suis moins concernée, ou alors je ne comprends pas bien de quoi tu parles.

    On a remarqué que plus un HP à un score élevé au WAIS et plus il risque de développer des “traits autistiques de défense”. Plus son écart est important avec la norme, plus il risque d’être isolé, de se détacher du monde sensuel, de compenser et de manifester en conséquence des comportements singuliers…

    La difficulté, c’est que ces comportements ressemblent souvent aux traits autistiques des asperger.

    Voici quelques traits autistiques de défenses :

    – Troubles Dys (dyspraxie, dyslexie, dyscalculie, etc.).

    – Troubles de l’attention.

    – Prosopagnosie.

    – Sentiment d’irréalité, déconnexion.

    – Difficultés avec le langage non-verbal

    – Attitudes stéréotypées.

    – Tendance à l’imitation (syndrome de Zelig)

    – Obsessions, idées fixes.

    – Sommeil difficile et chaotique.

    – Regard défocalisé (lointain), difficulté à fixer un interlocuteur.

    – Manies diverses.

    – Besoin obsessif de rangement, de classement ou d’ordre.

    – Sensualité dévorante ou hors norme.

    – Appétit important.

    – Maladresses physiques diverses.

    <font face=”inherit”>- Hyperesthésie. </font>

    <font face=”inherit”>J’admets que ce concept reste assez vague et qu’il </font>prête<font face=”inherit”> le flan à de nombreuses controverses (je précise que ce n’est pas un invention de ma part, même s’il est difficile de trouver des précisions sur le web, à ce sujet).</font>

    Donc non, je ne suis absolument pas ‘banaliste’ (première fois que j’en entends parler d’ailleurs).

    Oui, et pour cause, c’est un néologisme. J’invente souvent des mots ou des concepts (comme le syndrome de Zelig) pour y verser mes idées.

    Par contre je suis assez 1er degré quand je raisonne, donc s’il te plaît ne cherche pas des sous-entendus sournois ou hypocrites, je ne fonctionne pas comme ça. Si tu as des doutes sur mes idées, demande-moi de préciser, ça c’est normal.

    Ok, c’est noté. Excuse-moi encore, j’ai tendance à être trop méfiant et à voir des intentions là où il n’y en a pas.
    Je suis moi-même très directe, très francs et très premier degré comme tu as pu le remarquer. Par contre je ne suis ni susceptible, ni rancunier.

    “je crois que la reconnaissance de l’adulte surdoué est en danger à cause, aussi, d’une forme de politiquement correct.”

    Pourrais-tu développer s’il te plaît ?

    Veux-tu dire que le phénomène de mode, en générant des fantasmes sur les HP, encourage les wanabee et noie la réalité de la douance ? Ou as-tu autre chose en tête

    C’est tout à fait cela. Il y a la médiatisation avec toutes les approximations, le sensationnalisme et les effets de mode qu’elle provoque. Mais il y aussi les dérives commerciales et le clientélisme qui ont d’abord été initiées par des psychologues peu scrupuleux ou pas très sérieux. Je passe les démarches sectaires ou fantaisistes (comme Les enfants indigos), pour me focaliser sur “l’envie d’en être” que cette cacophonie à suscité chez les wanabee.

    J’ouvre et je ferme une parenthèse. Dans un autre sujet, une femme a écrit que sa sophrologue l’a identifié comme surdouée. Cette anecdote montre qu’aujourd’hui, tout le monde et n’importe qui peut se subtiliser à un neuropsychologue. Dans ce cas précis, cette pseudo identification est du pain béni. Pour cette femme, plus question de névrose. Pour sa sophrologue, c’est l’assurance d’une connivence, d’une fidélisation et d’une probable publicité.

    Toutes ces dérives galvaudent la douance et freinent les efforts des neuropsychologues qui souhaitent apporter un peu plus de sérieux au protocole. Malheureusement, souvent, ces écarts sont le fait de psychologues ou essayistes qui ont pignon sur rue.

    Peut-on objecter cependant qu’en tant que psychanalyste et ancien professeur, psychanalyste et venant du théâtre, et psychanalyste et anthropologue, tous 3 côtoient régulièrement toutes sortes de personnes, HP ou pas, ce qui leur permettrait justement de réfléchir à la question du HP en l’adossant constamment sur l’analyse du fonctionnement typique ?

    Je ne crois pas.
    Je suis un ardent défenseur de la psychanalyse contre la psychologie comportementale. C’est vrai que la psychanalyse a été discrédité à travers les fautes et les écarts de Freud et surtout, dans le fond, ceux de Lacan. La défaite de la psychanalyse au sein de l’université a favorisé une approche que j’estime très superficielle et très statistique de la psychologie. L’étude de la clinique (l’empirisme) est maintenant négligée ou relativisée au profit de solutions immédiates qui font souvent offices de pansement, mais qui ne travaillent pas le fond. C’est à cause de cela, je crois, que l’anamnèse est très souvent survolée au cours de la passation du WAIS. Pour un neuropsychologue de la nouvelle école, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

    Le retour de la psychanalyse à travers des démarches comme celle de Tinoco me réjouit.

    Quand tu es un peu familiarisé (désolé pour le “tu”, mais c’est plus simple) avec le protocole et que tu réfléchis à la démarche de Tinoco, tu arrives à la conclusion que son travail est une anamnèse idéale. Il faudrait donc plusieurs séances de discussions pour pouvoir faire une anamnèse éloquente et en tirer des éléments pouvant confirmer ou infléchir le diagnostic de douance. Il faudrait aussi une sensibilisation à la psychanalyse pour les neuropsychologues. Il faudrait encore que les neuropsychologues aient tous des connaissances de base sur la douance et, crois-moi, c’est loin d’être le cas !

    J’ai lu sur ce forum des tas de témoignages de gens qui disent ne pas savoir s’ils sont HP ou non, mais qui ne sont pas tentés d’aller passer le test, parce qu’il questionnent soit sa validité-même, soit le fait que le test, même valide, ne mesurerait finalement pas quelque chose de significatif; mais sans pour autant en déduire que l’on peut s’en passer pour se proclamer surdoué.

    Je trouve la position de ces personnes entendable et cohérente. Parce que justement, elles ne passent pas à la CAF pour demander des allocs 🙂 elles viennent sur ce forum parce que les discussions qui s’y déroulent les intéressent. Et peut-être que ça les fera avancer sur leur point de vue sur le test, d’ailleurs.

    Moi je vois le mal et la mauvaise foi partout. A tort ou à raison, c’est un autre débat…
    Je trouve donc très commode de dire que le WAIS est perfectible, qu’il n’est pas significatif, qu’il y a une marge d’erreur, etc. C’est parfois (j’insiste sur le “parfois”) une façon de se positionner dans un entre-deux confortable : “Je ne suis peut-être pas surdoué, mais c’est quand même probable, puisque rien n’atteste de ma normo-pensance”.

    J’imagine bien, cependant, que des gens ne sont tout simplement pas intéressés.

    (A suivre 2)