Répondre à: Recherche Co parente

  • Membre Inconnu

    Membre
    11 août 2021 à 20 h 19 min

    Salut @glen

    Merci pour tes mots sympathiques.

    Je fais parti des gens qui ont connu l’entre-deux monde c’est-à-dire, celui encore paternaliste des années 70-80, mais qui était déjà en passe de basculer dans le model actuel. Même si le définir comme maternaliste serait excessif, il faut bien admettre que pas mal de bouleversement radicaux se sont opérés. J’emploie le mot maternaliste tout en sachant qu’il est limitant, il n’en demeure pas moins vrai que c’est au nom d’une vision de la société plus tolérante ou moins “rigide” que ces changements ce sont fait.

    Quand j’étais enfant, et même encore après, la plupart des couples se mariaient entre 20 et 25 ans. On faisait carrière dans une ou deux entreprises ou projets professionnels, mais guère plus. La stabilité du cadre familial l’exigeait.

    Les motivations étaient de l’ordre du traditionnelles dans le sens où, faire un enfant, consistait à perpétrer une tradition familiale enracinée dans le passé. L’individu passait en second plan. C’est pour cette raison que beaucoup de mariages étaient en réalité, des alliances. L’amour seul n’était pas la cause principale des mariages. La question de la famille était beaucoup plus central.

    On a tort de penser que le mariage est une institution catholique – Lévy Strauss a d’ailleurs fait cette erreur. Le mariage moderne est le croisement du modèle romain et du modèle goth. Les romains avaient un époux/une épouse officielle et très souvent un ou une amie (amie sexuelle ou amoureuse) en parallèle. Ce sont les goths avec leur contrat de mariage très sophistiqué et l’importance qu’il donnait au cadre familial qui ont convaincu les romains de l’accommoder à leur propre civilisation. Chez les goths les couples qui se formaient par amour étaient beaucoup plus fréquents.

    Notre civilisation a hérité de ce compromis et a ensuite greffé une symbolique religieuse que l’on connait.

    Je précise que je ne suis pas nostalgique de cet ordre.

    Je relève simplement que nous sommes passés d’un extrême à l’autre. Parfois j’en arrive à penser que cet extrême est pire parce qu’il semble à première vue plus libre, mais au bout du compte il se montre mortifère et, autrement, aussi hypocrite que l’ancien.

    Si le sujet t’intéresse, tu pourras trouver sur la toile la pensée et les théories de Christopher Lasch, un philosophe et un ethnologue américain, qui explique qu’en détruisant toutes les instances (syndicats, familles, nations, associations, etc.) la société de consommation a généré une somme d’individualité incapable de se penser dans le collectif. Cet individu, livré à lui-même, n’a pas d’autres issues que de consommer – quand bien même, il se pense appartenir à une identité nomade ou à une minorité.