Répondre à: To be tested to not …

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 juillet 2021 à 1 h 26 min

    @ideal_type

    Je pense que la douance fait beaucoup fantasmer ; cela a été toujours plus ou moins le cas en fait, mais aujourd’hui il y a un phénomène de mode persistant. On le voit hélas, à travers le nombre d’ouvrages disponibles en tête de gondole dans les librairies, la prolifération de sites, quelques films et séries – comme le consternant HPI produit par TF1. Dès lors, tout le monde veut en être pour diverses raisons (ou déraisons). Il y a dans l’intérêt portée pour la douance, chez les uns, un besoin sincère d’obtenir des clefs sur son propre fonctionnement, de créer des liens ou de s’émanciper d’une image de soi faussée, mais chez d’autres – comme tu l’as très justement souligné – c’est principalement le narcissisme qui parle. Parfois bien sûr le besoin d’identification ou de réparation est plus complexe ou plus nuancé…

    Il n’en demeure pas moins vrai que l’aspect commercial, la surmédiatisation et les velléités égotiques finissent par brouiller les choses. Certains psychologues ont tendance, en effet, à brader le WAIS ou à proposer des diagnostiques complaisants pendant qu’en coulisse – dans les alcôves de la neuropsychologie – on essaye d’imposer un peu plus de rigueur dans l’interprétation et le déroulement du WAIS.

    Le supermarché de la douance peut prendre des formes alarmantes. Il suffit, par exemple, de s’attarder sur le business monté par Jeanne Siaud-Fachin avec ses centres Cogito’Z qui proposent des stages, des consortiums, des programmes, des suivis et des bouquins à des prix exorbitant. Je passe sur sa méthode de diagnostique qui, à mon avis, fleure bon la complaisance. Quoi qu’il en soit, si les centres Cogito’Z fonctionnent si bien, c’est grâce à leur structure sectaire (élitisme ou sectarisme économique s’il en est) et sa propension à répondre aux besoins égotiques des individus qui les fréquentes.

    Il est intéressant de constater que les programmes chez Cogito’Z qui sont les plus populaires concernent les enfants et les passassions de WISC. L’idée, je crois, c’est d’avoir une forme de reconnaissance de haut potentiel par procuration. En d’autres termes, certains adultes se servent de leur enfant comme faire-valoir (on y revient) et s’épargner un WAIS qui pourrait s’avérer décevant.

    Tout le monde ou presque oublie que le WISC n’est pas fiable, pas autant que le WAIS en tout cas. La marge d’erreur est énorme et plus de 30 % des enfants testés, déclarés surdoués, voient leur score baisser à moins de 130 QI quand ils passent le WAIS une fois adulte.

    Pardon pour la digression, c’est plus fort que moi…

    Bref, s’inscrire sur un site dédié à la douance – en écartant la possibilité de passer le WAIS – peut être une façon capilotractée d’avoir le beurre, l’argent du beurre et les miches de la boulangère (dont on se demande bien ce qu’elle fout chez la fromagère asteur !) à moindre frais pour des gens un peu malhonnête. Après, il y a tout un tas de curieux, bien sûr.

    Mais je crois que le doute, quand bien même il peut nous paraître insupportable, est parfois plus sécurisant qu’une certitude décevante. Cela dépend des personnalités de chacun, je suppose.

    En ce qui me concerne, je me suis inscris sur Rencontre Surdoué il y a… Heu… une paire d’années (on va dire). A ce moment-là, je n’étais pas testé. Seule ma meilleure amie (surdouée et asperger) m’encourageait à creuser dans cette direction. Ma vie professionnelle et sentimentale ressemblaient à rien, si ce n’est, vaguement, à une version de Guernica peinte par un Parkinson. Bref, ça n’allait pas fort.

    Grâce au site – et je crois que je ne suis pas le seul dans ce cas – j’ai rencontré des gens, j’ai échangé et cela m’a permis de dépasser les appréhensions que j’avais. Il aura fallu le temps (presque 2 ans), mais j’ai pu, au bout du compte, me rassurer suffisamment pour passer le WAIS.

    Disons que le site a fait partie de ma boite à outil…

    Voilà, en gros.

    A moi de te poser une question. Je me demande bien pourquoi tu t’interroges sur ce sujet ?

    Je me trompe peut-être, mais j’y vois un intérêt pour la psychologie et peut-être, la psychanalyse…