Répondre à: Sondage International

  • auto-smiley

    Membre
    16 avril 2021 à 10 h 40 min

    Pardon mais je vais donner quelques explications sur mon côté “genderfluid”… Sinon j’ai l’impression de développer par moi-même un genre de syndrome de l’imposteur et c’est assez gênant.

    En fait c’est très controversé, comme beaucoup d’autres différences. Et je pourrais me perdre en explications pour mieux m’expliquer ou pour me justifier. Mais c’est bien réel. Et ce qui est parfois présenté comme une “théorie” (du genre) est bien réel.

    Je vais donner quelques exemples pour se représenter le truc…

    1) Comme des gens qui ont un “véritable” souci de genre, au sens “dysphorie de genre totale” => j’en suis passé en partie par là. Donc ça n’est pas commun. Tout le monde ne vit pas ça. Sauf que dans le cas “gender fluid” ce n’est pas tout à fait “clair” ni fixe… J’en suis passé par beaucoup de périodes confuses. J’ai par exemple voulu changer de sexe plusieurs fois dans ma vie et puis j’ai changé d’avis à chaque fois parce que ce sentiment n’était pas tout à fait unilatéral. Tout le monde ne se pose pas la question (très sérieusement) de changer de sexe… Tout le monde ne change pas de vêtements comme une personne qui se cherche sur ce plan là. Il se trouve, au final, que j’ai compris (grâce à ce qui était présenté comme de drôles de “théories”) que ce n’est pas une théorie me concernant. J’ai plusieurs genres identifiables, ce qui est très très différents d’avoir plusieurs personnalités soit dit en passant. Je n’ai pas de troubles de la personnalité… (il se trouve que ce côté clinique a été creusé à fond dans mon cas neuro-atypique où c’est important de le savoir) Ce qui est une chance car les cas de co-morbidité “bipolaire + trouble de la personnalité” c’est très très compliqué de faire avec (et j’en ai croisé pas mal de gens concernés donc je sais que je suis chanceux sur ce point précis).

    2) J’ai fait des tests, notamment par rapport (à la base) aux orientations sexuelles. Il se trouve que je ne suis ni hétéro à proprement parler, ni bisexuel ni homosexuel mais bien “pansexuel” et qu’en plus de ça, comme je ne suis pas “que ça” j’ai une tendance (par mon côté romantique assez extrême) à me réfugier dans une situation personnelle considérée comme anormale (à la limite d’asexuel ou demi-sexuel) alors qu’à la base j’ai une facilité au sexe incroyable mais c’est juste que psychologiquement ça ne suit pas… Il se trouve qu’à un moment de ma vie, perturbé pour d’autres raisons personnelles (j’étais en pleine séparation puis divorce et j’étais tombé éperdument amoureux d’une femme grey-asexual ^^) je me suis beaucoup interrogé sur ce point, beaucoup plus qu’avant, alors que je m’étais rangé dans une case “normale” puisqu’en fait je suis hyper hétéro romantique (je ne suis jamais jamais tombé amoureux d’un mec et je pense que ça n’arrivera jamais tout court). Pourtant je me suis moi-même “testé” avec des expériences sociales et sexuelles à la limite de ‘borderline’ et la conclusion (sans rentrer dans les détails ici) c’est que je suis plutôt pansexuel, assez clairement, et pas du tout “gender typique” encore plus clairement que le reste… Et donc, j’ai passé un tas de tests psychologiques qui donnent des résultats étonnants => ce qui se retrouve tout à fait dans la représentation que j’ai de moi-même (mais bon c’est à un point tellement “anormal” que j’ai parfois du mal à l’assumer ou à le gérer facilement). Ce que ça donne : j’ai un niveau de féminité très au-delà de la moyenne, même de la plupart des femmes, d’après ces tests. Ce qui pourrait facilement correspondre (parce que c’est comme ça : ça se vérifie dans la majorité des cas, c’est tout, rien d’exclusif là dedans ^^) à de l’homosexualité ou de la bisexualité. Mais j’ai ENCORE PLUS de la masculinité très très au-delà de la moyenne d’après ces mêmes tests. Il se trouve que, si je m’en réfère à mon ressenti, à ma propre représentation de genre, ce qui se vérifie par exemple dans ce que je peux identifier chez des personnages de fiction => je me retrouve, la plupart du temps, dans les personnages féminins plutôt que dans les personnages masculins tels qu’ils sont “pensés” et tels qu’ils sont pour la plupart des gens, et ceci à plusieurs époques différentes (c’est vrai pour les films des années 70, 80 et les films récents)… Ce n’est pas par hasard. Et il m’arrive de me retrouver un peu dans les personnages masculins les plus extrêmes sur certains aspects. C’est-à-dire “qui envoient du bois” pas forcément au sens où l’entendent la plupart des gens. Je me retrouve encore plus facilement dans la psychologie des gens très bizarres, des asociaux typiques alors même que je ne suis pas tout à fait asocial moi-même, surtout dans leur positionnement “de genre”. Globalement mon genre féminin l’emporte sur les autres mais je reste un homme sur certains aspects. C’est très compliqué à expliquer, alors que ça n’est pas si difficile à percevoir. Là je parle de perspectives clairement élaborées sur le papier lors de l’écriture, c’est évident, et ces questions sont posées lors de l’écriture dans tous les cas. C’est relatif aux remarques que font les personnages etc. Et je suis ainsi.

    3) C’est perceptible, vraiment, en réel et en direct je veux dire. Et ça questionne plus qu’autre chose parce qu’en règle générale les gens ne savent pas trop (le plus souvent ils pensent que je suis gay ou bi ou encore un autre truc à côté de la réalité). Certaines femmes le perçoivent mieux et se demandent si je ne suis pas en pleine “dysphorie” parce que je ne suis pas quelqu’un très exubérant sur ce point donc c’est assez discret, mais bon si on a une bonne sensibilité à la féminité en général on en retrouve une tonne chez moi. Et si on a l’habitude d’avoir peur des femmes fortes de caractère, qui ont parfois une masculinité exacerbée, alors on a de quoi flipper sa race à mort avec quelqu’un comme moi dans les dix mètres autour ! Je ne compte pas le nombre de gens à qui j’ai fais peur alors que je suis gentil comme un bisounours en vrai. La vie n’a pas fait de moi une tueuse mais c’est vrai que ça aurait pu être le cas facilement vu mon caractère et mon orientation de genre aussi (parce qu’à mon avis ça rentre en ligne de compte au moins indirectement).

    Donc je comprends très bien que tu en appelles aux femmes plus précisément. La plupart des hommes ne te seront d’aucun secours pour comprendre ce que tu traverses. Même pire : la plupart seront lourds comme pas croyable, y compris chez les zèbres (certifiés ou non). Je ne sais pas si ça va te rassurer ou si tu vas trouver ça bizarre mais bon : je pense vraiment qu’effectivement ça n’est pas pareil d’avoir le témoignage d’une femme ou d’un homme sur ce sujet qui est l’exclusion sociale ou certaines difficultés particulières aux femmes. Et je pense aussi que tu trouverais (chez les hommes) par expérience plus de compréhension chez les gens gay ou bi ou spéciaux comme moi-même. Mais les réactions typiques des hommes hétéros, en moyenne, c’est juste l’enfer. Soit ça patauge à fond (immaturité très souvent) soit ça reste en dehors de ta sensibilité (parce ce n’est pas de leur monde). Enfin “en moyenne” car je ne veux pas généraliser mais c’est par expérience ce qui se vérifie dans 99,9% des cas. Et même chez les zèbres ça ne risque pas d’être très très différent de ça en fait. C’est juste une question de “normativité neuro-typique” de surcroît propre à l’identité de genre à mon avis…

    En tout cas, sache que ça me parle. Ok je ne suis pas asperger mais “femme” : SI, un peu, voire même beaucoup, alors même qu’on aurait du mal à trouver plus de masculinité chez quiconque. C’est paradoxal mais c’est comme ça, je suis ainsi. Si tu as besoin de mieux expliquer ton aspiration personnelle, sociale, peut-être que ça peut compter pour que je t’apporte quelques précisions. Et à mon avis il vaut mieux que tu envisages tout ce que tu peux pour t’aider, ça ne risque pas de pleuvoir de partout (l’aide) malheureusement, y compris les informations ou précisions que je pourrais t’apporter. J’ai du mal à croire, par exemple, que tu puisses trouver mieux qu’en France pour ton avenir en tant que femme autiste asperger adulte… Tout simplement. Mais j’ai envie de te dire aussitôt : il conviendrait que tu dises dans quelle mesure tu peux être soutenue, parce que ça n’est pas si simple que ça. Le problème principal étant le temps d’action => rien n’est immédiat donc il te faut nécessairement un appui, une amie avec qui bâtir ton projet de vie par exemple. Que tu restes au Québec ou que tu migres ailleurs, dans tous les cas. Sinon tu peux en parler ici, peut-être on peut t’aider à trouver des idées pour t’organiser etc. Ici ça me semble assez safe pour parler par rapport à d’autres réseaux sociaux, quoique j’ai tout de même identifié des comportements neuro-typiques masculins pervers clairement, ici comme ailleurs.

    J’espère pour toi que des femmes autistes viendront témoigner pour mieux t’éclairer mais ça pourrait être long ici. Peut-être tu devrais (en plus d’ici) essayer de voir sur un réseau social plutôt orienté “asperger” que zèbre etc. Bon courage en tout cas s’il te faut plusieurs points de vues pour te faire un avis précis.

    Mais une chose me semble PRIMORDIALE : si tu évalues que tu es dans une situation de burn-out très nette. Il faut peut-être que tu envisages de trouver ce que tu peux dans ta région d’abord, pour te reposer un maximum, et t’organiser depuis ce passage pour aller de l’avant ensuite. Parfois il vaut mieux en baver un peu en psychiatrie plutôt qu’aller encore pire… Du moins quelques temps, juste le temps de se reposer. J’ai vécu ça donc je sais de quoi je parle. Mais c’est à toi de voir, peut-être tu trouveras assez d’énergie pour t’organiser avant que ta situation ne devienne pire et ainsi tu pourrais t’épargner les pires cliniques. La santé avant tout, tout de même ! Penses-y 😉 si je peux te donner un ultime conseil => il faut penser “pratique” => en 1ER comment tu vas, si tu te sens capable de faire face à l’exclusion et dans quelle mesure, ensuite comme t’organiser concrètement suivant chaque détail de moyens dont tu disposes (y compris ton immense ressource intellectuelle clairement perceptible à ta façon de t’exprimer et avec ce que tu dis que tu as fait comme parcours de formation etc). Je te souhaite sincèrement que ça marche, les gens comme toi ou comme moi (les neuro-atypiques en fait, tous) sont potentiellement à mon humble avis une ressource humaine incroyable et c’est eux/nous qui vont changer le monde en meilleur. Encore une fois : bon courage et n’hésite pas à solliciter les gens ici pour t’aider directement dans ce sens donc n’hésite pas à me questionner si je ne suis pas clair sur un point ou un autre.