Répondre à: Pensée en arborescence

  • cinematographe

    Membre
    13 mars 2021 à 13 h 48 min

    Une expression assez commune du langage courant, qualifierait une modalité similaire de la conversation, par « sauter du coq à l’ane ».

    Des équivalences doivent bien exister également pour des langues proches culturellement, comme l’allemand, l’italien, l’anglais, l’espagnol…

    C’est une expérience que tout un chacun embrasse facilement dans sa vie courante, même si les conversations du café et du commerce sont provisoirement fermées, au comptoir des bars et brasseries, pour cause de mesures officielles restrictives imposées par la crise sanitaire actuelle…

    Plus génériquement la pensée analogique, par associations d’analogies formelles, n’est pas exclusive au langage et à sa verbalisation.

    Elle ne se manifeste pas uniquement sous une forme conceptuelle ou d’émergence d’idées plus ou moins disparates, sans quoi la dite créativité serai le seul apanage des agences de réclames publicitaires, et autres slogans manifestes qui inondent l’espace public, retiennent brièvement notre attention de loin, déjà saisie toute entière par d’autres préoccupations quotidiennes, en dehors des seules préoccupations de consommations immédiates matérielles, et autres besoins réels ou imaginaires à satisfaire…

    Notre monde serai alors bien triste et plus normé qu’il ne l’est déjà, s’il fallait ainsi réduire le champ des possibles , de cette fantasmatique pensée en arborescence ?

    En ce qui me concerne la pensée analogique n’est pratiquement jamais verbale, elle emprunte d’autres modalités moins filtrées par la culture et le langage, plus proprement lié à la perception des sens, essentiellement visuel, auditif, tactile, kinesthésique…

    Elle emprunte des convergence d’expériences sensorielles à la croisée des chemins, mobilise l’imaginaire porté par une mémoire propre des événements, l’empreinte mémorielle laissée en suspens par les objets manipulés, quand il s’agit d’objets concrets et palpables, tout aussi bien que des représentations abstraites, qui fédèrent des similitudes par analogies entre des objets parfois très distants les uns des autres en apparence…

    S’il existe une modalité de processus de la conscience qui ne soit pas linéaire ou séquentielle, ce ne serait pas le fait de la soit disante « pensée en arborescence » , qui par sa nature même reste séquentielle, mais celui de la pensée analogique , qui superpose les concepts les plus éloignés les uns des autres à eux même, ou les confronte les uns avec les autres en une même synthèse, une même représentation ?

    C’est le sujet même de mes dernières recherches formelles artistiques …