Réflexion sur le travail marchand

  • jasper

    Membre
    15 août 2019 à 14 h 21 min

    @nolls, je vois surtout beaucoup de peur derrière tout ça. Peur de manquer, peur de mourir. Quand on vit aux Etats-Unis, il faut toujours de l’argent car tout se paye. Pour la plupartdes gens, plus de travail = plus d’argent = mort.

    Et, quand on le peut,  on accumule car on a peur du jour où, vieux ou malade, on ne pourra plus travailler.

    La bas, la religion protestante a bien instrumentalisée cette peur en l’ajustant à la croyance. La soumission à l’argent devient volontaire.

    Dans d’autres pays, où l’état joue un plus grand rôle pour rassurer, la même peur fonctionne dans l’autre sens : peur de ne pas avoir vécu sa vie en passant son temps à travailler. On court après les loisirs et le “temps libre”.

    La servitude volontaire est finalement de la même nature dans les deux cas.

    Et puis il y a des endroits où les gens  n’ont pas le temps d’avoir ces peurs, car ils travaillent tout le temps et meurent sans avoir accumulé ou consommé rien de superflu, et à peine  l’indispensable. Ils auront passé toute leur vie à gagner de quoi vivre, et même bien souvent même pas, ce sont en fait des esclaves, en fabriquant pour presque rien des objets que la mondialisation apportera en excès à ceux qui ont besoin de les acheter, pour se rassurer.

     

     

     

  • nolls

    Membre
    15 août 2019 à 20 h 09 min

    Bonjour de congé @jasper euh… j’espère… du moins au repos mon petit gars…

    Je suis en grande partie en accord avec ce commentaire. Je ne comprends pas la fin du premier paragraphe

    Plus d’argent =mort,

    parce que moins d’argent = mort aussi non?

    Et la servitude me semble toujours volontaire… du moins au départ, avant de se faire piéger…

    Nous avons peut-être un ami commun ce cher Étienne de la Boetie ?

     

     

     

  • jasper

    Membre
    15 août 2019 à 23 h 15 min

    ah oui @nolls , plus voulait dire “plus du tout”, et non pas “davantage”

    Parfois, on n’a pas le choix de refuser la servitude, car on n’en réalise pas la nature. Soit parce qu’on n’a jamais connu que ça, soit parce que l’éducation ou simplement la pression de la société dans laquelle on vit a enfoui le reste dans les profondeurs de l’inconnu. C’est la pire situation, et peut être la plus courante.

    Alors, on est d’accord pour pour liker Etienne de la B. sur sa page Facebook ?

     

     

  • nolls

    Membre
    15 août 2019 à 23 h 51 min
  • jasper

    Membre
    16 août 2019 à 18 h 58 min

    Euh, @nolls, si wikipedia le dit, c’est sûrement vrai, pour quelqu’un, mais je préfère rester dans mes erreurs de la comprenette et croire que notre ami EDB parle aussi d’une servitude liée à l’ignorance.

    Je me dis aussi que s’il a fallu qu’il accole le mot volontaire à servitude, c’est peut-être qu’il y a une autre servitude ?

    Et puis, si c’est pas lui qui en parle, c’est donc une de ses soeurs, ou quelqu’un des siens… mais on part trop loin là, car les réflexions sur les causes de la liberté,  finissent à la condition de l’homme moderne.

  • nolls

    Membre
    16 août 2019 à 19 h 32 min

    Bonsoir @jasper

    J’ai oui dire qu’il y avait plusieurs interprétations, de l’ouvrage de ce jeune révolutionnaire EDB, dont l’une, plutôt de “gauche”, qui n’ appréciait pas le vocable volontaire. Personnellement il ne me dérange pas le moins du monde. Ton point de vu me plait bien, aussi. En remarquant qu’il existe “aussi” une servitude volontaire (clin d’œil inverse).

    Dans tous les cas, le thème de la servitude me passionne, tout comme celui de l’esclavage et du travail marchand…. Nous ouvrons là un chapitre…

    Bon week-end bien agréable.

  • jasper

    Membre
    16 août 2019 à 20 h 31 min

    Pas de probleme @nolls, la servitude volontaire existe. d’ailleurs je crois qu’elle règne en maitre, aussi bien en politique, que chez les sans-dents qui s’accrochent à tous les petits gadgets technologiques qui nous entourent.

    Je ne suis toutefois pas sur que cette servitude volontaire ne soit pas un peu acceptée à l’insu du plein gré de beaucoup de gens, qui n’en mesurent pas tout à fait la portée.

    Alors.. volontaire ? pas tant que ça….

    Et pourtant, elle et bien utilisée par les professionnels de la manipulation. Ca me rappelle un livre qui s’appelait ‘le marketing de l’ego ‘ sorti il y a quelques années. IL expliquait que le meilleur moyen de vendre est de faire croire a chacun qu’il est tellement important par son originalité qu’on va s’occuper spécialement de lui (et le plumer)

    Un épisode de la série black mirror reprend le thème de façon proche, en version facebook , et en poussant la chose un peu plus loin. C’est glaçant tellement ca devient réaliste : Dans cet épisode, les gens évaluent leurs interactions à coup de notation , avec des étoiles j’aime/j’aime pas. Mais ces étoiles, ce besoin d’être aimé, deviennent un critère socio-économique. C’est affreux. Et là, la narration montre qu’il ne s’agit pas tant d’une ignorance de classes (au sens luttes des classes etc…) que d’un aveuglement sélectif, une ignorance acceptée, dictée par la peur  d’être rejeté,  qui conduit, sans que les gens s’en rendent compte,  à une soumission impitoyable. On peut toujours penser que l’héroine n’a qu’à changer, mais elle croit avoir tant à perdre …  elle n’est pas partie pour ça à la base.

  • jasper

    Membre
    16 août 2019 à 21 h 14 min

    Pour en revenir a la valeur marchande du travail, ce type dans la pub est un peu pareil. Il s’est strictement conformé à son environnement, il a sa Cadillac, sa piscine, et s’accroche, sans aucun recul, à de grandes théories pour se justifier à lui même, et à son entourage, que sa vie professionnelle, c’est toute sa réussite. Sa valeur personnelle est au niveau de son ascension professionnelle, et ceux qui n’ont pas fait le même choix sont des ratés..

    https://www.youtube.com/watch?v=5IsSpAOD6K8

    Et puis, peut être que demain il aura un accident, un truc de santé, trop cher  pour son assurance… Alors… “baisse de l’employabilité”, plus de travail, plus de valeur marchande… Carte American Express grillée, maison vendue, cadillac aussi,  mauvaise notation à la banque, femme et enfants partis dans un autre home sweet home , et un entourage qui profite de son désarroi pour finir de le plumer…

    Alors, s’il ne revoit pas sa grande théorie pour accepter d’aller glander dans le désert avec un petit dealer pour fabriquer de  la drogue, il pensera avoir raté sa vie.

  • nolls

    Membre
    17 août 2019 à 1 h 23 min

    Je vibre totalement avec tes propos.
    Le personnage Cadillac n’a rien d’humain.
    Il est profondément ridicule. Voir un gorille sauvage filmé dans la forêt au téléobjectif en train de macher des feuilles me touche un million de fois plus, par la chaleur qui émane de son regard et la douceur de ses gestes.
    Ce type me terrorise comme parfois je le suis durant quelque secondes en observant certains collègues au travail. C’est à  pleurer.

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