Non affirmation de soi ou sur-adaptation forcée

  • Non affirmation de soi ou sur-adaptation forcée

    Publié par hanae le 21 juillet 2020 à 10 h 54 min

    Je ne sais pas si cette problématique a déjà été abordée mais cette une réflexion qui m’est venue suite à la discussion concernant le manque de confiance en soi.

    Qu’est ce qui fait qu’avec certaines personnes, il n’est pas possible d’être soi-même, il faut toujours “prendre des pincettes” ou s’adapter à son interlocuteur.

    Dans une entreprise, pour optimiser le temps, la productivité et répartir les tâches harmonieusement, des règles sont mises en place, par exemple pour établir un protocole de traitement d’un incident dans le cadre d’un dysfonctionnement.

    Chaque intervenant des différents services doit donc respecter ce protocole pour la bonne marche de l’entreprise, les services sont plus ou moins opposés, chacun cherchant à refiler la patate chaude à son voisin (développement, hotline, maintenance).

    Si dans cette optique, une personne se croit au-dessus de tout cela, elle ne suivra pas la règle et continuera à penser que c’est aux autres de prendre la charge de son travail, prétextant toujours avoir la meilleure raison pour ne pas le faire. Face à cela, il n’y a pas possibilité, à mon niveau de lui imposer de le faire sous peine de conflit. Et dans ce cas là n’étant pas aussi populaire, je ne fais pas le poids dans le cadre d’un incident diplomatique.

    Je suis scrupuleusement les règles car je les estime nécessaires et utiles, en outre je suis totalement désavantagé par rapport à ceux qui n’ont pas de conscience professionnelle et de moralité.

    Cela génère en permanence des rapports de force vis à vis de ces personnes, si bien qu’on est obligé de se sur-adapter pour pouvoir échanger de manière cordiale avec elles. Bien que j’ai un fort tempérament, en tant que femme c’est encore moins évident de s’affirmer dans un milieu potentiellement misogyne.

    Après une dizaine d’années, j’avais totalement changé, est ce de mon fait ou l’environnement au travail ne me convenait pas, m’amenant petit à petit vers un muselage non désiré.

    Ce que je dis plus haut a un sens ou c’est uniquement un problème de confiance en soi à la base ?

    byaku a répondu il y a 3 années, 8 mois 7 Membres · 14 Réponses
  • 14 Réponses
  • Membre Inconnu

    Membre
    21 juillet 2020 à 16 h 59 min

    Salut Hanae

    Oui effectivement, en cas de conflit un “populaire” qui a tort prend souvent le pas

    sur un zèbre qui (par hasard) aurait raison.

    Le temps qu’ils inspirent, c’est tout ce que les “populaires” t’accordent comme durée d’explication

    Mais peu importe, le tout est dans quel état d’esprit tu réagis. Si tu t’énerves, si les gens sentes de l’agressivité, tu es fichue. Si par contre tu es sereine tout en étant rapide

    car les “populaires” ne te laissent jamais parler,… tu t’en sors.

  • hanae

    Membre
    21 juillet 2020 à 17 h 12 min

    Il faut croire que je n’avais pas l’art et la manière de faire bien les choses alors d’où le manque de confiance initial. Honnêtement même avec le recul je ne suis pas sûr de pouvoir gérer cela à présent sans de nouveau m’agacer.

  • mikeymike

    Membre
    22 juillet 2020 à 23 h 11 min

    Je comprends ta situation @Hanae et je sais à quel point ça peut être difficile de faire comprendre à certaines personnes l’importance des règles à ceux qui se croient au dessus de toutes, sans passer pour un psychorigide ou autre.

    Pour ma part, je suis partisan d’échanger à huis clos entre quatre yeux, et d’exprimer clairement les désaccords de chacun, de manière posée, à ce moment-là. Perso, ça m’a aidé plus d’une fois. Même si malheureusement tout le monde n’est pas réceptif à cette façon de communiquer… Si non, est-ce qu’un hiérarchique pourrait appuyer ta demande ?

    Je ne dirais pas que c’est de la non-affirmation de soi, tu as peut-être une estime de toi différente de cette personne-là mais je ne dirais pas que la sienne est bonne pour autant.

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2020 à 0 h 30 min

    Ce n’est pas évident votre affaire…

    Ceux qui ne connaissent que les rapports de force ont un comportement canin. Ils sont comme les chiens qui veulent montrer qu’ils sont les dominants. Alors la discussion peut marcher un temps, sauf que la raison n’est pas dans leur logiciel. Ils n’ont pas le sens de l’équité. Ils s’en foutent que l’autre galère à côté, tant qu’ils sont peinards, tout va bien pour eux. Et les caresser dans le sens du poil pour les convaincre de faire leur part, sans que ça nuise au travail des autres, bah ça va un temps hein…

    Entre être gentil et être con, il n’y a parfois qu’un pas…

    La solution qui est malheureusement la plus efficace, c’est de leur taper sur la tête deux fois plus fort pour qu’ils ne s’amusent pas à recommencer. Et dans un milieu professionnel, ce n’est pas du tout évident, on ne peut y aller franco dans la salle de pause (lol), et pour une femme, j’imagine que ça doit être encore plus compliqué. Là, il faut utiliser son intelligence pour les piéger. L’esprit Loki. Et c’est quelque chose que j’ai vécu aussi ^^

    Je suis obligé de faire le taff du collègue ? Aucun problème ! Je vais même faire en sorte de faire le maximum. L’autre est super content, il a trouvé une bonne poire. Sauf que je vais mal le faire, son taff. De sorte à ce que ça alerte le responsable. Et si l’on me dit quoi que ce soit, j’explique que c’est le boulot d’untel, que j’ai fait au mieux avec ma charge de taff, mais ce n’est pas à moi de le recadrer. Et là, le piège se referme, normalement. Vous voyez un peu l’idée. Et le tout avec décontraction, toujours le même sourire un peu faux-cul, typique des ambiances professionnelles hypocrites 😀

    Là, ça énerve bien lol

    Après, on fout la paix… Mais faut voir selon le contexte, le taff, etc. Si on bosse dans le milieu hospitalier, on va peut-être éviter de mal perfuser les patients ^_^’

  • Membre Inconnu

    Membre
    23 juillet 2020 à 0 h 51 min
  • hanae

    Membre
    23 juillet 2020 à 8 h 01 min

    Merci pour vos réflexions.

    @Mikeymike, j’ai essayé de discuter en privé avec ces personnes pour leur demander ce qu’il se passe, j’ai eu droit à « Mais c’est toi le problème, y a pas que moi qui le dis, t’es austère… » Sinon, si je leur dis qu’ils me parlent mal, ça aggrave les choses, ça leur donne à priori plus de raison d’être agressifs et humiliants. En fait, je faisais bien mon travail et j’avais des remontés positives de la part des responsables et des formateurs pour mes dépannages, donc je suis sereine de ce côté-là mais ce qui est bizarre c’est lorsque je m’absentais pour raison médical, je laissais mes collègues développeurs ravis, il y avait une super ambiance et dès que je revenais, c’est comme si tout le monde me détestait, comme si on m’avait cassé du sucre sur le dos. C’est arrivé à plusieurs reprises, j’ai ramé pour rétablir l’ambiance chaleureuse que je connaissais avant de partir et je crois qu’au bout d’un moment je n’avais plus envie, ça m’usait.

    Seayou, la tâche qu’il ne voulait pas faire était rébarbative, pas quelque chose dont on peut se servir pour se valoriser ensuite.

    C’est du passé tout ça, c’est loin maintenant même si ça me fait encore mal car je ne comprends toujours pas. Peut-être qu’ils voyaient que quelque chose n’allait pas, que l’angoisse se lisait sur mon visage, je somatisais beaucoup à l’époque, j’avais mal au ventre, au dos et j’essayais de le cacher par toutes sortes de postures. Je consommais énormément d’énergie pour ça.

    Pour tous ceux qui disent qu’ils ont des facilités pour être eux-mêmes, qu’il suffit de faire preuve d’imagination : chapeau ! Car je ne manque pas d’imagination et je n’ai pas ma langue dans ma poche, je me fou pas mal du statut de la personne en face de moi, quelle soit à mon niveau ou directeur, je dis ce que j’ai à dire. Mais là je ne sais pas, c’est arrivé insidieusement, je soupçonne quand même de la manipulation, je pense qu’il y avait une collègue qui tirait les ficelles. C’est d’ailleurs à ce moment là que j’ai fais des recherches sur la perversion et ai fait le rapprochement avec son « opposé » la surdouance. Il y avait une collègue qui déformait tous mes propos et me faisait passer pour quelqu’un de mauvais. A la fin je ne parlais même plus, elle s’arrangeait pour me pousser à bout et quand je finissais par m’énerver, comme par hasard je voyais le directeur passer dans le couloir, elle le faisait exprès.

    On s’investit à fond et on perd tout, c’est comme ça, la vie est pourrie.

  • max

    Modérateur
    23 juillet 2020 à 9 h 32 min

    @Hanae je viens de découvrir ton sujet, tu as très bien fait d’en parler et tu en as bien parlé.

    Je suis en train de quitter mon travail en grande partie à cause de cet esprit là.

    Ça fait dix ans que j’encaisse les erreurs des autres, je m’en sors en général avec un gros conflit avec ma hiérarchie en demandant des preuves de mes erreurs supposées, c’est usant à la longue…

    Au cours de ces années, j’ai utilisé diverses techniques, une a bien fonctionné, mais ça ne fonctionne que quand on a un problème avec une seule personne :

    Cette personne là prenait la relève de mon poste tous les jours, et à chaque fois, il notait des trucs qui n’allaient pas, il les inventait 9 fois sur 10. Le problème, c’est que même si on me certifiait ne pas le croire, l’impression de fond s’imprimait dans la tête de la direction. Je lui en ai parlé plusieurs fois, sans aucun changement.

    Un jour, je lui ai fait faire le tour de l’atelier avec moi, pour qu’il voit que tout allait bien, j’ai été odieux, à chaque mot de lui, je répondais méchamment, j’ai recommencé le lendemain… Et je lui ai envoyé un message d’excuses ensuite.

    Après ça, je lui ai laissé le choix : à quel Max préfère tu avoir affaire ?

    Il est devenu très gentil d’un seul coup !

  • hanae

    Membre
    24 juillet 2020 à 12 h 24 min

    @Max,

    Ce n’est pas simple à vivre à la longue, tu as trouvé comment gérer ton collègue, c’est une bonne chose. Finalement tu parts aussi au bout du compte, tu n’en peux plus ?

    Moi je suis parti car mon responsable pour ce service s’est rangé du côté de mon collègue bien que soit disant les torts étaient partagés, c’est tout simplement dégueulasse. J’ai quand même eu au retour de mon arrêt maladie les eux en face de moi pour être sûr que cela ne se reproduise pas… Après cela, je n’arrivais plus à trouver de motivation, j’ai tenu quelques mois et suis parti.

    Je sais que j’ai une part de responsabilité d’avoir voulu me justifier auprès de mon collègue lorsqu’il s’est plaint sur le dépannage, j’aurais dû laisser couler et avoir suffisamment confiance en moi. Mais à force de critique ouvertes non justifiées, on n’arrive plus à laisser passer.

    J’ai vu ce que cela a fait à un autre collègue avant moi, il y a eu beaucoup de séduction de la part d’une collègue, ça ressemblait à un vrai petit couple fusionnel puis il y a eu des allusions devant tout le monde “ah c’est encore de la faute de xxxxxx”, “c’est xxxxxx qui code n’importe comment”… Toujours un peu mielleux, l’air de pas y toucher. Ça a beau être de la plaisanterie, à force de répétition ça rentre dans l’esprit du groupe. Il s’est coupé de tout le monde et comme par hasard il ne parlait plus lui non plus à la fin et restait dans son coin. Avec moi ça allait, on mangeait ensemble, j’ai essayé de lui en parlé car je voyais bien la problématique mais il n’a jamais dit quoique ce soit. Pourtant au départ il était sociable et avait de supers collègues qui l’appréciaient.

    Ensuite ça a été mon tour, pourtant j’ai toujours gardé mes distances avec cette collègue mais c’est elle qui venait faire sa pause à côté de moi, c’est compliqué quand on a connu soi-même la perversion et la persécution, on le sent chez l’autre, on sent de la noirceur, du vide affectif en elle.

    C’est tellement facile de pervertir une personne, il suffit de la critiquer en prenant à parti les autres, “xxxxxx tu trouves pas que c’est dégueulasse de faire ça ?”. Quand les personnes présentes ont de l’empathie, ils se mettent à la place de la potentiel victime et on devient vite bourreau à leur yeux, c’est aussi simple que ça.

    Quand on est privé d’énergie, on a beau avoir toute la volonté et les ressources du monde, on peut plus.

    J’arrête d’essayer de comprendre, en fait ça ne sert à rien, ça complique encore plus les choses et ça ne m’aide pas. J’ai fait ce que j’ai pu avec mes moyens, le boulet de merde que je traînais derrière moi. Je sais ce que je vaux et que j’ai apporté de bonnes choses, c’est tout ce que je dois garder de cette expérience.

  • max

    Modérateur
    24 juillet 2020 à 13 h 22 min

    J’ai fini par comprendre qu’il fallait une victime systématique à chaque groupe de personnes, c’est aussi simple que ça… Et dans ces situations, la vérité n’a finalement que peu d’importance. C’est valable aussi pour toutes les affaires de justice hautement médiatisées, la présomption d’innocence, ça n’existe plus, c’est la popularité qui compte.

    Nous sommes des individus étranges pour les gens, nous leur ressemblons, nous pouvons même communiquer avec eux, mais il y a toujours un léger décalage qui fait qu’on ne se comprend pas tout à fait. Exactement ce qu’il faut pour justifier toutes les erreurs de l’entreprise. “Oh ça doit être Max, de toute façon, il est bizarre…” J’ai même dû expliquer à mon chef que je ne pouvais pas être responsable d’un truc au milieu de mes vacances…

    Je quitte mon entreprise par ennui d’une part, et à la suite d’un entretien avec mon directeur qui m’a rencontré pour la première fois en me demandant “de changer de personnalité ou d’emploi”. Ça m’a fait péter un câble, cette injustice justement. Je me suis agacé et je lui ai répondu que je n’allais pas diviser mon QI par 2 pour coller à la moyenne du site.

  • hanae

    Membre
    24 juillet 2020 à 14 h 00 min

    @Max, je suis navré pour toi, cette injustice finit par nous sortir par les yeux et on pète un câble, forcément.

    J’espère que sachant cela tu leur a dit ce que tu pensais d’eux histoire de bien imprimer ça dans leur tête de piaf.

    On se donne tellement pour ce que l’on fait que la déception est immense mais ça personne d’autre que nous ne peut le comprendre ni même l’imaginer.

    L’ennui peut naître aussi de la démotivation.

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