Répondre à: Surdoué et maladie mentale

  • green

    Membre
    19 février 2021 à 11 h 25 min

    Je me permets, ici, d’apporter mon propre témoignage, dans le but d’étayer les propos précédents, apportés par chacun :

    Il faut savoir que je suis infirmière, et que je travaille en psychiatrie depuis un an et demi. J’ai travaillé dans de nombreux services, et avec de nombreux médecins/collègues/psychologues, etc. Au total, j’ai vu de l’hospitalisation courte durée (3 jours en moyenne avant réorientation, ce qu’on pourrait presque appeler “urgences psychiatriques”), unités de chroniques, secteurs ouverts, fermés, admissions, hospitalisations hebdomadaires (cures), etc. Tout ça pour dire que oui, j’ai fréquenté une quantité massive de collègues et praticiens différents, et tout autant de patients, dont des hauts potentiels. A noter que j’ai travaillé en Bretagne pendant un an, et que cela fait six mois que je suis sur la côte d’azur, donc on parle de deux établissements différents (l’un, hôpital psychiatrique “pur”, l’autre, hôpital classique avec des services de psy dedans).

    Ce qui ressort de cette expérience : la plupart des psychiatres semblent avoir des réelles bonnes connaissances concernant les patients haut potentiel (connaissances relativement actuelles), savent communiquer avec eux de manière adaptée, tout en sachant faire la part des choses entre ce qui est du ressort du fonctionnement “Zèbre”, et ce qui touche plus particulièrement à ce dont ils souffrent (notamment trouble anxieux, dépression, TDAH). Mais là où ça “pêche”, c’est plutôt du côté des soignants. Étant moi-même haut potentiel, j’ai pu remarquer ô combien ils ne connaissent pas vraiment tout ce qui est inhérent à notre condition…Eux : “Océane, je trouve que le monsieur il a des impatiences, va p’tretre falloir revoir le traitement”…Moi : “heu non alors déjà il bougeait déjà beaucoup ses jambes dès le départ, et puis c’est simplement parce qu’il a besoin de s’occuper physiquement aussi, il peut pas faire comme toi et rester sur sa chaise pendant des heures sans bouger, c’est pas possible ! mais c’est pas lié aux traitements, hein !”, ou plus simplement, la question du jugement : “contact autistique”, “il est bizarre, différent”…le genre de paroles qui me brisent le coeur à chaque fois que je les entends x)

    Après il y a aussi des soignants qui connaissent, qui ont travaillé et approfondi le sujet, et qui ne font plus ses erreurs. Qui savent également comment se comporter et comment faire pour ne pas détériorer la relation de confiance qu’on essaie d’avoir avec nos patients.

    Le problème principal vient surtout des cours que nous avons à l’école. Pour ma part, nous avons abordé le sujet très très rapidement, et seulement lors d’un cours sur les enfants et les motifs de consultation psy. Donc on est extrêmement loin de la réalité et de connaissances solides qui auraient pu aider si on avait choisi de travailler en psy, ou plus généralement pour la vie quotidienne. Le fait que les zèbres fassent partie d’une petite tranche de la population n’aidant pas.