Pour ce qui est du “décalage”, celui dont tu parles dans ta présentation de sujet @max , oui mais ce n’est pas systématique et je pense surtout qu’effectivement, c’est bien plus souvent “une impression” et la résultante d’un sentiment (par exemple) d’isolement ou inhérent à des paramètres “extérieurs” qu’à ce qu’on est fondamentalement qui serait “en opposition” à ce que sont “nos voisins” (eux qui seraient “fait d’un autre moule” (ce qui est vrai et faux en parallèle))… Et pour ce qui est de la clarté qui m’apparaîtrait mieux ou plus à moi plutôt qu’à d’autres… Disons que oui, c’est probable et je me laisse couramment tenter à le penser (^^), néanmoins et pour être totalement objectif, je ne connais (vraiment) pas assez “ces autres-là” pour en tirer des conclusions sur une perception qui serait si fondamentalement différente entre eux et moi que cela me distinguerait tant que ça de mes congénères… Puis, si je peux prétendre à concevoir certains aspects mieux que quelques-uns, on peut raisonnablement estimer que d’autres notions seront mieux appréhendées par certains que moi je ne le pourrais.
Pour le reste, pour ta question (“avez la sensation de ne pas pouvoir vous contenter d’une vie normale ? Cette impression que rien n’est jamais assez ?… Et surtout, est-ce que vous aussi, vous culpabilisez de rêver d’un éternel mieux ?”), je dirais que oui, je suis un “éternel” insatisfait.
Ce n’est pas tant qu’une vie “normale” (à voir ce que l’on considère comme telle) ne serait pas suffisante pour me contenter, qu’effectivement, malgré mon état d’être admis, assumé et apprécié, malgré un éveil que j’estime “enviable”, malgré les relations précieuses que j’ai pu avoir (ou que j‘ai toujours) avec quelques femmes exceptionnelles, malgré mes enfants, malgré ce qui est beau et tout ce qui m’a été accordé par ma naissance ou ce que j’ai pu obtenir par ma volonté… Oui, je demeure frustré et au point où j’en suis arrivé, je pense que cela ne changera jamais quand bien même j’aurais acquis toutes les expériences ou les richesses que je peux imaginer désirer.
Je pense qu’une fois ceci acté pour soi-même, on peut très bien entrevoir de cela qu’il ne nous resterait alors “plus qu’à” (apprendre à) s’en accommoder, à accepter cette façon d’appréhender les choses sans trop se morfondre à regretter par anticipation tout ce que ce sentiment nous communiquerait de mécontentement et au lieu de “ça” (qui serait assez tristement “improductif”), de réaliser que cette insatisfaction est en fait une puissante force motrice qui nous pousse continuellement à approfondir une connaissance, à ne pas se contenter de ce qu’on croit savoir en ne tenant rien pour absolument définitif… C’est ce qui nous permet d’avancer sans arrêt et sans jamais en venir à se dire que “ça y est”, c’est fini. Ce pourrait même être une manière élégante de concevoir sans tourment et sans honte l’évidence, à savoir que l’on est tellement imparfait que notre imperfection même serait la seule preuve concrète de l’infini… Et que cela est rassurant.