Répondre à: Thérapie : pour ou contre?

  • Membre Inconnu

    Membre
    4 décembre 2020 à 13 h 05 min

    @dianette je rebondis sur ce sujet quelques temps après…

    Durant ma (modeste) expérience en thérapies, j’ai expérimenté les TCC et l’approche systémique. Donc des thérapies dites brèves (en théorie, cf plus bas pour les TCC).

    Les TCC apportent des outils très concrets et qui paraissent pertinents, mais avec le recul je ne me les suis pas approprié, car je trouve cette approche trop impersonnel. L’utilisation d’un référentiel paraît obligatoire, mais peut-être ici était-ce trop rigide comme application ?

    De plus le nombre de séances n’étant pas fixé au début (comme la plupart des thérapies), à la fin je sentais que l’on tournait en rond, avec le sentiment de ne pas réussir à percer une limite, de ne pas réussir à crever le plafond pour franchir un palier essentiel.

    J’ai donc mis fin à ces séances.

    Toutefois, durant ces séances TCC, j’ai quand même pu mettre en lumière quelques mécanismes internes de ma personne, et des aspects que je n’aurais jamais pu, je crois, découvrir seul. Cet aspect, et aussi tout simplement le fait de parler à une personne, de pouvoir lâcher un peu ce qui pèse restent tout de même des aspects positifs.

    Ensuite donc j’ai consulté une personne formée à l’approche systémique.

    Cela a été plus fructueux je pense. L’approche possède bien sûr son référentiel mais l’application est peut-être plus souple, ou alors le référentiel moins enfermant en lui-même, je ne sais pas. Toujours est-il que le nombre de séances est limité volontairement (on fixe conjointement leur nombre durant la première séance, dans mon cas en tout cas). Cela permet de se fixer un objectif mais aussi une limite temporelle, précieuse pour avancer.

    Cela ne veut pas forcément dire que tout sera résolu à la dernière séance, mais qui sait ? En tout cas cela motive et évite l’effet que j’ai vécu en TCC, de ne jamais aboutir à quelque chose.

    Quant au référentiel systémique lui même, j’y ai trouvé (pour avoir lu sur le sujet en parallèle) des approches intelligentes, voire futées, et qui s’affranchissent largement des approches psychanalytiques (Freud), ou psychiatriques (médoc à tout prix).

    A ce sujet justement, petit interlude avec un extrait du livre “Une logique des troubles mentaux” de Wittezaele et Nardone :

    Mais pour les systémiciens, même s’il faut un cerveau en état de marche pour assurer le bon fonctionnement de notre esprit, les processus mentaux sont d’une autre nature que le cerveau qui en constitue le substrat organique, un peu comme les programmes de télévision sont d’un autre ordre que les éléments et les circuits qui composent nos téléviseurs. Vouloir traiter un trouble mental par des moyens chimiques, c’est un peu comme si l’on regardait un programme qui ne nous plaît pas à la télévision et que l’on décidait de baisser le son et de noircir l’image pour se sentir mieux. S’il est vrai que nous sommes dérangés par les cris ou la vue du sang, cette technique sera efficace. Nous pourrions toutefois apprendre à changer de programme…

    N’étant pas psy d’aucune sorte je laisse aux auteurs la responsabilité de leurs propos, mais ce genre d’approche me parle et me plaît, et est significative ou typique des raisonnements propres à la systémie.

    Je continue donc d’explorer le monde de la systémie, en particulier les notions de groupes, de paradoxes appliquées à la psychologie, ou encore l’utilisation surprenante (et passionnante) des “résonances” dans les relations humaines (cf Mony Elkaïm, “Où es-tu quand je te parle ?”).

    Quelques notes voire conseils plus personnels pour conclure :

    • oui, il faut aussi trouver chaussure à son pied, un ou une thérapeute avec qui le courant passera. ça ne court pas forcément les rues.
    • Egalement (à mon sens), pas quelqu’un qui vous brossera constamment dans le sens du poil. Ou plutôt, qui saura le cas échéant ne pas le faire, selon le besoin. C’est précieux d’entendre la vérité.
    • ne pas sous-estimer le regard extérieur, c’est-à-dire ne pas arriver en juge du thérapeute “voyons-voir de quoi vous êtes capable”. C’est difficile à appliquer en temps normal, surtout avec un cerveau qui turbine et analyse à tout va. Mais perso j’ai consulté car je traversais des crises relationnelles, on est beaucoup plus réceptif dans ces moments là.
    • dans la même veine, être honnête avec soi et le thérapeute. Vous pensez qu’il/elle n’est pas capable de vous aider ? Dites le lui. Cela pourra même faire une base de départ précieuse pour explorer des pistes. Au pire, il/elle vous indiquera un collègue plus à même de vous aider.
    • avoir un but en venant, un désir (d’aller mieux sur tel point, de parler de ceci ou cela qui vous gêne au quotidien). Si tout va bien, tout va bien. Aller consulter “par défaut” peut peut-être faire ressortir des points, mais sans réel désir, cela paraît assez hasardeux comme démarche.

    Just my two cents.