Bonjour,
Cette discussion date un peu, il n’y aura peut-être pas grand monde pour lire ma contribution, qui est une somme de réflexions que je me fais sur le sujet.
<div>Je ne crois pas trop à une révolution brutale de la langue, c’est trop artificiel: La pensée et le langage se nourrissent l’un de l’autre, si on veut exprimer une pensée complexe, sachant qu’il y a déjà un écart entre ce qu’on pense/ ce qu’on veut dire/ ce qu’on dit, on rajoute une contrainte supplémentaire si on doit en plus réfléchir sur une formulation inclusive. Ce que seul.e.s les convaincu.e.s voudront faire. Les langues évoluent lentement. Mais elles évoluent: on voit par exemple dans les discours politiques l’arrivée du “toutes et tous” qui devient naturel à l’oreille et sans doute bientôt dans la bouche. Une première étape?</div><div>
Je trouve l’écriture inclusive très pratique quand on emploie la seconde personne sans savoir si on s’adresse à un homme ou une femme, dans les lettres administratives, ou même dans les textes littéraires quand l’auteur ou autrice s’adresse à la lectrice ou au lecteur pris individuellement.
En revanche, je trouve l’emploi de certains adjectifs très compliqué quand ils sont très différents: beau/belle par exemple, a fortiori quand on veut les mettre au pluriel.
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Historiquement, il est absolument exact que l’on doit nos règles d’accord à la misogynie des académiciens du XVIe et XVIIe siècles. Néanmoins, il n’est absolument pas nécessaire de transmettre cette règle d’accord en disant que “le masculin l’emporte sur le féminin” (j’espère bien qu’aucun.e professeur.e ne le fait plus). On peut parler des formes neutre et masculine qui se confondent en passant du latin au français et que le féminin seul s’en distingue. Car après tout, les règles actuelles ne sont discriminantes pour les femmes qu’historiquement ou socialement parce qu’on vit dans un monde dominé par les hommes. On pourrait tout aussi bien imaginer dans un monde dominé par les femmes que ce féminin serait le couronnement d’une “pureté du féminin” qu’aucun masculin ne vient entacher.
Voilà quelques réflexions…