L'Univers est-il une illusion ?

  • L'Univers est-il une illusion ?

    Publié par olbius le 24 juillet 2018 à 11 h 23 min

    L’Univers est-il une illusion ?

    Les Mardis de l’Espace des sciences avec David Elbaz, astrophysicien. Il est directeur de recherches au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA Saclay) et responsable du Laboratoire Cosmologie et Evolution des Galaxies.

    « L’éternel mystère du monde est son intelligibilité » déclarait Einstein en 1936. Et s’il s’était trompé ? Près de 95% du contenu de l’Univers échappe à toutes les investigations théoriques et expérimentales. Trous noirs, matière noire, énergie noire résonnent comme le triolet de notre ignorance. Et s’il fallait changer notre regard sur l’univers ? Sommes-nous victimes d’une forme d’illusion cosmique ?

    https://youtu.be/HVwXSQHaECA

    L’Univers est-il une illusion ?

    Membre Inconnu a répondu il y a 5 années, 6 mois 8 Membres · 46 Réponses
  • 46 Réponses
  • lepassant

    Membre
    24 juillet 2018 à 13 h 33 min

    Je ne sais pas si l’Univers est une illusion, mais ce qui est une illusion, je crois, c’est la précision de notre connaissance de l’Univers (y compris la répartition énergie noire/matière noire/matière baryonique…)

    Cette illusion est notamment entretenue par une cartographie toujours plus fine du fond diffus cosmologique, on croit tout savoir au quart de poil de Kelvin près, et on en est tout fiers. Mais à côté de cela, il y a encore des énormités que l’on maîtrise très mal.

    En l’état actuel des connaissances, on suppose que la nature de 95% de la masse/énergie de l’Univers nous est inconnue. C’est ce que laissent penser les observations des galaxies, des amas de galaxies, et de l’expansion (apparemment accélérée) de l’Univers. Mais tout n’est quand même pas si évident quand on creuse un peu la question.

    1) La constante de Hubble qui détermine le ratio d’éloignement des galaxies en fonction de leur distance n’est pas connue avec précision, les résultats divergent selon la méthode de calcul ! Il est donc assez délicat de jauger la quantité “exacte” d'”énergie noire” qui accélèrerait cette expansion, que l’on a déjà du mal à connaître elle-même…

    2) 90% de la matière baryonique (celle dont nous sommes formés, tous les éléments chimiques du tableau de Mendeleïev, donc, à l’échelle de l’Univers, il s’agit des galaxies observées) ont été découverts en 2014 en analysant les travaux du satellite spatial Hubble (90% inconnus jusqu’il y a 4 ans ! C’est hallucinant non ? Pourtant c’est vrai…)

    3) Des expériences tentant de mettre en évidence une certaine nature de la matière noire, non baryonique (WIMPs), n’ont abouti à rien, la piste est abandonnée faute de résultat.

    4) La principale théorie alternative à la matière noire, MOND, qui se veut un ajout de paramètres aux théories classiques de la gravitation (celles de Newton puis Einstein) a carrément été invalidée par une série d’observations différentes, encore récemment (il y a quelques mois). La relativité générale reste la théorie de la gravitation la plus aboutie et la plus étayée par les observations, lui ajouter des paramètres est vain.

    Le principe du rasoir d’Ockham voudrait que l’on reste prudent, que l’on n’exclut pas trop vite la piste d’une matière baryonique non encore observée pour expliquer la matière noire (surtout connaissant les points 2 et 3 mentionnés au-dessus). Mais le monde de la recherche est ainsi fait qu’il faut souvent explorer tout un tas de pistes pour publier et obtenir des crédits, quitte à laisser tomber par la suite (exemple des points 2 et 4 😉 ). Je ne suis pas chercheur, mais plus d’un de mes amis qui, eux, le sont, en ont attesté. De plus en plus de physiciens en viennent à douter de découvrir un jour une matière ou une physique exotiques !

    Pour les points 1 à 4, je tâcherai de publier les sources dès que j’aurai un peu de temps ce soir.

    Bonne après-midi 🙂

  • lepassant

    Membre
    25 juillet 2018 à 18 h 30 min

    Bon, pour étayer un peu mon propos, et pour ceux que ça intéresse :

    La constante de Hubble n’est pas connue avec précision : https://fr.wikipedia.org/wiki/Constante_de_Hubble (voir la section “mesure de la constante de Hubble” et sa conclusion, c’est assez rigolo 😉 )

    On découvre tout récemment qu’il y a dix fois plus de galaxies dans l’Univers que ce que l’on croyait :
    https://www.sciencesetavenir.fr/espace/univers/dix-fois-plus-de-galaxies-dans-l-univers-observable_107518

    La relativité générale semble indétrônable : http://www.eso.org/public/france/news/eso1819/?lang (c’est la dernière gamelle en date pour les théories alternatives, mais il y en a eu d’autres).

    Les WIMPs ne montrent pas le bout de leur nez : https://fr.wikipedia.org/wiki/Weakly_interacting_massive_particles Page qui se finit glorieusement sur : “En février 2010, des chercheurs américains du CDMS ont annoncé qu’ils avaient observé deux évènements qui pourraient être une collision de WIMP”. 8 ans après, on est bien avancés ! 😉

    Et le rasoir d’Ockham ne semble pas s’être émoussé, au passage 😉

    Bref, en résumé, pour une matière exotique, un physique exotique et une cosmologie de précision, il faudra repasser ! 😉 C’est peut-être bien là qu’est la plus grande des illusions à l’heure actuelle…

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 juillet 2018 à 18 h 13 min

    Merci de m’ avoir fait découvrir David Elbaz, qui rend la science un peu plus accessible aux néophytes comme moi …
    J’ ai beaucoup apprécié le petit mot de la fin qui dit pour résumer, que l’ univers serait issu de la cristallisation d’ une musique primordiale …
    En Inde, la syllabe primordiale est le Om …
    Il y a un petit livre sur ce sujet : Om, la syllabe primordiale, aux éditions Nararaj (acheté en Inde)
    De toute façon, le son est une vibration, qui rentre en résonance avec la notre …jusqu’ au plus profond de nos cellules …
    Enfin, c’ est de cette façon que le vis, en chantant … parfois juste un seul et unique son …

  • nowavesthanks

    Membre
    17 août 2018 à 10 h 39 min

    Bonjour,

    Je ne suis pas astrophysicien mais entre l’Acoustique et le Traitement du Signal et je m’intéresse beaucoup à la Mécanique Quantique.

    Or, d’après mes travaux (réflexions théoriques, expérimentations comme simulations ou synthèses numériques), il n’est nul besoin d’aller vers les questions d’Astrophysique pour trouver des théories, érigées en veritable Dogmes, qui ne sont pas satisfaisantes dès lors que l’on regarde par exemple “sous le tapis” ou que l’on adopte un autre point de vue sur les “choses sues”.

    Mais, cela demande de renoncer à beaucoup de choses (avancement dans la carrière, moyens financiers, …). Il est donc plus facile de rester sur “l’autoroute de la pensée officielle”.
    Je crains que pour avancer il ne faille d’abord re-secouer l’arbre des “connaissances” actuelles.

    Ainsi, alors qu’acousticien, j’ai le plus grand doute sur la réalité en tant que phénomène physique des ondes en Acoustique !

    J’ai accumulé trop d’éléments qui me conduisent à chaque fois à penser que l’onde n’est que ce que nous croyons percevoir à partir des données auxquelles nous pouvons effectivement “accéder” par la mesure, en l’occurrence seulement des signaux électriques plus ou moins représentatifs des différences de pression “cumulées” puisque s’exerçant sur la totalité de la surface des capteurs de pression utilisés. En fait, on n’accède qu’à des “pressions”, pas aux autres “propriétés” des phénomènes physiques à l’œuvre et on se trompe d’autant plus que l’on construit des systèmes de mesure ET d’analyse qui ne peuvent que mesurer des “ondes” (par exemple en ne regardant pas ce qui se passe hors de la gamme des fréquences audibles puisque ce “n’est pas” du son).

    J’ai identifié d’autres éléments qui me semblent poser problème notamment en Mécanique Quantique, mais, cela demande de franchir un obstacle culturel, de renoncer à ce que l’on croit savoir voire (plutôt ?) que l’on a eu beaucoup de mal à “apprendre”.

    Du coup et si nos modèles n’étaient que le fruit d’une perception d’autant plus biaisée que nos appareils de mesure sont conçus pour nous renvoyer des valeurs en accord suffisant avec nos modèles ?

    Regardons-nous vraiment comme il faut les phénomènes physiques ?

    Pour ma part, d’après ce que j’ai vu et étudié, j’ai vraiment de très grands doutes…

  • ver1976

    Membre
    17 août 2018 à 12 h 44 min

    @nowavesthanks : j’aime bien votre théorie, elle me fait passer à la dualité onde-corpuscule poke @lepassant (à mon avis tu seras tout aussi intéressé par ce sujet ^^)

    Alors oui : le monde de la recherche est dominé par la nécessité de publier dans des revues à comité de relecture et à haut “facteur d’impact”.
    Hors, on le sait très bien : les “reviewers” n’apportent pas forcément des avis objectifs surtout les sujets des publications soumises marchent sur leurs plate-bandes (et c’est forcément le cas sinon on ne ferait pas appel à eux pour la re-lecture !)

    Après il y a ce qu’a énoncé @lepassant : il y a beaucoup d’incertitudes dans nos connaissances actuelles et comme vous le soulignez nous construisons des appareils de recherche qui auront tendance à aller dans le sens des avis de ces concepteurs et pas vers une analyse objective de la réalité.

    Je ne sais plus si cela avait été évoqué mais je crois aussi que nous nous trompons dans certaines formulations notamment que la Nature “obéirait” à des “Lois”.
    Si c’était vraiment des “Lois” cela voudrait dire que l’on pourrait aussi les désobéir. Hors, on ne peut justement pas.
    Bref : en matière de sciences les “lois” me gênent et je lui préfère “théories”.
    Mais pour le coup on passe d’une posture de certitude (“c’est une Loi !”) à une incertitude (“c’est une théorie”) et intellectuellement je pense que cela peut mettre certain(e)s mal à l’aise.
    La phrase est certes d’un commun mais il faut bien reconnaître que plus on croit savoir, moins on sait ^^ : https://prototypekblog.wordpress.com/2016/09/09/plus-on-sait-moins-on-sait/

  • lepassant

    Membre
    17 août 2018 à 20 h 21 min

    Bon, je répondrai beaucoup plus sur le fond que sur la forme car je n’ai quasiment aucune connaissance en acoustique qui me permettrait d’émettre un avis raisonné là-dessus…

    Pour ce qui est de la physique quantique, c’est pareil, ça défie l’entendement et bien malin qui pourrait dire qu’un postulat est conforme ou non. C’est tout simplement à s’arracher les cheveux.

    Sinon :

    Alors oui : le monde de la recherche est dominé par la nécessité de publier dans des revues à comité de relecture et à haut “facteur d’impact”.
    Hors, on le sait très bien : les “reviewers” n’apportent pas forcément des avis objectifs surtout les sujets des publications soumises marchent sur leurs plate-bandes (et c’est forcément le cas sinon on ne ferait pas appel à eux pour la re-lecture !)

    Tout à fait d’accord.

    Je ne sais plus si cela avait été évoqué mais je crois aussi que nous nous trompons dans certaines formulations notamment que la Nature “obéirait” à des “Lois”.
    Si c’était vraiment des “Lois” cela voudrait dire que l’on pourrait aussi les désobéir. Hors, on ne peut justement pas.
    Bref : en matière de sciences les “lois” me gênent et je lui préfère “théories”.
    Mais pour le coup on passe d’une posture de certitude (“c’est une Loi !”) à une incertitude (“c’est une théorie”) et intellectuellement je pense que cela peut mettre certain(e)s mal à l’aise

    Question philosophique vraiment passionnante, presque impossible d’apporter une réponse objective, on arrive aux limites de ce que la raison peut traiter. Christian Magnan, il est à nouveau question de lui, aborde ce sujet, sous le même angle que toi (“la nature sans foi ni loi”).

    Je crois que son idée est que l’Univers n’obéit pas à des lois préétablies, mais les “lois” physiques que l’on découvre sont une traduction de comment l’Univers fonctionne. Et l’Univers fonctionne indépendamment. C’est un renversement de la vision des choses en quelque sorte.

    Comment savoir ? On est là en pleine philosophie, on est dans le domaine des convictions personnelles, il n’y a rien à démontrer scientifiquement…

    Sans dire si l’idée de Magnan est correcte ou non, bien entendu, puisque c’est juste impossible de le faire, on peut toujours se poser une question : dans le cas où sa vision des choses est exacte, comment expliquer que l’Univers se comporte de façon uniforme, homogène dans l’espace et le temps ? S’il n’obéit pas à des lois, pourquoi la vitesse de la lumière, la constante de Planck, de gravitation, etc., ne varient pas chaotiquement d’une seconde à l’autre ?

    Hé bien, on n’en sait rien, mais alors strictement rien, et on ne le saura très probablement jamais. 😉

  • nowavesthanks

    Membre
    18 août 2018 à 1 h 35 min

    Bonsoir,

    ver1976, vous écrivez :

    j’aime bien votre théorie, elle me fait passer à la dualité onde-corpuscule

    .

    En ce qui concerne l’Acoustique, l’élément de base est une “particule fluide” qui réunit un sacré grand nombre de molécules du fluide considéré et que l’on dote de propriétés statistiques telles que la pression, la masse volumique, la température, la vitesse notamment. Cette particule est très petite par rapport à l’échelle macroscopique et elle constitue un objet mathématique (plutôt que physique) commode pour envisager des descriptions continues à partir d’équations aux dérivées partielles.

    En ce sens, ce que je pense voir émerger serait plutôt une approche où une description “corpusculaire” à base de “particules fluides” semble plus adaptée que la description ondulatoire. En fait, il me semble que l’on a affaire à des écoulements fluides plutôt que de la propagation d’ondes, donc avec un transfert de fluide (donc de matière) effectif contrairement à l’hypothèse ondulatoire où seule une perturbation du milieu se propage.

    Et, comme la plupart des acousticiens ne mesurent les signaux de pression (ou de différence ou gradient de pression) que pour les fréquences audibles, ils passent vraisemblablement à côté de l’aspect écoulement voire de la quasi totalité du phénomène quand ce qui se passe dans le “super grave” constitue le phénomène ultra dominant (plus de 90% de l’énergie présente dans la bande de fréquence 0-20 Hz par exemple). Du coup, sur la seule base des mesures de pression, sans regarder ce qui se passe au voisinage du “0 Hz”, on a l’impression d’avoir affaire à des ondes. De manière simplifiée, des phénomènes “corpusculaires” (ces corpuscules ne sont qu’un objet mathématique statistique) apparaissent comme ondulatoires.

    Si on peut donc convoquer le principe de dualité onde-corpuscule, cela reste en considérant un drôle de corpuscule. Du coup, je me demande s’il ne s’agit pas plus d’une dualité onde-écoulement.

    J’ai abouti à cette idée car j’ai une formation de mécanicien (ingénieur Arts et Métiers) qui n’a jamais digéré la présentation des ondes au lycée et, encore moins, en classes préparatoires notamment : on a des ondes sans expliquer d’où elles proviennent, sans prendre en compte le plus souvent ce qui leur aurait donné naissance, les “sources” vu que l’on considère une équation de propagation loin de toute source et de tout obstacle. Puis, ce qui me semble encore plus difficile à concevoir, on utilise les solutions ondulatoires pour constituer les modèles de sources à coup de superposition de monopoles, dipoles voire quadripôles… Ca ne passe pas…toujours pas. Mais, maintenant j’ai des pistes pour comprendre un peu ce qui se passe.

    Du coup, pendant mon DEA puis ma thèse, je me suis “inconsciemment” orienté vers une approche “mécaniste” du problème que l’on me demandait d’étudier celui du jeu au moins chromatique sur un harmonica diatonique et donc de l’étude des anches libres.

    Pour décrocher mon Doctorat, j’ai du pondre une version alternative de mon travail qui suivait les canons acceptés par mon jury, donc prendre un an pour réécrire le premier manuscrit. Après la soutenance du Doctorat, j’ai repris mon idée initiale et j’ai fini par commencer à vraiment comprendre ce que j’avais esquissé et j’ai vraiment réussi à proposer une solution satisfaisante à force de remises en question, mais, en partant de ce que j’avais vu apparaître dans les mesures de pression à l’intérieur de l’harmonica en cours de jeu. Au final, j’ai abouti à une formulation qui ne fait pas du tout intervenir les ondes mais permet de resynthétiser des signaux de pression à l’intérieur de l’instrument très très proches des signaux mesurés, donc de générer des signaux acoustiques.

    Mais, quand j’ai publié les prémisses de cette approche il a fallu plus de 4 ans avant que l’éditeur en charge de mon papier n’accepte de publier l’article, après que j’ai cherché à satisfaire aux demandes d’un des reviewers anonymes qui évoquait des choses qui ne figuraient pas dans mon article et refusait sa publication, quand le second reviewer ne demandait que des corrections mineures et une publication immédiate… Je ne sais pas qui est ce premier reviewer mais je pense avoir réduit drastiquement le champ des possibilités.

    Du coup, je n’ai pas rédigé d’article pour le moment sur la suite, car elle contient un obstacle “culturel” beaucoup plus conséquent. Pour autant, j’ai présenté la suite lorsque j’ai été invité à des conférences de la société américaine d’Acoustique à plus de trois reprises, finançant ses déplacements à plus de 50% sur mes deniers personnels.

    J’ai, depuis, des demandes récurrentes d’accès à la suite de mes résultats et, dans les ouvrages ou articles de synthèse parus sur les instruments à vent, on me cite maintenant en disant que l’on ne comprend pas encore bien comment les anches libres fonctionnent.

    Mais, comme me l’a finalement dit un des gars du labo dans lequel j’étais pendant la préparation de mon DEA et de ma thèse, on ne me pardonnerait jamais de mettre attaqué au problème des anches libres et d’y avoir apporté des réponses a priori satisfaisantes (vues la qualité des signaux synthétisés à partir de mes modèles), et ce d’autant plus que les “autorités” ne comprennent pas mon approche. Je doute encore aujourd’hui que mon Directeur de thèse aie compris le sens de mon approche pendant la thèse et encore moins de ce qui a suivi après…

    Par contre, celui pour lequel j’avais le plus d’estime dans mon jury et un des pontes européens a minima de la discipline a fini par m’écrire plusieurs années après ma thèse qu’il était désolé de m’avoir fait perdre une année car la première version de la thèse était la bonne approche. Cela a été dur pour lui de faire cette démarche, ce qui la rend encore plus admirable, car il est très lié aux personnes qui faisaient barrage à la première version. Mais, cela reste une reconnaissance privée.

    Du coup, je compte bien tenter de soumettre pour publication la suite du travail dans les temps qui viennent même si je dispose de peu de temps car je suis dans une structure, une école professionnelle, où le temps consacré aux questions relevant de l’enseignement est très très conséquent (conception, rédaction, correction, jurys de concours ; réunions à n’en plus finir ; très petite équipe pédagogique ; quasi seul pour la partie “science” ; pas de moyens ni d’intérêt réel pour la recherche car pas assez d’enseignant-chercheurs pour constituer une équipe de recherche, travaillant dans des domaines très très orthogonaux ; un suivi de ma part beaucoup trop conséquent des mémoires de master probablement parce que je n’ai pas à peu été suivi pendant mon DEA et la préparation de mon Doctorat).

    Sinon, après avoir constaté que les ondes n’étaient peut-être pas le bon outil en Acoustique, je me suis penché sur les autres branches scientifiques où le modèle ondulatoire est la pierre de base dont notamment la Mécanique Quantique. Et, j’ai commencé à collecter des éléments qui vont plutôt dans le sens de l’idée que les ondes ne correspondent peut-être pas aux phénomènes physiques à l’œuvre.

    J’ai notamment le sentiment qu’une partie des outils de base de la Mécanique Quantique ne sont pas corrects d’un point de vue mathématique et que leur interprétation physique devrait être différente. Du coup, j’ai par exemple des objections fortes sur la définition des paquets d’ondes et l’utilisation de celle-ci pour justifier de la “dualité” ondes-particules, ce qui nous ramène à la citation initiale de ver1976…

    Je ne sais pas si la “dualité” existe vraiment mais je pense fortement que l’on ne peut pas se baser sur les propriétés de la transformée de Fourier temporelle (ou spatiale) pour démontrer cette dualité, ou sur la définition des observables à partir de produits scalaires sur des signaux complexes qui ne prennent en compte que l’aspect spatial pour l’intégration. Et, je n’ai pas trouvé d’arguments valides qui soient de nature à me faire changer d’avis jusqu’à présent.

    Pourtant les doutes ne me quittent jamais très longtemps !

    J’aurai besoin de l’avis de spécialistes des transformées de Fourier multidimensionnelles pour avoir moins de doutes mais je n’ai pas réussi à obtenir de réponses car on me renvoie sans cesse à “ma” communauté acoustique dont j’ai le plus grand mal à considérer que je suis un membre.

    Le monde de la recherche est vraiment très éloigné de l’image qu’en a le grand public d’après ce que j’ai pu voir en plus de 20 années…

  • nowavesthanks

    Membre
    18 août 2018 à 2 h 42 min

    Comme le dit lepassant, la Mécanique Quantique est un truc sur lequel on peut s’arracher les cheveux.

    Par contre, je pense que l’on peut opter pour un angle d’attaque différent et que certains des outils mathématiques de base peuvent être critiqués avec profit.

    J’ai très fortement l’impression que la définition des paquets d’ondes est fausse car elle fait l’impasse sur l’aspect spatio-temporel des phénomènes. En fait, je pense vraiment que cette définition est obtenue en généralisant avec erreur un cas très particulier, celui de l’excitation (ou onde) monochromatique.

    Cette erreur me semble liée au vocable “unidimensionnel” ou “1D” que l’on retrouve assez souvent aussi en Acoustique à propos d’un phénomène qui dépend d’une variable spatiale r et du temps (et donc que l’on retrouve dans le cas “tridimensionnel” ou “3D”). En “oubliant” l’aspect temporel des phénomènes, on fait, selon moi, une erreur quand on veut modéliser les phénomènes spatio-temporels avec une approche fréquentielle. On oublie qu’il faut supprimer le temps et l’espace grâce à des sommations (intégrations) sur ces deux variables (quatre dans le cas “3D”).

    Et, ce n’est qu’ensuite que l’on peut introduire une contrainte supplémentaire : si, en plus d’être spatio-temporels, mes phénomènes sont ondulatoires quelles sont les conséquences ? En introduisant cette contrainte supplémentaire, on aboutit rapidement à une relation de dispersion qui n’est valable que dans le domaine purement fréquentiel, donc bi-fréquentiel (quadrillé-fréquentiel dans le cas “3D”).

    En faisant, correctement les choses, c’est-à-dire en n’introduisant pas cette relation de dispersion au niveau de l’onde monochromatique mais dans la description fréquentielle complète au moins bidimensionnelle (quadridimensionnelle dans le cas “3D”), cela permet alors l’élimination d’une des variables pour obtenir une expression correcte du paquet d’ondes en fonction soit de la pulsation temporelle oméga, soit du nombre d’onde k (ou du vecteur d’onde dans le cas “3D”).

    Mais, ce qui change alors c’est la nature effective du coefficient des ondes monochromatiques constituant le paquet d’ondes : ce n’est plus une simple transformée de Fourier temporelle ou spatiale selon que l’on n’utilise que la variable oméga ou k, mais une bi-transformée (quadri-transformée dans le cas “3D”) de Fourier spatio-temporelle.

    On ne peut plus alors utiliser le défaut de localisation, ou indétermination, de la transformée de Fourier temporelle (ou spatiale) d’ordre 1 pour en déduire les inégalités d’Heisenberg en optant pour une représentation (énergie, impulsion ou vecteur impulsion) au lieu d’une représentation (pulsation temporelle, nombre ou vecteur d’onde) grâce aux relations de Planck-Einstein-de Broglie. Pour ce faire, il faudrait que la bi- ou quadri-transformée de Fourier corresponde à un produit de transformées d’ordre 1 séparées suivant chacune des dimensions spatio-temporelles, donc qu’il n’y aie plus de propagation sauf erreur de ma part (c’est là que j’ai besoin d’aide…).

    Surtout que le calcul de ces bi- ou quadri-transformées de Fourier nécessite la connaissance de ce qui se passe, en théorie, en tout point et à tout instant pour faire les intégrations sur le temps et l’espace, ou, en pratique, une connaissance de ce qui se passe en suffisamment d’instants et de lieux de l’espace dans l’espoir d’obtenir une approximation numérique satisfaisante (échantillonnage et limitation des horizons temporels et spatiaux !).

    Mais, et c’est là que cela commence à devenir encore plus chaud, on ne pratique la mesure (comme en Acoustique par exemple) qu’aux points que l’on cherche à mesurer. Du coup, comme ces mesures semblent satisfaisantes (en Physique classique notamment), on ne dispose pas des informations nécessaires pour construire des modélisations fréquentielles valides : on ne fait des mesures que pour les points qui nous intéressent !

    Mais, alors pourquoi cela semble-t-il fonctionner si bien ? Pourquoi les résultats expérimentaux sont-ils satisfaisants ?

    Peut-être parce que les seuls signaux que l’on mesure ne sont pas spatiaux-temporels mais seulement temporels : un capteur de pression, par exemple, fournit un signal électrique, donc temporel, qui correspond à la “sommation” des déformations/excitations imposées sur chacun des points constituant sa surface sensible. Et, quand on y réfléchit, les signaux de référence sont soit des signaux temporels que l’on génère par ordinateur, soit des signaux mesurés en “ultra-proximité” par des capteurs donc temporels…

    En fait, je pense que l’on ne fait que collecter des signaux temporels dans un voisinage (volume de la surface sensible du capteur) de chacun des points-cibles. Tout se passe, pour moi, comme si l’information spatiale disparaissait pour ne subsister au mieux que dans le nom donné au signal : par exemple, le signal mesuré en tel point.

    Et, une trace de l’information spatiale des phénomènes ne devient accessible que si on met en œuvre des maillages volumiques suffisants d’une région de l’espace par des capteurs et que l’on est en mesure de re-synchroniser les signaux fournis par chacun des capteurs.

    J’ai trouvé des prémisses de l’explication spatio-fréquentielle dans certains (rares) ouvrages d’Acoustique principalement. J’ai même trouvé un ouvrage de référence a priori en Electromagnétisme où la définition mathématique de la modélisation fréquentielle de phénomènes spatio-temporels change dès lors que l’on considère des phénomènes monochromatiques (deux définitions incompatibles selon la partie de l’ouvrage que l’on lit !).

    Mais, alors pourquoi ce que je propose n’a pas été mis en évidence avant ?

    Simplement parce qu’en Acoustique, comme souvent en Electromagnétisme, on s’arrête à l’application de la transformée de Fourier temporelle aux équations linéaires ou linéarisées (par exemple de propagation) et qu’on construit ensuite des solutions avec potentiels retardés ou en utilisant le principe des fonctions de Green (réponse à l’équation spatio-fréquentielle à une excitation localisée en espace et en fréquence). Du coup, on n’utilise pas en pratique la notion de paquets d’ondes.

    En fait, ce n’est donc qu’en introduisant la description fréquentielle complète des phénomènes comme superposition de produits d’exponentielles complexes spatiales et temporelles que j’ai abouti à ces propositions.

    Enfin, pour ce billet, la description classique de la Mécanique Quantique introduit un principe de correspondance pour faire le lien avec les opérateurs quantiques sans que l’on sache vraiment d’où il sort.

    Or, en introduisant une description fréquentielle spatio-temporelle valide des phénomènes en utilisant le couple (énergie, vecteur impulsion), on voit automatiquement apparaître ces opérateurs quantiques en calculant la dérivée partielle temporelle d’ordre 1 ou les dérivées spatiales d’ordre 1 ou 2.

    Et, si on cherche à re-synthétiser l’équation “corpusculaire” de la conservation de l’énergie totale (somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle) à partir de dérivées partielles spatiales et temporelle de la description fréquentielle spatio-temporelle, on aboutit automatiquement à l’équation de Schrödinger avec potentiel scalaire, où à son complexe conjugué selon la convention que l’on adopte pour les transformées de Fourier spatiale et temporelle.

    Ce faisant, l’équation de Schrödinger n’est pas un postulat mais une conséquence de la vérification de la contrainte associée à la relation de conservation de l’énergie totale à partir d’une représentation fréquentielle avec le couple (énergie, vecteur impulsion)…

    J’ai d’autres propositions pour aller un peu plus loin dans l’étude critique de la Mécanique Quantique si cela vous intéresse, notamment une proposition alternative quant au fait que parler de position ou de trajectoire pour un objet quantique n’a probablement aucun sens.

    Je n’ai aucune certitude (bien au contraire !) concernant mes propositions mais elles me paraissent beaucoup plus solides que celles que j’ai pu trouver dans la littérature.

  • ver1976

    Membre
    18 août 2018 à 8 h 43 min

    @nowavesthanks : intéressant ! Mais juste un conseil (puisque je travaille dans ce merveilleux monde la recherche universitaire). Ne communiquez que les travaux que vous avez déjà publiés. Même sur un forum même sous anonymat : attention les plagiats sont fréquents, n’allez pas vous vous faire piquer votre idée ! (c’est d’ailleurs valable pour les communications orales et affichées qui ne valent rien du point de vue bibliométrie officielle (modèle Web Of science j’entends : donc IF, indice H, classement de Shanghai… ))

  • nowavesthanks

    Membre
    18 août 2018 à 9 h 51 min

    @ver1976 : Merci pour le conseil mais, en l’occurrence, j’ai publié en français pour le moment ce que j’ai noté dans mes derniers posts. Pour autant, je retiens ce conseil pour une hypothèse que j’ai en tête à propos de la nature de la description quantique.

    J’ai aussi pour partie testé mes propositions (celles en Acoustique) auprès de mes étudiants dans les deux institutions où je “sévis” et, pour le moment, sur le portail ResearchGate. J’ai même utilisé certains des éléments (Acoustiques comme relevant de la Mécanique Quantique) pour construire des sujets de concours, histoire de voir si cela provoquait des réactions des enseignants intervenant dans les formations préparant aux deux écoles/formations où j’interviens…

    Mais, pour le moment, ces propositions sentent plutôt le souffre comme me l’avaient indiqué deux jeunes (à l’époque) chercheurs américains en Acoustique qui avaient présidé les sessions où j’avais présenté mes propositions en Acoustique à l’occasion de conférences invitées : après avoir passé une après-midi à décortiquer pas à pas ce que je proposais, ils avaient conclu que j’avais a priori raison, mais, que c’était tellement éloigné de ce qui se fait en Acoustique, qu’ils ne se risqueraient pas à suivre cette voie (ou Voie au sens Dô ?).

    Depuis, ce qui a changé c’est la curiosité pour ce que je n’ai pas publié, les demandes nombreuses pour accéder aux transparents de mes présentations et une forme d’abandon de ceux qui m’ont mis pas mal de bâtons dans les roues dès avant l’autorisation de la soutenance de ma thèse (j’ai du accepter de prendre un an pour rédiger une version alternative qui rentrait dans leur cadre de pensée) puisqu’ils se sont mis à me citer dans leurs articles ou livres de référence (“Acoustique des instruments de musique” édité chez Belin, notamment) en avouant à demi-mots qu’ils ne comprenaient pas comment cela fonctionnait pour les objets que j’avais étudiés (les anches libres et comment jouer au moins chromatiquement sur un harmonica diatonique, sujet vraiment “rugueux” du point de vue physique au vu de ce que je propose : le plus rugueux n’est pas les équations ou le modèle mais l’hypothèse sur la nature physique des phénomènes que j’ai adoptée, l’absence de phénomènes de propagation d’ondes alors qu’il s’agit d’un travail acoustique !).

    Je peux donner l’adresse de ma page ResearchGate notamment car il n’y a rien de secret sur ces questions et, en combinant les éléments que je donne, on peut finir par trouver ma page et donc mon identité : ma page ResearchGate

    C’est grâce à l’utilisation de ResearhGate que j’ai constaté que j’avais de plus en plus de demandes pour l’accès au contenu des conférences que je n’avais pas publiées. Cela m’a valu des propositions de travail en collaboration qui ne se sont pas encore concrétisées généralement à cause de causes extérieures sur lesquelles mon interlocuteur ou moi n’avions pas forcément la main : galères de boulot, surcharge de travail sur un projet, mauvaise conjoncture économique ou problèmes personnels (scolarité des enfants, santé).

    Mais, comme je suis un HP et que je dois travailler aussi sur des sujets en rapport avec le milieu éducatif où j’interviens (je “déforme” des apprentis ingénieurs du son), j’ai plein de projets de recherche ou de recherche et développement entre lesquels je zappe assez (beaucoup trop !) furieusement suivant les opportunités, les idées fulgurantes, … Et, comme j’ai été assez échaudé par les difficultés rencontrées pour publier le début de mes propositions sur les anches libres, j’ai encore beaucoup de mal à envisager de (re)proposer des articles aux revues de “mon” domaine.

    J’ai même songé à ne plus rien publier en-dehors de HAL, arXiv et ResearchGate, mais, je n’ai pas sauté le pas, sauf pour trois articles théoriques qui sont vraiment hors cadre. Je songe à mettre en ligne les résultats de mes travaux sans autre forme de procès et à me servir de YouTube pour voir si je peux “propager” mes propositions.

    J’ai collecté un certain nombre de résultats expérimentaux, avec des touts petits moyens, sur le comportement des salles ou de haut-parleurs qui mettent à mal l’hypothèse ondulatoire notamment, résultats que j’ai exposés dans le cadre de mon cours d’Acoustique en Master. Mais, à mesure qu’arrivent les étudiants ayant subi la réforme du lycée entamée en 2010, il devient de plus en plus difficile de faire passer des choses et ce d’autant plus que l’on observe que les nouveaux étudiants arrivent avec l’intention de ne suivre que ce qui les intéresse dans la formation, “travers” qui touche même maintenant les cours où ils apprennent à utiliser les outils de l’ingénieur du son (captation, montage, mixage, …).

    Pour l’avancement de ma carrière, je sais que je suis hors des clous et que je n’aurai pas de soutien donc je progresse dans mes travaux dans mon coin plus ou moins en fonction des urgences, des rares opportunités ou de l’apparition de nouvelles idées. Et, pour le moment, je suis inscrit dans un institut en esthétique car cela correspond assez bien à une forme d’asile “politique”, institut où je suis un véritable ovni que l’on laisse faire des choses dans son coin.

    Du coup, je n’ai pas à peu de moyens mis à ma disposition, je n’ai pas forcément envie de me relancer dans les appels à projet où il faudra en plus que je prenne la casquette de gestionnaire (alors que c’est tout ce que je déteste), et je travaille donc avec le peu de matériel de mesure que je réussis à faire rentrer, beaucoup de papier et de crayons/stylos ainsi que énormément de programmation, maintenant en Python, pour réussir à proposer des applications quasi professionnelles à partir des outils que j’ai développés en Scilab puis Matlab depuis l’année 2002. J’ai eu des financements pour des stages de quelques mois d’ingénieurs en informatique mais cela n’a jamais été suffisant pour aboutir à des versions montrables donc j’ai repris en main les choses et j’ai entrepris de tout redévelopper en Python.

    Du coup, il y a bientôt un an, j’ai pu mettre au libre téléchargement pour une libre utilisation une première salve d’outils d’analyse pour Mac OS 10.9.5 et suivants. J’ai créé une chaine YouTube pour notamment héberger les vidéos “manuels utilisateur” en français et en anglais que j’ai tournées tout seul. Et, depuis, je travaille dès que je le peux à la correction de bogies résiduels, au portage en Python d’autres outils ainsi qu’à la question de la réalisation de versions pour Windows 10. Tout ça, tout seul (pour le moment ?)…

    Donc, je “solde” mes vieux projets de recherche au fur et à mesure des petites plages “recherche” avec pour objectif (atteignable ?) de limiter le nombre de projets menés de front et de tourner (enfin ?) la page sur certains projets.

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