Souffrez-vous de schizophrénie torpide ?

  • aliiel

    Membre
    5 mai 2020 à 10 h 00 min

    @SeaYou-ii (o/)

    Ok, faut pas me chauffer 2 fois ^^.

    Je reviens juste sur certains points :

    “C’est ce que penserait un sociologue… ” : Tu réfutes la sociologie ?

    “Je pense que les individus peuvent s’auto-déterminer en fonction de ce qu’ils sont, indépendamment de leur famille, de la doxa, du contexte social… Et pourtant, je vois bien que c’est loin d’être le cas pour tout le monde…” : ils le peuvent en partie grâce à leur esprit critique, s’il est suffisamment aiguisé. Mais il y a toujours un facteur environnemental, tu ne peux pas le nier. C’est en effet de la sociologie.

    “Mais au-delà des différences apparentes, tout le monde aspire à être heureux. Le gamin qui vit en Inde, l’autre au Japon, l’autre en Australie ; les trois veulent être aimés par des parents qui vivent correctement, qui s’épanouissent dans leur vie, dans un cadre social chaleureux. C’est d’une telle évidence que je peine à comprendre qu’il faille écrire des livres pour expliquer ça.” : bien sûr, mais leur définition de l’épanouissement ne sera peut-être (sûrement) pas la même. Ce que je voulais dire, c’est qu’un téléphone portable ce sera important pour un enfant lambda qui grandit au milieu de la technologie, & ce sera complètement futile pour un enfant qui grandit dans une société non technologique, par exemple. Tu comprends que leur vision du monde est par conséquent différente, & intrinsèque ?

    “Seuls les capitalistes donnent de l’importance au pouvoir et à l’argent. Et là où ils ont réussi leur propagande, c’est qu’un pauvre rêve de devenir comme eux. Alors que s’ils sont pauvres, c’est précisément à cause d’eux (lire Das Kapital d’un certain Marx). Nous avons un système injuste, dans lequel les victimes pensent que pour s’en sortir, il faut prendre exemple sur leurs bourreaux… C’est l’aliénation dont parlait Marx…” : Ok, je dis justement que notre système est contrôlé par l’argent & le pouvoir. Je remets justement en question le capitalisme & cet état de fait : riches / pauvres (pour qu’il y ait des pauvres, il faut des riches ..). Pour être plus précise sur ce que je disais initialement, aujourd’hui dans notre société, tu as de l’influence si tu as de la thune.

    “Aujourd’hui, on ne nous enseigne pas comment penser, on nous enseigne des techniques et des méthodologies. Cela n’a rien à voir. Un bon élève sera un élève qui apprendra par coeur les techniques ; s’il est issu d’une bonne classe sociale, il sera le plus apte à se conformer aux attentes du système éducatif, mais est-ce que ça fait de lui qq’un de fûté ? Il peut être un singe savant très docile…” : Oui, c’est justement ce que je dis. Je pense qu’on devrait justement nous enseigner à penser & réfléchir. Nous donner les bases solides & nécessaires pour développer notre esprit critique. & pas des copiés / collés à apprendre à recracher par coeur, qu’on aura tous oublié dans 20 ans. Donc revoir le système éducatif pour mieux se centrer sur la connaissance & la réflexion, permettrait je pense une meilleure intelligence globale de la population par la suite. Poser des problèmes majeurs, & réfléchir à des solutions par exemple. Un enfant a beaucoup d’imagination & de potentiel, qui est d’ailleurs amoindrie au fil du temps par le système scolaire actuel qui bride l’esprit & l’imaginaire (j’ai vu une étude là-dessus).

    Aujourd’hui, la tendance va de plus en plus vers le divertissement, que vers la réflexion (enfin, sans rentrer dans les détails). Mais si dès le plus jeune âge, on nous apprend & nous pousse à toujours réfléchir plus loin, à se responsabiliser de manière collective, tu penses pas que le résultat serait meilleur ? Si à la télé on passe plus de vrais documentaires, qui posent des problèmes de fond, ou enquêtent de manière sérieuse plus que via des “interview trottoirs”, plutôt que des émissions divertissantes qui sont là pour faire rire sur du pipi caca, tu penses pas que les gens auraient au final tendance à mieux réfléchir & avoir une meilleure conscience du monde & un meilleur esprit critique ?

    & si je dois aller plus loin, je dirai que ce n’est pas dans l’intérêt du système actuel de nous faire réfléchir & développer notre esprit critique .. En découle des réalités comme celles que nous soulignons justement ;).

    “Le truc c’est que tant qu’on nous propose des gus qui nous représentent pas, on peut appeler ça ce qu’on veut, mais c’est tout sauf une démocratie. ” : Exactement. Non seulement ils ne nous représentent pas, mais en plus ils servent leurs intérêt propres … Enfin, c’est la démocratie représentative. Belle invention :).

    “Je dirais plutôt qu’on est éduqué dans la médiocratie, l’idée est de se conformer aux attentes d’un système, qui reproduit l’ordre social. Il y a combien de fils d’ouvriers à l’assemblée nationale ? Ce sont tous des bourgeois. C’est de la cooptation.”. : Exactement. Je ne connaissais pas la “Médiocratie”, mais à lire la 4e de couverture, il est apparemment question de l’oligarchie actuellement en place. D’ailleurs, pour la part d’ouvriers à l’assemblée nationale, & les évolutions professionnelles selon les classes d’appartenance, c’est étudié en sociologie. Mais là on rentre dans un autre sujet.


    “Il y a qq années, j’y croyais encore. ” : Je dis que notre société est endormie ^^. A priori tu es réveillé, welcome in the real life ;P.

    <div>Belle merde, non ? ^^</div>

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mai 2020 à 13 h 31 min

    Désolé pour le retour tardif !

    J’avais rdv chez le vétérinaire pour ma chienne. J’étais tout stressé, c’était pour un traitement contre les tiques, et la nana a eu un regard moqueur si si !

    Hey je m’inquiétais à cause de la borrélia, mais bon elle a bien vu que j’étais un peu gauche quand même ! lol

    Oué j’ai une vie passionnante, moi je sais vendre du rêve, ça fait peur ahah 😂

    ——-

    @Air ahah j’ai explosé de rire quand tu as évoqué les comportements sexuels subtils… Une tueuse lol

    Pour le réchauffement climatique, j’y travaille aussi à ma manière, mais ça me fait passer pas mal de nuits blanches…

    J’ai retourné le bousin dans tous les sens pour trouver une solution, et j’en suis venu à la conclusion que pour faire chier à fond l’oligarchie, tout en aidant efficacement les gens et la planète, il fallait repenser la production d’énergie.

    Moult révolutions sociales sont nées peu après des révolutions technologiques. Ce n’est pas systématique, mais j’ai vu que c’était une constante historique. Par ex, la révolution industrielle en 1870 a donné naissance à l’anarcho-syndicalisme, à l’internationale à Londres avec les rock stars de l’époque (Marx, Bakounine, etc) lol

    Idem avec l’IVG et l’émancipation des femmes. Cela coïncide pas mal. Comme si la technologie permettait de reconsidérer le champ des possibles, et de repenser la société. Du coup, j’ai été membre du Parti Pirate en France, construit sur le modèle suédois (et ils ont des sièges au P.E.).

    Mais ça ne l’a pas trop fait, car ils étaient trop déconnectés du réel (c’est juste mon avis). Puis ensuite, ça a été le mvt breton, je me suis occupé du site du Kelc’h an Dael. L’idée était de proposer un espace démocratique ouvert à tous les partis, pour s’occuper de la culture bretonne.

    Et là, ce sont les partis de gauche qui ont fait chier, ils avaient boycotté l’initiative. C’était pas assez républicain pour eux. Du coup j’étais le seul, à la CGT, mais comme j’étais en procès contre deux filiales d’un groupe bancaire, on m’aimait bien. Mais quand il fallait débattre avec des mecs qui sont très très à droite, c’est compliqué…

    J’ai bien vu que c’était impossible de s’entendre sur un projet de société. Quand on côtoie d’autres politiques, ce qui frappe est leur carriérisme. Leur but est d’exister tout en vivant sur le dos des contribuables. J’ai rarement vu un tel cynisme. Ils n’ont aucune pensée, cela se résume à de la com, c’est géré par des gus qui sortent de je ne sais où, et ils vendent leur candidat comme si c’était un produit, ce serait une boîte de cassoulet ce serait pareil lol

    Puis mon ex n’était pas super ravie de la situation, donc j’ai tout arrêté. Mais je me dis que la solution pourrait venir de la technologie et de la science, ce qui semble un peu dingue car il faudrait se calmer avec le consumérisme, j’en suis bien conscient, mais l’un n’empêche pas l’autre.

    Je bosse là-dessus à mes frais, je crée du courant en espérant qu’un prototype verra le jour. Et quand j’en ai marre de me faire électrocuter, je me fais des petites pauses héhé Bref je suis un zinzin qui fait des expériences cheloues au fin fond de la campagne 😁

    Putain mais je suis en train de raconter ma vie, hallucinant ! Faut que le confinement cesse, je fais trop de trucs inhabituels ^^’

    Tout ça pour dire que je ne suis pas étonné des comportements au P.E., d’autant plus qu’ils ne sont élus par personne et qu’ils ne rendent des comptes à personne…

    Avec la gestion du Covid-19, on a bien vu l’entraide entre les peuples, ce fut épique ! lol

    ” Savoir, c’est avoir une responsabilité. Vaut-il mieux ne pas savoir ? ” hé bien je pense que notre véritable liberté est là, dans la connaissance. C’est une vision très spinoziste. Il s’agit de la liberté au sens métaphysique (madober en breton) et non politique (qui est l’ensemble de nos droits et devoirs – frankiz en bzhg).

    Imagine que tu te promènes en forêt et que tu te perds sur le chemin du retour. Tu arrives à une croisée de chemins, tu as le choix d’aller à droite, à gauche, tout droit, ou faire demi tour. Est-ce que ça fait de toi une personne qui serait plus libre que celui qui saurait qu’il vaut mieux aller ici ou là ?

    Le choix se pose à nous lorsque nous sommes paumés, sinon la question ne se pose même pas. C’est ainsi que certains parlent de la ” dictature de la raison ” car démontrer que 2+2=4 dans le système décimal, c’est vachement arbitraire ! lol

    Plus tu as de connaissances, plus tu as de la facilité, du confort, de la liberté. Et tu sais où aller… Et c’est tout le problème de nos dirigeants, car non seulement ils sont cons, mais ils ne savent absolument pas où ils vont. Leur incapacité à prévoir et à gérer les crises est assez symptomatique. C’était en partie pour ça que le vote ne me semble plus aussi important, il faudrait décentraliser les prises de décisions et les confier à ceux qui sauront nous aider ^^

    Je suis assez cynique, mais cela ne m’empêche pas de rêver, faut bien avoir espoir en qqchose 🙂

    Je poste ici avant que mon message ne se transforme en une encyclopédie en plusieurs volumes !! Excellente journée ! 😉

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mai 2020 à 15 h 07 min

    @Aliiel Ahah ^^

    Je savais bien que j’avais réussi à piquer un peu ! 😁😜

    Alors non, je ne réfute pas la socio, je m’y intéresse même pas mal. C’est mon angle préféré pour faire contre-poids avec la psychologisation ambiante, où tout est analysé depuis sa petite personne. C’est une façon de remettre le politique au centre de la réflexion.

    Peut-être que nos soucis persos sont vécus par d’autres, ce qui devient des pb sociaux à une certaine échelle. Et comme c’est le rôle du politikos de s’en occuper, ça évite déjà de trop culpabiliser et de s’attaquer à la racine.

    Là où je ne suis pas d’accord, c’est dans certaines interprétations politiques, et qu’on retrouve même dans le milieu scolaire. C’est-à-dire que le rôle de la socio est de mettre en exergue les pb afin de pouvoir les résoudre. En principe, il n’y a aucun fatalisme dans le déterminisme social. C’est pour cela que je disais que l’individu peut faire la différence.

    Or ce que j’ai souvent entendu, sous un vague fond de darwinisme social, c’est que les contextes sociaux et culturels nous déterminaient dans notre enfance, et si tu n’es pas ‘bien née’, c’est foutu pour toi. Ça te conditionnera toute ta vie. Et là on voit comment la psycho de comptoir prend le relais à la politique de comptoir ^^

    Sauf que lorsque tu entends ça de la bouche de professeurs, cela sonne un peu de façon performative, car eux-mêmes sont dans une logique d’abandon. Et c’est le gamin qui le paie deux fois, alors qu’en principe, l’école de la République est là pour assurer la même égalité des chances à tout le monde.

    Mé bon… Nos dirigeants apprennent la pensée de John Rawls à sciences po, puis ça finit vite dans les oubliettes… Au pire des cas, on réglera tout ça à coup de matraques arf… Désolé, j’ai tellement les boules contre notre gouvernement, je ne peux pas m’empêcher de rentrer dedans lol

    ——-

    Pour le facteur environnemental de l’individu, je ne le nie pas du tout. Mais il y a tout de même le débat philosophique entre l’innéisme et l’acquis. De mémoire, c’est Locke qui défend cette idée de tabula rasa : nous naissons le cerveau vide et en fonction de nos expériences, du contexte, nous allons nous développer.

    Ajd, les considérations innéistes ont été remplacées par la génétique. Et entre le tout génétique (qu’on peut lire dans la littérature psy au sujet du QI), et le tout sociologique (comme l’empirisme de Locke), bah je pense que le vrai se situe peut-être qqpart entre les deux.

    Mais là je sors de mes domaines de compétences et j’ai quand même peur d’écrire des conneries 😁

    Mon intuition me dit que le réel est sans doute plus subtile et complexe que ces deux branches. Mais je ne m’avancerais pas plus, je ne sais pas trop ^^

    ——-

    ” bien sûr, mais leur définition de l’épanouissement ne sera peut-être (sûrement) pas la même. (…) ”

    => Argh tu me poses une colle ! Je ne sais pas, je dois cogiter… La liberté au sens politique, c’est l’ensemble de nos droits et devoirs (car les devoirs sont censés garantir nos droits, en principe…)

    Et qu’est-ce qu’un droit ? C’est un confort que nous jugeons bon pour l’ensemble de la société. Sinon ça s’appelle un service. Et pour y accéder, ça dépendra de l’état de nos finances.

    C’est une grille de lecture conceptuelle très synthétique et sûrement contestable, mais elle permet de voir assez facilement l’enfumage de la rhétorique de nos politiques.

    En France, la santé est un droit. Si l’on est malade on peut aller gratuitement à l’hôpital. Aux USA, la santé est un service, on est ‘libre’ d’aller se soigner ou non, si on est pauvre on est libre de claquer arf Et ils osent appeler ça du libéralisme…

    Mais si l’on se demandait pourquoi nos médias parlent de consommateurs plutôt que de citoyens, la réponse est là. Un consommateur fortuné aura accès à plus de services, on accepte implicitement que les plus démunis soient donc des sous-citoyens. Faut juste sauver les apparences avec des ‘éléments de langage’ erf

    L’idée du socialisme est d’augmenter les droits, le confort, le niveau de vie des gens. Et comme il y a des rapports de force avec les possédants, pour éviter le clash et la violence, est apparu le progressisme. Et quand on voit que nos politiques cassent nos droits au nom du progressisme, ça fait un peu mal au cul…

    Mais d’un point de vue politique, les droits qui constituent notre liberté, notre confort, etc. j’aurais effectivement tendance à penser qu’ils se doivent être universaux. Il ne faut pas tomber dans l’idéalisme non plus, mais pour ce qui est de la condition matérielle (avoir un toit, de quoi se nourrir et s’habiller, un rôle dans la société, être soigné et protégé, etc.) ça devrait être une base universelle.

    Après dans les modalités, si tel peuple préfère manger ci ou s’habiller comme ça, y aucun problème, ça ne s’oppose pas à ce qui fait la richesse de telle ou telle culture.

    Bon ma réponse n’est pas parfaite, mais voilà en gros comment je vois le truc ^^

    ——-

    Sur le capitalisme, on se rejoint ^^

    Pour le système éducatif, ça a toujours été l’une des préoccupations des systèmes autoritaires. C’est pour ça que je ne sais pas trop comment l’aborder. Il n’est pas rare d’entendre qu’il faut ‘éduquer les masses’ ou encore ‘faire de la pédagogie’.

    Or l’apprentissage repose sur l’habitude, le conditionnement. Et s’en tenir là ne permet pas de réfléchir. C’est pour cela que je parlais de singes savants… Et quand il s’agit d’adultes citoyens, c’est infantilisant voire aliénant, car on écarte l’usage de la raison.

    Mais en repensant entièrement la manière de transmettre aux enfants, étudiants, je pense que tu dis vrai, il y aurait sans doute moyen d’armer intellectuellement les gens.

    Je suis intéressé par ton étude au sujet de l’imagination ! Si tu as un lien ou une référence, je suis preneur ! C’est central pour pouvoir raisonner correctement. Il a même été mis en exergue les bienfaits de l’apprentissage de la musique, cela donnerait de meilleures capacités pour l’abstraction…

    ——-

    Pour ce qui est du divertissement, j’ai eu l’impression de me lire ! Le goût de l’effort s’est pas mal perdu… Se concentrer sur un texte un peu long et il n’y a plus personne lol Moi je trouve ça dramatique mais bon. Tout ne peut pas être abordé avec du lol

    C’est le philosophe québécois Alain Deneault qui a travaillé sur le concept de médiocratie (ce qui est médiocre, moyen) et si t’as l’occasion de l’écouter, il envoie du bois ^^

    Je finis ici mon pavé lol Ouep je suis bien réveillé, derrière le voile de Maya depuis un petit moment déjà héhé

    Bon après-midi ! 🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mai 2020 à 15 h 25 min

    (pour le plaisir ^^)

    https://youtu.be/PnGbY1w2_-k

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mai 2020 à 19 h 04 min

    @SeaYou-ii

    Ben tant qu’il n’y a pas de prosélytisme ^^… j’suis toujours en liberté, pas de KGB en vue ^^
    Pour la technocratie, c’est bien joli mais je pense que l’affrontement implicite entre la démocratie qui soi disant donne la parole aux citoyens et les “équipes” scientifiques qui intègrent de plus en plus, même en restant modérés, l’Assemblée législative, une méfiance s’est créée.

    Les enjeux de pression migratoire, énergie, connaissances scientifiques, demandent de technocratiser (je sais pas si ça s’dit), les collectivités locales de l’état, et on arrive à un bug. A Des citoyens affolés par la médiocrité d’un gouvernement qui donne de plus en plus l’impression de se noyer, et ce que je pense comme être le pire (relativement): la crainte que les scientifiques mènent vers un monde de danger où les “valeurs”républicaines seraient menacées..
    Ce n’est pas tant le savoir scientifique qui est remis en cause (même si), mais la pseudo connivence entre les techniciens fonctionnaires , les experts et les dirigeants, qui utilisent la complexité de situations pour garder le pouvoir au sein d’une élite, qui se tape dessus elle-même !

    Donc pour que cette technocratie éventuelle devienne transparente, il faudrait déjà arrêter d’entretenir le flou artistique autour des discours, sans parler des contradictions multiples… et le prb vient encore une fois de la “démocratie”, sans être intrinsèquement la responsabilité des scientifiques..

    Quand les français se sont prononcés contre le projet de constitution européenne, on n’a pas pris la peine de leur expliquer en quoi ça consistait. Vu que ces rigolos prêchent l’art de convaincre sans devoir débattre (forcément, y a un risque que l’opinion du peuple differe du leur..), ils se déresponsabilisent des décisions prises en les remettant quand ça les arrange sur le dos des administratifs financiers et des experts.
    Mais feindre de se ranger du côté des experts, n’est ce pas aussi donner l’impression d’abdiquer et donc de faire des choix, qui est sensé être proprement politique ?
    Les relations entre les deux sont ambiguës, induisant que le citoyen peut facilement voir le rôle des scientifiques comme devoir valider des opinions politiques au nom d’intérêt privé, intérêts marchands des groupes alimentaires ou autres..

    Sans parler du fait qu’il y a souvent besoin de se projeter plus loin (pour l’expert) que ce qu’il sait lui-même.
    Quand on leur demande d’évaluer s’il y a un risque, la réponse attendue par la populace est “non, aucun risque”. Ce qui est scientifiquement intenable.. ils peuvent dire qu’il y a un certain degré de risque. Or, le gouvernement attend une réponse plus axée sur si ce degré de risque est compatible avec la situation actuelle, ce qui demande souvent de dépasser des expériences scientifiques antérieures.

    Mais comment répondre clairement à tout ça sans affoler et provoquer une panique ? Mais de l’autre côté, n’est ce pas aussi ce manque de dialogue et ce double langage qui l’entretient?

    On ne juge plus une décision par grille de lecture idéologique mais plus éthique, ça a l’avantage d’être plus rapide binaire “bien/mal”, pour tenter de répondre faussement à une société qui veut le risque zéro systematiquement et considère le doute comme une tare..

    Donc technocratie aussi a prendre avec pincettes..^^

    @aliiel

    Ce serait un rêve d’apprendre à penser dès tout petit ^^
    Mais je pense qu’il y a des choses qui se jouent profondément dans la famille et pas (que) a l’école.
    Concrètement, pour la télé, les parents (généralement), n’acceptent pas que leurs mômes soient à outrance dessus, et quand ils leur accordent ce moment, c’est pas pour mater… ben quoi , justement ? ( j’ai pas allumé une télé ça fait… mdrr donc c’est une vraie question.)
    Il y a bien des trucs comme ” Prets pour la dictée”, ou “Fourchette se pose des questions”, mais programme spécial du 2 au 8 mai. Genre pour initier une réflexion, on va pas trop pousser, délai limité.

    J’suis pas une fan des discours externalistes, bien sûr que la société, ce qu’on consomme et dans quoi on vit jouent un rôle évident et ne font partir personne avec les mêmes bases, mais il y a précisément des dispositions personnelles et pourquoi pas un cadre familial.
    Je ne pense pas qu’on soit destinés à devenir ce que nous ne sommes pas parce que la politique, la vie, le monde, (mais qui,concrètement ?) en a décidé ainsi.

    Je me demande souvent si c’est une vision de l’Homme démesurément idéaliste( en nourrissant un énorme cynisme en parallèle ^^) , ou si c’est plutôt qu’on est et se sent assez tiré vers le bas en général et qu’on évite parfois de se confronter à nous-mêmes…

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mai 2020 à 20 h 44 min

    Coucou!

    J’ai l’impression qu’il y a pas beaucoup de religieux parmi les zèbres😅

    Est ce que je me trompe?

  • byaku

    Membre
    5 mai 2020 à 21 h 49 min

    Cela me semble tout aussi vrai que bon signe

  • Membre Inconnu

    Membre
    5 mai 2020 à 22 h 07 min

    Pourquoi bon signe?

  • byaku

    Membre
    5 mai 2020 à 22 h 12 min

    Je te laisse deviner ^^ je ne veux pas me fâcher avec les croyants Ok Hand

  • Membre Inconnu

    Membre
    6 mai 2020 à 14 h 30 min

    @RoseDesVents 😀

    En effet, le mot “technocratie” n’est peut-être pas le meilleur… Téchnê renvoie à l’art, à la compétence, voire à la technique… Or ce qu’il manque, ce n’est pas la technique, mais la raison, la connaissance au sens noble du terme.

    Du coup, les termes “sophiacratie” ou “logocratie” seraient plus adéquats, mais comme ce sont des néologismes, je me suis rabattu sur “technocratie”. Mais c’est clair qu’il n’est pas super… En sachant aussi que c’était aussi le projet du marxisme que de fonder nos sociétés sur la science, à la différence que je ne suis pas matérialiste…

    Logocratie me plaît bien ^^
    Quoi qu’il y a un petit côté féministe qui ne me déplaît pas dans la sophiacratie hihi

    Bref ! ^^

    ——-

    Si nous faisons le bilan de la situation actuelle, il y a eu tellement de corruptions entre les pouvoirs et les scientifiques, c’est évident que le lien est rompu avec les citoyens. Il suffit de penser à Tchernobyl, et là la gestion du COVID-19. Sans parler des divers scandales sanitaires qu’il y a eu par le passé…

    Il ne faut pas s’étonner ensuite qu’il y ait des personnes qui préfèrent se tourner vers des théories du complot. Dans une société où l’on décide de ne pas armer intellectuellement la population, où on leur explique que le “vrai” est dans la bouche des experts (qui bossent pour l’Etat), faut être de mauvaise foi pour ne pas voir le problème…

    Dans mon utopie politique, pour que ça soit possible, il faudrait passer par un reset. Faire table rase, reconstruire de zéro. Et les projets de société, ce n’est pas ça qui manque. Or depuis le XIXe siècle, toute la difficulté est de penser la transition. Chez Marx, ça passe par la dictature du prolétariat. Dans le socialisme français, c’est l’idée de progressisme qui a été préférée, et qui aujourd’hui a été totalement détourné de son sens originel.

    Et dès qu’il faut s’attaquer concrètement aux bases juridiques de notre système, comme la 5è République qui semble en effet à bout de souffle, là je ne suis plus du tout compétant. Je ne connais pas assez. Il y a des militants qui sont bien plus câlés que moi, Etienne Chouard a énormément fait de son côté. Cela a donné naissance au RIC chez les gilets jaunes, qui serait déjà une grande avancée (cela se fait déjà en Suisse).

    Contrairement à Frédéric Lordon, j’ai tendance à penser que la transition se fera par à coup, via des petits changements très concrets et pragmatiques, mais qui auront des effets en cascade sur l’ensemble de la société. Cela ne passera pas nécessairement par les idées, avec la naissance d’une nouvelle idéologie politique, qui règlera tous les problèmes.

    Aussi parce que les idéologies, d’un point de vue historique, elles se sont toujours fracassées avec le réel. Une idéologie a toujours une base dogmatique ou axiomatique, et elle est toujours par déf universelle. Or le réel est pluriel, change, évolue, se transforme, mute… Et quand la pensée ne s’adapte pas, ça ne donne jamais de bons effets… En science, une mauvaise théorie donne de mauvaises expériences…

    Et là, je te suis entièrement, avec la Macronie qui est une sorte d’aboutissement final, une suite logique des derniers gouvernements passés, la notion même de démocratie est devenue plus que compliquée. La logique néolibérale conduit au fascisme. Or dans mon utopie, il n’y aurait pas de gouvernement à proprement parler. La base sociale reposerait surtout sur une logique libertaire ou anarchiste (au sens de Proudhon). Les pôles de connaissance seraient là pour aider la société, mais dans un jeu de vases communiquants. Et comme il n’y aurait plus d’intérêt privé pour ce qui est de la gestion du collectif, on évite en théorie la corruption.

    Mais j’insiste sur le fait que c’est juste un jeu de l’esprit, c’est le genre de choses que j’aime imaginer, m’interroger sur la faisabilité, sur la psychologie, sur l’aspect économique, sur les interactions entre une telle société et les autres, les rapports de force, etc. Et après se posera la question de la transition, qui n’est pas une mince affaire 🙂 Quoi qu’il en soit, pour l’heure c’est juste inenvisageable, la base requise n’y est absolument pas ^^’

    Quant à l’éthique, cela fait partie de la philosophie. Et comme la philosophie précède la science, ce n’est pas quelque chose que je dissocie ou que j’exclus du champ de la connaissance, bien au contraire. Il y a une partie de mon esprit qui est resté très oldschool, perdue quelque part dans l’Antiquité… 😀

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