Normalité

  • Membre Inconnu

    Membre
    13 avril 2019 à 19 h 09 min

    A la considération de normalité basée sur les réponses aux questions “Qu’est ce que l’être humain ? Qu’est ce que la vie ? Qu’est ce qu’être adulte et mature ?”, j’en conclue que la plupart des gens “normaux” sont en fait des “anormaux”, que la plupart des prétendus “adultes” juste des “enfants”, et que la plupart des humains désobéissent aux lois du vivant (parfois sciemment).
    Donc, c’est pas vraiment le genre de concept qui méritent que l’on se prenne la tête avec autrement que dans des contextes normatifs techniques. Comme les normes ISO, les standard en informatiques (ports USB, VGA …. etc …), ou les définitions spécifiques.
    En outre, le concept de “normalité” se limite à un univers spécifique (avec lois, conditions, définitions correspondantes).
    Qui peut se targuer, en tant qu’humain, d’être “normal”, a rarement une réponse satisfaisante à cette question, si ce n’est d’ordre matérialiste, comme de se comporter comme un bon mouton pigeon incapable de remettre en question la société de consommation, par exemple.

  • alma27

    Membre
    13 avril 2019 à 22 h 08 min

    La normalité ne serait-ce pas une croyance qui se porte sur la mesure d’un écart à une norme ? Et la norme un consensus, l’admission de ce qui doit être ?

  • rickla

    Membre
    14 avril 2019 à 10 h 02 min

    @alma27 Je suis d’accord avec ta tentative de définition concise.

  • alma27

    Membre
    14 avril 2019 à 10 h 18 min

    Merci Rickla, c’est effectivement une tentative de concision !

  • Membre Inconnu

    Membre
    14 avril 2019 à 17 h 45 min

    “La normalité ne serait-ce pas une croyance qui se porte sur la mesure d’un écart à une norme ? Et la norme un consensus, l’admission de ce qui doit être ? ” => non, ce n’est pas cela ! Vous m’avez fait rire, l’un en s’exclamant, et l’autre et acquiesçant ! 😀 😀 😀
    J’ai pas le temps de répondre en détail, je le ferais plus tard. C’est juste que ça m’a fait trop bondir pour ne pas réagir … … … …

  • Membre Inconnu

    Membre
    15 avril 2019 à 19 h 27 min

    Bonsoir à tous 😀

    J’espère ne pas embêter si je me réfère à Ian Hacking, “The taming of chance”? Il nous éclaire historiquement sur le “normal” et la “norme” en rapport avec les statistiques… C’est loin d’être exhaustif bien sûr, mais si on me permet de partager, pour les curieux… 🙂

     

    Dans l’Antiquité c’était le fait que deux droites soient perpendiculaires, en gros. C’est géométrique, ça nous intéresse moins ici ^^

     

    Après, ça a pu prendre le sens de “banal”, dans le sens d’ordinaire. C’était qualitatif en soi, avant de devenir quantitatif au XVIIIe-XIXe siècle, où la statistique a pris un envol assez fulgurant. La “loi gaussienne”, qu’on connaît tous dans nos tests de QI, a été prononcée par De Moivre je crois, appliquée aux statistiques en tant que telles par Laplace puis aux erreurs de mesures astronomiques par Gauss.

     

    Au XIXe ça a fini par éclore, au contact des préoccupations politiques et morales liées à la Révolution et les troubles qui s’en sont suivis, par la naissance de la sociologie (Comte) et sa jumelle, la physique sociale (Quetelet). Quetelet a donné naissance au concept de “l’homme moyen”, entité pour lui bien réelle, incarnant une personne-type ayant pour caractéristiques la moyenne de toutes les statistiques recueillies pour une population. C’était un idéal pour lui, et nous, nous dévions de cette norme et sommes imparfaits. Pour Comte comme pour Quetelet, à peu près, la norme est un équilibre dont nous nous sommes éloignés et auquel il serait bon que nous revenions.

     

    Parallèlement, entre les mains de Galton (cousin de Charles Darwin), la norme est devenue la base de son eugénisme. Pour lui, cette moyenne n’est pas intéressante en soi: ce sont les extrêmes qui le sont. Il s’est intéressé aux génies et à tout ce qui pouvait améliorer les caractéristiques de chacun (à travers ses travaux sur l’hérédité, sur la corrélation,…).

     

    Aussi, la médecine s’en est mêlée avec Broussais, qui a dit que “le pathologique ne diffère pas du normal en essence, seulement en intensité” (je cite en substance). De là, une continuité entre l’anormal et le normal, qui ne sont que la même chose dans des proportions différentes.

     

    Pour mon avis, à partir de ce que j’ai lu et retranscrit ci-dessus… on parle soit du qualitatif soit du quantitatif, avec une notion de moyenne et d’erreur. Je serais d’accord pour dire, comme alma27, que la normalité se base sur une mesure de l’écart à une norme. Après, l’emploi qu’on en fait, l’interprétation qu’on en tire dépend du contexte: si tu cherches à améliorer une espèce, la normalité est à proscrire puisqu’on veut encourager une perturbation, on veut dépasser le statut initial; si tu cherches un équilibre sociétal, la normalité est un point auquel retourner et tout écart devient une erreur dans cette démarche de retour à un statut stable. Voilà pour l’écart à la norme.

     

    Maintenant, la norme en elle-même, peut être avant tout mathématique et basée sur des mesures. Le fait qu’on lui donne le nom de moyenne, puis “normale” en lien avec la Loi Normale, n’implique pas en soi de valeur morale ni de jugement de valeur. La taille moyenne des individus d’un pays est mesurable et factuelle.

     

    L’emploi qu’on voudra en faire par contre, lui, dépendra entièrement d’un biais volontaire, d’une instrumentalisation en vue d’un objectif discursif (volonté de convaincre, propagande,…) donc d’un consensus méthodologique je pense… C’est comme ça que l’eugénisme a instrumentalisé les statistiques pour en venir à dire que telle “race” était supérieure à une autre, ou que l’on emploie encore des statistiques pour manipuler les foules. Est-ce qu’on accusera les nombres, ou ceux qui les manipulent? La norme est un nombre, un outil. La valeur qu’elle a est celle qu’on lui donne, à mon sens.

     

    C’est tout le principe de bien distinguer le factuel de l’idéologique. Quand on dit que “le normal est là où est le plus grand nombre”, en soi, on en revient à cette notion de moyenne qui efface les individualités en un nombre neutre. Quant à la motivation, le discours, l’idéologie qui fait que ce nombre soit souhaitable…

     

    Compte-tenu de la volonté de concision d’alma27, et du fait que j’en viens à peu près à la même conclusion en me permettant un peu plus de longueur (pardon je m’suis emporté), j’avoue être curieux des raisons qui te font “rire”, voire “bondir”, etienne31 🙂 Quant à trancher par un “non”, habituellement, une question si compliquée n’appelle pas de réponse fermée. Mais ce n’est que mon avis, tout aussi tranché (et ouvert au débat!).

    Merci beaucoup pour vos partages!

     

    Bien à vous,

    J.

  • Membre Inconnu

    Membre
    15 avril 2019 à 21 h 50 min

    J’ai pas envie de répondre. Je suis très fatigué. Mais ton intervention est intéressante.
    Alors je vais essayer de faire bref.
    Tu parles d’antiquité, justement un mot me vient à l’esprit : la rectitude.
    Les termes “croyances”, “consensus” et “admission” me semblent mal placé.
    On est dans le domaine de l’a peu près.
    Or, un norme demande justement une précision parfois extrême.
    A relire cette courte tentative, la normalité mesure donc l’écart à une norme ? Ce qui est encore une fois en opposition, puisque ce serait plus correct de dire que la normalité mesure non pas l’écart, mais au contraire la correspondance à une norme. Et là on peut s’en référer à la définition du dictionnaire, cela suffira.
    Car de dire que la norme est un consensus, éventuellement ce sera possible, mais pas toujours le cas. Tout dépend où on se place rapport à la norme. En est on l’auteur ? Celui qui la défini ? Ou bien ouvrier qui s’en servira comme étalon ?
    Quand à l’admettre … chacun est libre, donc justement une norme ne fait pas forcément ni consensus ni admission.

    Pas besoin de réfléchir plus de 10 secondes pour remarquer l’anomalie.
    La rectitude, par Toutatis ! La rectitude !
    On ne peut pas se permettre de l’a peu près lorsqu’on parle de norme ! 😉
    J’imagine un médecin qui établirait ses diagnostics de la sorte … c’est à dire de façon arbitraire.
    Hop ! Une analyse sanguine avec un taux de globules blancs inférieurs à 1 gramme par litre ? Bah selon la norme, c’est pas grave, c’est normal, on est dans la normalité ! (je précise pas de quoi volontairement, mais qui comprend ma boutade y vera une référence avec une maladie du 20è siècle qui perdure encore au 21è et tristement bien connue)

    Et puis avec ce genre de raisonnement, on a droit à des “tous les noirs sont des voleurs” simplement parce qu’une personne en connaîtra 2 ou 3 qui seront effectivement des voleurs. C’est des préjugé basé sur de mauvaises expériences, voir de la bêtise humaine, de la xénophobie, et de l’intolérance pathologique.
    C’est pour cela que plus haut je distinguais la normalité “technique” de celle d’un autre ordre.

  • Membre Inconnu

    Membre
    15 avril 2019 à 23 h 54 min

    etienne tu n es pas libre ou non d’admettre une norme…cette norme existe avec ou sans ton consentement.

    si dans un champs mille pommiers donne 10 tonnes de pommes vertes et 100 kilos de pommes rouges, il est admis que dans ce champs la norme ira à la pomme verte.

     

    les normes c est juste établir par le nombre un point de repère, un étalonnage.

    mais rien ne dit que la pomme rouge  sera meilleur…elle sera différente de la majorité.

  • Membre Inconnu

    Membre
    16 avril 2019 à 18 h 27 min

    Adri1 => Toi je sais pas, mais moi je suis libre. Si une norme ne me plaît pas, je n’en tiens pas comptes. Tout dépend du domaine, et des champs d’applications. Pour ce qui est du technique, informatique par exemple, je l’applique car cela est bien pratique, et plus aisé que tout le monde se mette au diapason. On peut repenser au problèmes de “prises” propriétaires, lesquels sont aussi bien contraignantes pour le fabriquant que pour l’utilisateur final. Idem pour des question de logiciels d’ordre calculs mathématiques orienté 3D : à une époque, chaque “pilote” se devait d’être strictement adapté au matériel graphique, et de sucroît demandait un développement supplémentaire et souvent très complexe pour que chaque logiciel (ou jeux) puisse en tirer parti au maximum. Maintenant, avec des API comme Vulkan ou DirectX (oui, et OpenGl aussi), le fabriquant n’a qu’a créer des pilotes qui s’adaptent à l’API et c’est tout. Le développeur de logiciel se chargeant de rendre compatible avec l’API. Pour certains Progiciels, il est toujours demandé un développement spécifique, d’où le prix des carte “pro” bien plus onéreuses que les cartes grands publics. C’est pas le matériel qui est différent, mais le développement du pilote.
    Voilà pour quelques brefs exemple de normes techniques en informatique.

    Après, je sais pas si tout le monde a vu la vidéo en même temps, mais je pense qu’Olbius parlait de normalité en rapport avec “qu’est ce qu’un humain normal”.
    D’où aussi ma première réponse, et ma critique de la réponse suivante.
    Chacun pourrait très bien décréter que sa normalité se base sur ce qu’il est lui. Tout ce qui est comme lui est normal, ce qui diffère ne l’est pas.
    Dans mon esprit, je vais paraphraser, la normalité chez l’humain réside simplement en ce qui est reconnaissable en tous, et identifiable selon une norme technique. Circulation sanguine, organes vitaux, système nerveux, ainsi que des normes des bilans sanguins basé sur des statistiques à grande échelle pour caractérisé les cas pouvant être en coïncidence avec des pathologies. Un exemple étant les taux de HDL/LDL ayant beaucoup évolué au cours des dernières décennies, selon justement les constats empiriques en la matières. Quand est ce qu’on est profil en bonne santé, profil à risques, profil nécessitant intervention et/ou régime particulier, et profil qualifiable d’état proche de la mort. Et malgré tout, on peut toujours avoir des exceptions confirmant les règles pour ce cas précis.
    Donc pour ce qui est de normalité, un humain qui nait avec 1 seul oeil, on dira  que c’est pas normal, OK. Mais dire qu’un humain n’est pas dans la normalité à partir du moment où il a une éducation différente, un perception du monde différente, ou je ne sais quoi de différents dans la même catégorie d’observations, pour moi on ne devrait pas parler de normalité, puisque cela n’est pas mesurable concrètement.

    Et les individus qui arrivent avec leurs grand sabot (ils n’en ont qu’un souvent, on les remarque mieux ainsi), qui commencent à parler de normalité concernant telle ou telle personne : danger !!! La norme étant quelque chose à respecter, cela veut dire que les “pas normaux” sont à mettre au rébus. Ce qui est en mon sens totalement inacceptable. Et source de rejets, jugements, mise au ban de la société, et autres drames pouvant conduire au suicide.

  • Membre Inconnu

    Membre
    17 avril 2019 à 10 h 28 min

    En  y repensant, tout les gens qui ne respectent pas la “norme dictionnaire”, en faisant dire ce qu’ils ont envie de faire dire aux mots …
    … j’en ai même rencontré qui, lorsque je leur tendais la définition du dictionnaire comme preuve, me rétorquaient avec agressivité : “ah mais qu’est ce que tu nous embête, toi !! c’est comme ça et puis c’est tout ! ton dictionnaire ça compte pas !”.
    J’évite les gens comme cela.
    De même que ceux qui sont dans les préjugés (ou fausses interprétations), la malveillance, la médisance, le commérage, avec lesquels on ne peut rien dire, rien faire, rien penser. Le genre d’individus toxiques, quoi.

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