L’intelligence excuse-t-elle tout ?

  • Membre Inconnu

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    26 mai 2020 à 23 h 53 min

    J’aime beaucoup les points que d’autres ont soulevé, notamment Isit, mais je vais partir dans une autre direction.

    Je ne pense pas, non, que l’intelligence excuse tout. Je pense que naturellement, l’individu s’excuse beaucoup de choses à lui même de manière générale. Que ça soit lié à un mécanisme sub-conscient de défense (rationaliser des événements “honteux” permet de les mettre dans une petite boîte où ils ne font pas mal et qu’on ne touche plus) ou une simple “sympathie” qu’on éprouve envers nous même.

    Et quand je parle de sympathie, je fais allusion à la même qu’on pourrait ressentir face à un personne “coupable” dont on apprendrait les justifications. Ainsi le jugement qu’on exercera sur un parent qui bat son enfant (désolé pour l’exemple mais c’est un des plus “évident”) sera allégé si on nous présente que le parent était également battu dans son enfance, on pourra même parfois comprendre voire excuser un meurtre si on nous explique après coup que c’est une vengeance (ce n’est pas pour rien que beaucoup de films d’action tournent autour de ce sujet). Donc en voyant la facilité avec laquelle on “pardonne” à des inconnus lorsqu’on gagne un minimum d’informations sur ce qui a motivé le “crime”, comment ne pas se pardonner à nous même quand on possède la connaissance de l’ensemble des évènements qui a conduit à l’acte ?

    Après je ne sais pas, peut-être que le fait d’être plus intelligent fait que la rationalisation est plus poussée, avancée. Mais à mes yeux d’abord on cherche d’abord à s’excuser, la rationalisation est une conséquence et non une cause.

    (Je tiens quand même à préciser que je n’insinue pas qu’on se pardonne toujours tout, simplement qu’il y a une très forte tendance dans ce sens de manière générale. Il y aura toujours des variations par rapports aux gens et aux situations en particulier.)

  • Membre Inconnu

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    27 mai 2020 à 1 h 47 min

    @isit

    Il est vrai que je ne suis pas naturellement quelqu’un de couramment violent mais on me perçoit assez souvent comme “agressif” dans mes positionnements ou mes réactions, dans le cadre d’une discussion ou vis-à-vis des autres (que je ne supporte pas “toujours” très bien en général)… S’agissant d’un échange verbal, il m’arrive assez régulièrement de m’étonner que mon interlocuteur me trouve “énervé” dans mes réponses. Je sais que je coupe la parole et que je peux employer des mots blessants (sans vraiment m’en rendre compte d’ailleurs) lorsque j’estime que le point de vue “en face” démontre un manque de discernement ou qu’il serait intolérant (oui, je sais, je le deviens moi-même en cela)… Mais il y a que la plupart du temps, je n’échange qu’avec des très proches (mes ex’ ou mes enfants) et que si je me contre-fout qu’un quidam inconnu profère des énormités (ce qui me conduirait la plupart du temps à simplement le mépriser en silence), je l’admets beaucoup moins de la part de ceux auxquels je tiens véritablement et sans devenir méprisant à leur égard, il est probable que j’exprime alors certainement de façon assez ostensible ma consternation et que je peux être assez virulent en ce cas. Reste que la colère qu’ils ressentent n’est presque jamais présente en réalité dans mes sentiments… Je peux tout au plus être agacé par leur conception limitée et mon caractère me porte à l’exprimer un peu “vertement”, d’une manière qui atteint leur sensibilité.

    Le souci réside pour beaucoup en ce que je trouve qu’autour de moi, “on” est trop facilement affecté et qu’étant moi-même habitué depuis l’enfance à endurer seul des critiques cruelles et autres agressions verbales ou même physiques simplement parce que je me comporte différemment socialement, j’ai dû développer ma propension (déjà innée) à réduire mon exposition émotionnelle aux attaques extérieures (démarche que tous adopte au demeurant). Pour ce qui me concerne, je me suis probablement refermé plus encore sur moi-même que je n’étais déjà prédisposé à l’être originellement d’un point de vue sentimental d’une part… Mais tout en étant mieux apte aujourd’hui qu’hier à m’ouvrir à l’extérieur (puisque “mieux protégé” désormais).

    Avec moi, ce décalage d’entendement est d’autant plus manifeste qu’il concerne plus particulièrement des proches et que là où ils attendraient plus de compréhension, je leur oppose beaucoup plus d’intransigeance que je ne l’adresserais envers n’importe qui d’autre… Parce dans mon fonctionnement, la famille ou l’intimité n’est pas toujours synonyme de rapports indulgents (elle l’est souvent) dans le domaine intellectuel en tout cas.

    Sans parler de ce décalage émotionnel, il y a encore que j’ai des approches spécifiques qui m’amènent à appréhender la violence ou le sexe comme des moyens d’expressions parfaitement conventionnels… Sans estimer comme recommandable de se prêter à des “extrémités” dans ces deux domaines, il ne me semble pas choquant mais simplement humain d’en venir à utiliser ces formes de communications-là aussi. En cela, les limites morales de ceux avec qui j’échange peuvent se muer en une totale incompréhension tant cela heurtera certains esprits.

    Pour ce qui est des excuses que je peux faire… Elles peuvent également ne pas systématiquement être sincères et simplement là pour répondre aux attentes de “l’offensé”, parce que je ne veux pas qu’il souffre plus par ma faute ou par calcul, parce que (par exemple) je pense avoir besoin de lui à terme et que j’ai nécessité de prétendre à conserver son soutien éventuel mais ce, sans que je pense réellement que j’ai eu tort de réagir ainsi.

    Et concernant le fait de se trouver des “excuses fallacieuses”, là est mon interrogation puisque si je ne me sens pas trop contraint par des considérations étiques et que je sais un tant soit peu raisonné “à mon avantage” en mettant en oeuvre une réflexion plus ou moins “maligne” (puisqu’elle parvient à mêler l’exigence d’objectivité (que je souhaite) tout en préservant bien souvent “mon amour-propre”)… Cela me permettrait d’analyser rétrospectivement une situation que j’ai créé et qui aurait été dommageable à autrui en me déculpabilisant d’une façon que je pourrais “légitimement” trouver honnête dans l’absolu là où elle ne le serait pas tant que ça fondamentalement en parallèle…

    Puis, si je reviens toujours sur ce que j’ai provoqué, je ne ressens pas systématiquement le besoin de m’auto-critiquer à la suite et même en considérant que je ne serais que franchement coupable sans vraiment pouvoir ou vouloir avancer des “circonstances atténuantes”, je ne me tourmente pas véritablement pour autant.

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 4 h 08 min

    @Momosse
    Moi aussi j’ai fait plein de truk horribles mais ça n’était à aucun moment sous le coup de mes émotions. C’était plutôt pour l’expérience et c’était surtout mérité car je suis plus qu’allergique à l’injustice.

    J’ai buter plus que volontairement un animal (assez grand quand même) juste pour savoir ce que ça fait.

    Et j’ai poussé un humain (qui le méritait) au suicide sans lui parler par des voies Occulte car, depuis que j’ai “vu” que je pouvais faire un certain nombre de choses jugées inexistantes par tous ces médiocres , il fallait bien que j’en sois sûr!

    J’ai voler la copine de mon meilleur ami et j’ai fait l’amour avec alors qu’il cognait contre la porte en hurlant.

    Sinon, j’ai aussi fait plein de chose très brutales que mes congénères considèrent comme extrêmement méchantes et infondées alors que pour moi ça n’était que ce qu’ils méritaient à force.

    Je suis sûre de moi (comme tu le réclame) seulement, actuellement, étant Empath, ta non_présence me fait déjà mal alors euh… je ne sais pas si je vais communiquer avec toi quand tu seras présent….

    mmmvoyez?

    Sinon j’ai de quoi te faire réfléchir.

    SI tu appliques ceci c’est très certainement que tu as tord :

    – ce n’est pas de ma faute

    -Qu’on m’amène un coupable!

    au plaisir ou pas…

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 6 h 34 min

    @empereur

    J’avais entamé une réponse mais elle s’est barrée parce que je me demandais comment prendre ton post ?… Premier ou second degré ?… Ne te connaissant pas, j’avais opté pour le N°1 étant donné que dans le doute je ne m’abstiens pas systématiquement et que c’est vers cela que je verse au naturel et en l’absence d’élément d’analyse pour me faire une idée d’un profil… Mais donc, curieux viscéral que je suis, j’ai survolé le tiens sur le site aux trois quarts de ma rédaction-réaction et je ne le regrette pas tant puisque tu m’auras permis d’entrevoir que tu serais plus dans la provoc’ ce qui apporte un nouvel éclairage à tes lignes.

    Je ne commenterais donc pas les “exploits” que tu revendiques mais je me contenterais de te dire que je ne réclame rien de personne… Ou si mais alors cela se limiterai à ce que je préférerais toujours qu’un interlocuteur s’exprime avec honnêteté et sans fioriture.

    Mais si tu es vraiment en demande d’empathie, c’est regrettable par avance parce que je ne pourrais pas te donner grand-chose en ce domaine précis…

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 9 h 28 min

    @Momosse en fait il y a beaucoup d’aspects/visions différentes dans ton post et il y en a auquel j’ai pensé hier ..

    ” Mais en me projetant intellectuellement, il m’arrive de concevoir que
    je n’aurais pas tant de mal à tuer quelqu’un sans en être perturbé en
    certaines circonstances.”

    ça m’a fait repenser à un film qui m’a beaucoup fait réfléchir sur l’aspect “un acte dit “immortal” peut-il parfois avoir une raison valable” ?

    Ce film c’est “unthinkable” (je pense traduit par “no limit” aussi) (avec un Samuel L.Jackson impressionnnant ! ) qui pose en fait cette question .

    Dans le film Samuel L. Jackson a une “double vie”, il est un bon mari, un bon père de famille mais est aussi un “Monsieur X” qui travaille pour le FBI … il torture des personnes pour obtenir des informations … et là est la question : est-il acceptable d’en arriver à la torture d’un être humain quand le but est de sauver des millions de personnes (en utilisant tous les moyens possibles, tortures physiques et mentales pour obtenir les informations permettant de sauver ces millions de personnes) ?

    Ce film m’a fait me poser beaucoup de questions : dans mon essence profonde je suis évidemment contre la torture mais … justement , ce film m’a mis en tête un “mais” … vu qu’ici, on se retrouve avec une raison, un but qui est “justifié” (sauver des millions de personnes) alors que la “morale” n’y est pas (l’utilisation de la torture humaine pour ce but) …

    je digresse peut-être mais depuis hier ton questionnement ( au-delà de l’intelligence zèbre, pas zèbre etc) sur “poser un acte “non moral” parce que la fin le justifie” m’a fait repenser à ce film et ce questionnement où j’avoue, je ne parviens toujours pas à donner une réponse …

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 10 h 12 min

    @isabelle1970

    Un autre film qui m’avait plu et qui correspond à ce que tu évoques me revient en tête : “Confession d’un homme dangereux” traduction de l’original “Confessions of a dangerous mind” (2002) avec Sam Rockwell (toujours bon) et Georges Clooney… “D’après une histoire vraie”…

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 10 h 26 min

    @Momosse merci je le regarderai parce que j’aime ces films/documentaires/livres qui remettent en question ce que je pensais être une conviction profonde chez moi 🙂

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 10 h 53 min

    @Momosse je reviens aussi cette phrase : ” La démarche de ce sujet ne réside pas tant en la définition que l’on
    peut donner à l’intelligence que de savoir comment et jusqu’à quel point
    notre système de réflexion peut nous conduire à nous exonérer de la
    responsabilité d’actions communément reconnues comme étant détestables
    en les justifiants d’une façon telle que nous-mêmes nous pourront les
    considérer acceptable en toute sincérité.”

    Celle-là aussi m’a fait réfléchir : toujours dans ton exemple du fait d’être capable de tuer quelqu’un sans regret suivant les circonstances (l’exemple de @jasper avec son pirate m’a fait aussi réfléchir) : “intellectuellement” je me pense aussi capable de tuer sans regrets .. ça serait dans un moment d’instinct de survie par exemple (tuer pour ne pas être tuée) ou pour éviter que l’on ne tue quelqu’un à qui je tiens particulièrement … je serais donc dans un moment, pour moi, qui serait “guider” par un instinct, des émotions etc ..

    Maintenant je vais plus loin : admettons que je vis aux Etats-Unis, au Texas ( choisi pour sa loi sur la peine de mort) et que une personne aurait tenté de tuer ou aurait tué quelqu’un qui m’est cher .. je n’ai pas pu agir sur le moment (et donc de façon instinctive et émotionnelle) et donc je me dis que ce que j’aurais commis sous cette émotion ne deviendrait plus “possible” pour moi avec le recul …

    Cette reflexion m’était venue en visionnant un documentaire sur ces gardiens volontaires de ces prisons , ceux qui faisaient partie du personnel du couloir de la mort … certains , en étant pourtant volontaires et pour la peine de mort, en sont sortis traumatisés, d’autres toujours convaincus de leur position .

    Réflexion donc qui me fait dire que sur un mode d’instinct et d’émotion je serais capable de tuer mais que sur un mode “rationnel ” “intellectuel” je n’en serais pas capable …

    Et que donc même dans une situation telle que j’ai décrite qui serait à mes yeux “justifiée” pour cet acte au moment même, il ne le serait plus après pour moi avec le recul …

    (désolée si je ne suis pas très claire mais denouveau c’est un questionnement chez moi qui, est tortueux à décrire vu que tortueux dans mon esprit ^^)

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 11 h 12 min

    et si je suis hors-sujet ou si je m’égare, il faut me le dire 😉 🙂 merci

  • Membre Inconnu

    Membre
    27 mai 2020 à 12 h 00 min

    @isabelle1970

    Mais non, tu es assez claire comme ça Isabelle… Es-tu si peu assurée pour t’interroger aussi manifestement auprès d’autres couramment (ou c’est juste pour moi) ? ^^ …

    Il vient aussi à mon esprit ces situations de jeunes conscrits enrôlés pour une guerre qu’ils ne voulaient pas mais qui les a conduit à tuer d’autres hommes… On peut d’ailleurs étendre cela aux jeunes engagés qui ont choisis l’armée un peu par “romantisme” ou pour pouvoir manipuler des armes et même si pour ces derniers, la préparation et la prédétermination est autre… Pour nombres d’eux tous, d’être amenés à tirer sur “l’ennemi” (sans parler des autres horreurs inhérentes à tous conflits armés) n’est certainement facile pour personne (zébrés ou non) qui ne serait pas psychopathe et nombreux sont ceux qui reviennent de ces campagnes avec l’esprit torturé par les crimes qu’ils y ont accomplis.

    Ce qui me reste en mémoire qui est particulièrement marquant de “mes (3 mois de…) classes” à Fréjus (en hivers), c’était moins la dureté du traitement et de l’entrainement physique qui nous était dispensé que le bourrage de crâne imposé… A l’issu de cette dizaine de semaines de rabâchage intensif et vociféré de jour comme de nuit sur ce que doit être le comportement approprié d’un “Marsouin” (soldat) et des notions de corps comme de sacrifice qu’il doit être toujours prêt à faire pour celui-ci… Après être sorti de cet apprentissage “étourdissant” (dans le sens “animal” du terme) et une fois que la pression est retombée, le post ado’ de 17 ans que j’étais qui pouvait à nouveau mieux raisonné par lui-même s’étonnait d’avoir été littéralement conditionné… Je pensais déjà avoir un mental assez fort pour être insensible aux influences extérieures et c’était véritablement une surprise pour moi que de réalisé qu’on avait finalement pu modeler mon esprit à force d’agressivité subie, d’épreuves physiques et de la répétition de messages simples et entêtants !… Je pense que “j’ai ouvert les yeux” environ quelques jours à la suite mais mon sentiment à ce moment est resté fortement inscrit en moi. Je n’ai pas été vraiment “choqué” par cette prise de conscience mais c’était finalement quelque chose que je n’avais pas anticipé et qui m’avait dépassé (ce qui m’avait étonné). Je l’ai ressenti comme quelque chose d’assez dérangeant et je me suis dit que je ne voudrais plus jamais être assujetti à des conceptions en lesquelles je ne me reconnaitrais pas en toute conscience.

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