L'argent, la sélection "naturelle" des amis

  • rickla

    Membre
    19 janvier 2019 à 13 h 10 min

    @na-za merci pour ton recul et (bien que je n’ai évidemment aucun aval à te donner) tu as bien fait de’stimuler la réflexion et varier les points de vue’, ça a fonctionné, et ça fonctionne encore dans ta réponse.

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 janvier 2019 à 14 h 38 min

    @hypnos a écrit :

    Toutes mes excuses, je croyais être dans philosophie et spiritualité, pas exutoire et psychothérapie. La prochaine fois je serai plus attentif avant de cliquer sur un onglet.
    Encore une fois, mea culpa ^^

    hihi ^^

    hum… Je pense qu’il y a un malentendu sur ce qu’est la philosophie…

    Chaque discipline a son objet d’étude. Celui de la philosophie est le concept. En ce sens, elle est la matrice de toutes les autres disciplines. C’est le concept qui nous permet de penser, c’est-à-dire de se faire une représentation du réel susceptible d’être communiquée par le langage. Et pour ce faire, il faut recourir à la raison, c’est-à-dire qu’il faut veiller à ne pas se contredire, à être cohérent.

    En science, il s’agira d’épistémologie. Et lorsqu’une discipline scientifique a développé ses propres outils méthodologiques, elle peut alors s’émanciper du champ philosophique, jusqu’à ce que d’autres découvertes l’y ramènent pour développer d’autres concepts ou d’autres modèles théoriques. Cela consiste à harmoniser le domaine de la pensée avec le domaine empirique. Et historiquement, la sociologie et la psychologie sont les deux dernières disciplines à s’être émancipées. Bon, rien de sorcier dans tout ça, ça s’apprend en Terminale. C’est juste un petit rappel.

    Pour ce qui est de la spiritualité, chacun y met bien sûr le sens qu’il souhaite. Mais pour ma part, cela est lié avec un certain sens de l’éthique. Quelqu’un qui se dit spirituel et qui n’a que faire de ce qui est juste, cela me semble un peu contradictoire… Et cela a donc une implication directe avec une situation politique ou sociale qui serait injuste… Je ne vois aucune spiritualité dans le fait de s’adonner à des introspections égotistes pour libérer ses chakras (par exemple), et de fermer les yeux sur ce qui causent la précarité de tout un pan de notre société.

    Et le fait de comprendre la situation financière d’individus en se basant sur leur motivation ou leur ambition, nous sommes plus dans de la psycho que dans de la philo. Si nous nous bornons à l’individu et à sa psychologie pour comprendre des phénomènes politiques et sociaux, ça me semble quand même compliqué… Et il suffit d’une argumentation par contre-exemple pour montrer les limites de cette approche… Par exemple, affirmer en substance que les précaires n’ont pas d’ambition, qu’ils ne sont pas responsables, et qu’ils sont un répulsif à l’amour ou à l’amitié, je trouve cela profondément dégueulasse. J’ai toutefois mis de la forme dans ma réponse, non sans un peu d’humour, pour ne pas trop te vexer. Car pour ma part, je pense que l’amour ou l’amitié participent plus du domaine de la spiritualité que celui de l’argent. Nous attirons à nous des personnes qui nous ressemblent…

    Pour défaire cette idée, il suffit juste de regarder certains pays sur le continent africain… Certains souffrent d’une grande précarité, n’ont pas accès à l’eau ou à l’électricité, mais ils n’ignorent pas ce qu’est l’amitié, l’entraide et l’amour… J’ai donc tenté, à ma façon, de recentrer la question de l’argent sur le terrain politique, et non psychologique. J’ai parlé des premières démocraties de la Grèce antique, c’était un petit clin d’oeil à Platon (philosophe, pas psychothérapeute). J’ai fait une brève analyse sociologique au sujet des classes sociales, c’était un petit clin d’oeil à Marx (un philosophe, pas un psychothérapeute). J’ai critiqué la notion d’argent et j’ai cité Kropotkine et Proudhon (des philosophes, pas des psychothérapeutes).

    D’une façon générale, dès que nous tentons de comprendre un phénomène en se basant sur la philosophie, la politique ou la sociologie, nous ne pouvons être taxé de faire dans de la psychothérapie, puisque notre analyse ne porte pas sur la psychê de l’individu. Affirmer cela est donc contradictoire… Pour le moment, je ne manque ni d’argent, ni d’ambition. J’ai la chance d’avoir de vrai(e)s ami(e)s, je ne souffre pas vraiment d’un manque d’amour. Si j’étais parti de mon nombril ou d’une analyse égotiste pour comprendre comment l’argent ou le manque d’argent peut ternir les relations sociales (que ça soit dans le domaine affectif, professionnel ou politique), je n’aurais pas vraiment tenu le même discours. Et dans la mesure où l’Autre n’est pas une copie conforme de ce que je suis, ça n’aurait même eu aucun sens.

    C’est la raison pour laquelle je n’ai pas sur-réagi à tes propos, car j’accepte que chacun ait sa propre vision/compréhension des choses, même si cela heurte mes propres valeurs. Des pays pauvres peuvent ainsi apparaître rédhibitoires aux yeux de certains, mais cela n’enlève en rien à mes yeux la richesse de leur culture, leur respect et notre soutien… C’est tout le sens de ce que signifie pour moi “spirituel”…

    Bref… I fink you’r freeky but I like you a lot ! :-))

    https://www.youtube.com/watch?v=8Uee_mcxvrw

    @na-za a écrit :

    Je pense que, @darren, ne pouvait pas s’empêcher d’accentuer l’analyse et pousser la réflexion.
    Ce que je constate est que bizarrement, on fuit l’analyse par la grille des rapports sociaux qui sont tout à fait logiques (du fait de faire société, sinon, dites vous pourquoi êtes- vous sur ce site?) pour tomber dans celle de la médicalisation des comportements voire de l’existence (repenser le poids de la psychanalyse et ses conséquences!!!!).

    oh béh disons que nous sommes sur un forum de Hauts Potentiels, je me lâche un peu… ^_^

  • julie974

    Membre
    19 janvier 2019 à 18 h 33 min

    @pepita

    C’est effectivement super enrichissant de lire ces points de vue ! 🙂

    Je comprends parfaitement l’idée que tu veux transmettre.

    Je dois t’avouer qu’il est très délicat pour moi de me positionner, car, de facto, je bénéficie d’un statut socio-financier relativement confortable.

    Ceci étant, et encore une fois, pour ce qui me concerne personnellement, je peux t’assurer que cela n’influe aucunement mes relations.

    Pour te citer un exemple, j’ai eu une expérience professionnelle dans une juridiction, composée d’une part, de magistrats, et d’autre part, d’agents de greffe. La séparation de ces deux corps de métier était claire et annoncée quand j’ai mis les pieds dans l’institution. Le vice était même poussé, jusqu’à placer les magistrats dans une aile dédiée !

    Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais adhéré à un tel ordre des choses. Alors, j’ai, et de façon très naturelle, refusé cette séparation que l’on m’imposait. Pour moi, tout être humain se vaut. Et comme je le dis souvent (à ceux qui veulent bien l’entendre haha) : tout le monde fait caca !

    Comble de l’ironie (ou summum de la stupidité humaine, c’est selon) : lors de mon pot de départ, ma hiérarchie a ouvertement salué ma capacité à m’être parfaitement intégrée aux deux groupes…

    Aujourd’hui, bien que je n’y travaille plus, je fréquente encore régulièrement cette institution dans le cadre de mon activité professionnelle. Et spontanément, je continue de saluer chacun d’entre eux, sans distinction aucune…

    En définitive, cette expérience parle d’elle même : c’est le signe que l’argent a le pouvoir de rapprocher ou séparer les gens (aile droite / aile gauche !). Mais pour ce qui me concerne (encore une fois, je parle à titre très personnel), l’argent ne sera jamais un facteur déterminant dans mes relations.

    Peace ! 😉

  • kaydot23

    Membre
    20 janvier 2019 à 16 h 51 min

    Moi j’aime bien l’argent ! C’est pas pour ça que je suis riche loin de là, ni dépensier, ni économe.

    Mais bon si vous souhaitez donner le vôtre n’hésitez pas à m’en faire part ! (Bien que j’estime que c’est mieux de le gagner, mais bon si ça vous encombre et que je peux rendre service hein…)

  • Membre Inconnu

    Membre
    24 janvier 2019 à 21 h 44 min

    @julie974

    Bravo pour ta réussite professionnelle et socio-financière, (on ne devient pas magistrate par un concours de circonstances!:)).
    Mais j’admire encore plus ta capacité à rester simple, et humaine. Il y a tant de gens qui laissent le pouvoir et l’argent leur monter à la tête. Plus ils grimpent socialement, plus ils dégringolent humainement.
    Je crois que ton attitude n’est pas la plus répandue dans ta classe sociale, quel dommage. J’ai un peu aussi cette capacité à m’entendre avec toutes sortes de gens, je suppose que nous voyons l’être humain d’abord, ça doit être aussi simple que ça.

  • Membre Inconnu

    Membre
    24 janvier 2019 à 21 h 55 min

    @kaydot23

    Il tombe bien ton message j’ai justement 100000 euros en petites coupures dont je ne sais absolument pas quoi faire, ça m’encombre mon armoire. Tous ces billets, ça pue (c’est de l’argent sale, petit deal coca tranquille), mais je vais pas à la laverie on m’a dit qu’il y a bien mieux que ça pour le blanchir. Tu aurais peut-être une idée?

    Psst! C’est pas vrai, je deal pas! 😉

  • Membre Inconnu

    Membre
    24 janvier 2019 à 22 h 11 min

    @darren

    “Il m’est difficile de ne pas penser à Mozart, qui avait une certaine ambition dans son art, qui a su rester intègre (au détriment de sa vie sociale), et qui est mort dans la misère à l’âge de 35 ans… Sauf qu’aujourd’hui, qu’est-ce qu’on retient de lui ? Sa vie sociale ou son oeuvre ? Et ceux qu’on nous présente comme étant des “réussites”, qu’est-ce qu’on en retiendra dans 200 ans ?”

    Très juste, Darren. Mozart était un génie et il le savait; et il a eu la sagesse de faire un choix entre son génie et sa vie sociale. Ses oeuvres on traversé les siècles grâce à ce choix judicieux.

  • jasper

    Membre
    24 janvier 2019 à 23 h 35 min

    Je crois que c’est plus la manière dont on considère l’argent que la quantité que l’on en gagne vraiment qui pourrait jouer dans une véritable amitié. On peut être ami avec des personnes qui en gagnent beaucoup plus ou beaucoup moins, ça n’a pas beaucoup d’importance, tant que ça n’entre pas dans la relation. Par contre, si les uns l’étalent ou veulent paraître en avoir beaucoup, ou, si au contraire, les autres sont avares, envieux ou se plaignent toujours d’en manquer, l’amitié finit par en souffrir au fil du temps. L’argent est toujours utile, mais il détériore les relations humaines lorsqu’il devient un critère de “réussite” ou une obsession qui se substitue aux valeurs humaines de chacun. Mais il y a aussi d’autres fausses valeurs qui sont pareillement toxiques.

  • Membre Inconnu

    Membre
    25 janvier 2019 à 12 h 06 min

    @jasper

    Ah, la façon dont on considère l’argent; tu veux parler de détachement ,donc?
    Un peu de zébritude, beaucoup de zénitude…ça se travaille, le détachement! 🙂

  • jasper

    Membre
    25 janvier 2019 à 19 h 52 min

    @pepita je crois que ce n’est pas exactement du détachement. Je ne crois pas qu’on puissse nier que c’est toujours confortable d’avoir assez d’argent pour vivre correctement dans son environnement, et que ce n’est pas facile de se détacher complètement de l’argent. D’abord, on peut être dans un véritable besoin. Mais je crois aussi qu’on risque toujours de se laisser emporter par la seule envie d’en avoir plus. Pourtant, être financièrement riche est souvent relatif, et c’est donc à la fois un but inatteignable, et une valeur qui ne peut pas gouverner des relations d’amitié.

    Je pensais donc juste qu’il faut éviter d’en faire une obsession, un outil de mesure, ou de jalousie.

    En fait tu as sans doute raison, c’est une forme de détachement, dans la mesure où ça veut dire “ne pas mettre trop d’intention” dans son rapport à l’argent.

Page 3 sur 8

Connectez-vous pour répondre.