Philosophie et spiritualité
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"Douance" à travers le monde : l'intelligence est-elle culturelle ?
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"Douance" à travers le monde : l'intelligence est-elle culturelle ?
Bonjour,
Deux mois que je vadrouille sur ce site ainsi que sur le site “apie-people”, et je constate que les définitions de la douance sont fortement circonstanciées au lieu et à l’époque : s’en suit une sorte d’entre-soi, qui, il me semble, gagnerait à s’ouvrir aux différentes définitions de l’intelligence à travers le monde, les cultures, les langages, les croyances.
Pour donner un exemple concret : lors d’un voyage au Laos, j’étais assis au bord d’une route en compagnie d’un vieux laotien. A la vue d’un groupe de “backpackers” en marche, il me dit : “sais tu ? Nous ressentons de la peine pour vous, car lorsque vous marchez, vous regardez le sol ; vous pensez, en marchant.”
Un certain nombre de HP semblent avoir ce point commun, qu’ils pensent trop. Nous vivons dans une société d’essence judéo-athénienne, qui valorise la pensée, l’intellect, la créativité, et le “faire”. Nous sommes devenus incapables, de ne pas penser, de ne pas inventer, de ne pas faire. Lorsque nous ne faisons pas, nous pensons à ce que nous allons faire. Il me semble qu’un tour d’horizon des définitions de l’intelligence pourrait aider, à remettre en question notre intelligence propre, et à, peut-être, trouver des solutions à nos maux.
Autre exemple : étant d’origine juive, j’ai exploré en détail l’approche juive de la notion d’intelligence : l’intelligence, dans le judaïsme, est issue d’une anxiété de chaque instant. C’est cette anxiété, qui est source de créativité, si stimulante pour l’esprit. Mais cette anxiété créative a un revers : le stress en conséquence. L’esprit juif – et par extension l’esprit occidental, car nos sociétés occidentales sont pour la plupart d’essence judaïque – fonctionne à la manière d’un joueur d’échecs : on s’efforce d’anticiper un maximum de mouvements de son interlocuteur, afin de planifier ses propres mouvements en conséquence, et être toujours en contrôle, au cas où notre interlocuteur se montrerait offensif. Anticiper, prévoir, avoir un ou plusieurs coups d’avance : l’esprit est constamment sur-stimulé, ce qui décuple ses capacités créatives, mais engendre un stress destructeur en conséquence.
En Inde, j’ai appris à ne pas penser, et à ne pas faire. La méditation, l’observation des errements de ma propre pensée, m’ont permis de réaliser que celle-ci ne m’appartenait pas. Prendre ses distances vis à vis de sa propre pensée : source d’apaisement, nouvelle approche d’une intelligence différente ? En tous cas, j’ai découvert en Inde, une intelligence radicalement opposée à l’intelligence judéo-occidentale : l’intelligence indienne, consiste à s’accomoder des menaces de notre environnement, en générant un minimum de stress. La tranquillité, le calme – inexistants dans la conception occidentale de l’intelligence – sont les manifestations les plus abouties de l’intelligence indienne. Selon cette approche, un peuple constamment stressé, ne peut pas être intelligent.
Dans quelle mesure une pensée qui anticipe toujours les pires scénarios, ne crée-t-elle pas elle même son malheur, en invitant la possibilité du pire dans sa propre pensée, et donc, dans le champ des possibles ?
Voilà : quelques pistes d’ouverture, pour élargir nos approches de l’intelligence !
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