Répondre à: Intelligence individuelle et intelligence collective

  • azerty_querty

    Membre
    6 janvier 2022 à 2 h 55 min

    @faiseuse-de-foret

    Bonsoir,

    Pourtant il ne relie que les racines ˜norme˜ & ˜pensée˜ ˙ L’expression ˜pensée classique˜ n’est pas assez spécifique en plus d’être en deux mots (donc moins claire suivant le contexte)·
    Par contre on n’a peut-être pas la même définition de la normopensance.

    Je pense que ce qui me dérange fondamentalement dans ce mot, c’est précisément l’invocation de la norme. J’ai bien conscience que dans son acception première, descriptive, la définition de ‘norme’ n’est ni péjorative ni insultante : si la norme se définit comme ce qui est conforme à la majorité des gens, elle n’est en effet qu’une description objective et statistique d’une réalité.

    Dans ce sens-là non seulement elle ne porte aucun jugement moral ou discriminatoire sur la/les minorités, mais elle utilise même ces minorités pour se définir elle-même : dire qu’il y a plus de droitiers que de gauchers est une donnée statistique, et en déduire que les droitiers sont la norme dans ce domaine, c’est aussi implicitement reconnaître l’existence des gauchers, et sa légitimité.

    Le problème pour moi bien évidemment, c’est la dérive inévitable (car profondément humaine), et tellement rapide qui en découle et qui colle à la peau du mot : de descriptive, la norme devient prescriptive.

    Si la majorité fait comme ça, alors c’est comme ça que cela doit être fait.

    Ce qui était conforme à la majorité devient ce à quoi les minorités doivent se conformer.

    Tous ceux qui ne font pas ont tort, sont anormaux, quand on ne les juge pas carrément immoraux.

    Alors qu’à la base, la norme n’était qu’un marqueur d’un comportement/d’une caractéristique majoritaire parmi la diversité, elle devient le dogme dont la diversité menace la véracité et la légitimité.

    La simple évocation de la norme est pour moi synonyme de bêtise et de lâcheté crasses, d’intolérance et de violence de groupe (tiens, chouette ! on revient au sujet de départ, intelligences individuelle et collective !).

    J’ai bien conscience que cette interprétation m’est personnelle, mais je ne m’en départis pas. Ce mot est pour moi trop intimement lié au conformisme, et toutes les manipulations qui en découlent.

    Maintes expériences en psychologie sociales semblent avoir montré qu’on préfère avoir tort en groupe que raison tout seul.

    Mais quel est l’intérêt d’avoir tort (même en groupe !) pour le bien commun ?

    Que ‘pensée classique’ ne convienne pas, tu as probablement raison, je n’en suis pas très fière moi-même. Mais que l’argument c’est parce que ce sont 2 mots au lieu d’un, ha ha, parce que concaténer le 1er avec un autre, ‘pensée normale’, c’est pas la même démarche ?

    Moi j’avais écouté une looooongue présentation vidéo de l’équipe avec imagerie médicale, diagrammes…

    Si tu retrouves le lien, je prends 🙂