Répondre à: La monnaie libre, comment s’affranchir par la monnaie.

  • Membre Inconnu

    Membre
    20 mai 2021 à 23 h 50 min

    @Argon

    J’ai mis du temps à te répondre parce que c’est bien chargé. Mais vu comment tu te casses la tête à répondre et argumenter correctement, c’est la moindre des choses de faire de même.

    Pour me situer, ça fait trente ans que j’évolue dans des milieux post-punk non-commerciaux, squatteurs (activistes) et autres collectifs campagnards et informels.

    D’accord avec ton analyse sur les écoles payantes, ça me débecte un peu aussi mais c’est peut-être tant mieux pour les mômes. Même si effectivement, le délitement de l’éducation nationale est un scandale et je plains les pauv’ mômes qui doivent faire avec.

    Mais je parlais surtout des milieux qui prennent au mot : alternatif à la société de consommation. Le point commun de la plupart des lieux que j’ai pu voir, c’est de n’utiliser l’argent que si l’on ne peut faire autrement : débrouillardise, récup’, troc, don, chapardage, etc.

    Donc les mouvements alternatifs qui vivent dans leur coin sans rien changer au reste de la société, ce n’est clairement pas de la politique.

    Là, je ne suis pas d’accord. Déjà, ces mouvements ne sont pas dans leur coin, ils sont connectés entre eux et au reste du monde qu’il le veuille ou non. Et une certaine propagande par le fait est assez efficace (même si bien lente).

    Mais c’est justement extrêmement politique et révolutionnaire (même si moi, j’y crois moyen), ça se résume par cette phrase dans Appel (tu vois les appellistes ? Tiqqun ? La bande à Tarnac, en gros) : « Nous ne voyons pas comment autre chose qu’une force, qu’une réalité apte à survivre à la dislocation totale du capitalisme pourrait l’attaquer véritablement. […] Partout des alliances sont possibles. La perspective de briser les circuits capitalistes exige, pour devenir effective, que les sécessions se multiplient et qu’elles s’agrège.»

    Tout ça pour dire que les mouvements alternatifs sont soutenus par une base politique solide. Et aussi, “c’est en arrêtant d’acheter que ça se vendra plus” (ça c’est de Coluche mais je la trouve parlante).

    À propos de thune, être au RSA ne m’a jamais empêché de bouger. J’ai même été plus souvent en camionnette ou en voiture qu’à pied. Mais j’ai aussi fait beaucoup de stop. Pour l’accès au transport en commun, beaucoup d’efforts sont fait pour aider les pauvres (même si pas assez).

    <i style=”letter-spacing: -0.24px; font-family: inherit;”>“Si ça changera pas le monde, le notre est plus détendu quand on le construit autour de soi. C’est déjà ça de pris.”

    C’est le propre d’une pensée individualiste. C’est précisément cette idéologie que le néolibéralisme encre dans la tête des gens, qui se pensent libres, parce qu’ils sont libres de consommer, ils font ce qu’ils veulent avec leurs cheveux (lol), et c’est vachement bien comme manière de penser, car ça n’emmerde pas le pouvoir en place qui écrase les couches populaires, tout en engraissant la classe bourgeoise. Bah regardez eux ! Ils sont heureux dans leur tente, ils se réinventent, prenez exemple au lieu de chouiner ! Vous êtes maître de votre destin ! ah ah ah

    <font face=”inherit” class=””>Tu confonds, me semble-t-il, individualisme et individualisme libéral, appelé parfois le soi-ïsme, et dont le </font>paroxysme<font face=”inherit” class=””> est le libertarianisme. Je me rapprocherais plus de Stirner même si je prône un équilibre entre l’individualisme libertaire et un collectivisme fédéraliste à grande échelle (pour employer des grands mots).</font>

    <font face=”inherit” class=””>Le truc c’est que je suis totalement désabusé, que la contestation générale engendre un autoritarisme débridé. Mais est-ce parce que “</font>le pouvoir en place écrase les couches populaires, tout en engraissant la classe bourgeoise” que je ne pourrais pas vivre ma vie comme je l’entends ? Est-ce que je dois me battre contre Goliath avec mes pauv’ cailloux ou déprimer dans mon coin ? Ou bien sacrifier ma vie à une cause perdue ? Ok, elle est peut-être pas perdue mais en face, ils sont en train de se préparer.

    <font face=”inherit” class=””>J’aime bien la position de Bernard Friot quand il dit qu’il est grand temps de </font>réconcilier<font face=”inherit” class=””> la classe ouvrière et les alternos (comme ils font à Tarnac, par exemple, ou à ND des Landes avec les paysans, et ça marche !).</font>

    <font face=”inherit” class=””>La réforme, j’ai bien l’impression qu’elle ne se fera pas sans confrontation brutale, voire une guerre civile. Parce que ce ne sont pas les élections qui vont changer beaucoup de chose. Le capital lâche la bride aux fascistes, ça a déjà marché, ils vont pas se gêner.</font>

    <font face=”inherit” class=””> Ou bien… l’effondrement probable d’ici peu est la seule petite chance de voir advenir du nouveau solidaire et altruiste. On peut rêver mais les crises engendrent de l’entraide et les riches seront dans leur villa bunkerisée (cf en Nouvelle-Zélande, ça pullule).</font>

    <font face=”inherit” class=””>Tout le monde à droit à ceci, cela, oui certes mais dans les faits, ils s’en foutent qu’on crève. Alors je laisse le travail à ceux qui en cherchent (il y aura de moins en moins de travail, alors autant s’habituer à faire autrement et à s’entraider), je fais les poubelles (plus pour manger mais pour mes meubles et autres ustensiles), j’évite autant que possible de faire tourner la machine de mort, etc, justement parce que je ne suis pas résigné, parce que je refuse de me suicider dans le quotidien routinier.</font>

    <font face=”inherit”>Bah, sinon, je suis d’accord avec la suite de ton texte. Les manufactures autogérées, les gilets jaunes, tout ça tout ça, les jeunes qui n’en peuvent plus de cette merde, etc. </font>

    <font face=”inherit”>Je ne crois pas que nos vues soient totalement antagonistes, en tout cas irréconciliables. Ça manque cruellement de communication entre les différents courants et chacun reste dans ses biais de confirmation. </font>

    <font face=”inherit”>Je ne sais pas quoi conclure, je ne suis sûr de rien, l’avenir est plus qu’incertain mais il ne fait pas trop envie. </font>