Répondre à: La monnaie libre, comment s’affranchir par la monnaie.

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    15 mai 2021 à 20 h 25 min

    @paradox “D’un côté je suis d’accord avec toi @Argon , de l’autre, peu de pouvoir c’est vrai mais aucun ? Il existe des bulles et des réseaux plus ou moins libertaires, des autonomes intégristes aux néo-ruraux à fleurs, les débrouillards constructeurs à crêtes ou à dreadlocks ou tout ce qu’on veut.

    => Oui, aucun pouvoir politique. Pour les mouvements alternatifs, je suis assez critique. C’est ce que j’écrivais en citant l’exemple de l’école. Ceux qui ont les moyens, bah ils paient des écoles alternatives. Mais ils se comportement comme des consommateurs, pas comme des citoyens. Et pour l’Etat qui abandonne le service public, c’est une véritable aubaine ! Les gens paient des impôts pour des droits, qu’ils n’ont plus comme en avant, du coup ils repaient derrière ou ils se démerdent sans demander de comptes à l’Etat ! La belle vie !

    Car, bon, heum. Si t’es proprio, tu paies la taxe foncière. Tout le monde paie la TVA. Si t’es chef d’entreprise, tu verses à peu près l’équivalent d’un salaire à l’Etat pour chaque salaire versé. On est en France l’un des pays où on paie le plus de “charges”. Ce sont des *devoirs* qui DOIVENT nous garantir l’accès à des DROITS. C’est ça la liberté politique. C’est pas chacun fait comme il veut ou peut dans son coin, et si quelqu’un a moins de chance, il crève tout seul dans son coin.

    Et le pouvoir politique, c’est la capacité d’agir sur cette liberté politique. Donc les mouvements alternatifs qui vivent dans leur coin sans rien changer au reste de la société, ce n’est clairement pas de la politique. Et se penser “libres” en se démerdant tout seul dans son coin, alors qu’on n’a pas de thunes ou de confort, bah là on ne va pas s’entendre. Car ils sont juste esclaves de leur condition.

    Comment peut-on même penser la liberté de circulation si l’on n’a pas de thunes pour avoir une voiture ou si l’on n’a pas accès aux transports en commun ? Je ne suis pas un idéaliste, la liberté n’est pas une idée qui flotte dans les airs, genre j’ai “ma liberté de pensée”, chui pas complètement un bobo non plus ^^

    Enfin si, pour être honnête, je suis factuellement un bourgeois bohème. Mais j’essaie de ne pas être trop con ou hypocrite ^^’

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    “Si ça changera pas le monde, le notre est plus détendu quand on le construit autour de soi. C’est déjà ça de pris.”

    => Ouip. C’est le propre d’une pensée individualiste. C’est précisément cette idéologie que le néolibéralisme encre dans la tête des gens, qui se pensent libres, parce qu’ils sont libres de consommer, ils font ce qu’ils veulent avec leurs cheveux (lol), et c’est vachement bien comme manière de penser, car ça n’emmerde pas le pouvoir en place qui écrase les couches populaires, tout en engraissant la classe bourgroise. Bah regardez eux ! Ils sont heureux dans leur tente, ils se réinventent, prenez exemple au lieu de chouiner ! Vous êtes maître de votre destin ! ah ah ah

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    ” Le seul petit espoir (disons qui m’aide à pas trop déprimer avec tout ça), comme la seule chose qui détruira le capitalisme “

    => Nan mais ce n’est pas le capitalisme le problème. Nous avons de toute façon besoin de moyens de production, avec 7 milliards d’habitants, on ne va pas revenir à des méthodes du XIXe s. pour nourrir tout le monde.

    Même pour un système communiste, tel qu’il a été théorisé par Marx, il faut du capitalisme pour t’assurer une autonomie. C’est pour cela que ça a merdé en Russie, ils sortaient tout juste de la féodalité, ils importaient tout. Les autres ont fait le Blocus, et comment tu te nourris toi ? …

    Je t’invite à relire les anarchistes comme Kropotkine ou Proudhon, ce qui est critiqué c’est le fait de s’approprier le taff d’un autre. Car si tu veux créer de la plus-value, un employé qui fournit du taff à hauteur de 1000 euros de matos par jour, tu t’enrichiras en le payant 7 euros de l’heure. C’est la base.

    D’où les inégalités sociales, les rapports de force et de dominations, et j’en passe. Donc pour contrebalancer ça, il faut une juste redistribution des profits, et à terme que les ouvriers deviennent propriétaires de leur propre travail. Ce qui ne se fait pas sans heurt. Car tu n’as pas 36000 solutions. Tu as la grève, les mouvements syndicaux, etc.

    Les mouvements de révolte qui apportent des changements de société se font toujours dans la violence. En face, tu as la classe bourgeoise copine avec les politicards, qui disent aux forces de l’ordre d’aller protéger leurs intérêts et de matraquer les fauteurs de trouble, au nom des valeurs de la république blablabla, les autres sont teubés, ils cassent la gueule à des gens en pensant réellement que c’est pour l’intérêt du pays LOL

    C’est donc pour éviter ce scénario, que certains socialistes ont théorisé le réformisme. En gros, plutôt que d’un changement brutal, on y va tout doucement, en faisant des réformes, dont le but est de donner plus de droits et de libertés aux prolétaires. Et par je ne sais quelle enfumade, ce mot “réforme” a été détourné de son sens originel, car maintenant il désigne tout l’inverse ! C’est de détruire nos acquis sociaux un à un.

    Donc bah tout ce blabla pour dire que le fond du problème, dans la plupart des théories et analyses, est là : rapport de force entre classes sociales par le biais de l’argent, exploitation de l’une sur l’autre, et une injustice dans la redistribution des capitaux, de telle sorte que celui qui est mal né, restera toute sa vie dans la même condition. Sauf quelques exemples que les autres prendront comme des figures de réussite, histoire de calmer le plus grand nombre en leur faisant miroiter une vie meilleure.

    Le gros problème là-dedans, c’est que ce n’est pas des individus qui doivent être considérés comme des exemples de réussite, mais la société dans son ensemble. Tout le monde a le droit d’avoir un taff (c’est écrit dans la constitution), un revenu honnête, un toit, de quoi se nourrir et de s’épanouir (et non pas être stressé au taff, dans les transports, pour la garde des enfants, à cause de la santé, à cause de l’écologie, etc.)

    Je suis content que les jeunes n’acceptent plus ça, qu’il y a un déclic qui se fait par la force des choses, car merde, c’est notre vie ! Elle est courte hein. Elle est à nous, elle a une valeur inestimable, pourquoi nous la gâcher au nom de je ne sais quoi ? Ceux qui sont résignés me font le plus de peine, ils me foutent les glandes, mais ça va changer. C’était tout le sens du mouvement des gilets jaunes, et il y en aura d’autres car les politicards ne font pas leur job et la situation des gens ne s’est pas améliorée.