Histoire courte – Un doux rêve

  • Histoire courte – Un doux rêve

    Publié par Membre Inconnu le 8 avril 2018 à 17 h 21 min

    Pour faire suite à la proposition d’@Olbius de partager nos écris. Je vous soumet un des miens.
    Bonne lecture.

    Ce matin-là, mon réveil fut en tous points identiques au précédent à cette différence près qu’il faisait un temps estival en ce mois de Mai et que c’était mon premier jour de congé depuis bien longtemps.
    Ces derniers mois furent assez chargés et, je profitais un peu de cette liberté pour me prélasser dans mon lit. Je n’avais strictement aucun impératif.
    Un café tiédissant déjà, une musique alanguie, Ce faisant, je me demandais ce que j’avais envie de faire ce jour.
    Une idée simple me vint à l’esprit. Pourquoi ne pas lire un bouquin au parc?
    Je pris donc une douche. M’habillais simplement et, après avoir pris un livre sur mon étagère, je me rendis au parc qui, à cette heure n’était fréquenté que par quelques joggeurs et des personnes promenant leurs chiens. Assis sur un banc. Absorbé dans ma lecture et savourant de tous mes sens la douceur du soleil sur ma peau. Je fus extirpé par une voix qui semblait venir de nulle part. Je relevais les yeux et, le temps que ma vision fasse le point sur cette forme qui se tenait face au soleil, je crus apercevoir la silhouette d’une jeune femme aux courbes gracieuses et un visage dont les traits fin set la peau pâle semblait irréelles. Je ne saurai dire combien de temps je suis resté ainsi figé à fixer cette jeune femme.
    – Monsieur? Je vous demandais si je pouvais m’assoir? Me dit-elle.
    Je repris mes esprits et, j’acquiesçais d’un signe de tête. Je voulu reprendre ma lecture comme ferait une souris qui tente de rentrer dans son trou. Évitant de porter un regard supplémentaire sur cette jeune femme qui avait daigné poser les yeux sur moi, je ne savais comment me donner une contenance. Mes mains étaient moites, mon cœur battait à tout rompre et je ne savais pas comment garder un air détaché pour ne pas la faire fuir. Il est tellement commun qu’une femme ne puisse s’adresser simplement à un homme sans qu’il n’y voit une ouverture de drague.
    Il n’en restait pas moins que j’étais bien incapable de me concentrer sur ma lecture tant sa proximité me bouleversait. Qui était-elle? Comment s’appelait-elle? Je voulais tout savoir d’elle…
    Mine de rien, je jetais un regard que j’osais croire discret dans sa direction. Elle était si belle… Sa peau laiteuse, ses courbes généreuses et voluptueuses me rendait totalement dingue. J’en étais à l’observer de cette manière que je croyais discrète quand elle posa son regard dans le miens et me gratifia d’un sourire.
    – Que lisez-vous? Me demanda-t-elle.
    – Un livre sur la confiance en soi. Répondais-je un peu gêné.
    – Et c’est intéressant? Vous y trouvez des réponses? Dit-elle d’une voix douce.
    Je pris un instant pour répondre en regardant mon livre. Le refermais et redressais la tête en regardant devant moi.
    – Ce livre ne m’apprend rien. Les conseils qu’il propose, je les connais déjà. C’est les mettre en application qui est le plus difficile. Je crois que… Je cherche autre chose dans ces pages…
    Je marquais un temps d’arrêt avant de reprendre.
    – J’ai le sentiment de faire partie d’un monde que j’observe de l’extérieur…
    Elle me fixa un moment de ses grands yeux clairs puis me répondit ce qui allait changer radicalement ma vision du monde.
    – L’impression d’être étranger à ce monde n’est-il pas le résultat d’une vie qui n’est pas la votre?
    – Je ne suis pas certain de comprendre… Lui répondais-je d’un air circonspect.
    – Vous pouvez incriminer le monde qui vous entoure mais au bout du compte. Ce qui fait de nous des acteurs de ce monde, c’est l’acceptation de la différence. Vous voyez les êtres humains comme une seule et même entité mais c’est précisément la différence individuelle qui permet cette uniformisation. Comprenez-vous?
    – Si je suis votre raisonnement. C’est ma focalisation sur le monde et non sur l’individu qui me donne la sensation de n’en être que spectateur?
    – C’est ce que je pense. Oui. Chacun d’entre nous à une histoire qui lui est propre et, par conséquence. Agit selon ce qui a fait de lui ce qu’il est. Tel son enfance, ses expériences, son passé. Et il ne nous est pas permis d’émettre un jugement définitif. Donc, écoutez-vos ressentis, acceptez-les et formulez les. Vous êtes de ces personnes qui pensent connaître à l’avance, la réaction de la personne à l’expression de vos opinions et de vos désirs. Mais après-tout. Vous n’en savez rien. Et quand bien même vous feriez mouche. Cela doit-il pour autant vous empêcher de les exprimer ? Au nom de qui ou de quoi devriez-vous les garder pour vous ?
    Je pris un instant pour traiter cette nouvelle vision des choses qui s’offraient à moi et, l’évidence de mon ressenti de l’instant face à cette jeune femme qui, en plus d’être très belle était également très intéressante. Je pris mon courage à deux mains et verbalisa mon ressenti.
    – Je… vous désir…
    Totalement déconnecté de tout ce qui pouvait se passer autour de moi. Je senti sa main se poser sur la mienne et entendit sa voix me dire
    – Venez.
    Elle se leva, pris ma main et. Sans mot dire, elle me montra le chemin.
    Je ne me souviens de la sensation ressenti alors que je la suivais. Elle qui me tenait la main. Je n’avais pas le sentiment de marcher mais plutôt de voler à quelques centimètres du sol.
    Elle m’emmena dans un lieu inconnu mais la seconde d’après, nous étions allongés sur un grand lit à baldaquins drapé de soie. Cette chambre me semblait à la fois familière et irréelle. L’ambiance tamisée semblait venir de nulle part. Seul un velux laissait passer un doux filet de lumière et faisait raisonner le bruit des gouttes de pluie qui ajoutait encore à cette ambiance irréelle.
    Nous sommes restés quelques instants allongés ainsi sans dire un mot. Écoutant le bruit de la pluie sur le velux. Je sentais toutes mes questions, mes peurs, mes doutes, ma colère me quitter. Je cessais d’exister au travers de mes pensées. J’étais là. Faisant partie du monde. Étant cette fois acteur à part entière.
    Je l’étreignis de toute la tendresse que m’inspirait ce moment. Je la remerciais d’être. De me prendre en considération. D’avoir pris le temps de montrer une autre voie possible. Il devint évident que formuler ses pensées sans craindre de décevoir ou d’être incompris ne changeait en rien la personne que j’étais.
    Nous fîmes l’amour avec cette tendresse que seuls les êtres qui se comprennent et se ressentent peuvent connaitre. Bien plus tard. Après nous êtres endormis dans les bras l’un de l’autre. J’ouvris les yeux. Le corps encore plein de ce bonheur. Je la regardais dormir. Ce voyage professionnel qui nous avait tenus séparés durant plusieurs mois aura finalement été bénéfique. J’étais si heureux de retrouver celle que j’aime. Celle qui à toujours su trouver les mots et pour qui je n’avais jamais eu peur d’être moi-même. Ma femme.

    Membre Inconnu a répondu il y a 6 années 2 Membres · 2 Réponses
  • 2 Réponses
  • emma

    Membre
    8 avril 2018 à 20 h 04 min

    Merci. C’est juste beau.

  • Membre Inconnu

    Membre
    8 avril 2018 à 20 h 17 min

    @emma

    Merci. 😄

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